La mobilité des agents titulaires de l État
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La mobilité des agents titulaires de l 'État est étudiée selon trois angles :mobilité géographique (définie par un changement de zone d 'étude et d 'aménagement du territoire (Zeat)ou de département de fonction à l 'intérieur d 'une même Zeat),mobilité catégorielle (changement de catégorie socioprofessionnelle)et mobilité structurelle (changement de ministère ou de service à l 'intérieur du même ministère).Ces définitions sont assez restrictives :la mobilité géographique n 'intègre pas les changements d'établissement au sein d 'un même département,le changement de corps ou de grade au sein d 'une même catégorie socioprofessionnelle n 'est pas retenu (mobilité catégorielle), pas plus que le changement de direction au sein d 'un même département ministériel (mobilité structurelle). structurelle).Chaque type de mobilité est mesuré chaque année en taux annuel entre 1989 et 2001. La mobilité géographique est la plus importante :elle concerne en moyenne chaque année 4,2 %des agents.L 'Île-de-France est le pôle de ces échanges,par ailleurs orientés vers les régions de l 'Ouest et du Sud.Si l 'on ne tient pas compte des reclassements catégoriels (agents de catégorie D en catégorie C et instituteurs en professeurs),le taux de mobilité catégorielle annuel se situe autour de 3,5 %.Ce type de mobilité concerne dans près de neuf cas sur dix des mouvements liés à la promotion des agents.La mobilité structurelle, enfin, se situe en dernière position :son taux assez fluctuant est tombé de 2 %en 1989 à 0,8 %en 1996,pour remonter à 1,1 %en 2000.Dans neuf cas sur dix,il s'agit de mouvements internes aux ministères.

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Langue Français

Extrait

EMPLOI
La mobilité des agents
titulaires de l’État
Aline Pauron*
La mobilité des agents titulaires de l’État est étudiée selon trois angles : mobilité
géographique (définie par un changement de zone d’étude et d’aménagement du
territoire (Zeat) ou de département de fonction à l’intérieur d’une même Zeat), mobilité
catégorielle (changement de catégorie socioprofessionnelle) et mobilité structurelle
(changement de ministère ou de service à l’intérieur du même ministère). Ces définitions
sont assez restrictives : la mobilité géographique n’intègre pas les changements
d’établissement au sein d’un même département, le changement de corps ou de grade au
sein d’une même catégorie socioprofessionnelle n’est pas retenu (mobilité catégorielle),
pas plus que le changement de direction au sein d’un même département ministériel
(mobilité structurelle). Chaque type de mobilité est mesuré chaque année en taux annuel
entre 1989 et 2001.
La mobilité géographique est la plus importante : elle concerne en moyenne chaque
année 4,2 % des agents. L’Île-de-France est le pôle de ces échanges, par ailleurs orientés
vers les régions de l’Ouest et du Sud. Si l’on ne tient pas compte des reclassements
catégoriels (agents de catégorie D en catégorie C et instituteurs en professeurs), le taux
de mobilité catégorielle annuel se situe autour de 3,5 %. Ce type de mobilité concerne
dans près de neuf cas sur dix des mouvements liés à la promotion des agents. La mobilité
structurelle, enfin, se situe en dernière position : son taux assez fluctuant est tombé de
2 % en 1989 à 0,8 % en 1996, pour remonter à 1,1 % en 2000. Dans neuf cas sur dix, il
s’agit de mouvements internes aux ministères.
La mobilité géographique concerne plus particulièrement les jeunes et les cadres A. La
mobilité catégorielle touche de préférence des femmes en cours ou en fin de carrière et
les professions intermédiaires de l’enseignement (reclassement des instituteurs en
professeurs des écoles). Enfin, la mobilité structurelle, comme la mobilité géographique,
est plutôt le fait des jeunes et de certaines catégories (cadres administratifs et professions
intermédiaires administratives, de police et de prisons). Ces trois types de mobilité sont
liées : certains mouvements peuvent relever simultanément de deux types de mobilité.
C’est particulièrement le cas des mobilités structurelles : 43 % des mouvements en
relevant s’avèrent aussi des mobilités géographiques.
* Aline Pauron appartient à la division Exploitation des fichiers administratifs sur l’emploi et les revenus de l’Insee.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 369-370, 2003 93a mobilité, sous ses diverses formes raison de la nature de la source, l’impact sur la
(mobilité résidentielle, mobilité profes- mobilité de certaines dispositions statutairesL
sionnelle (1)), représente l’un des facteurs sur (cf. encadré 2), telles que les mises à disposi-
lesquels il est possible de jouer pour assurer tion, ne pourra être étudié. Ainsi, s’intéresse-t-
l’équilibre du marché du travail. Cela vaut en on successivement aux trois formes de mobilité
premier lieu pour l’emploi privé. Cependant, les suivantes : premièrement, la mobilité géogra-
effectifs de la fonction publique doivent égale- phique. C’est celle qui est appréhendée le plus
ment s’ajuster afin de répondre au mieux aux facilement. L’analyse porte sur les change-
besoins : la demande de services publics ou de ments de département de fonction, et plus glo-
services de la part de l’État varie, notamment en balement de zone de fonction. Deuxièmement,
fonction de la localisation, et de l’activité. Cet le changement de catégorie socioprofession-
ajustement est un facteur de mobilité : des pos- nelle, dénommé mobilité catégorielle. La caté-
tes seront créés ou fermés dans certaines gorie socioprofessionnelle permet d’analyser
régions, les effectifs de certains ministères, de les parcours professionnels de manière plus
certains services ou de certaines catégories aug- approfondie que la catégorie statutaire
menteront ou diminueront. Ces évolutions (catégorie A, B ou C). Le changement de caté-
affectent l’offre d’emplois de la fonction publi- gorie socioprofessionnelle recouvre dans cer-
que (et notamment sa répartition par région, par tains cas le changement de catégorie statutaire :
ministère, par service à l’intérieur d’un minis- par exemple, le reclassement des instituteurs en
tère, et enfin, suivant la qualification et la caté- professeurs des écoles correspond à la fois à un
gorie). De leur confrontation avec les motiva- changement de catégorie statutaire (passage de
tions individuelles liées à la poursuite d’une catégorie B à catégorie A), et à un changement
carrière, ou à des facteurs familiaux, résultent de catégorie socioprofessionnelle (passage de
des déséquilibres que la mobilité des agents cadre moyen à cadre supérieur). La troisième
contribue à compenser : ainsi les agents de forme de mobilité ici étudiée est qualifiée de
l’État, au même titre que les actifs du secteur mobilité structurelle. Il s’agit de la mobilité
privé, se trouvent-ils exposés à la mobilité pro- entre ministères et, au sein des ministères, entre
fessionnelle. Une idée communément répandue les différents services : on a distingué dans cha-
veut que cette mobilité soit moins sensible chez que ministère les services centraux des services
eux que chez les salariés du secteur privé. Cette déconcentrés, dans la mesure où le passage des
idée ne correspond pas forcément à la réalité, uns aux autres représente une rupture profes-
ainsi qu’on le verra. Pour le savoir, un préalable sionnelle forte. (1)
est de définir avec précision ce qu’on entend pas
mobilité.
Quels sont, enfin, les facteurs individuels de ces
différents types de mobilité ? L’âge, le sexe et la
catégorie socioprofessionnelle sont des caracté-Trois types de mobilité
ristiques individuelles susceptibles de jouer.
Elles peuvent expliquer une corrélation entre lesUn premier type de mobilité fréquemment étu-
trois formes de mobilités décrites. (2)dié dans le cas de la fonction publique a trait à
l’origine géographique des salariés (c’est-à-dire
leur lieu de naissance). Pour des raisons histori-
L’analyse porte sur la période 1989-2001, à
ques, certains emplois de la fonction publique
l’exception des années 1993 à 1995, pour les-
sont préférentiellement occupés par des person-
quelles il n’existe pas de données complètes
nes ayant une origine géographique relative-
(cf. encadré 1). Elle concerne les agents titulai-
ment circonscrite. Cet article laisse de côté ce
res civils des ministères civils présents dans le
type de mobilité. Il s’intéresse en effet à la
fichier de paye deux années consécutives (3). À
mobilité des agents de l’État uniquement au
titre indicatif, le nombre d’agents présents
cours de leur carrière.
Cette analyse s’appuie sur une exploitation sta- 1. Ces deux types de mobilité sont, on le rappelle, corrélés ;
l’étude de ce lien, fort complexe, dépasse largement le cadre detistique des fichiers de paye de l’État
cet article et n’est pas traitée.
(cf. encadré 1). Elle se limite aux types de 2. L’emploi public est réparti en trois grands secteurs (les « trois
fonctions publiques ») : fonction publique de l’État, fonctionmobilité susceptibles d’être mesurés à partir de
publique territoriale et fonction publique hospitalière. Se reporterces fichiers. En sont, de ce fait, exclues les dans ce même numéro à l’article de Philippe Raynaud, « L’emploi
public est tiré par la fonction publique territoriale ».mobilités entre l’État et les autres secteurs
3. Les militaires, les stagiaires, les personnes en congé de lon-d’activité (les deux autres fonctions
gu

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