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Extrait

&
Etude Pilote pour une Cartographie des Relations  entre lEnvironnement et la Pauvreté au Rwanda Phase  
Réalisé par le Centre de Recherche en Systèmes dInformation Géographique et Télédétection de l Université Nationale du Rwanda (CGIS-UNR), pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), avec le concours de Central and Eastern African Sub-Regional Resource Facility (CEA-SURF)  Septembre 2003
  
Etude-Pilote des relations entre Environnement et Pauvreté  PNUD  CGIS/UNR  
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Etude-Pilote des relations entre Environnement et Pauvreté  PNUD  CGIS/UNR  
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Ce rapport a été réalisé par M. Jean-Paul Dushimumuremyi, CGIS-UNR et professeur au Département de Géographie de lUniversité Nationale du Rwanda avec le concours du Dr Michèle A. Schilling, CGIS-UNR et professeur au Département de Géographie de lUniversité Nationale du Rwanda. Nous remercions aussi Elias Nyandwi et Félicien Niyonilingiye , étudiants mémorant en Géographie, pour leur aide dans la mise en place des bases de données.
 I.  Contexte ....................................................................... 4  Objectif général de l’étude ................................................ 4  Des Concepts Larges, des Définitions Multiples .............. 5  Environnement et Pauvreté........................................... 5  Intégration d’objectifs économiques, sociaux et écologiques ................................................................... 5  II.  Méthodes et outils pour la cartographie des relations environnement-pauvreté.................................... 7  Identification des indicateurs des relations entre l’environnement et la pauvreté.......................................... 7  La collecte de données disponibles .................................. 7  Identification et création de la base de données dans le Système d’Information Géographique .............................. 7  III.  Indicateurs-clé pour les relations Environnement-Pauvreté au Rwanda ........................................................ 10  Les Indicateurs de la Pauvreté au Rwanda .................... 10  Consommation : Inégalité Ville-Campagne ................. 10  Les Multiples Facettes de la Pauvreté au Rwanda ..... 11  Le pays des Mille Collines, Contrastes régionaux .......... 14  L’Eau, un facteur essentiel au Développement Durable. 15  Pas d’avenir sans eau ................................................. 15  L’eau du Ciel ............................................................... 15  L’eau des Collines ....................................................... 18  L’eau des marais et des lacs ........................................... 18  Terres Fertiles, Terres Utiles .......................................... 20  «Synthèse naturelle» –Pondérations liées à la relation entre Climat-Relief-Sol.................................................... 23  Des Hommes et des Infrastructures ............................... 24  Densités de Population, le dilemme des terres disponibles .................................................................. 24  Productions et Rendements ........................................ 25   
 Les Ecoles ...................................................................27  La Santé avant-tout ........................................................... 28  Réseau Routier et Accessibilité ......................................30  Des Potentialités .............................................................32  Terroirs Caféicoles ......................................................32  Théiculture...................................................................32  Tourisme .....................................................................32  Industries, Mines et Services ..........................................32  Mines ...........................................................................32  Industrie.......................................................................34  Services.......................................................................34  IV.  Synthèse régionale des Relations entre l environnement et la pauvreté........................................35  Carte de synthèse des relations entre environnement et pauvreté ..........................................................................36  Typologie des relations Environnement-Pauvreté ..........37  V.  Conclusion et recommandations .........................39  VI.  Bibliographie ..........................................................41   
 I. Contexte  Le développement économique reste en général fragile en Afrique. Au rythme actuel, les pays africains ne pourront pas atteindre les objectifs de développement de ce millénaire fixés par les Nations Unies, à moins que les engagements conclus entre la communauté internationale et ces pays dans le cadre du nouveau partenariat de développement économique (NEPAD) soient mis immédiatement en action.  La gestion saine et équitable de l’environnement est la clé pour la réduction de la pauvreté et pour atteindre la déclaration des Nations Unies de ce millénaire incluant les objectifs de développement. La cartographie des relations Pauvreté-Environnement devient actuellement un outil important dans l’application des programmes de réduction de la pauvreté. Les cartes des relations entre l’environnement et la pauvreté et les outils associés peuvent aider à examiner les relations environnement-pauvreté et à améliorer la prise de décision en matière d’investissement, en identifiant où se trouve la population la plus nécessiteuse, aussi bien dans les cas d’urgence que dans les programmes d’aide alimentaire.  Pendant la préparation du Document de Support du Programme sur le Bien-Etre et l’Environnement Durable, le bureau du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Rwanda et le “Central and Eastern African Sub-Regional Resource Facility (CEA-SURF)” ont initié un exercice de cartographie des relations Environnement-Pauvreté.  A partir de cette initiative, le CEA-SURF a proposé de déveloper et étendre cette approche pour la rendre plus systématique et compréhensible. C’est dans ce cadre que le
PNUD a demandé au Centre de Recherche en Systèmes d’Information Géographique et Télédétection de l’Université Nationale du Rwanda (CGIS-UNR) à Butare de faire une étude pilote des relations Environnement-Pauvreté au Rwanda.  Cette étude pilote vise à fournir des outils aux décideurs rwandais, aussi bien au niveau national que régional, dans le cadre de l’application du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Cela va permettre de mieux comprendre les relations entre l’environnement et la pauvreté et fournir aux décideurs politiques des réponses politiques appropriées aux aspects pauvreté-environnement. Objectif général de l étude  L’objectif principal de cette étude pilote est d’améliorer le système de suivi et évaluation des relations environnement-pauvreté au Rwanda en renforçant les capacités du gouvernement et de la société civile de suivre les changements environnementaux et leur rôle dans la pauvreté de la population, en intégrant les indicateurs pauvreté-environnement dans la politique nationale de suivi de la pauvreté et en construisant la capacité de fournir des résultats de suivi et évaluation à la formulation et à l’exécution de la politique pauvreté-environnent.  La présente phase de l’étude pilote a pour activité l’analyse des relations entre la Pauvreté et l’Environnement. Les relations pauvreté-environnement sont dynamiques et spécifiques au contexte, reflétant aussi bien la localisation géographique et l’échelle, les caractéristiques économiques, sociales et culturelles des individus, ménages et groupes sociaux. Le résultat de cette première phase pilote est la cartographie des relations environnement-pauvreté.
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Des Concepts Larges, des Définitions Multiples Environnement et Pauvreté  Environnement et Pauvreté, deux concepts largement utilisés mais dont la réalité échappe bien souvent à ceux qui l’utilisent. La pauvreté 1  est aujourd’hui largement perçue comme incluant les dimensions de la privation en termes de revenus et de non-revenus comme le manque de revenus et autres moyens matériels, le manque d’accès aux services sociaux primaires comme l’éducation, la santé, l’eau potable, l’absence de sécurité, l’absence de pouvoir pour accéder aux débats et décisions politiques. La pauvreté est aussi une dynamique mise en marche par un certain nombre de facteurs exposant les hommes à différents degrés de vulnérabilité. L’ Environnement pourrait représenter ce facteur global jouant en faveur ou en défaveur de la vulnérabilité. L’environnement fait référence aux composantes vivantes et non vivantes du monde naturel et aux relations entre celles-ci qui, ensemble, permettent la vie sur terre. L’environnement fournit les biens (les ressources naturelles) et les services (les fonctions des écosystèmes) utilisés pour la production de la nourriture, la récolte des produits sauvages, l’énergie et les matériaux bruts. L’environnement est aussi le réceptacle qui reçoit et recycle partiellement les déchets produits par l’économie, et est une importante source de loisir, de beauté, de valeurs spirituelles et autres aménagements.  Le «Sommet de la terre» en 1992 à Rio a produit avec l’Agenda 21 un programme d’action qui, outre la préservation et l’exploitation durable des bases naturelles                                              1  DFID/EC/UNDP/The World Bank, Linking Poverty Reduction and Environmental Management, 2002.  
de l’existence humaine, couvre aussi la lutte contre la pauvreté, la modification des habitudes de consommation, la politique démographique et la santé, de même que la démocratisation et le renforcement du rôle de groupes importants. Ce n’est que dans ce sens polyvalent que le développement durable peut être accepté comme modèle au niveau global. Les expériences faites depuis Rio montrent un peu partout que la concrétisation du changement de paradigmes vers le développement durable est dans la pratique un processus laborieux. Les raisons en sont nombreuses. Les obstacles à surmonter posent d’immenses défis à tous les acteurs. Intégration d’objectifs économiques, sociaux et écologiques Le modèle du développement durable résulte de la prise de conscience que le développement économique et social est étroitement lié à la préservation des écosystèmes; à long terme l’un ne peut s’accomplir aux dépens de l’autre. Ce modèle repose sur l’hypothèse qu’il est possible, dans l’intérêt collectif, d’organiser l’intégration d’objectifs économiques, sociaux et écologiques. Il ne s’agit donc pas d’un modèle de développement seulement écologique (« écolocentre »), mais bien d’un modèle de développement global. Au lieu de mettre l’accent sur les «limites de la croissance», donc sur la renonciation et au bout du compte la confrontation, le développement durable mise sur la prévoyance, l’accroissement de l’efficacité, l’intégration, l’innovation et la coopération partenariale.
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Le modèle offre des glissières de sécurité pour un processus de négociation, mais ne définit pas d’objectif concret. Ce processus touche à des intérêts et des constellations de pouvoir. Il se déroule sur un terrain conflictuel. Il exige de tous les groupes d’intérêts une grande capacité de négociation, de coopération et de conflit, il nécessite également la création d’alliances et de cadres institutionnalisés à l’intérieur desquels un tel processus peut être organisé de manière équitable. La pauvreté extrême et l’obligation de réagir à des événements ponctuels sont autant d’obstacles à une perspective à long terme. L’exigence d’une économie et d’une société plus écologique, mais aussi la prise en compte des intérêts des pauvres et des groupes défavorisés butent donc fréquemment sur des blocages. Le développement durable repose sur une approche globale des problèmes. Dans la pratique pourtant, l’action politique et économique reste largement organisée par secteurs. Les structures supra-sectorielles et les mécanismes de consultation sont trop faibles pour compenser ce déficit. Les exemples de réussite sont encore l’exception. Le développement durable exige des décisions et des changements au niveau mondial, national et local. Sans cesse il faut clarifier à quel niveau telle ou telle question peut être traitée au mieux et comment améliorer la cohérence entre les différents niveaux. Le lien entre pauvreté, environnement et développement ne peut être nié. Il existe dans les deux sens: les problèmes environnementaux contribuent à plus d’un titre
à la pauvreté et la pauvreté contribue aux problèmes environnementaux - cette dernière incidence étant souvent surestimée dans son impact par rapport à d’autres facteurs influant sur l’environnement, comme l’industrialisation. La sortie de ce cercle vicieux exige des changements à tous les niveaux, de la politique nationale à l’auto-assistance locale, ainsi que dans la coopération au développement.                        
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II. Méthodes et outils pour la cartographie des relations environnement-pauvreté  La cartographie des relations entre l’environnement et la pauvreté exige la confrontation d’informations variées relatives à ces deux paramètres. Pour cela, quatre étapes sont nécessaires pour bien mener le travail.  Le présent travail a été réalisé à l’aide des méthodes et outils associés au Système d’Information Géographique pour développer un système original de suivi et évaluation. Ce système est basé sur l’expression spatiale des phénomènes observés sur le terrain. En effet, nous avons souvent l’habitude de représenter le produit de nos observations et analyses par texte ou graphiques. Les Systèmes d’Information Géographique ont la particularité de représenter cette même information sous forme de cartes dynamiques. Au-delà de la simple représentation cartographique des phénomènes, les SIG permet la création d’une véritable base de données qui possède les mêmes avantages qu’une base de données classique : requêtes, calculs, sélection, information mais qui possède une fonctionnalité unique au SIG : l’analyse spatiale. Enfin, un des résultats d’analyse majeur du SIG est la création de cartes thématiques originales.  Identification des indicateurs des relations entre l environnement et la pauvreté  Ce sont des indicateurs qui permettent de caractériser l’environnement physique et humain, ainsi que le concept de la “pauvreté”. Les principaux indicateurs à analyser concernent:
- le milieu naturel et les ressources naturelles disponibles - les aspects démographiques - les aspects socio-économiques concernant les secteurs de l’éducation, la santé, l’énergie, la sécurité alimentaire, l’eau et de l’urbanisation. - les indicateurs de la pauvreté. La collecte de données disponibles  L’identification des indicateurs est réalisée à l’aide des données statistiques et spatiales. Cela implique la collecte de toutes les données disponibles pouvant servir dans la construction des indicateurs des relations entre l’environnement et la pauvreté : -les données statistiques résultant des  recensements, enquêtes et études ; - les cartes montrant la distribution spatiale des phénomènes-clé ; - les images et les photographies obtenues à partir des satellites et des survols aériens permettent d’avoir la distribution spatiale des phénomènes pendant la période de prise de l’image ou de la photographies. Identification et création de la base de données dans le Système d Information Géographique   Les données spatiales : Identification et création des couches d’information et des variables nécessaires à la constitution de la base de données comme l’élévation, le climat, le réseau hydrographique, le réseau routier, les sols, la population, les infrastructures comme les
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centres urbains et centres d’activités socio-économiques (marchés, écoles, centres médicaux…). Certaines données proviennent des statistiques, d’autres des cartes et des images. Pour les données se trouvant sur des cartes sous format papier ou image (raster), il faut entreprendre un travail appelé « vectorisation » qui permet de convertir les données sous format numériaue apte à accueillir les renseignements concernant le phénomène.  Les données attributaires : parallèlement au travail de « vectorisation » il y a l’opération de renseignement de la base de données en ajoutant les renseignements dans une table se trouvant derrière les données spatiales (exemples: le nombre de population d’un district, la superficie d’une forêt, …)  Les analyses spatiales : Identification des requêtes et des opérations d’analyse spatiale nécessaires pour déterminer les interactions spatiales entre l’environnement et la pauvreté. Le résultat des analyses donne le découpage en zones uniques pouvant caractériser ces relations.
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III. Indicateurs-clé pour les relations Environnement-Pauvreté au Rwanda  Le Rwanda appartient à l’Afrique centrale par chacune des fibres de son être géographique. Le territoire national s’inscrit dans les coordonnées géographiques suivantes de 1 o 04’ S et 2 o 51’ de latitude Sud, et 28 o 53’ E et 30 o 53’ de longitude Est. Compris entre 1000 et 4500 m d’altitude, il connaît un climat équatorial tempéré par l’altitude. Il se situe sur la grande ligne de relief qui sépare l’Afrique Orientale de l’Afrique Centrale. Ses pays limitrophes sont le Burundi au Sud, la Tanzanie à l’Est, l’Uganda au Nord et la République Démocratique du Congo (RDC) à l’Ouest.  D’une superficie voisine de 26.338 km 2 , le Rwanda est un des pays les plus densément peuplés de l’Afrique centrale. En 1978, avec une population totale de 4 819 317 habitants, la densité globale de la population atteignait 188 hab/km 2 .. Malgré le génocide qui a porté sur plus de 1 000 000 de sa population, il compte aujourd’hui 8 millions d’habitants (projet recensement, résultats provisoires, 2002) la densitéde population d’environ 304 hab/km 2 .  Les Indicateurs de la Pauvreté au Rwanda  La pauvreté au Rwanda est appréhendée à travers quatre principales dimensions (MINECOFIN, Un profil de la Pauvreté au Rwanda, Février 2002) :  La confrontation des pauvres à des problèmes complexes intereliés qu’ils sont incapables de résoudre,  L’insuffisance de terre, de revenus ou d’autres ressources pour satisfaire les besoins fondamentaux comme la nourriture, l’habillement, les coûts médicaux,
l’éducation des enfants qui conduit à des conditions de vie précaires,  L’incapacité de se prendre en charge,  Des niveaux de consommation alimentaire et globale en dessous des seuils de pauvreté correspondant aux coûts des besoins minimums.  De 1999 à 2001, une enquête sur les conditions de vie des ménages à été réalisée par la Direction de la Statistique du MINECOFIN. Concernant les ménages 2 , cette enquête a porté sur une grande variété d’aspects de leurs conditions de vie comme l’éducation, la santé, la démographie, les migrations, l’emploi, les activités agricoles et non agricoles des ménages, les dépenses et les transferts. Parallèlement, une enquête complémentaire a été effectuée dans les communautés rurales sur les prix, les principales activités économiques dans les communautés, les infrastructures et l’accès aux installations comme l’éducation, la santé, ou les routes. En se basant sur cette étude, la pauvreté au Rwanda peut être appréhendée en termes de (1) consommation et inégalité, (2) éducation et santé, (3) habitat, installations sanitaires et qualité de vie, (4) activités économiques, (5) groupes vulnérables et vulnérabilité.  Consommation : Inégalité Ville-Campagne  Le niveau de consommation des ménages est mesuré sur la base des dépenses de consommation comme les achats alimentaires, la valorisation de l’autoconsommation de la production, les dépenses en nature, la valeur locative des logements occupés et d’autres transactions. Sur le plan géographique, on remarque une forte inégalité entre ville et                                              2  Ne sont pas compris les sans-logis et les personnes vivant en institutions, personnes pouvant représenter un nombre considérable au Rwanda .
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campagne puisque les niveaux moyens de consommation sont trois fois plus élevés dans les villes que dans les zones rurales avec 3.7 fois plus dans la ville de Kigali. Et fait encore plus remarquable, la plupart des provinces ont des niveaux moyens de consommation inférieurs à la moyenne nationale avec Gikongoro le plus bas.  Si l’on évalue la pauvreté par rapport au seuil de pauvreté, les résultats sont quelque peu alarmants. Deux seuils de pauvreté ont été calculés par la même enquête. Un seuil de pauvreté alimentaire de 45.000Frw par équivalent-adulte/an (prix janvier 01) estimé sur la base du coût d’achat d’un panier alimentaire qui satisfait les besoins raisonnables en calories et protéines et un seuil de pauvreté globale de 64 000Frw par équivalent-adulte/an (prix janvier 01) ou 1230Frw/adulte/semaine, estimé en ajoutant un montant pour les besoins non-alimentaires. Selon le seuil de pauvreté globale, 60.3 % de la population sont identifiés comme pauvres, 14.3% de la population urbaine et 65.7 % de celle rurale 3 .  On remarque des différences entre ville et campagne mais aussi à l’intérieur même des campagnes. Ainsi, la proportion des plus pauvres est plus élevée dans la Province de Gikongoro (77.2%), Butare, Kibuye, Kigali-Ngali et Ruhengeri 4 , où plus de 70% de la population a des niveaux de consommation en dessous du seuil de pauvreté. Les provinces qui échappent quelque peu à la pauvreté sont Kibungo et Umutara, même si plus de 50% de la population est identifiée comme pauvre.                                              3  10.7% de la population vivent en milieu urbain avec seulement 2.5% des pauvres.  4  Kigali-Ngali a connu une sécheresse à la fin de l’année 2000 et Ruhengeri a connu une grande insécurité, de grands mouvements de population qui pour un grand nombre n’ont pas eu accès aux terres volcaniques.  
Mis en relation avec les caractéristiques personnelles des chefs de ménages et de la principale activité économique du ménage, on remarque que l’incidence de la pauvreté est de 7.3 plus élevée dans les ménages dirigés par des femmes, en général des femmes veuves, divorcées ou séparées. Dans 80% des ménages dirigés par les femmes, le chef de ménage est une veuve. Aussi, la pauvreté est plus élevée parmi ceux qui travaillent dans l’agriculture, en particulier les salariés agricoles (73.1%) même si ceux cultivant pour leur propre compte sont largement affectés (67.4%). La pauvreté est aussi grande dans les ménages où aucun membre ne travaille (41.9%).  Les Multiples Facettes de la Pauvreté au Rwanda  Ces multiples facettes de la pauvreté au Rwanda peuvent être rassemblées sous un terme commun : l’environnement. « Environnement naturel » avec le « capital naturel » du Rwanda, la terre, la flore, la faune, l’eau…base de l’agriculture, la pêche, la production d’énergie et du tourisme mais aussi environnement humain avec ses hommes, leur niveau d’éducation, la qualité de leur santé… Or, cet environnement subit aussi des pressions, pression démographique qui accélère les processus de déforestation et d’empiétements sur les espaces protégés. Entre 1958 et 1996, les forêts ont diminué de 70% alors que la flore rwandaise renfermait 699 espèces de plantes reconnues comme médicinales. En 1990, les boisements représentaient 11%, les pâturages et jachères 22%. En 2002, les boisements ont diminué pour représenter 7% et les pâturages et jachères 14% alors que les superficies cultivées sont à 74%. Le parc national de l’Akagera couvre actuellement une superficie de 90 000 ha alors que, encore en 1992, il était de 255 000ha. « 96.2% des ménages utilisent le bois comme source d’énergie, 31.4% comme source d’éclairage.Plus de 60% de la
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