Localisation résidentielle et disparités de revenus en Lorraine : stratification selon le niveau de vie
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Les inégalités de revenus fiscaux lorrains ont connu une augmentation sensible entre 1999 et 2003. L'évolution sur cette période se traduit par un accroissement de la proportion de ménages à revenus plus élevés dans le parc de logements et ce quelque soit le statut d'occupation : propriétaires, locataires HLM et du privé. En 2003, les "ménages pauvres" lorrains se concentrent en périphérie des aires urbaines et dans le rural. Près du quart des communes lorraines ont suivi une trajectoire " d'enrichissement relatif" entre 1999 et 2003. L'éloignement (distance et temps) à la ville-centre continue de jouer un rôle important dans la stratification sociale de l'espace lorrain, plus de la moitié des communes "aisées" se situent à 20 minutes par le réseau routier de la ville-centre. Taille du foyer et durée d'occupation restent les facteurs déterminants du choix résidentiel.

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Extrait

www.insee.fr/lorraine
°
Localisation résidentielle etN 29
disparités de revenus en Lorraine :

Les inégalités de revenus fiscaux lorrains ont connu une augmentation
sensible entre 1999 et 2003. L’évolution sur cette période se traduit
par un accroissement de la proportion de ménages à revenus
plus élevés dans le parc de logements et ce quelque soit le statut
d’occupation : propriétaires, locataires HLM et du privé. En 2003,
les «ménages pauvres» lorrains se concentrent en périphérie
des aires urbaines et dans le rural. Près du quart des communes
lorraines ont suivi une trajectoire «d’enrichissement relatif» entre
1999 et 2003. L’éloignement (distance et temps) à la ville-centre
continue de jouer un rôle important dans la stratification sociale
de l’espace lorrain, plus de la moitié des communes «aisées»
se situent à 20 minutes par le réseau routier de la ville-centre.
Taille du foyer et durée d’occupation restent les facteurs déterminants
du choix résidentiel.
Les travaux économiques principalement La théorie
américains, ont montré dès la fin des années 50, à l’épreuve des faits
qu’ilexisteunerelationentrelelieuderésidence
Il s’agit ici de vérifier l’existence d’une stra-
des ménages et leur niveau de vie. Au sein d’une
tification résidentielle de la région selon le
même aire urbaine, des quartiers aisés peuvent
«niveaudevie»deses habitantsetdeca-
côtoyer des quartiers dans lesquels les ménages
ractériser l’évolution dans le temps de ce
cumulent les difficultés socio-économiques. Pour-
phénomène. Comparer les distributions de
quoi assiste-t-on à la concentration de la popula-
revenus fiscaux de plusieurs catégories de
tion pauvre dans certains quartiers et à sa
ménages revient à définir une nomencla-
sous-représentation ailleurs ? Est-ce le niveau de
ture de référence. La base de construction
vie des individus qui les conduit à habiter un quar-
de cette dernière peut renvoyer au champ
tier plutôt qu’un autre ? A contrario, les caracté-
social. L’analyse porte alors sur l’évaluation
ristiques du quartier déterminent-elles le niveau
des disparités de revenus fiscaux entre
de viedeses résidents?
ménages, liées à des caractéristiques indi-
viduelles, en particulier sur les inégalités
qui existent entre les groupes et à l’inté-
Note : l’article a été publié dans les Notes de syn- rieur de ceux-ci dans la mesure des inégali-
thèse du SESP, n° 158 de mars-avril 2005.
tés de revenus.
Christian CALZADA, qui faisait partie du SESP à l’é-
poque de rédaction de l’article, tient à remercier
Elle peut aussi renvoyer au champ spatial. LaM. Emmanuel RAOUL, Chef du SESP (MTETM) pour
nomenclature adoptée pour le découpage estsa collaboration.
Valors une nomenclature territo- L’analyse des 900 000 foyers fis- Près du quart
riale. L’analyse a trait à la dimen- caux lorrains en 2003, répartis en des communes
sion spatiale des disparités douze groupes (ménages occupants en
se sont «enrichies»
infra-territoires des concentrations trois statuts d’occupation - propriétaires
Chaque commune de la région lor-de revenus. occupants, locataires HLM ou Sociétés
rainepeutêtrecaractériséepar lad’Économie Mixte, locataires du secteurEn ce qui concerne le découpage Une analyse
répartition de ses ménages occu-privé croisés avec les quatre départe-géographique, l’échelon communal à l’échelon
pants, en dix classes de revenusments), permet d’appréhender lea été retenu. Deux raisons essen- communal
fiscaux par unité de consomma-poidsdechaquegroupeàl’explica-tielles motivent ce choix : d’une
tion. Les bornes de ces dix classestion de l’inégalité totale des revenuspart parce que la commune de-
correspondent aux valeurs des dé-par unité de consommation (UC) enmeure un échelon de régulation
ciles de revenus de l’ensemble des1999 et 2003.des inégalités liées à la politique du
ménages de la Lorraine.
logement et d’autre part en raison La mesure intragroupe regroupant
En 2003, un peu plus du tiersde la disponibilité des statisti- lesinégalitésdansles groupes a
(34,6%)des ménagesà basreve-ques (1) (FILOCOM, Fichier des loge- progressé de 15,3% entre 1999
nuslorrains(décile 1) était locatairements à la commune). et 2003. En particulier, les inégali-
du parc HLM, contre 33,9% entés entre propriétaires dans les
1999. L’évolution entre 1999 etdépartements de Meurthe-et-Mo-Les disparités
2003, des profils de répartitionselle et de la Moselle sont en pro-
de revenus s’accroissent des ménages selon les déciles degression de 0,8 point sur la
revenus (en euros courants), se tra-Les inégalités de revenus fiscaux période.
duit par un accroissement de laont connu une augmentation sen- La part des inégalités intergroupes
proportion de ménages à revenussible de 10% entre 1999 et a augmenté. Elle s’explique princi-
plus élevés dans le parc de loge-2003. L’année 1999 se caracté- palement par des différences de
ments et ce quel que soit le statutrise en effet par un indice de revenus fiscaux entre les groupes
d’occupation ; on compte ainsiconcentration des revenus suivants : propriétaires et locatai-
70 000 ménages propriétaires de(0,341) moins élevé que celui de res HLM de la Moselle ; propriétai-
plus, dont les revenus sont supé-l’année 2003 (0,375)[voir enca- res de Meurthe-et-Moselle et
rieurs à la médiane.drépage8]. locataires HLM de la Moselle ; pro-
L’analyse des communes, décritespriétaires et locataires du privé de
par la distribution des ménages ré-la Moselle. On constate une homo-
(1) Source : fichier FILOCOM (Fichier sidents selon leur revenu fiscal, faitgénéité des revenus fiscaux à l’inté-
des logements à la commune) - Minis-
apparaître un «continuum», le longrieur des groupes, alors qu’il
tère des Transports, de l’Equipement,
duquel les communes se position-prévaut une hétérogénéité très im-du Tourisme et de la Mer, d’après la
nent ; depuis celles qui concen-Direction Générale des Impôts. portante entre les groupes.
trent le plus de revenus élevés,
jusqu’à celles qui concentrent le
Revenus fiscaux par département et statut d’occupation en 2003
Revenus en euros par Unité de Consommation* Revenus en hausse
dans le parc HLMStatut d’occupation du logement Meurthe-et-
Meuse Moselle Vosges
Moselle Profils de répartition des ménages
lorrains locataires de HLM
Ensemble des statuts d’occupation
selon les déciles de revenus *
Moyenne 12 126 10 975 11 998 11 207
25 % du nombre de ménages
Écart-type 15 675 17 441 57 929 17 109
1999
Propriétaires 20
2003
Moyenne 14 183 12 239 13 861 12 716
15Écart-type 18 440 19 692 74 342 20 443
Locataires HLM
10
Moyenne 7 335 6 895 7 345 7 059
Écart-type 5 032 4 746 4 862 4 503 5
Locataires Privé
0Moyenne 10 107 9 168 10 197 9 382
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
10 990 13 092 9 090 8 215Écart-type
Lecture : 22,3% des ménages lorrains
locataires HLM avaient un revenu annuel* Le revenu exprimé par UC est un revenu par équivalent adulte, comparable d’un lieu à un autre et entre ménages de
fiscal par UC inférieur ou égal à 21 100 €compositions différentes. er
(Valeur du 1 décile) en 1999.Le nombre d’UC d’un ménage est évalué selon la définition utilisée par l’Insee et par Eurostat :
- le premier adulte du ménage compte pour 1 UC ; * déciles de revenus lorrains par UC
- les autres personnes de 14 ans ou plus comptent chacune pour 0,5 UC ; en 1999.
- les enfants de moins de 14 ans comptent chacun pour 0,3 UC. Source : MTETM - FILOCOM d'après la DGI
Source : MTETM - FILOCOM d’après la DGI
2plus de revenus faibles. A partir de menée, aboutissant à une partition se situent les communes qui
la distribution du nombre de ména- en cinq classes des communes lor- concentrent majoritairement des
ges par commune en 1999 et raines (chaque commune est ménages pauvres.
2003, selon les déciles des reve- comptabilisée deux fois, en 1999 Disposant des résultats de cette
nus fiscaux par UC e

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