Les comptes financiers de la Nation en 2005
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Nouvel essor de l'endettement des ménages, reprise de celui des entreprises En 2005, les ménages continuent de s'endetter tout en accumulant des actifs financiers. Leur taux d'endettement atteint un plus haut niveau historique. Les sociétés non financières mettent un terme à trois ans de désendettement et doublent leurs utilisations nouvelles nettes de crédits bancaires. Bien qu'en baisse pour la deuxième année consécutive, le besoin de financement des administrations publiques reste important, la dette obligataire de l'État continuant d'augmenter dans d'amples proportions. Au total, l'endettement des agents non financiers s'accroît sensiblement tandis que le recours au crédit se développe aux dépens des émissions de titres ; parmi celles-ci, les émissions obligataires ont la préférence sur les titres de créances négociables. Encouragée par le bas niveau des taux d'intérêt, l'accumulation des dépôts à vue se renforce à nouveau au détriment des livrets d'épargne. Les flux de placements en titres d'OPCVM s'accroissent, reflétant en particulier le développement de l'assurance-vie en unités de compte. Les agents résidents renforcent leurs acquisitions de titres longs étrangers (actions et obligations) de même que les non-résidents accroissent leurs achats de titres émis par des résidents français. L'endettement des ménages accentue sa poussée Les ménages continuent de s'endetter tout en accumulant des actifs financiers L'endettement bancaire des sociétés non financières reprend Baisse du besoin de financement des administrations publiques Les sociétés d'assurance et les OPCVM achètent des montants élevés d'obligations Les établissements de crédit intensifient leur distribution de prêts Le mouvement d'internationalisation des portefeuilles se poursuit

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Langue Français

Extrait

N° 1080 - MAI 2006
PRIX : 2,30€
Les comptes financiers
de la Nation en 2005
Nouvel essor de l'endettement des ménages,
reprise de celui des entreprises
Jean-Charles Bricongne, Banque de France
n 2005, les ménages continuent de Les ménages continuent
s'endetter tout en accumulant des de s'endetter tout en accumulantEactifs financiers. Leur taux d'endet- des actifs financiers
tement atteint un plus haut niveau histo-
En 2005, la croissance de l'endettement des
rique. Les sociétés non financières ménages continue de se renforcer (10,5 %
mettent un terme à trois ans de désendet- après 9,9 % en 2004, tableau 1). Le flux net des
crédits (crédits nouveaux moins rembourse-tement et doublent leurs utilisations nou-
ments) s'élève à 69,5 milliards d'euros, aprèsvelles nettes de crédits bancaires. Bien
51,8 milliards en 2004. Ces crédits concernentqu'en baisse pour la deuxième année consé-
essentiellement l'habitat ; les crédits à court
cutive, le besoin de financement des admi-
terme ne représentent que 4,5 % de l'encours
nistrations publiques reste important, la total de dette des ménages et leur flux net est
dette obligataire de l'État continuant d'aug- en diminution par rapport à 2004 (2 milliards
d'euros après 2,3 milliards).menter dans d'amples proportions. Au total,
Tout en intensifiant leur recours au crédit, lesl'endettement des agents non financiers
ménages continuent d'accumuler des actifss'accroît sensiblement tandis que le recours
financiers à un rythme soutenu. C'est notam-
au crédit se développe aux dépens des émis-
ment le cas des placements en contrats d'assu-
sions de titres ; parmi celles-ci, les émis- rance-vie, dont le flux net s'élève à 77,3 milliards
sions obligataires ont la préférence sur les d'euros, dépassant ainsi le précédent maximum
de 72,5 milliards d'euros, atteint en 1997. Surtitres de créances négociables.
les deux dernières années, les placements enEncouragée par le bas niveau des taux
contrats libellés en unités de compte redevien-d'intérêt, l'accumulation des dépôts à vue
nent très significatifs, en raison de la meilleure
se renforce à nouveau au détriment des li-
tenue des marchés boursiers, mais aussi des
vrets d'épargne. Les flux de placements en dispositions nouvelles permettant de transfor-
titres d'OPCVM s'accroissent, reflétant en mer un contrat en euros en un contrat multisup-
ports sans perte d'antériorité fiscale.particulier le développement de l'assu-
rance-vie en unités de compte. Les agents Endettement des ménages et des
résidents renforcent leurs acquisitions de
sociétés non financières (hors actions)
titres longs étrangers (actions et obliga-
114 70tions) de même que les non-résidents ac-
112 68
croissent leurs achats de titres émis par 110 66
108 64des résidents français.
106 62
104 60
102 58
En 2005, le ratio dette des ménages/revenu 100 56
98 54disponible brut (graphique 1) atteint 64 %. Ce
96 52
niveau est le plus élevé jamais observé en 94 50
92 48France. Quant au ratio dette/épargne brute 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
taux d'endettement des sociétés non financières :(434,8 %) il dépasse largement son niveau de
crédits et titres de dette au 31.12 sur valeur ajoutée (échelle de gauche)
taux des ménages : crédits au 31.12 sur revenu disponible brutla fin des années quatre-vingt, période caracté-
(échelle de droite)
risée elle aussi par le dynamisme des prêts à Sources : Comptes nationaux, base 2000, Insee - Banque de
l'habitat et une envolée des prix immobiliers. France (Sesof)
INSEE
PREMIERELes placements directs en actions des des PEL parvenus à échéance, qui a Les flux de placements des sociétés non
ménages se redressent aussi, notamment entraîné de nombreuses clôtures de plans. financières autres que les actions témoi-
pour les actions cotées (5,8 milliards d'eu- gnent de modifications importantes des
ros après – 1 milliard). Ils sont favorisés comportements : les portefeuilles de titresL'endettement bancaire des
par des opérations telles que les ouvertu- de créances négociables et de titressociétés non financières reprend
res de capital de GDF et d'EDF. En d'OPCVM monétaires s'allègent au profit
revanche, les ménages restent vendeurs En 2005, l'augmentation du besoin de des obligations (3,3 milliards d'euros après
nets de titres d'organismes de placement financement des sociétés non financières – 19,1 milliards) et des dépôts (16,3 mil-
collectif en valeurs mobilières (OPCVM) : (SNF) s'accompagne d'un net rebond de liards d'euros après 5,3 milliards),
– 1,1 milliard d'euros pour les OPCVM leur flux d'endettement (37 milliards d'eu- notamment des dépôts à vue.
monétaires, + 0,9 milliard pour les OPCVM ros, après 18,5 milliards). Celui-ci reste
non mais pour un montant net- néanmoins très en deçà de son niveau Baisse du besoin de financement
tement plus faible qu'en 2004 (– 8,1 milliards record de l'année 2000 (75,8 milliards
des administrations publiques
d'euros) (tableau 2). d'euros). Stimulée par le bas niveau des
Le besoin de financement des adminis-Globalement, les ménages ont quelque taux d'intérêt et des primes de risque,
trations publiques (APU) reste importantpeu réduit la formation de dépôts, dont le cette reprise conduit à un accroissement
(– 50 milliards d'euros en 2005) maisflux net retombe à 34 milliards d'euros en significatif de la dette des sociétés non
connaît une baisse plus marquée que2005 après 41,5 milliards en 2004. Les financières par rapport à leur valeur
l'année précédente (– 60,7 milliardsévolutions sont néanmoins très différen- ajoutée (107,4 % après 105,3 %), mar-
d'euros en 2004 après – 66,3ciées selon les produits. Les dépôts à vue quant la fin de la phase de désendette-
en 2003). Son repli est principalement(tableau 3) s'accroissent fortement, avec ment amorcée à partir de 2001
imputable à la réduction du besoin dedes flux nets qui atteignent 20 milliards (graphique 1).
financement des administrations ded'euros après 14 milliards en 2004. Ce La reprise de l'endettement des sociétés
sécurité sociale. En revanche, l'État negonflement ne semble pas tant lié à la non financières recouvre essentiellement
réduit que légèrement le sien (– 51,8 mil-récente autorisation de rémunération des une intensification de leur recours aux
liards d'euros après – 52,8 milliards) tan-comptes courants, effective en France emprunts bancaires, dont les flux nets s'é-
dis que la capacité de financement desdepuis le 16 mars 2005, qu'au bas niveau lèvent à 35,5 milliards d'euros en 2005
organismes divers d'administration cen-des taux d'intérêt, qui a réduit le coût d'op- après 24,4 milliards. Cette reprise est
trale (ODAC) s'amenuise (7,4 milliardsportunité de détention des dépôts à vue. À encouragée par une offre de crédit plutôt
d'euros après 10,3 milliards).moindre échelle, la reprise des flux de pla- accommodante, du fait d'une concurrence
Pour se financer, l'État continue de privi-cements à échéance vient clore trois de plus en plus vive entre établissements
légier les émissions d'obligationsannées consécutives de décollecte : + 2,2 prêteurs. En revanche les émissions net-
(42,6 milliards d'euros, montant le plusmilliards d'euros après – 1,6 milliard. À l'in- tes de titres de créances négociables
élevé des dix dernières années) par rap-verse, les flux nets de placements à vue (TCN, définitions) des sociétés non finan-
port à celles de bons du Trésor (3,2 mil-(définitions) tombent à 13,5 milliards d'eu- cières sont en diminution (14 milliards d'eu-
liards d'euros après 4,7 milliards) : il tireros, contre 24,8 milliards l'année précé- ros après 19,9 milliards). En net contraste
er ainsi parti du profil de la courbe des ren-dente. Abaissée de 2,25 % à 2 % au 1 août par rapport à la période 1995-2003, les
dements et du niveau remarquablement2005, la rémunération des livrets A et livrets émissions nettes d'obligations sont à nou-
bas des taux d'intérêt à long terme, toutbleus est devenue moins incitative pour les veau fortement négatives, mais dans une
en répondant à la demande croissantetransferts des dépôts à vue vers ces sup- moindre mesure qu'en 2004 (– 12,

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