Pauvretés et territoires en Nord-Pas-de-Calais - Une approche monétaire : les foyers à bas revenus
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Pauvretés et territoires en Nord-Pas-de-Calais - Une approche monétaire : les foyers à bas revenus

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Description

Ce chapitre donne une approche monétaire de la pauvreté. Il s'agit alors d'identifier les foyers dont les ressources, corrigées du nombre de personnes à charge, les situent au-dessous d'un certain seuil, appelé seuil de bas revenus. Après l'observation de caractéristiques telles que la plus ou moins forte dépendance aux aides sociales ou la situation familiale, une typologie des foyers à bas revenus de la région est établie distinguant trois profils types. Le premier se traduit par l'absence totale de revenus d'activité, l'isolement et la forte dépendance aux aides sociales. Le deuxième correspond davantage aux familles monoparentales bénéficiant d'aides sociales. Enfin, les foyers dont les revenus d'activité ne leur permettent pas d'être éligibles à un minimum social, et notamment les couples en situation modeste, avec ou sans enfants, constituent le dernier profil. L'importance relative de chacun de ces profils de pauvreté diffère selon les territoires, que ces derniers soient faiblement ou fortement touchés par la pauvreté.

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Publié par
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

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- Chapitre 3 -
Une approche monétaire :
les foyers à bas revenus
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L’essentiel
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Une approche monétaire de la pauvreté prend en compte l’ensemble des ressources dont un foyer peut disposer : les
5revenus d’activité, les allocations familiales, les aides au logement et les minima sociaux. Une échelle d’équivalence,
conçue pour mesurer les besoins relatifs des adultes et des enfants, permet ensuite de rapporter les ressources à la
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taille du foyer : une personne seule n’a pas les mêmes besoins qu’une famille nombreuse. Sont alors considérés
comme foyers à bas revenus ceux dont les ressources, corrigées de la taille du foyer, sont en deçà d’un seuil appelé
seuil de bas revenus. Ce seuil n’est pas un seuil de pauvreté car il n’existe pas de mesure régionale de la pauvreté
comme il en existe à l’échelle nationale.
Le nombre de personnes en situation de pauvreté dépend de l’approche retenue : tandis que l’approche par les
minima sociaux (cf. chapitre 2) met l’accent sur la pauvreté structurelle, l’approche monétaire donne une mesure plus
large, en prenant également en compte des situations de pauvreté transitoire. Chaque indicateur renvoie ainsi à une
conception différente de la pauvreté : la dépendance aux aides sociales pour l’approche par les minima sociaux, le
déséquilibre entre les ressources et les besoins familiaux pour l’approche monétaire.
Les enfants vivant dans ces foyers à bas revenus grandissent principalement dans deux formes de familles :
les familles nombreuses d’une part, dont les parents peuvent avoir des revenus d’activité non négligeables, mais
modestes eu égard à la taille de la famille, et les familles monoparentales, dont le parent souvent ne dispose pas de
revenus autres que les aides sociales. L’origine de la précarité diffère selon les familles, et pose la question de la
reproduction des situations d’une génération à l’autre.
Les situations de précarité se concentrent à la fois dans les grands espaces urbains, dans les centres villes plus
qu’en périphérie, dans le corridor du bassin minier et dans quelques plus ruraux comme l’Avesnois ou
l’Artois.
Les foyers concernés connaissent des profils et des intensités de précarité qui diffèrent selon l’origine de leurs
difficultés financières. Trois profils de foyers à bas revenus ont été identifiés :
Le premier profil est confronté à une précarité liée à l’absence totale de revenus d’activité et à l’isolement. Ce sont
des personnes seules, totalement dépendantes financièrement des prestations sociales, n’ayant d’autres
ressources pour vivre que le RMI ou l’AAH qu’ils touchent. Parmi les foyers à bas revenus, ce profil est davantage
présent dans des territoires localisés en banlieue des grandes villes, comme autour de l’agglomération lilloise,
d’Arras, de Calais ou de Boulogne-sur-Mer.
Le deuxième profil est composé de familles monoparentales bénéficiant de l’API ou du RMI et recevant aussi
les autres types de prestations (allocations familiales et allocations de logement). Le poids des aides sociales dans
leurs ressources est essentiel. Il est lié à la fois à la fragilité de leur situation familiale, à la faiblesse des revenus
d’activité et à la multiplicité des prestations sociales reçues. Ce profil est plus particulièrement représenté dans les
grandes villes et dans l’ensemble du bassin minier.
Le troisième profil regroupe des foyers dont les ressources sont proches du seuil de bas revenus. Il se
compose de couples avec ou sans enfants, disposant de revenus d’activité modestes pour la taille du ménage, et qui
constituent l’essentiel de leurs ressources. S’y ajoutent des prestations sociales comme les allocations familiales
et/ou des allocations de logement. Ce profil est davantage présent dans l’arrière-pays dunkerquois et en
Flandre-Lys.
Cette typologie ne répartit pas les allocataires à bas revenus selon le minimum social qu’ils touchent mais bien
selon les types de précarité : l’isolement et l’absence d’insertion professionnelle pour le premier profil, la
monoparentalité pour le second, la taille du ménage pour le troisième.
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L’analyse des profils de foyers à bas revenus met également en évidence les passerelles existant entre les minima
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sociaux : pour répondre à la monoparentalité, le RMI fait souvent suite à l’API lorsque le foyer n’a plus le droit d’en
5 75bénéficier. De même, au-delà des difficultés liées à l’handicap, l’AAH répond à l’isolement et à l’absence
d’insertion économique.
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0Dossiers de Profils N°82 - Juin 2006 66 Insee Nord-Pas-de-Calais00 100- Chapitre 3 -
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ETTRE EN REGARD LES RESSOURCES D’UN FOYER AVEC SES BESOINSM
La mesure de la pauvreté à travers le versement des minima sociaux (approche dite
5 « institutionnelle », cf. chapitre 2) ne rend pas nécessairement compte de l’ensemble de la 25
population rencontrant des difficultés financières. En effet, des personnes peuvent ne
5pas être éligibles à un minimum social et cependant disposer de ressources faibles, voire
insuffisantes, pour faire face à leurs besoins.
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Prendre en compte les revenus Dans une approche monétaire, le niveau de vie de la population est mesuré en prenant en
d'activité comme les revenus de compte l’ensemble des revenus dont dispose chaque foyer : les revenus déclarés aux
transfert impôts, mais aussi l’ensemble des revenus de transfert, depuis les allocations familiales
et les aides au logement jusqu’aux minima sociaux.
Parce qu’elles touchent une large population, les allocations familiales et les aides au
logement sont des éléments essentiels pour mesurer les ressources des ménages. Les
aides au logement, conçues pour réduire les charges de loyer ou de remboursement de
prêt, sont versées à plus de 440 000 foyers du Nord-Pas-de-Calais. En prenant en compte
la famille de l’allocataire, un tiers des habitants de la région sont couverts par ces aides,
dont l’effet solvabilisateur est très important (cf. chapitre 4).
De même, les « allocations familiales » à elles seules sont versées à plus de 310 000
foyers de la région. Toutes les aides monétaires liées à l’enfance sont également prises en
compte dans l’analyse, qu’elles soient ponctuelles comme l’allocation de rentrée scolaire,
ou versées pendant plusieurs années comme l’allocation parentale d’éducation, qu’elles
visent à financer un service spécifique la garde des enfants par une assistante
maternelle ou à domicile, ou accompagner plus généralement une nouvelle naissance
comme l’allocation pour jeune enfant.
Ces revenus sont ensuite rapportés à la taille des ménages, selon une échelle
d’équivalence qui vise à traduire les économies d’échelle au sein d’une famille : par
exemple, le coût du logement pour un couple sans enfants n’est pas le double du coût du
logement pour une personne seule. L’échelle d’équivalence (cf. encadré 2) permet de
recalculer des revenus dits par unité de consommation (UC), ce qui donne une mesure
homogène pour comparer le niveau de vie de ménages dont la composition est différente.
Une mesure fondée sur la taille des En fonction de la distribution des ressources sur l’ensemble de la population française, un
ménages dans la détermination du seuil dit de bas revenus est déterminé, qui permettra de repérer les foyers pour lesquels
niveau de vie les revenus sont jugés insuffisants par rapport à la taille des ménages. Cette mesure est
spécifiquement conçue pour prendre en compte la dimension familiale et l’importance
des enfants dans la détermination du niveau de vie d’un foyer.
Plus précisément, on calcule le revenu médian par UC qui sépare la population française
en deux groupes : le premier a un revenu par UC inférieur à ce montant, le second a un
revenu par UC supérieur. Le seuil de bas revenus correspond à la moitié de ce revenu
médian par UC. C’est une mesure relative, actualisée chaque année. En 2004, le seuil est
estim

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