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L'impact sur l'emploi des créations d'entreprises

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Plus de 200 000 entreprises voient le jour en moyenne chaque année. Entreprises nouvelles ou reprises n'ont pas le même impact sur l'emploi, ce que montre le suivi d'un panel d'entreprises pendant trois ans.

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Langue Français

Extrait

N°917 - AOÛT 2003
PRIX : 2,20€
L’impact sur l’emploi
des créations d’entreprises
Bernard Thirion, Elvire Demoly,
pôle national Démographie des entreprises, Insee Lorraine
lus de 200 000 entreprises voient le Huit fois sur dix, la création d’entreprises cor-
respond à une création ex nihilo, c’est-à-dire àjour en moyenne chaque année.
une entreprise nouvelle. Dans 70 % des cas,PEntreprises nouvelles ou reprises
ces entreprises nouvelles n’ont aucun salarié.
n’ont pas le même impact sur l’emploi, ce
Ce type de création génère néanmoins, en rai-
que montre le suivi d’un panel d’entrepri- son de son nombre, un volume d’emplois total
ses pendant trois ans. significatif : 303 000 en 1998, dont 129 000
Lors de leur création en 1998, les 210 000 salariés.
Les créations par reprise d’entreprise existanteentreprises créées ou reprises emploient
ne représentent que 20 % des créations. Mais463 000 personnes : 226 000 non-salariés
elles regroupent à leur début 35 % des emplois
et 237 000 salariés. Parmi ces derniers,
de l’ensemble, soit 160 000, dont 108 000 salariés.
seuls les 129 000 salariés des entreprises Leur impact sur l’emploi n’est cependant pas
nouvelles correspondent à des emplois de même nature que celui des entreprises
« nouveaux ». nouvelles, puisqu’il s’agit dans la grande majo-
rité des cas de maintien d’emplois existantsTrois ans plus tard, en 2001, deux entre-
(graphique 1).prises sur trois sont toujours actives. Ces
127 000 entreprises emploient alors au to-
tal 472 000 personnes, soit un volume Les entreprises nouvelles
d’emploi équivalent au volume initial à la créent de l’emploi
création, malgré la mortalité qui a frappé
Chaque année, la création d’entreprises repré-certaines jeunes entreprises.
sente entre 2 % et 3 % de l’ensemble desLa mortalité des entreprises fait baisser
emplois salariés et non salariés du secteur
l’emploi non salarié : dans les créations et
marchand.
reprises de la génération 1998, celui-ci L’emploi non salarié est dans un premier temps
passe en trois ans de 226 000 à 128 000, le plus concerné par la dynamique de la créa-
soit une diminution de près de 100 000, tion : créer ou reprendre une entreprise, c’est
due aux disparitions d’entreprises.
En 1998, près de la moitié des emploisA l’inverse, l’emploi salarié connaît un
salariés sont le fait des créations par
développement certes limité par entre-
reprise
prise, mais globalement significatif. milliers créations pures par repriseAprès trois ans d’activité, les 127 000 280
entreprises pérennes totalisent 344 000
240
salariés. L’emploi salarié dans les entre-
200prises encore vivantes en 2001 a augmen- 44 52 108
té de 107 000 par rapport à 1998. 160
120
165 174 129Depuis cinq ans, 214 000 entreprises voient le 80
jour en moyenne chaque année. Ces entreprises
40emploient entre 400 000 et 500 000 personnes
l’année de leur création. 0
entreprises emploi emploiEn 1998 par exemple, les créations d’entreprises
non salarié salarié
regroupent à leur démarrage 463 000 emplois, Source : Enquête SINE 1998, vagues 1998 et 2001 et répertoire
226 000 non salariés et 237 000 salariés. SIRENE, Insee
INSEE
PREMIEREd’abord créer son propre emploi. Par culier, les moyens investis au Ce recul de l’emploi non salarié provient
exemple, les 226 000 non salariés des démarrage sont plus conséquents, et bien sûr de la mortalité des jeunes
créations et reprises de l’année 1998 l’adoption de la forme sociétaire plus entreprises. Mais il s’explique aussi par
représentent 14 % du total de l’emploi fréquente, toutes choses favorisant la le retrait d’une partie des conjoints col-
non salarié au 31 décembre 1997. La pérennité de l’entreprise. laborateurs une fois le décollage de
moitié d’entre eux exerçaient déjà une Comme pour la génération 1994 en l’entreprise effectué,et également par
activité avant de créer ou reprendre une effet, les caractéristiques du projet le changement de statut de certains
entreprise, dont sept fois sur dix en tant sont déterminantes pour assurer la dirigeants non salariés, qui deviennent
que salarié. pérennité de l’entreprise. En particulier, dirigeants salariés.
Sur l’emploi salarié,lacréation d’entre- les moyens financiers consacrésau Après trois années d’activité,l’emploi
prises a un impact plus limité au départ. lancement du projet restent le critère salarié des jeunes entreprises représente
En 1998, les 237 000 salariés des entre- majeur, avec huit entreprises sur dix 73 % de leur emploi total contre 51 % au
prises créées ou reprises représentent encore actives après trois années d’acti- démarrage. Sa part reste inférieure à
1,8 % du total des emplois salariésdusec- vité si les fonds investis dépassent celle observée dans l’ensemble des
teur marchand. Cependant les 129 000 76 000 euros contre six sur dix lorsqu’ils entreprises en 2001, de l’ordre de 90 %.
salariés des entreprises nouvelles de sont inférieurs à 7 600 euros.
1998 représentent le tiers de la progres-
sion de l’emploi sur l’année(graphique 2). Les jeunes entreprises
L’emploi salarié se limitent souvent à une
progresse dans le temps ou deux embauches
Deux entreprises sur trois pour les entreprises pérennes
créées en 1998
Après trois années d’activité, plus de la
toujours actives en 2001 Les jeunes entreprises pérennes aug- moitié des jeunes entreprises conservent
mentent le nombre de leurs salariésau la même taille, tandis que 9 % perdent
Bien qu’elle reste élevée, la mortalité cours des trois premières années d’acti- des emplois salariés. Pour les 36 % qui
des jeunes entreprises est moins forte vité. Cette croissance permet de com- affichent une hausse de l’emploi, l’aug-
pendant les trois premières années penser la disparition des emplois mentation reste majoritairement limitée
pour la génération 1998 que pour la salariés dans les jeunes entreprises à un ou deux salariés (graphique 5).
génération 1994. L’amélioration porte mortes au cours de cette période. Compte tenu de leur nombre, ces entre-
surtout sur les deux premières années, Les entreprises commencent à embau- prises à faible développement contri-
avec une mortalité en recul pour les cher dès les premiers mois. buent cependant de façon significative à
créations ex nihilo (graphique 3). Deux Après trois ans, seules 127 000 entre- la croissance des salariés dans les jeu-
facteurs expliquent cette amélioration. prises sont encore actives. Mais ces nes entreprises.
D’une part, les nouvelles entreprises de « survivantes » regroupent plus de Plus fréquemment employeuses, les
la génération 1998 ont bénéficié d’une 472 000 emplois, dont 344 000 salariés. entreprises reprises peuvent réduire leur
conjoncture favorable pour se lancer. Cette situation résulte de deux évolu- effectif salarié en cas de problème. Les
D’autre part, elles sont dèsledépart tions contraires : une baisse de l’emploi créations pures, très souvent sans salarié,
mieux armées pour résister aux difficul- non salarié et une croissance de l’ ne peuvent utiliser cet « amortisseur » :
tés de la phase de lancement. En parti- salarié (graphique 4). en cas de difficultés, la fermeture de
Les entreprises nouvelles Mortalité moins élevée pour les Évolution des entreprises créées
apportent plus du tiers des emplois créations pures de la génération en 1998 et de leurs emplois
supplémentaires en 1998 1998
milliers au démarrageaugmentation de l'emploi salarié en 1998 taux de survieà3ans génération 1994
apport des créations pures en 1998 après 3 ans et 1/2en % 1998400 000 500
80
350 000
70
400
300 000
60
250 000
30050
200 000
40
150 000 200
30
100 000
20 10050 000
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industrie commerce ensemble 0
construction services
nombre emploi emploi emploi0Champ : secteur marchand, hors agriculture, secteur finan- créations créations ensemble d'entreprises total non salarié salarié
pures par reprisec

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