La prévention des risques en restauration collective doit passer par l’observation et la maitrise d’une bonne hygiène. L’hygiène dans le domaine alimentaire est indispensable : - elle assure la sécurité du consommateur - elle concourt à un objectif de qualité L’hygiène est une démarche permanente que doit avoir le professionnel et à laquelle on participe : rôle pédagogique de l’enquêteur Mais elle implique le respect de règles minimum qui doivent impérativement être respectées : rôle contrôle de l’établissement Pour concourir à une bonne hygiène, un certain nombre de règles doivent être observées : - partir d’une matière première de bonne qualité, - disposer d’installations rationnelles, - nettoyer et désinfecter les locaux et le matériel qui seront en contact avec les aliments, - donner au personnel les moyens d’une bonne hygiène corporelle et vestimentaire, - respecter les normes des opérations de transformations et de conservation des aliments Le but de tout contrôle hygiénique est de participer à la protection de la santé du consommateur, en s’assurant notamment de l’innocuité des aliments mis à la consommation. Le contrôle de l’hygiène se caractérise donc par une démarche (préventive), un contenu et une méthode, nécessaire à la réflexion que réclame tout contrôle.
Intitulé de l’étude
contribution à l’étude de La
prévention des risques en
restauration collective
Dr HASAM AMEL
2011
Sommaire
INTRODUCTION
1) LES RISQUES DES ALIMENTS CONTAMINÉS
1-1 Facteurs de détérioration des aliments
1-1-1 Facteurs d’altération des aliments
a) Facteurs intrinsèques
b) Les facteurs extrinsèques
1-1-2 La qualité microbiologique des denrées alimentaires
a) Les produits microbiologiquement stables
b) Les produits microbiologiquement instables
1-1-3 La Toxi-infection Alimentaire Collective (TIAC)
a) Les diverses sources de contamination
b) Quelques germes responsables
c) Que faire en cas de T.I.A.C. ?
1-2 Règles de conservation des aliments
1-2-1 Comment peut-on entreposer les aliments périssables ?
1-2-2 A quelle température doit-on maintenir les produits finis ?
1-2-3 Comment refroidir ou réchauffer les aliments ?
1-2-4 La conservation des aliments lors d'une panne d'électricité
a) ALIMENTS CONGELÉS : À conserver ou à jeter?
b) Aliments encore froids, conservés à 4 °C ou plus pendant moins de deux
heures
2) LA SÉCURITÉ DES ALIMENTS
2-1 Aspects généraux
2-2 Les différents types de risques
3) Les différents services de restauration
4) Attentes Réglementaires en matière d’hygiène
5) Plan de maîtrise sanitaire
6) Enregistrement des températures
7) Préparation des aliments
8) Traçabilité et plats témoins
9) Plan de nettoyage et de désinfection
Conclusion
La prévention des risques en restauration
collective
INTRODUCTION
Les produits alimentaires ne se conservent pas éternellement. Les
aliments se dégradent naturellement avec le temps: le lait surit, les
graisses rancissent, les légumes flétrissent et pâlissent ou des micro-
organismes se développent qui rendent l'aliment impropre à la
consommation.
Les aliments ne sont pas stériles. Les produits frais, par définition, ne
rendent pas malade, ils peuvent cependant être contaminés s'ils ne sont
pas traités ou conservés correctement. Une bonne connaissance des
risques de contamination et le respect de bonnes conditions de
préparation et de conservation permettent d'empêcher le développement
de microorganismes indésirables.
Chacun, de l’agriculteur au consommateur, a sa part de responsabilités.
2) LES RISQUES DES ALIMENTS CONTAMINÉS
Les micro-organismes sont indispensables à la vie, et il y en a vraiment
partout: sur nos mains, sur nos denrées alimentaires... La plupart sont
inoffensifs et même utiles. Par exemple, dans nos intestins pour la
digestion ou dans la production de pain, fromage, salami, yaourt et
autres. Cependant, certains peuvent être dangereux et peuvent nous
rendre malade.
Pourtant, ces risques sont évitables. Voyons comment.
1-1 Facteurs de détérioration des aliments
Lors de la cueillette, du transport ou de l’entreposage, certaines
altérations des denrées alimentaires peuvent survenir. Le tableau qui
suit dresse la liste des types d’altérations qui peuvent avoir lieu.
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Types d’altération Exemples
Physique Chocs, blessures, changements d’état, variation de la
Teneur en eau, changement de couleur, etc. Chimique Oxydation (rancissement)
Biochimique Par les enzymes (brunissement enzymatique,
lyses, destruction des vitamines et de certains nutriments)
Microbiologique Fermentation, développement de microorganismes
pathogènes,
production de toxines et d’enzymes (putréfaction,
toxicité)
1-1-1 Facteurs d’altération des aliments
On peut aussi classer les facteurs d’altération des aliments selon leur
caractère intrinsèque ou extrinsèque. Les premiers sont relatifs à
l’aliment et les seconds proviennent de l’environnement. Voici des
exemples de ces facteurs.
Intrinsèques :
- pH
- humidité, activité ou disponibilité de l’eau
- potentiel d’oxydo-réduction
- structure physique de l’aliment
- présence d’agents antimicrobiens naturels
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Extrinsèques :
- température
- humidité relative
- gaz présents (CO , O ) 2 2
- types et quantités de microorganismes ajoutés a) Facteurs intrinsèques
Le pH
Le pH est un facteur très important. À un pH faible, le développement
des levures et des moisissures est favorisé. À un pH neutre ou alcalin,
ce sont les bactéries qui prédominent au cours du processus de
pourrissement ou de putréfaction.
L’activité de l’eau
La disponibilité de l’eau a un effet sur la capacité des microorganismes à
se multiplier. Plus l’eau est disponible en grande quantité, plus il sera
facile de coloniser un aliment. C’est pourquoi on limite cette eau
disponible en séchant les aliments par le séchage, la lyophilisation et la
déshydratation. Il y aussi une autre façon de réduire l’eau disponible tout
en ne diminuant pas la quantité totale d’eau. Il s’agit d’ajouter des
solutés comme du sel ou du sucre que l’on appelle des agents
humectants. De cette façon, l’eau se lie à ces solutés et n’est donc plus
disponible pour les microorganismes. C’est entre autres pour cette
raison qu’on ajoute de grandes quantités de sucres aux confitures et
beaucoup de sel aux marinades et poissons.
Le potentiel d’oxydo-réduction
Un faible potentiel d’oxydo-réduction favorise le développement de
microorganismes. Par exemple, les produits carnés, comme les
bouillons, contiennent beaucoup de molécules qui sont directement
disponibles pour les microorganismes, puisque leur potentiel d’oxydo-
réduction est faible.
La structure physique
Cette caractéristique a un grand rôle à jouer dans la multiplication des
microorganismes. Le broyage ou le hachage des aliments augmente la
surface de la nourriture et brise les cellules. De cette façon, les germes
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contaminants peuvent se retrouver partout dans les aliments et rendre
le produit insalubre. Si on compare un steak à une boulette de bœuf
haché, la dernière est beaucoup plus susceptible d’être contaminée
rapidement. De plus, la présence de pelures pour les fruits et légumes
agit un peu comme une barrière contre les microorganismes. La présence d’agents antimicrobiens naturels
On trouve des agents antimicrobiens naturels dans plusieurs aliments.
Ceux-ci inhibent la croissance de certains microorganismes. Par
exemple, les épices contiennent souvent ce genre d’agent. La sauge et
le romarin sont les deux épices les plus antimicrobiennes. Dans la
cannelle, la moutarde et l’origan, il y a d’autres inhibiteurs chimiques.
L’ail contient de l’allicine et le clou de girofle de l’eugénol (c’est la
molécule organique donnant l’odeur caractéristique du clou de girofle).
Ces deux produits sont aussi des antimicrobiens. La coumarine, une
enzyme présente dans les fruits et légumes, agit aussi comme un
antimicrobien. Le lait de vache et les œufs contiennent également des
inhibiteurs de ce genre. Cependant, le fait d’avoir ces inhibiteurs en eux
ne protège pas les aliments de l’attaque de tous les microorganismes.
Les antimicrobiens naturels protègent contre des micsmes
précis, mais d’autres pourront tout de même survivre dans le milieu.
b) Les facteurs extrinsèques
La température et l’humidité relative du milieu
Ce sont les deux facteurs les plus importants lorsque l’on parle de
l’avarie d’un aliment. Une humidité relative élevée est favorable aux
microorganismes, même si la température est basse. Si les
réfrigérateurs n’ont pas de dégivrage, le milieu devient très humide et
permet alors la multiplication des germes microbiens. De plus, si on
place un aliment très sec dans un milieu humide, l’aliment aura tendance
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à absorber très rapidement l’humidité et à offrir aux microorganismes un
environnement favorable à leur croissance.
La présence de gaz
Si on emballe des aliments dans une pellicule plastique, cela favorise la
diffusion de l’oxygène. Ceci permet donc la croissance de contaminants
microbiens superficiels. Pour ce qui est du gaz carbonique (CO ), sa 2présence nuit à plusieurs microorganismes. Un excès de ce gaz permet
d’abaisser le pH et ainsi de limiter la croissance des agents microbiens.
Par contre, d’autres organismes vont très bien croître, même en
présence de gaz carbonique.
1-1-2 La qualité microbiologique des denrées alimentaires
Les micro-organismes sont de minuscules organismes vivants. Les
principaux micro-organismes que nous retrouvons dans nos aliments
sont les bactéries, les levures et les moisissures.
A côté des micro-organismes utiles, comme par exemple ceux qui
assurent la fermentation de la bière ou la transformation
du lait en fromage et en yaourt, il en existe d'autres - plus à
risque et donc indésirables - qui déterminent la qualité microbiologique
des aliments. Cette qualité est déterminée
par le type et le nombre de micro-organismes qui sont présents dans la
denrée alimentaire.
Le type de micro-organisme est important parce que seul un nombre
limité de micro-organismes est nocif. Le nombre est important parce
qu'un micro-organisme nocif seul ne présente pas de danger pour
l'homme.