Comment optimiser ses doses de fongicides : Optidose
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IFV Bordeaux Aquitaine. 1. Figure 1: Mesure de la SFT sur un réseau de parcelles à trois stade phénologiques (chaque courbe représente une parcelle) ...

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Langue Français

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Comment optimiser ses doses de fongicides : Optidose Sous nos climats, l’utilisation de pesticides reste la plupart du temps incontournable pour produire du raisin de qualité. Mise à l’index par les consommateurs, leur utilisation devient de plus en plus réglementée. L’enjeu du projet Optidose consiste à proposer des stratégies économes en pesticides permettant de conserver un niveau de protection satisfaisant les objectifs de production. Les essais d’adaptation des doses de fongicides ont été entrepris à l’IFV de Bordeaux depuis plusieurs années. Les règles de décision énoncées dans le cadre du projet OPTIDOSE proposent une adaptation de la dose de produit phytosanitaire (mildiou, oïdium) en fonction de lasurface de végétal à protéger, de lapression parasitairedu etstade phénologique. Ces règles de décision sont testées depuis 2002 en micro parcelles par l’IFV mais également avec du matériel grand travail chez des viticulteurs en partenariat avec les agents des chambres d’agriculture, de la FREDON, de l’ENITA de Bordeaux dans différents départements (13, 16, 17, 24, 31, 33, 37, 40, 44, 47, 64, 71, 73, 84). I La surface foliaire La SFT (Surface Foliaire Totale) évolue au fur et à mesure de la campagne. Si les valeurs entre les parcelles sont proches en début de saison, elles peuvent varier du simple au triple à la véraison. On peut alors légitimement s’interroger sur la nécessité d’appliquer la même dose, quels que soient la parcelle et le stade phénologique ! La densité de plantation, pas plus que le cépage, ne sont des facteurs explicatifs de la variation interparcellaire. En effet, les pieds des vignes plantées à des densités élevées sont moins feuillus que ceux présents dans une parcelle où la densité de plantation est faible. Afin de pouvoir évaluer la surface foliaire à l’échelle de la parcelle, l’IFV a développé une méthodologie. Cette dernière permet d’obtenir des valeurs relativement précises mais elle est lourde à mettre en œuvre et n’a été appliquée qu’à trois stades phénologiques : BFS (Boutons Floraux Séparés), GDP (Grains de Pois) et Véraison.
Figure 1: Mesure de la SFT sur un réseau de parcelles à trois stade phénologiques (chaque courbe représente une parcelle)
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1,8 1,6 1,4 1,2 2005 1,0 2006 0,8 2007 0,6 2008 0,4 0,2 0,0 BFS GDPVéraison Figure 2 : Evolution de la SFT moyenne mesurée sur l’ensemble du réseau de parcelles à trois stades : BFS, GDP et véraison. Si d’importantes différences de SFT ont été mesurées entre différentes parcelles du réseau (CF Figure 1), la cinétique de croissance mesurée sur le réseau est restée constante au cours des quatre années de mesure (Cf. Figure 2). Trop lourde à appliquer dans le cadre des essais de modulation des doses, cette méthodologie a été abandonnée au profit de la mesure du TRV (Tree Row Volume), certes moins précise mais beaucoup plus facile à obtenir.
 H(m) x L (m) x 10 000 3 TRV (m /ha) =  D(m)
Figure 3: Evolution du Tree Row Volume mesuré sur l’ensemble du réseau de parcelles avant chaque traitement.
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La mesure du TRV avant chaque traitement permet d’obtenir une estimation du volume de haie foliaire à protéger. En revanche, cet indicateur ne prend pas en compte le taux de remplissage du volume foliaire. II La pression parasitaire La pression parasitaire est évaluée à l’aide des modèles de prévision des risques épidémiques (Potentiel systèmes) utilisés à l’IFV de Bordeaux. Les informations (risques épidémiques, observations de témoins non traités, pluviométrie…) sont stockées dans la base de données de l’IFV (Epicure) qui est accessible à toutes les personnes participant à l’acquisition de données. Les cartographies relatives aux risques épidémiques sont également disponibles sur le site du CIVB.
Figure 4 :Risque mildiou (gauche) et oïdium (droite) calculé par les modèles Potentiel systèmes le 4 juin 2010 III Le module de calcul des doses L’IFV a développé un module permettant de calculer le pourcentage de la dose homologuée à apporter en fonction des différents paramètres précités. Ce module est en accès libre sur le site : www.vignevinepicure.com/
IV Lesrésultats pluriannuels des essais d’adaptation des doses de fongicides
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Afin de valider les règles de décision proposées dans le cadre du projet, des essais en réseau ont été mis en place où trois modalités sont comparées : 1 : Témoin Non Traité (TNT) 2 : Optidose (doses adaptées pour le mildiou et l’oïdium) 3 : Référence (pleine dose ou dose utilisée par le viticulteur sur son exploitation) Le nombre moyen de traitements est de 8.2 pour le mildiou et de 5.9 pour l’oïdium (données de 2002 à 2009). Le pourcentage moyen de réduction de la dose entre ces deux modalités est de 41% pour le mildiou (49% par rapport à la pleine dose) et de 45% pour l’oïdium (52% par rapport à la pleine dose). 9 8 IFT downy L’Indicateur de Fréquence de Traitement 7 mildew Réf 6 correspond au nombre de doses homologuées IFT downy mildex Opt 5 IFT powderyépandues à l’hectare par année (2 traitements 4 mildex Réf à ½ dose = 1 IFT). 3 IFT powdery 2 mildexOpt 1 0 2002 20032004 20052006 20072008 2009 Figure 5 : Evolution de l’IFT mildiou sur les essais de modulation des doses de 2002 à 2009 Comme l’indique la figure 5, le nombre de traitements et le niveau de réduction de la dose varient en fonction de la climatologie et donc de la pression parasitaire de chaque millésime.
Figure 6 :Pourcentage moyen de la dose homologue appliquée pour lutter contre le mildiou et l’oïdium (données issues du réseau d’essais de 2002 à 2009) IFV Bordeaux Aquitaine4
4.1 Résultats mildiou La figure 7 représente les niveaux moyens de destruction dus au mildiou sur le feuillage et les grappes au stade de la véraison. Les niveaux de pression parasitaire et les dégâts observés sur les témoins non traités varient en fonction des sites expérimentaux et des années, de 0 à 100% de la récolte. On observe que les dégâts sur la modalité Optidose sont toujours légèrement supérieurs à ceux de la référence. Ils restent acceptables dans la majorité des cas.
Figure 7 :Destruction du feuillage (gauche) et de la récolte (droite) par le mildiou à la véraison Sur un nombre limité d’essais, la modalité «référence »ellemême ne présente pas une protection satisfaisante. Selon les cas, il peut s’agir de trous dans la protection, de doses appliquées trop faibles, d’une mauvaise qualité d’application ou d’une combinaison de ces facteurs. Dans ces cas précis où la référence ellemême est mise en défaut, on observe des décrochages significatifs de la modalité Optidose. Dans les cas où la protection générée par la pleine dose homologuée donne de bons résultats, une diminution globale de l’intrant phytosanitaire de 35% n’a eu qu’un impact limité sur l’efficacité de la protection. 4.2 Résultats oïdium La pression parasitaire oïdium a globalement été moins forte que celle générée par le mildiou durant ces années d’essais. Les dégâts dus à ce parasite sont logiquement moins importants. Dans ces conditions de pression parasitaire modérée, les différentes stratégies (référence et optidose) ont donné de bons résultats même si, comme pour le mildiou, on observe systématiquement un peu plus de dégâts sur la modalité sousdosée.
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V Conclusion La réduction des doses est déjà largement pratiquée, de manière empirique, par nombre de viticulteurs. L’objectif de notre projet est de proposer des règles de décision simples à utiliser pour sécuriser l’encadrement de ces pratiques permettant de limiter les quantités de pesticides sans nuire de manière conséquente à l’efficacité de la protection du vignoble. Nous constatons sur nos essais de modulation des doses, qu’une réduction de l’intrant phytosanitaire de l’ordre de 40% se traduit par une perte d’efficacité moyenne de l’ordre de 8% sur le feuillage et de 3% sur la récolte. Il en résulte que les années où la pression parasitaire est faible à modérée, les dégâts supplémentaires observés sur la modalité Optidose sont infimes, de l’ordre de 1% de destruction. Les années où la pression parasitaire est forte, les dégâts sur le feuillage et les grappes de la modalité Optidose restent limités aux environs de 10% sur le feuillage et de 4 % sur la récolte, dans des marges qui restent tolérables en pratique. Le risque majeur résulte d’une diminution des doses dans des conditions non appropriées, pour lesquelles même la pleine dose donne parfois des résultats peu satisfaisants : de forts niveaux de destruction peuvent alors être observés dans ces cas. La réduction des doses va de pair avec celle des marges de sécurité. Dans ces conditions, l’utilisation d’un pulvérisateur performant et bien réglé devient impérative Ces travaux ont été réalisés avec le soutien financier du Conseil Régional d’Aquitaine et de France Agrimer.
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