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Description


ETUDE D'IMPACT DES AMENAGEMENTS DE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE
DES CRUES DE LA MEUSE
SITE DE MOUZON
VOLET FAUNE-FLORE-MILIEU NATUREL
INTRODUCTION
Cette étude constitue le volet faune-flore-milieux naturels de l'étude d'impact du projet
d'aménagement pour le ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon
(Ardennes).
Elle a été réalisée par l'équipe suivante :
• Samuel Pauvert pour l'expertise de la flore et des habitats.
• Rémi Duguet et Julien Tranchard pour les oiseaux, les amphibiens et les
reptiles.
• Thomas Menut et Vincent Koch pour les insectes.
• Marc Barré, pour la direction générale de l'étude et pour l'évaluation des
impacts.
Elle comporte :
• Une présentation de l'état initial des habitats, de la faune et de la flore du
site.
• Une évaluation des impacts du projet.
• Des propositions de mesures de réduction d'impact.
• Des propositions de mesures compensatoires.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels 1
BIOTOPE, juin 2005. Table des matières

I. PRESENTATION DU SITE ET DU PROJET................................................4
II. METHODOLOGIE......................................................................................4
II.1. CONSULTATIONS.................................................................................4
II.2. METHODOLOGIE DE TERRAIN ................................................................5
II.2.1. Flore ...

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Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
1
E
TUDE D
'
IMPACT DES AMENAGEMENTS DE RALENTISSEMENT DYNAMIQUE
DES CRUES DE LA
M
EUSE
S
ITE DE
M
OUZON
VOLET FAUNE-FLORE-MILIEU NATUREL
INTRODUCTION
Cette étude constitue le volet faune-flore-milieux naturels de l'étude d'impact du projet
d'aménagement pour le ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon
(Ardennes).
Elle a été réalisée par l'équipe suivante :
Samuel Pauvert pour l'expertise de la flore et des habitats.
Rémi Duguet et Julien Tranchard pour les oiseaux, les amphibiens et les
reptiles.
Thomas Menut et Vincent Koch pour les insectes.
Marc Barré, pour la direction générale de l'étude et pour l'évaluation des
impacts.
Elle comporte :
Une présentation de l'état initial des habitats, de la faune et de la flore du
site.
Une évaluation des impacts du projet.
Des propositions de mesures de réduction d'impact.
Des propositions de mesures compensatoires.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
2
Table des matières
I.
PRESENTATION DU SITE ET DU PROJET
................................................4
II.
METHODOLOGIE
......................................................................................4
II.1.
C
ONSULTATIONS
.................................................................................4
II.2.
M
ETHODOLOGIE DE TERRAIN
................................................................5
II.2.1.
Flore et habitats
..................................................................5
II.2.2.
Avifaune
...............................................................................6
II.2.3.
Amphibiens
..........................................................................6
II.2.4.
Poissons
...............................................................................6
II.2.5.
Insectes
................................................................................6
II.3.
B
IOEVALUATION
..................................................................................7
II.3.1.
Prise en compte réglementaire des espèces et des
espaces
.............................................................................................8
II.3.2.
Outils de bioévaluation
...................................................... 11
III.
INVENTAIRES ADMINISTRATIFS LIES A LA FAUNE, A LA FLORE
ET AUX MILIEUX NATURELS
......................................................................... 12
IV.
ETAT INITIAL
......................................................................................... 13
IV.1.
F
LORE ET HABITATS
.......................................................................... 13
IV.1.1.
Bilan patrimonial
............................................................... 13
IV.2.
A
VIFAUNE
....................................................................................... 15
IV.3.
A
MPHIBIENS
.................................................................................... 16
IV.3.1.
Expertise de 2003 sur l’aire d’étude élargie
.................... 17
IV.3.2.
Expertise de juin 2005 sur l’aire d’étude rapprochée
..... 17
IV.4.
P
OISSONS
....................................................................................... 18
IV.4.1.
Cortège piscicole
............................................................... 18
IV.4.2.
Frayères
............................................................................ 20
IV.5.
I
NSECTES
........................................................................................ 21
IV.5.1.
Les orthoptères
................................................................. 22
IV.5.2.
Les libellules
...................................................................... 22
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
3
IV.5.3.
Les papillons de jours
....................................................... 23
IV.5.4.
Localisation des secteurs les plus intéressants pour les
insectes
.......................................................................................... 23
IV.5.5.
Synthèse patrimoniale
...................................................... 24
V.
ESTIMATION DES IMPACTS
.................................................................. 25
V.1.
I
MPACTS D
'
EMPRISE
........................................................................... 25
V.1.1.
Impacts sur les espèces végétales
................................... 25
V.1.2.
Impacts sur les habitats
.................................................... 26
V.1.3.
Impacts sur les oiseaux
..................................................... 26
V.1.4.
Impacts sur les amphibiens
............................................... 26
V.1.5.
Impacts sur les poissons
................................................... 26
V.1.6.
Impacts sur les insectes
.................................................... 27
V.2.
I
MPACTS LIES A LA MODIFICATION DES CONDITIONS D
'
INONDATION EN
AMONT DE L
'
OUVRAGE
................................................................................. 28
V.2.1.
Impacts en cas de non modification des pratiques
agricoles sur l'aire d'étude
............................................................ 29
V.2.2.
Impacts en cas de drainage des parcelles inondables sur
l'aire d'étude
.................................................................................. 29
V.3.
I
MPACTS LIES A LA MODIFICATION DES CONDITIONS D
'
INONDATION EN AVAL
DE L
'
OUVRAGE
............................................................................................ 30
V.4.
I
MPACTS LIES A LA COUPURE D
'
AXES DE DEPLACEMENT DE LA FAUNE
......... 31
V.4.1.
Déplacement de l'avifaune
................................................ 31
V.4.2.
Déplacement des chauves-souris
...................................... 31
V.4.3.
Déplacement des poissons
................................................ 32
VI.
MESURES DE REDUCTION DES IMPACTS
............................................ 33
VII.
BIBLIOGRAPHIE
............................................................................. 35
VIII.
ANNEXES
........................................................................................ 38
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
4
I.
PRESENTATION DU SITE ET DU PROJET
L'ouvrage concerné est constitué de deux digues d'une hauteur d'environ 4 m, qui barre
le lit majeur de la Meuse de part et d'autre de son lit mineur, en amont de la ville de
Mouzon.
L'aménagement a pour but de ralentir l'écoulement des eaux de la Meuse en période de
Crue, de façon à réduire la durée et la hauteur des inondations en aval de l'ouvrage. En
contrepartie, les secteurs inondables situés en amont de l'ouvrage restent inondés plus
longtemps et sur une hauteur plus importante à l'occasion des crues.
Les modélisations hydrauliques ont montré que les modifications du régime hydrique en
amont de l'ouvrage se limitent à une quinzaine de kilomètres de vallée inondable, en
amont desquelles l'effet de l'ouvrage ne se fait plus sentir, même pour des crues de
fréquence centenaire.
Pour cette étude, nous avons limité notre aire d'étude au lit majeur de la Meuse entre
Mouzon, en aval de l'emplacement prévu de l'ouvrage, et Létanne. A Létanne, les
surcotes dues au surstockage en période de crue sont inférieures à 10 cm, même pour
des crues de retour 50 ans, et l'augmentation de la durée d'inondation est inférieure à
une journée.
Les crues de la Meuse sont habituellement des crues hivernales. Ainsi, une crue de
fréquence annuelle n'a lieu au printemps entre avril et juin qu'avec une fréquence d'une
fois par décennie, et une crue de fréquence bisannuelle n'a lieu au printemps qu'avec une
fréquence d'une fois tous les cinquante ans. Les crues plus importantes ont lieu au
printemps en moyenne moins d'une fois par siècle.
Ceci est important pour l'évaluation des impacts de la modification de la fréquence et de
la durée des inondations sur la faune et la flore. En effet, les crues ont rarement lieu à un
moment où la végétation est active et où les oiseaux des milieux prairiaux nichent où
cherchent à installer leur nid au sol.
II.
METHODOLOGIE
II.1.
CONSULTATIONS
CONSULTATIONS EFFECTUEES
Nom
titre, compétence
organisme
Laurent Godé
Compétence en entomologie
PNR Lorraine, Société Lorraine Entomologique
Claire Texier
ZNIEFF
DIREN Lorraine
Norbert Lefranc
ORGFH
DIREN Lorraine
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BIOTOPE, juin 2005.
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CONSULTATIONS EFFECTUEES
Nom
titre, compétence
organisme
Pascale Boularand
NATURA 2000
DIREN Lorraine
Stéphane Lucet
Spécialiste faune-flore
DIREN Champagne-Ardenne
Sylvain Froc
Fauniste
Conservatoire du Patrimoine Naturel de
Champagne-Ardenne
Genaro Coppa
Entomologiste professionnel
Seznec Guy
Botaniste
Conservatoire Botanique de Nancy
Bizot P
Botaniste
Vécrin Marie-Pierre
Botaniste professionnelle
Bureau d'étude Esope, études botaniques en
vallée de Meuse dans le cadre de l'Université de
Metz et pour le DOCOB du pSIC "Vallée de la
Meuse, secteur de Stenay"
Youngmann B
Botaniste
M. Boudsocq
Technicien
Fédération départementale de pêche des
Ardennes
M. Guillaume
Garde-pêche responsable du secteur
de Mouzon
Conseil Supérieur de la Pêche
M. Branciforti
Naturaliste professionnel
Bureau d'étude Esope, études ornithologiques
en vallée de Meuse dans le cadre de l'Université
de Metz et pour le DOCOB du pSIC "Vallée de la
Meuse, secteur de Stenay"
II.2.
METHODOLOGIE DE TERRAIN
II.2.1.
F
LORE ET HABITATS
L’inventaire floristique et la cartographie des milieux a été réalisé au cours de quatre
jours de prospection, entre le 09 et le 12 septembre 2003. A cette saison, les prairies
sont toutes fauchées et la plupart pâturées à regain. Dans cette situation, la distinction
précise des différents milieux prairiaux n'est pas aisée.
Les espèces patrimoniales ont particulièrement fait l’objet de recherches, tant au niveau
de la zone d'emprise de la digue, qu'en amont et en aval de celle-ci. De même que pour
les habitats, beaucoup de plantes se développent au printemps et sont difficiles à mettre
en évidence après la fauche des prairies. Il est possible que certaines espèces rares
n'aient pu être observées à cette saison. La nomenclature botanique utilisée suit l’index
synonymique de la flore de France (Kerguelen, 1999).
Des inventaires floristiques complémentaires et une recherche des espèces végétales
rares ou protégées a été réalisée en juin 2005 sur l’aire d’étude rapprochée (emprise des
travaux et abords immédiats).
Compte tenu du temps qu’il nous était alloué, pour la plus grande partie de l’aire d’étude,
les prospections ont eu lieu en une seule période. Il est évident que dans ces conditions,
nous n’avons pu observer les espèces les plus précoces.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
6
II.2.2.
A
VIFAUNE
Les inventaires de terrain ayant été réalisés en septembre 2003, en dehors de la période
de nidification, nous n’avons pas réalisé d’inventaires des oiseaux nicheurs par points
d’écoute et d’observation.
Les informations qui ont servi à évaluer l’impact sur les oiseaux proviennent
essentiellement d’une évaluation de la qualité des habitats, ainsi que des données
bibliographiques nombreuses qui concernent le lit majeur de la Meuse dans ce secteur,
particulièrement à l’amont du site, dans le périmètre Natura 2000.
II.2.3.
A
MPHIBIENS
Les données sur les amphibiens proviennent principalement de la bibliographie et des
consultations, associées à une reconnaissance de terrain et à une évaluation des
potentialités d’accueil des amphibiens des différents habitats du lit majeur de la Meuse.
Des inventaires complémentaires des amphibiens ont été réalisés le 20 mai 2005 sur
l’aire d’étude rapprochée (emprise des travaux et abords immédiats). Dans ce secteur de
prairies pâturées, les habitats aquatiques ont été visités et leurs potentialités d’accueil
des amphibiens en période de reproduction ont été évaluées. En soirée, les adultes et les
larves ont été recherchées sur ces habitats aquatiques à l’épuisette et à l’écoute des
chants. A cette période, seuls les amphibiens à reproduction tardive sont détectables.
II.2.4.
P
OISSONS
Les poissons ont été abordés par le biais de consultations.
Les données proviennent de la Fédération départementale de pêche des Ardennes, ainsi
que du diagnostic écologique du Document d'Objectifs du site pSIC "Vallée de la Meuse,
secteur de Stenay", qui reprend des données du Conseil Supérieur de la Pêche.
Ces données concernent :
les espèces présentes, mises en évidences par les pêcheurs et par des
pêches électriques à Villers-devant-Mouzon (point de mesure du
peuplement piscicole, données de 1997) et à Remilly-Aillycourt (Point de
mesure des réseaux RNB et RHP, avec pêches électriques 2 à 3 fois par an,
données de 1993 à 2000), à 6 km en aval de l'emplacement prévu de
l'ouvrage.
la localisation des frayères, en particulier pour les espèces les plus
exigeantes, comme le Brochet.
II.2.5.
I
NSECTES
Les prospections entomologiques se sont déroulées les 16 et 17 août 2003. Un effort de
prospection particulier a été porté au secteur situé en amont de Mouzon, où l'ouvrage
devrait être localisé, et où des impacts d'emprise sont possibles. De plus, une expertise
complémentaire de cette aire d’étude rapprochée a été réalisée le 3 juin 2005, pour
mettre à jour l’évaluation des potentialités d’accueil pour deux espèces patrimoniales
dont la présence est possible, l’Agrion de Mercure et le Cuivré des marais.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
7
Après avoir repéré sur carte IGN 1/25 000 les secteurs les plus intéressants pour
l’entomofaune, nous avons prospecté entre 8h et 19 h. Le premier jour a été ensoleillé et
très chaud (35 °C), et le deuxième jour nuageux, plus frais (25 °C) avec quelques
passages légèrement pluvieux.
Les jumelles sont le plus utile pour identifier certains insectes évidents et farouches ;
nous utilisons aussi le filet à papillon pour capturer les espèces prêtant à confusion. Le
filet peut aussi être utilisé comme filet-fauchoir ou comme battoir pour récolter les
insectes accrochés au herbes ou aux branches et très discrets.
Les orthoptères peuvent être repérés au chant (notamment les grillons souvent sous
terre).
Lorsque nous localisons un insecte patrimonial et/ou protégé, nous tentons de dénombrer
les individus présents et de comprendre son habitat, voire ses déplacements.
Une liste des espèces contactées sera jointe en annexe.
Limites méthodologiques :
-
Etant donné le temps disponible assez limité par rapport à la surface à couvrir,
nous nous sommes concentrés sur la recherche des espèces patrimoniales citées
ou soupçonnées, et de leurs habitats.
-
La période de prospection de 2003, la mi-août n’est pas favorable à tous les
insectes. Entre autres, l’Agrion de Mercure, libellule protégée et présente dans le
secteur, disparaît en tant qu’adulte à partir de la mi-juillet. Il n’a donc pas été
possible d’attester précisément de ses habitats. Cette limite méthodologique a été
complètement levée en juin 2005.
II.3.
BIOEVALUATION
La bioévaluation est un outil d'analyse de la faune et de la flore qui permet d'évaluer
l'importance des impacts d'un aménagement. Elle a pour but de déterminer les enjeux
écologiques remarquables du site, en terme d'habitats et d'espèces.
Elle présente deux facettes complémentaires :
Les protections réglementaires dont bénéficient certaines espèces de faune
et de flore et certains habitats. Le statut d'espèce protégé ne signifie pas
pour autant que l'espèce soit particulièrement rare ou sensible, tant au
niveau national que régional. En revanche, il constitue une contrainte forte
pour l'aménageur.
Les statuts d'abondance ou de menace au niveau européen, national ou
régional. Ils permettent de relativiser l'importance de la présence d'une
espèce ou d'un habitat sur le site du point de vue écologique. Par exemple,
il est évident que la destruction d'une station d'une plante rare est plus
dommageable que celle d'une plante commune. Les statuts d'abondance
ne sont pas toujours connus avec précision et pour tous les groupes de
faune et de flore. Plusieurs outils existent néanmoins dans la littérature
(atlas de répartition, listes rouges des espèces menacées, etc.). Au niveau
local, les consultations effectuées auprès des naturalistes régionaux
permettent souvent de compléter les données publiées.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
8
Les listes rouges établissent pour les principaux groupes faunistiques des listes d'espèces
considérées comme étant plus ou moins menacées. Celles-ci classent selon leur degré de
vulnérabilité les espèces d'un groupe : on parle « d'espèces en danger», « d'espèces
vulnérables »,...
Ces listes rouges n'ont pas de valeur juridique et n’ont pas toujours l’aval du Muséum
National d’Histoire Naturelle de Paris, qui semble faire autorité auprès des DIREN.
Elles font le bilan des connaissances actualisées, pour un secteur géographique donné,
sur les espèces les plus menacées. A ce titre, elles sont largement prises en compte dans
l'évaluation de la qualité faunistique et floristique d’un site.
II.3.1.
P
RISE EN COMPTE REGLEMENTAIRE DES ESPECES ET DES
ESPACES
II.3.1.1. Protection des espèces
Une espèce protégée est une espèce pour laquelle s’applique une réglementation
particulière. L’étude d’impact doit étudier la compatibilité entre cette réglementation et le
projet d’aménagement. Il ne s’agit pas ici de faire un cours de droit de l’environnement
mais de rappeler certaines dispositions ayant trait spécifiquement à la protection des
espèces et des espaces naturels. La protection des espèces est basée sur des listes
positives d'espèces protégées s’appliquant sur un territoire donné. Il importe de
distinguer les philosophies de protection très différentes qui concernent les différents
groupes faunistiques et floristiques.
¾
Les plantes :
Les plantes protégées sont par définition des plantes menacées. C’est l’arrêté du 20
janvier 1982 modifié par l’arrêté du 31 août 1995 qui fixe la liste des plantes protégées
sur l’ensemble du territoire français. Cette liste est présentée en deux annexes. Des
listes régionales ou départementales complètent la liste nationale. Si le référentiel
géographique diffère entre ces deux types de listes, le niveau de protection conféré est
rigoureusement le même : «
Afin de prévenir la disparition d’espèces menacées…sont
interdits en tout temps et sur tout le territoire métropolitain, la destruction, la coupe, la
mutilation, l’arrachage, la cueillette ou l’enlèvement, le colportage, l’utilisation, la mise
en vente ou l’achat de tout ou partie des spécimens sauvages des espèces citées à
l’annexe I du présent arrêté. Aux mêmes fins, il est interdit de détruire tout ou partie des
spécimens(…) des espèces inscrite à l’annexe II. du présent arrêté. Pour (ceux-ci), le
ramassage ou la récolte, l’utilisation, le transport, la cession à titre gratuit ou onéreux,
sont soumis à autorisation du ministre chargé de la protection de la nature après avis du
comité permanent du conseil national de protection de la nature»
. On constate que le
niveau de protection est ici très fort, en particulier pour les espèces de l’annexe I. La
prise en compte de ces espèces est donc de la plus haute importance pour un projet
d'aménagement ou d’exploitation du milieu.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
9
Nous indiquerons les espèces protégées dans le corps du texte et dans le chapitre
« bioévaluation ».
¾
Les animaux :
La problématique est très différente selon les groupes.
- Pour les insectes, la problématique est assez proche de la flore concernant le
choix des espèces de la liste : il s'agit d'espèces généralement considérées comme rares
ou convoitées par les collectionneurs. Précisons que l’implication réglementaire devrait en
principe être identique à celle concernant la flore. Elle est toutefois amoindrie, vis à vis
d'un projet d'aménagement, du fait de la méconnaissance très grande des capacités de
déplacement des espèces d’insectes et donc de la difficulté de constater une destruction
directe.
Nous indiquerons les espèces protégées dans le corps du texte et dans le chapitre
« Synthèse patrimoniale ».
- Pour les oiseaux, les mammifères, les amphibiens ou les reptiles, les espèces
protégées le sont essentiellement vis à vis de la chasse ou de la naturalisation. On
devrait plutôt dire "espèces non chassables" à la place d'espèces protégées. Aucune
considération de rareté n'est intervenue dans la définition de la liste. Ces listes ne sont
d'aucune utilité lors d'un projet d'aménagement. Cette situation nous amène à utiliser
d'autres listes de référence pour évaluer la rareté des espèces présentes. Nous
utiliserons en particulier l'inventaire de la faune menacée en France (Livre rouge des
amphibiens, reptiles et oiseaux), l’annexe I de la directive oiseaux et l’annexe II de la
Directive Habitats.
II.3.1.2. Directives européennes
La Directive européenne n° 79/409 du 6 avril 1979 concernant la conservation des
oiseaux sauvages est dite
"Directive Oiseaux"
.
L'Annexe I énumère les espèces les plus menacées de la Communauté qui doivent faire
l'objet de mesures de conservation spéciales concernant leur habitat afin d'assurer leur
survie et leur reproduction. Cette liste comprend aujourd'hui 175 espèces et sous-
espèces dont 142 sont susceptibles d'être rencontrées en France (24 l'étant de façon
occasionnelle). Chaque Etat doit, à ce titre, classer les sites les plus appropriés en
nombre et en superficie à la conservation de ces espèces en "Zones de Protection
Spéciale" (ZPS).
Dans ces ZPS doivent être définies des mesures de protection adéquates garantissant la
pérennité des populations d'oiseaux et de leurs habitats. Les Etats membres doivent
prendre les mesures nécessaires pour écarter toute pollution, détérioration de l'habitat
ainsi que les perturbations touchant les oiseaux, pour autant qu'elles aient un effet
significatif par rapport aux objectifs de la directive. Il en est de même pour les espèces
migratrices non visées à l'Annexe I dont la venue est régulière, compte tenu des besoins
de protection dans la Communauté en ce qui concerne leurs aires de reproduction, de
mue, d'hivernage ou leurs zones de haltes migratoires. La directive insiste également sur
la protection des zones humides d'importance internationale.
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
10
La directive concernant "la Conservation des Habitats naturels ainsi que de la Faune et de
la Flore sauvages", adoptée le 21 mai 1992 par le Conseil des Communautés
Européennes, est dite
"Directive Habitats"
.
Inspirée de la Convention de Berne, dont on pourrait considérer qu'elle est l'application
communautaire, la Directive Habitats a pour objectif de "contribuer à assurer la
biodiversité par la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore
sauvages". Les Etats membres doivent notamment garantir le maintien ou le
rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des
habitats
'espèces d'intérêt communautaire, la notion de restauration constituant une
originalité de cette Directive Habitats et de la Directive Oiseaux par rapport aux autres
instruments internationaux de protection de la nature.
La directive comporte deux grands volets, que les Etats membres ont à traduire en
termes de politique interne. Le premier concerne la conservation des habitats naturels et
des habitats d'espèces. le second correspond à la protection des espèces elles-mêmes.
En ce qui concerne le premier volet, les Etats membres doivent constituer un réseau
cohérent de Zones Spéciales de Conservation dénommé NATURA 2000. Ce réseau sera
constitue par des sites abritant des habitats naturels figurant à l'Annexe I, et des
habitats des 508 espèces figurant a l'Annexe II de la directive. A partir d'une première
liste nationale de sites fournie par chaque Etat dans un délai de trois ans après la
notification de la directive, la Commission des Communautés établira sur la base de
critères de l'Annexe III et en accord avec chacun des Etats membres, une liste de sites
d'importance communautaire au cours des trois années qui suivent.
Les sites retenus devront alors être désignés en Zones Spéciales de Conservation et
intégrés au réseau NATURA 2000 dans un délai supplémentaire de six ans. Ce réseau
intégrera également les Zones de Protection Spéciale (ZPS) désignées au titre de la
Directive Oiseaux, d'ou l'appellation commune "Site Natura 2000" qui sera donnée en
France aux Zones Spéciales de Conservation comme aux ZPS.
Dans ces Sites Natura 2000, les Etats membres doivent prendre toutes les mesures
réglementaires, administratives ou contractuelles appropriées de façon à répondre aux
exigences écologiques des habitats naturels et des espèces des Annexes I et II
respectivement.
Concernant un projet d'aménagement situé au sein ou à proximité du périmètre d'un site
du réseau Natura 2000, l'aménageur doit faire une étude de l'incidence du projet sur les
espèces de la Directive Oiseaux dont la présence en période de nidification, d'hivernage
ou en halte migratoire ont conduit à la désignation de la ZPS, ainsi que sur les habitats,
habitats d'espèces et espèces végétales et animales de la Directive Habitats.
II.3.1.3. Prise en compte des espaces
Les inventaires des ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et
Floristique) recensent au niveau régional les secteurs remarquables du point de vue
écologique, en ceci qu'ils hébergent des habitats particulièrement riches ou menacés et
Etude d'impact des aménagements de ralentissement dynamique des crues de la Meuse à Mouzon–- Volet faune-flore-milieux naturels
BIOTOPE, juin 2005.
11
des espèces rares ou menacées de faune et de flore au niveau régional. La
réactualisation récente des ZNIEFF se base sur une liste des habitats et des espèces
déterminantes de ZNIEFF au niveau régional.
Cet inventaire a pour but de guider l'aménagement du territoire en permettant aux
aménageurs de connaître et de localiser les secteurs écologiques les plus remarquables
et les plus sensibles de la région, et de limiter des la conception du projet son impacts
sur le milieu naturel.
L'étude d'impacts doit mentionner la présence éventuelle de ZNIEFF sur l'aire d'étude du
projet concerné.
II.3.2.
O
UTILS DE BIOEVALUATION
La notion de patrimonialité utilisée pour les espèces végétales se base sur les textes
législatifs (Journal officiel de la République Française, 1994), sur les statuts donnés par la
flore de Lorraine (Vernier, 1994) et sur les statuts donnés par la liste rouge de
Champagne Ardenne.
Pour les habitats : liste rouge des habitats de Champagne-Ardenne.
¾
Niveau européen
Annexes II et IV de la Directive Habitats, Faune, Flore 92/43 CEE du
Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels
ainsi que de la faune et de la flore sauvages.
Annexe I de la Directive Oiseaux 79/409/CEE du Conseil du 2 mai 1979
concernant la conservation des oiseaux sauvages.
Annexes de la Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la
conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
Annexes de la Convention de Bonn du 23 juin 1979 relative à la
conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage.
¾
Niveau national
Liste des espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire national
définie par l’Arrêté ministériel du 20 janvier 1982 (publié au J.O. du 13 mai
1982), puis modifiée par l’arrêté du 31 août 1995 (publié au J.O. du 17
octobre 1995).
Liste des espèces menacées en France, dans l’inventaire de la faune
menacée en France (Muséum d’Histoire naturelle, 1994).
Liste des espèces protégées d’oiseaux définie par l’Arrêté ministériel du 17
avril 1981 (publié au J.O. du 19 mai 1981), modifiée plusieurs fois, puis
complétée par l’Arrêté ministériel du 5 mars 1999 (publié au J.O. du 7
mars 1999).
Oiseaux menacés et à surveiller en France. Société d’Etudes
Ornithologiques de France Ligue pour la Protection des Oiseaux (Rocamora
G. & Yeatmen-Berthelot D., 1999)
Liste des espèces protégées de mammifères, définie par l’Arrêté ministériel
du 17 avril 1981 (publié au J.O. du 19 mai 1981), puis modifiée plusieurs
fois.
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