Les réseaux dans le commerce

Xavier Reif, Gwennaël Solard

Description

Groupements dans l’alimentaire, succursales dans l’habillement En 2005, 120 000 points de vente sur un total de 430 000 sont regroupés en réseau, sous une enseigne commune ou autour d’une centrale d’achats. Établissant une communauté d’intérêt, ces réseaux se sont développés depuis une trentaine d’années. Aujourd’hui, un millier de réseaux réalisent 84 % du chiffre d’affaires du commerce de détail. Trois formes d’organisation prédominent : les succursales, les points de vente adhérents à un groupement et les franchisés. La moitié des réseaux sont mixtes : tous les magasins appartenant à un même réseau ne sont pas liés à la tête de réseau par le même type de contrat. Les groupements sont parmi les réseaux les plus grands, avec 200 points de vente en moyenne. Les réseaux succursalistes purs sont les plus petits, avec 60 points de vente en moyenne. Les succursalistes sont prépondérants dans les réseaux d’habillement et de chaussures, les groupements parmi les réseaux de supermarchés et d’hypermarchés et les franchisés dans l’alimentation (hors grandes surfaces) et l’artisanat commercial. Un pic de croissance dans les années 90 Dans le commerce, les réseaux réalisent 84 % du chiffre d’affaires Le commerce alimentaire, les plus gros réseaux Trois organisations prépondérantes : succursales, groupements et franchisés La moitié des réseaux ont recours à plusieurs formes d’organisation À chaque secteur, son organisation Les groupements, des réseaux étendus Encadré Les différentes formes d’organisation des réseaux du commerce de détail et leurs points de vente

Sujets

• INSEE
• Chiffre d'affaires
• Commerce de détail
• Grande distribution
• Secteur d'activité
• Activité (homonymie)

Informations

• Publié par: insee
• Nombre de lectures: 26
• Langue: Français

Extrait

N° 1269 - DÉCEMBRE 2009
Prix : 2,30€
Les réseaux dans le commerce
Groupements dans l’alimentaire,
succursales dans l’habillement
Xavier Reif, Gwennaël Solard, division Commerce, Insee
n 2005, 120 000 points de vente sur Pour atteindre une taille suffisante sur les mar-
chés, les sociétés recourent à différentes straté-un total de 430 000 sont regroupés
gies : fusion, absorption d’autres unités ou appel àEen réseau, sous une enseigne com-
des capitaux extérieurs pour se structurer en
mune ou autour d’une centrale d’achats.
groupe financier. Elles peuvent aussi nouer des
Établissant une communauté d’intérêt, contrats avec d’autres entreprises juridiquement
ces réseaux se sont développés depuis indépendantes pour former un réseau (défini-
une trentaine d’années. Aujourd’hui, un tions).
Les premiers réseaux (encadré) du commercemillier de réseaux réalisent 84 % du chiffre
ede détail (définitions) sont apparus au XIX siècle.d’affaires du commerce de détail.
Mais ce n’est qu’à partir des années 1960 que
Trois formes d’organisation prédomi-
l’organisation en réseau telle qu’elle existe
nent : les succursales, les points de vente aujourd’hui connaît un fort développement (gra-
adhérents à un groupement et les franchi- phique 1). Même si leur pic de croissance date
sés. La moitié des réseaux sont mixtes : des années 90, 38 % des groupements encore
actifs au moment de l’enquête ont plus detous les magasins appartenant à un
vingt-cinq ans. Dans les autres formes d’organi-même réseau ne sont pas liés à la tête de
sation, la majorité des réseaux encore actifs ont
réseau par le même type de contrat.
entre cinq et vingt-cinq ans.
Les groupements sont parmi les réseaux
les plus grands, avec 200 points de vente
Dans le commerce, les réseauxen moyenne. Les réseaux succursalistes
réalisent 84 % du chiffre d’affairespurs sont les plus petits, avec 60 points
de vente en moyenne. Dans le commerce de détail en magasin et l’arti-
sanat commercial, un millier de réseaux réalisentLes succursalistes sont prépondérants
84 % du chiffre d’affaires de ces secteurs, soitdans les réseaux d’habillement et de chaus-
273 milliards d’euros en 2005 (sources). 120 000sures, les groupements parmi les réseaux
points de vente (définitions) composent les
de supermarchés et d’hypermarchés et les
réseaux de ces secteurs (tableau 1). Les 16 %
franchisés dans l’alimentation (hors gran- restants sont réalisés par des commerçants indé-
des surfaces) et l’artisanat commercial. pendants ou des réseaux n’ayant pas atteint la
La majorité des réseaux encore actifs au moment de l'enquête ont été créés dans les
trente dernières années
en %
40
Succursaliste
Groupement35
Franchiseur
Licence de marque, concession30
Autres
25
20
15
10
5
0
Avant 1900 1900-1909 1910-1919 1920-1929 1930-1939 1940-1949 1950-1959 1960-1969 1970-1979 1980-1989 1990-1999 2000-2006
Note : la période 2000-2006 n’est donnée qu’à titre informatif et ne peut en aucun cas être comparée aux autres périodes. D'une part, elle est de
durée plus courte que les autres périodes, et d'autre part, certains réseaux créés récemment n’ont pas atteint le seuil des sept points de vente au
moment de l’enquête, ils n’entrent donc pas dans le champ de celle-ci.
Lecture : 33 % des réseaux succursalistes encore actifs au moment de l'enquête ont été créés entre 1990 et 2000.
Source : Insee, enquête sur les réseaux du commerce de détail 2006-2007.
INSEE
PREMIEREtaille des sept points de vente, seuil centrale d’achats ou de référencement, l’agencement des points de vente, etc.).
retenu pour l’enquête sur les réseaux du sans que les points de vente aient obliga- Pour la tête de réseau, l’objectif stratégique
commerce de détail (sources). tion de porter une enseigne. La tête de est d’étendre son circuit de distribution et
Dans le commerce de détail, la plupart des réseau (définitions) coordonne certaines d’accroître ses parts de marché. Jusqu’à
réseaux développent une enseigne mais activités du réseau (campagnes de publi- maintenant, ce type d’organisation en
certains se limitent à l’adhésion à une cité, formations, conception de réseau n’était pas observé par la statistique
d’entreprises alors qu’il structure fortement Les réseaux et leurs points de vente par secteur du commerce de détail
le paysage commercial français. Une
Nombre de points Chiffre d'affaires des réseauxNombre enquête spécifique sur les réseaux du
de vente en 2005 en 2005 (en millions d'euros)Secteur du commerce de détail de
commerce de détail a donc été organisée
réseaux Total Moyenne Total Moyenne
en 2006 et 2007 auprès de l’ensemble des
Commerce d'habillement 319 21 900 69 18 300 57
têtes de réseaux (sources).'équipement du foyer 148 12 900 87 26 100 176
Autre commerce de détail non alimentaire
en magasin spécialisé 124 8 600 69 6 300 51 Le commerce alimentaire,
Commerce d'équipement de la personne 110 15 600 142 10 900 99
les plus gros réseauxCommerce alimentaire spécialisé et
artisanat commercial 94 8 600 91 2 600 28
Bien que l’habillement regroupe un tiers
Commerce de chaussures 86 5 100 59 3 500 41
des réseaux du commerce de détail (avecCommerce d'aménagement de l'habitat 80 15 600 195 28 500 356
plus de 300 réseaux), le nombre de pointsCommerce de culture, loisirs et sports 78 8 400 108 13 300 171
Grandes surfaces alimentaires 35 11 400 326 149 300 4 266 de vente par réseau est le plus élevé dans
Autre commerce alimentaire non spécialisé 24 9 300 388 9 500 396 le commerce alimentaire : 390 points de
Grands magasins et magasins divers non
vente par réseau en moyenne pour les
spécialisés 14 700 50 4 900 350
supérettes, commerces d’alimentationTotal 1 112 118 100 106 273 200 246
générale, de surgelés (24
Lecture : le commerce d'habillement regroupe 319 réseaux de sept points de vente et plus. Les 21 900 points de vente de ce sec-
réseaux) et 325 pour les grandes surfacesteur ont réalisé un chiffre d'affaires de 18 300 millions d'euros en 2005.
Source : Insee, enquête sur les réseaux du commerce de détail 2006-2007. alimentaires (hypermarchés, supermar-
chés et magasins populaires, 35 réseaux).
Les différentes formes d’organisation
Ces points de ventes réalisent plus de la
des réseaux du commerce de détail et leurs points de vente
moitié du chiffre d’affaires des réseaux du
Un réseau du commerce de détail est un ensemble de points de vente (entreprises ou établis- commerce de détail (tableau 1).
sements) liés à une tête de réseau, qui entretiennent des relations durables en établissant À l’autre extrémité, les réseaux de grands
une communauté d’intérêt. Ces relations peuvent être d’ordre juridique ou financier (succur- magasins et les magasins divers non
sales) ou d’ordre contractuel (franchises, groupements, etc.). Au sein d’un même réseau, plu-
spécialisés ne comprennent en moyenne
sieurs formes d’organisation peuvent coexister : il en résulte des réseaux mixtes. Il est donc
que 50 points de vente. Les commerces
nécessaire de caractériser d'un côté, la relation entre un point de vente et sa tête de réseau
d’habillement et de chaussures sont éga-
(définitions), et de l'autre, les types de réseaux.
lement des réseaux de petite taille.Les réseaux ont été classés par formes dominantes, en fonction de la part du chiffre d’affaires
15 % des sont constitués de 10réalisée par les points de vente dans chaque type d’organisation (tableau). Par exemple, l’ac-
points de vente ou moins et 9 % en ont plustivité en franchise peut être combinée à une détention de succursales par la tête de réseau de
plus ou moins grande ampleur. Cette spécificité a conduit à retenir une catégorie de réseaux de 250. Les réseaux sont assez concen-
mixtes dits « faiblement franchisés ». trés : 83 % du chiffre d’affaires des réseaux
sont réalisés par les 10 % desLes réseaux, leur(s) point(s) de vente e