Généraliste puis spécialiste : un parcours peu fréquent
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Une personne confrontée à un problème de santé peut décider de faire appel à un médecin. En premier recours, elle s'adresse sept fois sur dix à un généraliste, et trois fois sur dix directement à un spécialiste. Le choix est très lié au milieu social : ainsi, dans les ménages de cadre, le recours direct au spécialiste est deux fois plus fréquent que dans les ménages d'ouvrier. Au cours des quinze jours qui suivent le premier recours, un patient sur sept consulte à nouveau pour la même maladie. Mais rares sont ceux qui vont voir un spécialiste après avoir vu un généraliste en premier recours. L'accès direct au spécialiste ou l'existence d'un deuxième recours médical ne sont pas plus fréquents chez les bénéficiaires d'une couverture maladie complémentaire. En revanche, en cas de problème de santé, ils décident plus souvent que les non-bénéficiaires d'aller consulter un médecin.

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Langue Français

Extrait

N ° 709 - AVRIL 2000
PRIX : 15 F (2,29€)
Généraliste puis spécialiste :
un parcours peu fréquent
Pascale Breuil-Genier, département Conditions de vie des ménages, Insee
ne personne confrontée à un pro- à elles seules plus de la moitié des cas d’ac-
cès direct au spécialiste. Le recours direct aublème de santé peut décider de
spécialiste est le plus fréquent en cas deUfaire appel à un médecin. En pre- grossesse, de contraception ou d’interrup-
mier recours, elle s’adresse sept fois sur tion volontaire de grossesse, ou encore de
handicap (au sens large, incluant les problè-dix à un généraliste, et trois fois sur dix di-
mes de vision). A l’inverse, le recours au gé-
rectement à un spécialiste. Le choix est néraliste est largement dominant pour les
très lié au milieu social : ainsi, dans les vaccinations.
ménages de cadre, le recours direct au
L’accès direct au spécialiste
spécialiste est deux fois plus fréquent
augmente avec le niveau social
que dans les ménages d’ouvrier. Au
A âge donné, hommes et femmes ont lacours des quinze jours qui suivent le pre-
même propension à choisir un spécialiste en
mier recours, un patient sur sept consulte premier recours. L’accès direct au spécia-
liste diminue avec l’âge, surtout au-delà deà nouveau pour la même maladie. Mais ra-
50 ans. Toutefois, il est impossible de faire lares sont ceux qui vont voir un spécialiste
part de l’influence propre de l’âge et de l’in-
après avoir vu un généraliste en premier fluence de la génération. En effet, dans les
générations les plus anciennes, l’habitude derecours.
recourir au spécialiste s’est moins répandueL’accès direct au spécialiste ou l’exis-
que dans les générations plus récentes.
tence d’un deuxième recours médical ne Le choix d’aller voir d’emblée un spécialiste
est lié au niveau social du patient (tableau 1).sont pas plus fréquents chez les bénéfi-
Le taux de recours est deux fois moins élevéciaires d’une couverture maladie complé-
dans les ménages d’agriculteur que dans les
mentaire. En revanche, en cas de ménages de cadre. De même, le taux de re-
cours direct au spécialiste est, quand la perproblème de santé, ils décident plus sou- -
sonne de référence n’a pas de diplôme, deuxvent que les non-bénéficiaires d’aller
fois moins élevé que quand elle est diplômée
consulter un médecin. de l’enseignement supérieur.
Le niveau de revenu doit aussi jouer dans le
même sens, dans la mesure où la consultation
est plus chère pour un spécialiste que pourLe recours à un médecin, visite ou consulta-
un généraliste. Effectivement, le taux de retion, peut être le premier pour le problème -
cours au spécialiste varie au moins duconcerné, ou avoir été précédé par un autre
simple au double en fonction du niveau derecours ; à l’inverse, il peut être suivi ou non
vie.par un autre recours. Dans l’enquête sur la
On peut se demander si l’influence du milieuSanté et les soins médicaux, le relevé des
social est plus forte lorsque le choix entre gémaladies à l’origine des recours médicaux -
néraliste et spécialiste apparaît plus ouvert,permet de reconstituer les parcours dans le
par exemple entre pédiatre et généraliste, ousystème de soins (voir Pour comprendre ces
entre gynécologue et généraliste. L’enquêterésultats). Cette spécificité de l’enquête
confirme bien que ces deux choix sont liés auSanté permet de tirer des résultats origi-
milieu social, mais ne semble pas indiquernaux.
qu’ils y soient plus sensibles que les autres.L’accès direct au spécialiste concerne 30 %
Ainsi, en premier recours, les bébés dedes premiers recours. Il est concentré sur
moins d’un an sont vus par un pédiatre prèsquelques spécialités (tableau 1). Il s’agit
de quatre fois sur dix, mais seulement uned’abord des ophtalmologistes, puis des gy-
fois sur trois dans les ménages d’ouvriernécologues, des pédiatres, et des dermato-
contre plus d’une fois sur deux dans les mélogues. Ces quatre spécialités représentent -
INSEE
PREMIEREPremier et deuxième recours dans les épisodes de soins
(épisodes dont les recours successifs sont espacés de moins de quinze jours)
Lecture : 70 % des médecins consultés en premier recours sont des généralistes. Dans les quinze jours qui suivent un premier recours chez un généraliste, il y a un deuxième recours chez un géné-
raliste dans 11 % des cas, et chez un spécialiste (hors radiologue et biologiste et hors hospitalisation) dans 3 % des cas. Au total, 14 % des premiers recours chez le généraliste sont suivis d’un
deuxième recours médical dans les quinze jours.
Source : Enquête sur la santé et les soins médicaux 1991-1992, Insee
nages de cadre (soit une amplitude de
variation d’environ vingt points, com- Taux d’accès direct au spécialiste (hors radiologie et biologie) en fonction
parable à celle observée sur l’en- des caractéristiques de la pathologie et du patient
En %
semble des patients). Toutes
Accès direct Accès directpathologies confondues, les femmes
au spécialiste au spécialiste
de 20 à 39 ans consultent un gynéco-
Moyenne 30 Sexelogue en premier recours dans 22 %
Age Homme 27
des cas ( pour un taux d’accès direct au
Moins d’un an 47 Femme 33
spécialiste, toutes spécialités confon-
1 à 2 ans 32
dues, de 42 % aux mêmes âges). Et là
3 à 4 ans 28
encore, le taux d’accès direct au gyné- 5 à 9 ans 30 Catégorie socioprofessionnelle
cologue varie en fonction du milieu so- 10 à 14 ans 36 de la personne de référence
cial, d’une dizaine de points environ 15 à 19 ans 33 Agriculteur 20
(de 19 %, pour des ménages d’ouvrier 20 à 29 ans 37 Artisan, commerçant 31
30 à 39 ans 36 Cadre 43à 31 % pour des de cadre).
40 à 49 ans 34 Profession intermédiaire 36Bien entendu, niveau de diplôme, caté-
50 à 59 ans 28 Employé 31gorie socioprofessionnelle et niveau
60 à 69 ans 23 Ouvrier 24de revenu sont liés entre eux, et il est
70 à 79 ans 21
intéressant de séparer leurs effets. On
80 ans et plus 16
peut montrer qu’à revenu donné, l’in-
Diplôme du chef de ménage Revenu mensuel du ménage
fluence du milieu social ou du niveau
Sans diplôme 22 par équivalent adulte
de diplôme sur le choix entre généra- CEP, DFEO 23 Moins de 3 700 F 23
liste et spécialiste reste forte. Les CAP, BEP 29 3 700 à 4 800 F 30
considérations financières ne suffisent Bepc 36 4 800 à 6 200 F 29
donc pas à expliquer les différences de Bac (1è partie) ou BT, bac prof. 36 6 200 à 8 200 F 38
Bac A à E, bac (2è partie), BES 36 8 200 à 13 000 F 39recours direct au spécialiste entre clas-
DUT, BTS, prof. santé (sauf médecin) 46 13 000 à 40 000 F 47ses sociales.
Technicien supérieur (sauf DUT, BTS) 34Enfin, le choix entre généraliste et spé-
Supérieur ou égal au DEUG 46cialiste dépend de l’importance de
ZEAT* Motif de recours
l’offre médicale locale. On consulte les
Ile-de-France 43 Handicap 72
spécialistes en premier recours d’au-
Bassin parisien 25 Grossesse, contraception, IVG 72
tant plus volontiers que ceux-ci sont
Nord 20 Prévention volontaire 59
plus nombreux dans le voisinage. Par Est 30 Problèmes personnels 44
ailleurs, plus le cabinet du pédiatre est Ouest 26 Prévention obligatoire 44
proche, plus le recours à ce spécialiste Sud-Ouest 28 Accident 30
est probable. De même, la présence Centre 32 Maladie 27
Sud-Est 33 Vaccination 16d’un hôpital dans la commune favorise
l’accès direct au spécialiste, sans *Zone d’étude et d’aménagement du territoire
Source : Enquête sur la Santé et les soins médicaux 1991-1992, Inseedoute par le biais des consultations ex-ternes. Mais, même si l’on raisonne à même type (généraliste ou spécia-Le passage du généraliste au
densité et distance comparables, le taux liste) que le médecin rencontré enspécialiste est rare
d’accès direct au spécialiste reste très premier recours ; c’est souvent d’ail-
lié à la zone géographique. Au total, si Un premier recours à un généraliste leurs le même médecin. Il faut souli-
l’on tient compte de tous ces effets, il est suivi dans seulement 3 % des cas gner toutefois que les hospitalisations
varie de 20 % dans le Nord

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