L évolution de l emploi faiblement rémunéré au cours des dix dernières années (dossier de l Économie française, édition 2002-2003)
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L'évolution de l'emploi faiblement rémunéré au cours des dix dernières années (dossier de l'Économie française, édition 2002-2003)

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Description

Présentation de l'un des trois dossiers de l'Economie française, édition 2002-2003 - L'emploi faiblement rémunéré s'est-il réellement développé ? C'est le cas des emplois à temps partiels et des emplois non qualifiés, en laison notamment avec les politiques publiques. Mais la dispersion des salaires dépend aussi de l'évolution du SMIC et des dynamiques salariales individuelles.

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Langue Français

Extrait

PRESENTATION DU DOSSIER :
L’EVOLUTION DE L’EMPLOI FAIBLEMENT REMUNERE
AU COURS DES DIX DERNIERES ANNEES







Cette étude figure in extenso dans
l’édition 2002-2003 de l’Économie
française, publiée en juin 2002 par
l’INSEE dans la collection « Le livre
de poche » des éditions Hachette -
collection Références.







Il est difficile d’affirmer que l’emploi faiblement rémunéré a massivement
augmenté

Entre mars 1996 et mars 2001, 1,3 million d’emplois ont été créés dans le secteur
marchand. Au cours de la même période, le nombre de salariés dont la rémunération
mensuelle est inférieure à 1,3 Smic - ramené à un à temps complet - a augmenté de 1,1
million. Ce rapprochement ne permet pas d’affirmer que la majorité des emplois créés
sont faiblement rémunérés. Tout d’abord, le nombre de travailleurs faiblement
rémunéré ne provient pas seulement de l’évolution de l’emploi mais aussi de celle des
salaires des individus en place. Ensuite, un salaire est considéré comme « bas » s’il est
inférieur à un certain seuil, lequel est défini de manière conventionnelle. Selon le seuil
retenu, le diagnostic sur l’évolution du nombre de personnes à « bas salaire » peut donc
varier. Ainsi, en considérant qu’un travailleur perçoit un « bas salaire » s’il est rémunéré
mensuellement en dessous de 1,3 Smic à temps complet, le nombre de ces salariés
augmente mécaniquement avec le Smic. Si le seuil des bas salaires est défini, non pas en
fonction du Smic nominal, mais en le faisant évoluer au rythme de la productivité, ou du
pouvoir d’achat ou en fonction du salaire médian, l’éclairage est différent : l’évolution
du nombre des « bas salaires » est alors plus modérée.

Part des bas salaires dans l'emploi salarié en fonction du seuil retenu
39%
Smic courant
37%
35%
Productivité
33%
Inflation
31%
29%
Salaire médian
27%
25%
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Champ : Salariés du secteur privé
Lecture : En mars 2001, 37,9 % des salariés sont rémunérés à moins de 1,3 Smic courant. Á la même date, 31,3 % sont
rémunérés à moins de 1,3 fois le Smic de 1995 revalorisé au rythme des gains de productivité, 30,4 % à moins de 1,3 Smic de
1995 revalorisé au rythme de l’évolution du pouvoir d’achat et 28,6 % à moins de 0,8 salaire médian.
Source : Enquête Emploi 1990 à 2001.


Néanmoins, les emplois à temps partiel et peu qualifiés, donc faiblement
rémunérés, se sont développés, en liaison avec les mesures d’allégement du coût
du travail

Un examen direct des distributions de salaires ne permet pas de porter un diagnostic
clair sur l’évolution de l’emploi faiblement rémunéré, mais on peut trouver des
informations complémentaires en examinant l’évolution des emplois dont on sait qu’ils
sont souvent faiblement rémunérés, tels que les emplois à temps partiel ou peu qualifiés.
Jusqu’en 1998, l’augmentation du temps partiel est en effet la raison principale de la
montée des « bas salaires ». De même, après avoir continûment baissé jusqu’en 1994, la
part de l’emploi non qualifié a augmenté. Ces évolutions sont à rapprocher de la mise en
place de mesures incitatives destinées à réduire le coût du travail pour les entreprises.
Parmi celles-ci on peut citer les allégements de cotisations sociales patronales sur le
temps partiel à partir de septembre 1992 et sur les bas salaires à partir de juillet
1993 ; ces derniers ont été renforcés en 1995 et 1996. L’efficacité de ces mesures en
termes d’embauches ne peut être mesurée avec précision, mais elle est qualitativement
bien documentée. En revanche, leurs effets sur la dynamique salariale et la structure
des emplois sont incertains. Il était notamment tentant pour les entreprises de
chercher à optimiser le rendement de ces dispositions en embauchant à des salaires plus
faibles ou en freinant la progression des salaires.

Quoi qu’il en soit, pour des individus se trouvant dans des situations comparables,
les perspectives de salaire à l’embauche se sont améliorées entre 1996 et 2001

En réponse à cette question, on peut puiser des informations supplémentaires dans une
analyse des salaires à l’embauche, conduite sur des données individuelles. Les nouveaux
embauchés ont un salaire plus faible que les plus anciens, de l’ordre de 40 %. Ce
différentiel atteignait 43 % en 1997 et il est descendu à 34 % en 2001. Cependant, les
nouveaux embauchés et les salariés plus anciens ne peuvent pas être considérés comme
directement comparables : ils n’ont ni le même âge, ni le même niveau de diplôme et
n’accèdent pas aux mêmes emplois, entre autres. Si l’on gomme les effets de ces
différences structurelles, la décote à l’embauche est réduite : elle serait en 2001 de 15
% seulement. Cependant, cette décote n’a pas cessé de baisser depuis 1996 puisqu’elle
atteignait alors 27 %. On peut donc en conclure que pour des individus dont les
caractéristiques sont comparables, les perspectives de salaire à l’embauche se sont
améliorées.



Décote salariale des nouveaux embauchés par rapport aux anciens
et part des variables les plus contributives
60%
50%
DECOTE TOTALE
40%
30%
Non emploi en t-1
20%
Temps partiel
10%
15-24 ans
0%
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Champ : Salariés du secteur privé
Lecture : En mars 2001, les salariés récemment embauchés avaient un salaire inférieur de 34 % à ceux plus anciens. "Toutes
choses égales par ailleurs", la décote à l’embauche est de 15 %. Au cours de ce mois, les temps partiels contribuaient à
hauteur de 11,3 points sur le différentiel total de 34 %.
Source : Enquêtes Emploi 1990 à 2001.




Les perspectives salariales des personnes les plus faiblement rémunérées ne se
sont pas dégradées

Les perspectives salariales des personnes les plus faiblement rémunérées sont moins
bonnes que celles de la moyenne des travailleurs. Le fait de percevoir un salaire
considéré comme « bas » est donc une situation relativement persistante et se traduit,
toutes choses égales par ailleurs, par une décote d’approximativement 10 %. Toutefois,
le désavantage de cette population ne s’étant pas accentué depuis 1996, on ne peut pas
conclure à un renforcement des « trappes à bas salaires ».




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