Les bas salaires : du travail précaire et du temps partiel
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Les bas salaires : du travail précaire et du temps partiel n peut travailler et être pauvre. C’est ce que Travailler pour moins de 9 000€55 000 salariés gagnent Onous montre l’étude sur la pauvreté moné- par antaire relative, ou celle sur les bas revenus selonmoins de 9 000€ par an, les fichiers de la CAF. La pauvreté d’un travail- soit moins de 77 % du 55 000 salariés, sur les 200 000 qui ont étéleur dépend, certes de son revenu d’activité, employés en 2006 par les entreprises privées oumais aussi des revenus des autres membres duSmic annuel. Ce sont des semi-publiques et les collectivités locales, ontménage dans lequel il vit, et de la taille de ce ouvriers et des employés en perçu un bas revenu salarial annuel. Le seuil deménage. Un salarié payé au Smic peut se retrou- 1bas revenu salarial annuel est égal aux deuxver en situation de pauvreté, si son seul salaireemploi temporaire et/ou tiers du revenu salarial annuel médian, calculé àdoit subvenir aux besoins d’une famille nom- La Réunion, soit 8 960€. Il équivaut à 77 % duqui travaillent à temps breuse. Tandis, qu’une autre personne travaillant Smic annuel net pour l’année 2006. La majoritéà mi-temps, peut échapper à la pauvreté si ellepartiel. La plupart d’entre de ces salariés, soit 40 000, peuvent même êtrevit en couple avec un conjoint au salaire élevé.

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Les bas salaires :
du travail précaire
et du temps partiel
n peut travailler et être pauvre. C’est ce que Travailler pour moins de 9 000€55 000 salariés gagnent Onous montre l’étude sur la pauvreté moné-
par antaire relative, ou celle sur les bas revenus selonmoins de 9 000€ par an,
les fichiers de la CAF. La pauvreté d’un travail-
soit moins de 77 % du 55 000 salariés, sur les 200 000 qui ont étéleur dépend, certes de son revenu d’activité,
employés en 2006 par les entreprises privées oumais aussi des revenus des autres membres duSmic annuel. Ce sont des
semi-publiques et les collectivités locales, ontménage dans lequel il vit, et de la taille de ce
ouvriers et des employés en perçu un bas revenu salarial annuel. Le seuil deménage. Un salarié payé au Smic peut se retrou-
1bas revenu salarial annuel est égal aux deuxver en situation de pauvreté, si son seul salaireemploi temporaire et/ou
tiers du revenu salarial annuel médian, calculé àdoit subvenir aux besoins d’une famille nom-
La Réunion, soit 8 960€. Il équivaut à 77 % duqui travaillent à temps breuse. Tandis, qu’une autre personne travaillant
Smic annuel net pour l’année 2006. La majoritéà mi-temps, peut échapper à la pauvreté si ellepartiel. La plupart d’entre de ces salariés, soit 40 000, peuvent même êtrevit en couple avec un conjoint au salaire élevé.
classés parmi les "très bas salaires" car ils onteux sont des jeunes ou des
Nous n’étudierons pas ici les "travailleurs pau- perçu moins de la moitié du revenu médian (58 %
femmes. Beaucoup vres" mais "les travailleurs à bas salaires", donc du Smic annuel).
sans prendre en compte la dimension ménage.occupent les emplois aidés
L’expression "bas salaires" recouvre ici ce que Ce constat n’est pas spécifique à La Réunion. La
de l’administration et des fraction (27 %) des salariés rémunérés sous lenous appelons le revenu salarial annuel, c’est-à-
dire l’ensemble des revenus nets d’activité sala- seuil de bas salaire y est proche de celle de laassociations ou travaillent
France métropolitaine (25 %). Pour ces deux ter-riée, plus les éventuelles indemnités de chô-
mage, perçus au cours d’une année entière. Cela ritoires, le seuil de bas salaire a été calculé rela-dans le commerce, les
tivement à leurs caractéristiques propres. Celuipermet de mieux tenir compte des emplois atypi-
services et l’intérim. ques (CDD, emplois aidés, temps partiel, inté- de la France métropolitaine est sensiblement
rim), des ruptures de contrat, des périodes de supérieur à celui de La Réunion : 10 600€ contre
chômage et de la double activité. 8 960€. Si on avait appliqué le seuil métropoli-
Les bas salaires à La Réunion et en métropole en 2006
La Réunion Métropole
Revenu salarial annuel net Médiane 13 440€ 15 920€
Seuil de bas salaire 8 960€ 10 610€
Les bas salaires Nombre de salariés sous le seuil 54 560 5 466 800
% des salariés en dessous du seuil 27,4 25,1
Seuil de très bas salaire 6 720€ 7 960€ 39 300 3 895 400Les très bas salaires 19,7 17,9
1 Appelé aussi dans cette étude "seuil de bas salaire".
24 économie
de La Réunion N°134
Source : DADS 2006Répartition des salariés selon le nombre d’heures de travail dans l’année
durée n’excédant pas six mois, et un quart ontet leur situation de bas salaire (et très bas salaire) ou non
exercé une activité salariée allant de six mois à
moins d’un an. La durée hebdomadaire du travail68 000
20 000 tient un rôle tout aussi déterminant : plus de la
autres moitié des faibles rémunérations annuelles sont18 000
liées au temps partiel, aussi bien à La Réunionbas salaires
16 000 (56 %) qu’en métropole (54 %). Par ailleurs les fai-
très bas salaires bles durées d’emploi se combinent souvent au tra-14 000
vail à temps partiel. Parmi les salariés faiblement
12 000 rémunérés, quatre sur dix sont dans ce cas. Le
salaire annuel médian pour les salariés occupés à
10 000
temps partiel s’établit à 6 500€ (15 000€ pour
8 000 ceux à temps complet).
6 000
Ouvriers et employés
4 000
2 000 Parmi les catégories socioprofessionnelles, les
ouvriers non qualifiés sont les plus concernés par
0
les bas salaires (41 %), en particulier les ouvriers de
l’agriculture et de la construction. Les ouvriers qua-
lifiés sont mieux rémunérés (21 % de bas salaires).
Nombre d'heures de travail dans l'année Pour les employés, on compte 31 % de bas salai-
res. Les employés de commerce et les personnels
des services directs aux particuliers sont les plusLa part des salariés faiblement rémunérés est inversement proportionnelle au volume d’heures
touchés (respectivement 35 % et 46 %). Ils travail-travaillées dans l’année. Elle est de 85 % pour ceux qui ont travaillé 450 à 600 heures, et descend à
50 % pour la tranche allant de 1 050 à 1 200 heures annuelles. Dans les durées de travail plus élevées, lent pour la plupart dans le commerce de détail
les bas salaires ne sont plus majoritaires et disparaissent quasiment au-delà de 1 350 heures. (caissiers, vendeurs), l’hôtellerie-restauration (ser-
veurs, commis de restaurant, aides de cuisines) et
les services opérationnels (intérimaires, agents de
sécurité, de nettoyage ou de voirie). Ils sont égale-
tain à la population réunionnaise, on aurait comp- Parmi ces travailleurs, rares sont ceux qui ont ment très nombreux dans l’administration publi-
tabilisé 68 000 travailleurs à bas salaire. occupé un emploi régulier tout au long de l’année : que et les activités associatives (48 % de bas
la majorité (60 %) ont eu des contrats de courte salaires).
De 2002 à 2006, le nombre des salariés réunionnais
sous le seuil de bas salaire a significativement
baissé, passant de 62 000 à 55 000 personnes. Cette Part des bas salaires selon la catégorie socioprofessionnelle
évolution est liée en partie à celle des contrats en
emplois aidés, leur nombre ayant sensiblement
Remarque :baissé au cours de cette même période. 64Emplois aidés
36
Les salariés en emploi41Ouvrier non qualifié 59 aidé n’ont pas étéTravail temporaire et
codifiés selon la31
Employétemps partiel 69 catégorie
27 socioprofessionnelleEnsemble 73
(ouvrier, employé ...)Les salariés qui sont sous le seuil des bas salaires 21Ouvrier qualifié dans les DADS.79ont pour la plupart un salaire horaire proche du
Par ailleurs, ce type de13Smic (de 0,9 à 1,3 Smic) et 20 % d’entre eux ont Profession intermédiaire 87 contrat n’est pas
gagné plus de 1,3 Smic. Les bas salaires s’expli- 7 systématiquementCadre et chef d'entreprise 93quent essentiellement par un travail temporaire précisé dans les DADS,
0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 %et/ou un temps partiel, c’est-à-dire un faible volume leur nombre, 14 000 en
d’heures travaillées : en moyenne 600 heures dans 2006, est sous-estimé.
autre bas salaire
l’année (soit l’équivalent de quatre mois à temps
Source : DADS 2006complet) pour un revenu annuel de 5 030€.
25économie
de La Réunion N°134
moins de 150
de 150 à 300
de 300 à 450
de 450 à 600
de 600 à 750
de 750 à 900
de 900 à 1 050
de 1 050 à 1 200
de 1 200 à 1 350
de 1 350 à 1500
de 1 500 à 1 650
de 1 650 à 1 800
de 1 800 à 1 950
de 1 950 à 2 100
plus de 2 100
Source : DADS 2006
Nombre de salariésLes jeunes et les femmes plusPart des bas salaires selon le domaine d’emploi
affectés
Intérim 57
Les salariés les plus jeunes sont massivementAssociations 41
concernés par de faibles rémunérations. Parmi
35Collectivités territoriales les moins de trente ans, la part des bas salaires
est deux fois plus élevée que chez les 30-49 ans.Entreprises individuelles 35
Ils représentent 45 % des bas salaires pour
Ensemble 27
moins de 30 % de l’ensemble des salariés. Si le
Sociétés 21 niveau de salaire progresse avec l’âge et l’expé-
rience professionnelle, le principal facteur d’iné-Hôpitaux 9
galité est l’emploi de courte durée : parmi les% bas salaires
6EPIC moins de t

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