Les jeunes, premiers bénéficiaires de la baisse du chômage
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Depuis juin 1997, le nombre de chômeurs au sens du BIT a diminué de près de 750 000 personnes, permettant un recul du taux de chômage de trois points en trois ans (9,5 % en septembre 2000). Intervenue dans un contexte de forte progression de l'emploi, une baisse d'une telle ampleur est inédite en France. Elle profite d'abord aux jeunes, pour lesquels la décrue du chômage s'est accélérée à l'été 1999. Les personnes âgées de plus de 50 ans ne participent au recul du chômage qu'à partir de la fin de l'année 1999. En matière de politique d'emploi, les années 1999 et 2000 sont marquées par la diffusion de la réduction de la durée du travail à 35 heures. Les mesures en faveur des jeunes (« emplois-jeunes » notamment) sont par ailleurs restées très dynamiques. Enfin, en 1999 comme en 1998, l'évolution de la population active observée reste proche de sa tendance de long terme, après prise en compte des politiques de l'emploi.

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Langue Français

Extrait

N° 751 – NOVEMBRE 2000
Prix : 15 F (2,29€)
Les jeunes, premiers bénéficiaires
de la baisse du chômage
Bertrand Ballet et Sébastien Seguin, Section Synthèse et conjoncture de l’emploi, Insee
epuis juin 1997, le nombre de chô- nombre est comparable à celui du début de
l’année 1992 (graphique 1). Le taux de chô-meurs au sens du BIT a diminué
mage est passé sous la barre symbolique desDde près de 750 000 personnes,
10 % pour s’établir fin septembre 2000 à 9,5 %
permettant un recul du taux de chômage
de la population active. Il recule de trois points
de trois points en trois ans (9,5 % en sep- en trois ans et revient à son niveau de l’été
tembre 2000). Intervenue dans un 1991. Il faut remonter à la fin des années
quatre-vingt pour retrouver une aussi longuecontexte de forte progression de l’emploi,
période de baisse du chômage. De mars 1987une baisse d’une telle ampleur est inédite
à mai 1990, le nombre de chômeurs avait
en France. Elle profite d’abord aux jeu- diminué de 426 000 personnes et le taux de
nes, pour lesquels la décrue du chômage chômage avait reculé de 1,9 point, passant de
10,7 % en mars 1987 à 8,8 % en août 1990.s’est accélérée à l’été 1999. Les person-
A partir de l’été 1999, la baisse du chômagenes âgées de plus de 50 ans ne participent
s’est fortement accélérée, en phase avec le
au recul du chômage qu’à partir de la fin
rythme soutenu des créations d’emploi. En
de l’année 1999. En matière de politique effet, après avoir bien résisté au creux
d’emploi, les années 1999 et 2000 sont conjoncturel de l’hiver 1998-1999, l’emploi
salarié concurrentiel a sensiblement aug-marquées par la diffusion de la réduction
menté à partir du printemps 1999. Dans cesde la durée du travail à 35 heures. Les me-
conditions, le nombre de chômeurs a reculé
sures en faveur des jeunes (« em-
de près de 430 000 personnes entre sep-
plois-jeunes » notamment) sont par tembre 1999 et septembre 2000. Le taux de
ailleurs restées très dynamiques. Enfin, chômage s’est replié d’un point en 1999, puis
encore d’un point au premier semestre 2000.en 1999 comme en 1998, l’évolution de la
population active observée reste proche
de sa tendance de long terme, après prise La baisse du chômage des jeunes
en compte des politiques de l’emploi. s’est fortement accentuée
Au cours du premier semestre 2000, le chô-
En septembre 2000, la France métropolitaine mage des jeunes a chuté de 11,2 %, soit autant
compte 2 490 000 chômeurs au sens du que sur toute l’année 1999 (- 1,1 % au premier
Bureau International du Travail (BIT) ; ce semestre et - 10 % au second). De septembre
Nombre de chômeurs au sens du BIT
En milliers En milliers
3 500
Ensemble800
3 000
700
600 2 500
15-24 ans
25-49 ans500
2 000
400
50 ans et plus
1 500
300
200 1 000
Source : Insee
déc.86
déc.87
déc.88
déc.89
déc.90
déc.91
déc.92
déc.93
déc.94
déc.95
déc.96
déc.97
déc.98
déc.99
sept.00
déc.86
déc.87
déc.88
déc.89
déc.90
déc.91
déc.92
déc.93
déc.94
déc.95
déc.96
déc.97
déc.98
déc.99
sept. 00
INSEE
PREMIEREcette classe d’âge s’établit à 8,8 % en Flux d’entrées dans les dispositifs spécifiques d’aide à l’emploi marchand
septembre 2000, soit une baisse de(hors allègements généraux de charges et hors aides à la réduction du temps de travail)
1,5 point en un an et de 2,8 points
Flux d’entrées (milliers) Evolutions (%)
depuis juin 1997.
2000-s1*/
1997 1998 1999 2000-s1* 1999/1998
1999-s1*
Emploi aidé dans le secteur marchand 968 1003 962 394 - 4,0 - 5,5
Moins d’entrées dans lesdont
Abaissement des coûts salariaux 550 550 503 225 - 8,6 - 13,8 dispositifs spécifiques d’aide à
dont
l’emploi marchand en 1999Abattement temps partiel 225 218 222 95 + 1,8 - 12,2
Contrat Initiative Emploi 213 195 156 76 - 20,1 - 6,5
Exonérations à l’embauche 87 105 105 53 + 0,3 - 2,5 Après avoir légèrement progressé en
Formation en alternance 367 395 406 145 + 2,8 + 12,3 1998, les entrées dans les dispositifs
*s1=1er semestre spécifiques d’aide à l’emploi du secteur
Source : Dares, ANPE
marchand ont reculé de4%en 1999
(tableau 1). Cette baisse tient notam-
ment à leur « recentrage » en 1996 vers Flux d’entrées dans les dispositifs d’aide à l’emploi non marchand
les publics prioritaires (chômeurs de
(nouveaux contrats et avenants de reconduction)
longue durée et allocataires du RMI).
Flux d’entrées (milliers) Evolutions (%)
Ainsi, les embauches dans le cadre du
2000-s1*/ Contrat Initiative Emploi (CIE) ont1997 1998 1999 2000-s1* 1999/1998
1999-s1*
encore fortement diminué (- 20,1 % en
Emploi aidé dans le secteur non marchand 610 648 621 293 - 4,3 - 10,2
1999 après - 8,2 % en 1998), et le dis-Contrats Emploi Solidarité 502 441 405 190 - 8,0 - 8,7
positif des conventions de coopération Consolidé 91 99 120 68 + 21,9 + 9,4
Contrats Emploi Ville 14 7 4 1 - 47,9 - 44,6 a été suspendu au second semestre Jeune 3 102 91 34 - 10,5 - 37,2
1999. Seules les mesures de formation
*s1=premier semestre en alternance destinées aux jeunes
Source : Dares, CNASEA, ministère de l’Education nationale, ministère de l’Intérieur
restent dynamiques en 1999 avec une
progression de près de 3 % des
1999 à septembre 2000, le nombre de tées fortement orientées vers les jeunes entrées, moindre toutefois qu’en 1998
chômeurs de 15 à 24 ans a ainsi dimi- avec le dispositif emploi-jeune, la forma- (8 %). Les mesures non ciblées sur des
nué de près de 100 000 personnes. tion en alternance ou le programme publics particuliers (exonération pour
Cette baisse représente plus de la moi- d’accès à l’emploi TRACE. l’embauche d’un premier salarié, aide à
tié de celle observée depuis octobre l’emploi dans les zones de redynamisa-
1996, date à laquelle le chômage des tion urbaine et de revitalisation rurale)
Les 50 ans et plus participentjeunes avait commencé à diminuer. Fin ont stagné en 1999 après une progres-
septembre 2000, le taux de chômage sur le tard à l’amélioration du sion soutenue en 1998 (+ 19,9 %).
des 15-24 ans s’établit à 17,0 % de la Au premier semestre 2000, les entréesmarché du travail
population active de cette tranche dans l’ensemble des dispositifs spécifi-
d’âge, en baisse de 3,4 points en une Après avoir culminé à 444 000 en août ques d’aide à l’emploi marchand recu-
seule année. Ce taux est comparable à 1999, le nombre de chômeurs âgés de lent de nouveau. Le renforcement de
celui de janvier 1991. Enfin, la propor- 50 ans et plus s’est réduit de près de l’effort de l’Etat en faveur de la forma-
tion de chômeurs ayant entre 15 et 24 50 000 personnes depuis. Le taux de tion en alternance ne permet pas de
ans par rapport à la population totale du chômage de cette classe d’âge a dimi- compenser la chute des embauches
même âge s’élève à moins d’un jeune nué de 1,1 point en un an. Il est retombé (ou transformations d’emplois) à
sur seize en mars 2000, contre plus à 7,9 % fin septembre 2000 alors qu’il temps partiel donnant lieu à un abatte-
d’un sur treize en mars 1997. stagnait au-dessus de la barre des 9 % ment de charges sociales. Ce disposi-
Les fluctuations conjoncturelles du chô- depuis l’été 1996. tif a en effet été profondément modifié
mage sont plus marquées pour les jeu- Les 25-49 ans ont bénéficié du dyna- par les nouvelles dispositions régle-
nes que pour leurs aînés. En mars 2000, misme exceptionnel du marché du tra- mentaires figurant dans la loi sur les
près d’un jeune salarié sur deux vail au cours du second semestre 1999 35 heures.
(48,9 %) occupe un emploi « à durée li- et en début d’année 2000. Avec envi-
mitée » (contrat à durée déterminée, in- ron 280 000 chômeurs de moins, la
La politique de l’emploi a créétérim, apprentissage et emploi aidé) baisse du

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