Recours accru aux minima sociaux pour aider l'insertion

Insee Alsace

Description

L'Alsace compte 32 allocataires d'un minima social pour mille habitants, contre 50 en moyenne métropolitaine. Près de la moitié des minima sociaux sont utilisés dans des cas d'insertion difficile, et près du tiers pour aider des personnes handicapées ou invalides.

Sujets

• INSEE
• Chômage
• Niveau de vie
• Famille monoparentale
• Femme
• Jeunesse
• Revenu
• Salaire
• Employabilité, métiers et formations

Informations

• Publié par: insee
• Nombre de lectures: 48
• Langue: Français

Extrait

SOCIÉTÉ
Recours accru aux minima sociaux
pour aider l'insertion
fréquemment qu’en 2001, année duL’Alsace compte Une forte progression du RMI
retournement économique, dans32 allocataires
les zones rurales.Au 31 décembre 2004, l’Alsace
d’un minima social
comptait 23 200 Rmistes. Leur
pour mille habitants, nombre a progressé rapidement La forte progression du RMI
contre 50 s’explique principalement par ladans la région : l’augmentation sur
conjoncture morose. En effet, l’évo-un an est de +15 % en Alsace,en moyenne métropolitaine.
lution du nombre d’allocataires suitcontre +9 % pour l’ensemble de laPrès de la moitié
avec un certain décalage celle dumétropole. La part des allocatairesdes minima sociaux
nombre de chômeurs. Mais elledu RMI dans la population est tou-
sont utilisés s’explique aussi par la réforme dejours plus faible en Alsace que dans
dansdescasd’insertiondifficile, l’assurance chômage : décidée finl’ensemble de la métropole : 1,3
2002, elle s’applique aux person-et près du tiers Rmistes pour 100 habitants, 1,8 en
nes entrées au chômage à comptermoyenne métropolitaine. Mais,pour aider des personnes
er
du 1 janvier 2003. Comme les du-dans la région, après avoir été infé-handicapées ou invalides.
rées d’indemnisation ont été rac-rieure à 1,0 % à la fin de l’année
courcies, les chômeurs basculent2000, la part des Rmistes aug-
plus rapidement vers le RMI.mente rapidement depuis juin 2002.
Elle dépasse, décembrees minima sociaux sont des
2003, son maximum antérieur, deL allocations dégressives. Ils Forte hausse des minima
décembre 1999.complètent les revenus des ayants versés par les Assedic
droit, jusqu’à atteindre un niveau
En plus de l’assurance chômage,Avec l’afflux de nouveaux arri-minimum fixé par décret. Ils per-
qui s’adresse aux personnes ayantmettent ainsi de faire face à diffé- vants dans le dispositif, le profil du
travaillé et cotisé, les Assedic finan-rentes situations : les difficultés Rmiste a évolué. Ce sont plus sou-
cent certains minima sociaux al-d’insertion, l’invalidité, la vieillesse, vent des hommes. Les jeunes de
moins de 35 ans en représentent loués à des publics spécifiques.la monoparentalité. En 2003,
42 % en 2004. Bien que 70 % des L’Allocation de Solidarité Spécifiquel’Alsace comptait 32 allocataires
(ASS) est versée aux chômeurs deRmistes résident toujours dans lesd’un minima social pour 1 000 habi-
longue durée, ayant épuisé leursagglomérations de Strasbourg ettants, contre 50 pour 1 000 habi-
droits à l’assurance chômage, sousMulhouse, ils habitent un peu plustants en moyenne métropolitaine.
Dans la région, comme dans l’en-
2004 : la part de RMIstes augmente
semble de la métropole, près de la
2,0
Part des allocatairesmoitié des minima sociaux sont
1,8 dans la population (en %)mobilisés pour des situations d’in- France métropolitaine
1,6sertion difficile. Parmi ceux-ci, le
plus important est le Revenu Mini- 1,4
mum d’Insertion (RMI), qui repré- Bas-Rhin
1,2
sente, à lui seul, plus du tiers des
1,0
minima sociaux. Haut-Rhin
0,8
0,6
juin déc. juin déc. juin déc. juin déc. juin déc. juin déc. juin déc. juin déc.
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Champ : bénéficiaires du RMI payés par les CAF et la MSA. .42
Chiffres pour l'Alsace · dossier n° 9 · L'année économique et sociale 2004 · juillet 2005
Source : CnafSOCIÉTÉ
Le RMI : le tiers des minima sociaux
Répartition des minima sociaux en Alsace, en 2003
2% 1% Revenu Minimum d'Insertion
8%
Allocation aux Adultes Handicapés
9% 34 %
Allocation Supplémentaire Vieillessecondition de ressources et d’activi- de Solidarité Spécifiqueté. Dans la région, 4 400 personnes
17 % Allocation de Parent Isolétouchaient l’ASS en 2001, elles d'Insertionétaient 4 900 en 2003 (dernière
29 %année disponible). Sur la même pé- Allocation Équivalent Retraite
riode, au niveau national, le nombre
d’allocataires a diminué. Cette
bénéficiaires de cette allocation re- cet effectif ne cesse de diminuer.baisse a résulté dans un premier
présentaient plus du quart des bé- Les bénéficiaires du minimum vieil-temps d’une réduction du chômage
néficiaires de minima sociaux. Et lesse représentent 17 % des alloca-de longue durée, puis de la création
leur nombre a progressé plus rapi- taires des minima sociaux dans lad’une nouvelle allocation : l’Alloca-
dement en 2004 que durant l’année région, contre 22 % en moyennetion Équivalent Retraite (AER). De-
2003.Fin 2004, 17 300 adultes han- métropolitaine. En Alsace, les per-puis novembre 2002, l’AER s’a-
dicapés reçoivent cette allocation. sonnes âgées sont proportionnel-dresse aux titulaires de l’ASS
La part des personnes isolées, par- lement moins nombreuses queayant cotisé un nombre suffisant
ticulièrement des hommes vivant dans le reste du pays, et leurs re-de trimestres pour ouvrir des droits
seuls, y est élevée. Si les jeunes de venus sont plus élevés. La propor-à la retraite, mais n’ayant pas at-
moins de 30 ans sont proportion- tion de femmes dépasse les 55 %,teint 60 ans.
nellement peu nombreux, la part mais reste inférieure à la moyenne
des allocataires de plus de 60 ans métropolitaine. Dans la région, 9Par ailleurs, l’Allocation d’Insertion
est encore plus faible. En effet, femmes sur 10 touchant l’ASV vi-(AI) s’adresse aux détenus libérés,
au-delà de cet âge, l’AAH est vent seules.aux rapatriés, aux réfugiés et aux
remplacée par une retraite ou unedemandeurs d’asile. En Alsace
allocation vieillesse.comme dans l’ensemble de la mé- L’allocation de parent isolé :
tropole, le nombre de bénéficiaires plus des deux tiers des effectifs
Autre minima social destiné auxde cette allocation s’accroît en rai- dans le Bas-Rhin
handicapés, l’allocation supplé-son de l’augmentation des deman-
mentaire d’invalidité permet d’assu-des d’asile. Un autre public concerné par les
rer un minimum de ressources aux minima sociaux est constitué par
titulaires d’une pension d’invalidité.Entre 2002 et 2003, le nombre to- les familles monoparentales. L’Allo-
Dans la région, les bénéficiaires ental des minima sociaux versés par cation de Parent Isolé (API) est at-
sont très peu nombreux.les Assedic a augmenté de 15 % en tribuée, sous condition de ressour-
Alsace, alors qu’il restait stable au ces, aux personnes assumant seu-
niveau métropolitain. L’allocation supplémentaire les la charge d’un ou plusieurs
enfants, nés ou à naître. Le nombrevieillesse :
de bénéficiaires dans la région pro-L’allocation aux adultes handicapés : de moins en moins d’allocataires
gresse lentement depuis l’an 2000.depuis 1998, le nombre de
L’Allocation Supplémentaire Vieil- Fin 2004, cette allocation estbénéficiaires s’accroît
lesse (ASV) vient compléter le reve- versée à 4 400 personnes, ce qui
L’Allocation aux Adultes Handica- nu des personnes retraitées de plus représente moins de 10 % des allo-
pés (AAH) est une prestation de 60 ans, n’ayant pas suffisam- cataires alsaciens de minima so-
versée par la Caisse d’Allocations ment cotisé pour atteindre le mini- ciaux. Plus des deux tiers d’entre
Familiales aux personnes handica- mum vieillesse. Pendant l’année eux résident dans le Bas-Rhin.
pées, âgées de 20 ans ou plus, dont 2003, 9 400 personnes en ont bé-
le revenu ne dépasse pas un cer- néficié dans la région, et comme
tain seuil. En 2003, en Alsace, les dans l’ensemble de la métropole, Françoise DIDIERJEAN
43
Chiffres pour l'Alsace · dossier n° 9 · L'année économique et sociale 2004 · juillet 2005
Sources : Assedic-Cnaf