Lettre à ceux qui ne sont pas encore calvinistes
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Une étude toujours en travail sur les côtés sombres de la pensée calviniste.

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Publié le 23 janvier 2012
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Langue Français

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 LETTRE À CEUX QUI NE SONT PAS ENCORE CALVINISTES, CEUX QUI RÉSISTENT FAIBLEMENT ET CEUX QUI RÉSISTENT SEULS   Par le Pasteur Jean-Alain DELPUECH   Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. Actes 20 v 28.     Depuis quelque temps nous constatons une montée de ce que nous appelons Calvinisme. Nous savons que certains de ceux qui croient que Dieu est souverain et qu'il a fixé le destin des élus d'une manière irrévocable, répugnent à se définir comme calvinistes, n'ayant pas toutes les convictions des Calvinistes traditionnels. Pour nous, le fait de croire que Dieu a choisi souverainement, de toute éternité, une partie de l'humanité pour le salut, implique d'autres doctrines du Calvinisme, que nos frères préfèrent ne pas évoquer, sauf comme des mystères qui nous seront révélés dans l'éternité. Nous nommons donc ces frères " "Calvinistes .   Le Calvinisme est une tentation intellectuelle, comme les mouvements pentecôtistes et charismatiques sont des tentations sentimentales et le néo-évangélisme est une tentation à faire des compromis avec le monde pour ne pas être trop différents du monde. Les théologiens du Calvinisme ont produit et produisent la plupart de la littérature doctrinale. Les ambiguïtés de cette doctrine se prêtent bien à une spéculation philosophique et l'on peut dire que chacun, tout en étant dans les grandes lignes Calviniste, apporte des nuances qui en font des courants très séparés les uns des autres. En effet, les questions que soulèvent le point de vue calviniste ne peuvent pas être résolues d'une manière satisfaisante par aucun des différents théologiens du Calvinisme. La réponse que l'on nous donne : c'est que ce sont des mystères divins, donc loin de la sagesse humaine ; alors, tout ce que l'on en dit ne peut être que limité. Néanmoins, pour le théologien de profession, il y a matière à spéculer sur tous ces points et créer une nouvelle thèse qui porte son nom.  Ce qu'implique la doctrine calviniste et que les calvinistes admettent rarement   Je voudrait ici citer un long extrait d'un écrit calviniste, où l'auteur a l'honnêteté d'employer les mots que plus d'un calviniste ne mentionnera jamais, contrairement à lui. Ils ne les citent pas parce qu'il y a une volonté de cacher le vrai caractère du calvinisme, c'est à dire le fatalisme : "Dans l'unité primordiale des choses, il y a témoignage objectif et interne de l'Esprit de Dieu immanent à l'esprit de l'homme. C'est pourquoi : la Fatalité saisie comme le Dieu souverain, comme la Volonté personnelle, transcendante et sainte, comme l'Esprit tout-puissant et juste, dont la majesté terrifiante prend l'initiative, cependant, de se faire sentir et connaître à l'homme, au sein de l'immanence, et de se communiquer à lui ; le Destin compris comme le Maître conscient et absolu dont dépend tout ce qui est et dont dérivent les normes de tout idéal qui veut se réaliser ; l'insondable Sort appréhendé comme la Puissance première et dernière qui, en se communiquant, en ne pouvant pas ne pas se communiquer, s'affirme mystérieusement, inconcevablement, comme la Puissance de l'amour et dont
 
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l'oeuvre oeuvre tout ensemble de création aimante, de jugement sévère et béni, et de rédemption compatissante se trouve conçue et mise à exécution, en principe, avant même que l'homme ait pris conscience de sa misère et de ses aspirations ; bref, Dieu se posant lui-même dans l'homme, originellement, comme l'omnipotente Réalité dont le nom prononcé dans l'effroi, avant que la sublime Valeur en soit discernée par la confiance et l'espoir voilà, dégagée de toute contingence et réduit à son caractère essentiel, l'acte primaire, l'impénétrable décision transcendantale qui, dans l'unité initiale des choses, crée la religion.  Et réinstallée dans cette unité initiale, que deviendront la "foi", l' "expérience religieuse", l' "expérience du salut" ?  Maintenant, loin de se présenter comme un simple état d'âme subjectif, la "foi" qu'elle soit connaissance de Dieu, confiance ou obéissance se manifeste comme une création objective de l'Esprit du Dieu transcendant, immanent à l'esprit de l'homme. Dans ‘l'expérience religieuse’, ce n'est plus l'homme pénétrant uniquement le fond de sa propre âme ou de l'âme collective de l'humanité ; c'est l'homme saisi malgré lui par Dieu et le saisissant, en retour, intellectuellement et moralement dans sa réalité souveraine et dans son absolue "valeur" régénératrice. Enfin, ‘l'expérience du salut en Jésus-Christ’. Ici, plus aucune velléité d'asservir le Christ aux fins de l'homme, de le réduire au rôle dégradant et incertain d'un auxiliaire des ambitions humaines. Du Dieu souverain, le Christ est le souverain ambassadeur. Le chrétien fait ‘l'expérience’ non plus de simples poussées spirituelles jaillissant de son propre fond et amenant sa fantaisie à créer l'image d'une perfection idéale, mais du primordial pouvoir dominateur, justicier et rédempteur du Christos-Kurios, organe parfait du primordial pouvoir dominateur, justicier et rédempteur 1 de Dieu" .  Dans ce texte calviniste, nous remarquons que : "Dieu se posant lui-même dans l'homme, originellement, comme l'omnipotente Réalité dont le nom prononcé dans l'effroi, avant que la sublime Valeur en soit discernée par la confiance et l'espoir", il s'agit ici de la révélation primordiale à l'homme de la souveraineté de Dieu, Adam, Moïse, un autre ? Ce n'est pas, pour nous, la partie la plus choquante du texte. La foi : "se manifeste comme une création objective de l'Esprit du Dieu transcendant, immanent à l'esprit de l'homme" ; la foi est une création de Dieu le Saint-Esprit dans l'homme ; pour un calviniste, il n'y a pas dans l'homme le moindre commencement de foi, dire le contraire est sous-entendu comme une énormité, voire un blasphème : "Ce Dieu ne peut être saisi que par la "foi" qu'il suscite souverainement lui-même" 2 , c'est clair. Ensuite, la régénération, est un acte souverain de Dieu et non une "velléité d'asservir le Christ aux fins de l'homme, de le réduire au rôle dégradant et incertain d'un auxiliaire des ambitions humaines". Il faut aussi noter les mots : "fatalité" la Fatalité saisie comme le Dieu souverain,  "destin" le Destin compris comme le Maître conscient et absolu dont dépend tout ce qui est et dont dérivent les normes de tout idéal qui veut se réaliser , "sort" l'insondable Sort appréhendé comme la Puissance première et dernière qui, en se communiquant, en ne pouvant pas ne pas se communiquer, s'affirme mystérieusement, inconcevablement, comme la Puissance de l'amour ; ces mots doivent être compris comme des noms attributs de Dieu, veuillez remarquer les majuscules. Ce que ce théologien dit clairement, se retrouve dans les livres des autres théologiens du calvinisme, en sous entendu.  
                                                 1   Ménégoz Fernand : Docteur en théologie chargé de cours à la faculté protestante de l'université de Strasbourg : Le problème de la prière 1925 pages 363 à 364. (La citation est complète ; majuscules, italique et guillemets sont de l'auteur, rien n'est retranché ni rajouté, elle est suffisamment longue pour ne pas être un texte xt . 2 h ors de s oMn écnoéngtoez eE)ugène : le problème de la prière p. 365.  
 
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Le calvinisme est donc fataliste.   Tout est déjà prévu, jusqu'au plus petit détail, ce qui arrive devait arriver, car un plan conçu de toute éternité est en marche, nous sommes un élément de ce plan, plan grandiose et nous un tout petit élément. Nous nous moquons du fatalisme de l'Islam, mais en quoi est-il différent de celui du Calviniste, le musulman dit : "c'était écrit", le Calviniste le dit de plus d'une manière ; "c'est le plan éternel de Dieu" ; "Dieu dans sa souveraineté l'a décidé" ; "nous devons accepter le plan souverain de Dieu". Ce n'est pas dit aussi sommairement, comme le musulman : "c'était écrit", mais cela revient à dire : "c'était écrit". Je me rends compte que les phrases que je cite sont proche de la vérité que nous croyons, mais sont souvent citées dans le cadre d'une pensée fataliste par les théologiens calvinistes.  Calvin résume son paragraphe 3, de cette manière : "Dieu n'est pas seulement cause première : il gouverne et conduit tout" 3 . Dans ce paragraphe : "mais d'autant que gouvernant le ciel et la terre par sa providence, il compasse (dirige) tellement toutes choses, que rien d'advient sinon ainsi qu'il l'a déterminé en son conseil (Ps 115 v 3). Car quand il est dit en ce Psaume, qu'il fait tout ce qu'il veut, cela s'entend d'une volonté certaine et propos délibéré".  Calvin quand il s'offusque de ce que l'on puisse confondre ce qu'il appelle la "providence" et le "fatum" des stoïciens dit : "nous ne recevons pas ce vocable dont usaient les stoïciens, à savoir : fatum, tant parce qu'il est du nombre des vocables desquels S. Paul enseigne de fuir la vanité profane (1 Tim. 6  v 20), qu'aussi que nos ennemis tâchent par la haine du nom de grever la vérité de Dieu. Quant à l'opinion, c'est faussement et malicieusement qu'on nous l'attribue. Car nous ne songeons pas une nécessité laquelle soit contenue en nature par une conjonction perpétuelle de toutes choses, comme le faisaient les stoïciens. " 4 . Nous voici bien convaincus, par cette démonstration logique, que ce qu'il appelle "providence" n'est pas le "fatum" des stoïciens, la phrase est quasiment inintelligible. Pour Calvin, un stoïcien croyait qu'il y avait une cause nécessaire à tout ce qui arrivait, les choses possédaient leur propre fin par nécessité. Il n'y avait pas un décret providentiel à l'origine, tout suivait son destin comme un fleuve va à la mer, sans une cause première ; le destin ou nécessité est la cause qui préside à l'administration du monde. Ce n'est pas avec des arguments de cette force que l'on apprendra que le calvinisme n'est pas fataliste. La suite nous apprend ce qu'il comprend par "providence" : "Mais nous constituons Dieu maître et modérateur de toutes choses, lequel nous disons dès le commencement avoir selon sa sagesse déterminé ce qu'il devait faire, et maintenant exécute par sa puissance tout ce qu'il a délibéré. D'où nous concluons que non seulement le ciel et la terre, et toutes créatures insensibles sont gouvernées par sa providence, mais aussi les conseils et vouloirs des hommes, tellement qu'il les dresse (dirige) au but qu'il a proposé" 5 . Tout est déjà prévu dès le commencement, selon la sagesse de Dieu, dans le ciel et sur la terre, toutes les créatures sont incluses dans ce plan, jusqu'aux plans, décisions, projets, entreprises des hommes, tout est dirigé vers le but, c'est à dire le plan souverainement élaboré dès le commencement, pas de surprise, ce qui arrive était prévu. La seule différence : c'est que pour un stoïcien il y a la "nécessité" pour le calviniste la "providence". Disons, pour faire plaisir à Calvin, que son fatalisme n'est pas le même que celui des stoïciens.  Certains disent que Calvin était pour la simple prédestination, mais dans sa définition de la prédestination il dit clairement: "Nous appelons prédestination, le conseil éternel de                                                  3  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre I, Cha tr I, 3. 4   Calvin Jean : Institution chrétienne, livre I, Chappiitree  XXVVI, 8. Cette doctrine n'a rien de commun avec le "fatum" des stoïciens. 5  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre I, Chapitre XVI, 8. Cette doctrine n'a rien de commun avec le "fatum" des stoïciens.
 
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Dieu, par lequel il a déterminé ce qu'il voulait faire de chaque homme .  Car il ne les crée pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à l'éternelle damnation. Ainsi selon la fin pour laquelle est créé l'homme, nous disons qu'il est prédestiné à la mort ou à l vie " 6 a .  Il réfute même ceux qui disent que l'élection des uns n'implique pas la réprobation des autres : "Ici plusieurs, faisant semblant de maintenir l'honneur de Dieu, pour qu'il ne soit point chargé à tort, confessent bien l'élection, et cependant nient qu'aucun soit réprouvé. Or cela est trop sot et puéril, vu que l'élection n'existerait point, si elle n'était mise à l'opposé de la réprobation. ... Ainsi, ceux que Dieu laisse en élisant, il les réprouve : et non pour une autre cause, sinon qu'il les veut exclure de l'héritage qu'il a prédestiné à ses enfants" 7 . Et aussi toujours dans le même texte : "comme si S. Paul attribuait à Dieu une patience, par laquelle il attende la conversion de ceux qu'il dit être apprêtés à périr !". Aucune possibilité de conversion pour ceux qui sont destinés à la perdition, c'est clair, notez bien le point d'exclamation à la fin de la citation, Calvin n'est pas un exemple de patience.  La Bible nous enseigne pourtant que Dieu ne fait pas de favoritisme. D'autre part, il y a beaucoup de versets qui nous parlent de la responsabilité de l'homme dans son choix de rejeter Dieu "et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fait, que tu échapperas au jugement de Dieu ? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? Mais, par ton endurcissement et par ton coeur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses oeuvres : réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité ; mais l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice. Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le juif premièrement, puis sur le grec ! Gloire et honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n'y a pas de favoritisme" 8 . Ici il est clair que la responsabilité de l'homme est entière, qu'il y a capacité de l'homme à choisir entre deux chemins, et qu'il est jugé et condamné à cause de ce choix, que le jugement de Dieu est selon la justice, que c'est un juste jugement, pas une justice incompréhensible pour l'homme.  La question suivante est intéressante : "Dieu ne serait-il pas injuste de vouer à la mort des créatures qui ne l'ont point encore offensé ? Cela suffira à toutes gens craignant Dieu et modeste, et qui se souviennent qu'ils sont hommes. Mais parce que les chiens qui grondent à l'encontre, vomissent plusieurs espèces de blasphème, il nous faudra répondre à chacun. Les hommes charnels, comme ils sont pleins de folie, plaident ici en plusieurs sortes contre Dieu, comme s'ils le tenait sujet à leurs répréhension.  Premièrement, ils demandent à quel propos Dieu se courrouce contre ses créatures, qui ne l'ont point provoqué par aucune offense ; car de perdre et ruiner ceux que bon lui semble, c'est chose plus convenable à la cruauté d'un tyran, qu'à la droiture d'un juge. Ainsi il leur semble que les hommes ont bonne cause de se plaindre de Dieu, si par son pur vouloir, sans leur propre mérite, ils sont prédestinés à la mort éternelle" 9 . Vous êtes damnés par un libre choix de Dieu, allez en enfer sans rien dire, tout va bien. C'est le théologien d'une froide doctrine, qui peut parler comme cela et trouver que l'on a tort de se plaindre et qui peut même insulter ceux qui disent que c'est pas juste.                                                   6  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre III, Chapitre XXI, Définition.  7  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre III, Chapitre XXI, 1. Première objection : a) l'élection des uns 8 n'implique Rpoams alian rsé 2 probation des autres, mais l'élection est la seule cause du salut.  v 3 à 11. 9  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre III, Chapitre XXIII, 2.b, Dieu ne serait-il pas injuste de vouer à la mort des créatures qui ne l'ont point encore offensé ?
 
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 Calvin donne deux réponses :   1. Dieu ne fait rien d'injuste : sa volonté est la règle suprême de toute justice.  "Car la volonté de Dieu est tellement la règle suprême et souveraine de justice, que tout ce qu'il veut, il le faut tenir pour juste, d'autant qu'il le veut" 10  . Donc selon Calvin, c'est juste, non pas parce que c'est juste aux yeux humains, mais parce que cela vient de Dieu. Dieu envoie les pécheurs en enfer parce qu'il les a prédestiné à cela, c'est juste, puisque c'est un décret souverain de Dieu, même si l'homme trouve qu'il n'y a pas de chef d'accusation, puisque le perdu est perdu d'avance parce qu'il est destiné à cela, sans qu'il y est faute de sa part, le décret étant promulgué avant la création du premier homme.  "Quand donc on demande : Pourquoi est-ce que Dieu fait ainsi ? Il faut répondre ; Parce qu'il l'a voulu. Si on passe outre en demandant : Pourquoi l'a-t-il voulu ? C'est demander une chose plus grande et plus haute que la volonté de Dieu : ce qui ne se peut trouver. Que la témérité humaine se modère donc, et qu'elle ne cherche pas ce qui n'est point, de peur de ne point trouver ce qui est" 11 . Pour Calvin, la justice de Dieu est une justice qui n'a aucun rapport avec la justice de l'homme le plus juste, c'est en fait une autre justice totalement incompréhensible à l'homme. Si l'homme se hasarde à vouloir la comprendre il comprendra autre chose qui sera pour lui une occasion de chute et sa propre ruine.   2. Dieu étant bonté et justice est à soi-même sa propre loi.  "Nous n'imaginons point aussi un Dieu qui n'ait nulle loi, vu qu'il est loi à soi-même. Et de fait, comme dit Platon, les hommes étant sujets à de mauvaises cupidités ont besoin de loi ; mais la volonté de Dieu, en tant qu'elle est pure de tout vice, et même est la règle souveraine de la perfection, est la loi de toutes lois. Mais nous disons cependant, que Dieu n'est pas comptable envers nous, pour rendre raison de ce qu'il fait ; et d'autre part, nous ne sommes pas juges idoines (capables) ni compétents, pour prononcer de cette matière selon notre sens. C'est pourquoi, si nous tentons plus qu'il ne nous est licite, cette menace du Psaume nous doit effrayer : que Dieu demeurera vainqueur quand il sera jugé par les " 12 hommes mortels Ps 51 v 6  .   Dire que Dieu est sa propre loi et nier à l'homme la capacité de comprendre la loi de Dieu, pour justifier la doctrine de la prédestination des perdus au châtiment éternel, sans autre motif que la volonté souveraine de Dieu, est profondément injuste pour l'homme, mais aussi pour Dieu. En effet nous lisons dans la Parole de Dieu : "Quand les païens, qui n'ont point de loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeur, leur conscience en rendant témoignage, et leur pensées s'accusant ou se défendant tour à tour. C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes" 13 . Ce texte biblique nous apprend que la loi de Dieu n'est pas si loin de la loi humaine, quand cette loi est juste, que la loi est inscrite dans la conscience, c'est à dire, que naturellement, Dieu a mis sa loi sainte dans le coeur de l'homme ; à l'homme de garder pur ce témoignage ! Il peut fausser sa conscience, et ainsi perdre tout repère. Ensuite, "Tous ceux qui ont péché sans la loi(de Moïse) périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi" 14 , Dieu va juger les actions des hommes selon la loi mosaïque pour les juifs, de la conscience pour les non juifs. Les Romains, à qui Paul écrit, avaient une double législation : la loi romaine, qui avait cours dans tout l'empire, et une large place pour                                                  10  Calvin Jean : Institution chrétienne, livre III, Chapitre XXIII,  Dieu ne fait rien d'injuste. Cité d'Augustin : 1 D 1 e la GenCèsalev icno Jnteraen l e: sI nMstaitnuitciohné ecnhsr éLtiivre I, Chapitre II,  4.  12     Calvin Jean : Institution chréenne, livre III, Chhaapitre XXIII, Dieu ne fait rien d'injuste. I, Dieu étant bonté et justice. 13  Romains 2 v 14 à 16. tienne, livre III, C pitre XXII 14 Romains 2 v 12.  
 
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les lois des peuples non romains, soumis à l'empire, se rappeler que Ponce Pilate a dit aux Juifs de juger Jésus selon leurs lois et la réponse des Juifs : on ne peut mettre personne à mort, ce que les romains ne permettaient pas aux juges du droit coutumier, le verset 12 est le reflet de cette législation : chacun est jugé selon ses propres lois, donc il y a ici une exclusion claire d'une justice autre que celle qui se base sur des lois que l'homme est en mesure de comprendre, ainsi que d'un jugement et une condamnation non basés sur ces lois. Les perdus jugés et condamnés par un décret souverain sont oubliés dans la démonstration de Paul.  Et encore, Paul va plus loin : "le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais  si tu fais le mal, crains ; car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d'être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience" 15 . Paul nous parle du magistrat qui est serviteur de Dieu, que la justice humaine est une justice approuvée de Dieu, quand elle est conforme à la justice divine, qui est la norme de toute justice. Parler d'une justice divine spéciale, inconnaissable, différente de la justice divine révélée dans la Bible, une justice pour dire que la souveraineté de Dieu n'a pas à s'expliquer de ses décrets souverains et arbitraires, c'est un procédé peu honnête pour ne pas avoir à s'expliquer.  Je tiens à dire qu'au chapitre 2 de Romains, il s'agit de ceux qui sont sans Christ. Au jour du jugement final, ceux qui ne seront pas sauvés seront jugés sur ces deux lois : la loi Mosaïque pour les Juifs ou la loi Naturelle, autrement dit, la loi de la conscience pour les nons Juifs, personne ne sera jugé et condamné sans une loi et comme transgresseur de cette loi.  La prédestination, fait de l'homme un robot, chacun suit le programme pour lequel il est créé : les uns le salut, les autres la perdition, il n'y a pas d'incident de parcours, tout est déjà prévu ! On peut se demander pourquoi Calvin prend tant de peine pour prouver sa doctrine, et en plus pourquoi Dieu s'est révélé, vu que rien ne peut changer. Le non sens de ce système ne lui est pas évident, sans doute qu'il n'a pas reçu cette grâce de comprendre qu'il est inutile de convaincre des hommes qui sont destiné à ne pas comprendre.  Le libre arbitre et la chute d'Adam   Curieusement on découvre que, pour Calvin, Adam a un libre arbitre. "En cette intégrité l'homme avait franc arbitre, par lequel s'il eût voulu il eût obtenu vie éternelle. Car de mettre ici en avant la prédestination occulte de Dieu, c'est hors de propos, parce que nous ne sommes point en question de ce qui a pu advenir ou non, mais de ce qui a été en soi la nature de l'homme. Ainsi Adam pouvait demeurer debout s'il eût voulu, vu qu'il n'est trébuché que de sa volonté propre ; mais parce que sa volonté était ployable au bien et au mal, et que la constance de persévérer ne lui était pas donnée, voilà pourquoi il est si tôt et si légèrement tombé. Toutefois il a bien eu élection (choix) du bien et du mal : et non seulement cela, mais il y avait tant en son intelligence qu'en sa volonté une parfaite droiture ; même toutes les parties organiques étaient enclines et promptes à obéir chacune à tout bien, jusqu'à ce qu'en se perdant et ruinant, il a corrompu tous ces biens.  ... Or quant à ce que Dieu ne l'a soutenu en la vertu de persévérance, cela est caché en son conseil étroit, et notre devoir est de ne rien savoir qu'en sobriété. Ainsi Adam n'est pas excusable, ayant reçu la vertu jusque-là que, de son bon gré, il s'est attiré mal et confusion ; et nulle nécessité ne lui a été imposé de Dieu, qui lui avait auparavant donné une volonté moyenne et flexible à bien et à mal ; et bien qu'elle fut caduque, Dieu n'a pourtant pas laissé de tirer de la chute matière à sa gloire" 16 . Nous découvrons avec surprise que non seulement                                                  15  Romains 13 v 4 et 5. 16  Calvin Jean : Institution de la religion chrétienne, Livre I, chapitre XV, 8. Libre arbitre et responsabilité
 
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il a un libre arbitre, mais que, la grâce irrésistible et la persévérance finale lui sont aussi refusées, trois doctrines fondamentales de la prédestination, sur cinq, sont mises de côté. Les questions que soulèvent cette prise de position sont embarrassantes ; en effet, il aurait été si simple de tout faire découler de la souveraineté de Dieu, comme pour le reste, tout aurait été prévu d'avance, même la chute, ainsi il y aurait eu uniformité dans la doctrine, alors que là on peut se demander, en vertu de quoi y a-t-il une concession avec la doctrine du libre arbitre, que Calvin condamne vigoureusement ailleurs ? La raison, je pense, est que le texte de la Genèse ne laisse aucune place à la souveraineté de Dieu, il était impossible à Calvin de ne pas lui donner le sens du libre arbitre, si il l'avait fait il aurait été très embarrassé par le déroulement des événements du jardin d'Eden, depuis l'arbre de la connaissance du bien et du mal, jusqu'au jugement des coupables. Son interprétation est logique, elle tient compte de tout ce qui s'est passé, il ne peut pas faire autrement que de dire que l'homme était libre de son choix, qu'il a mal utilisé sa liberté et que le jugement de Dieu est selon la justice en punissant les transgresseurs.  La vérité est uniforme, elle ne peut pas être différente d'un événement à un autre. Adam a un libre arbitre tandis que Jacob et Ésaü sont prédestinés selon un décret éternel émanent de la souveraineté de Dieu, c'est un non sens, la vérité pour l'un est d'une manière tandis que pour l'autre elle est opposée. Je sais que les calvinistes diront que : cela est caché en son conseil étroit, et notre devoir est de ne rien savoir qu'en sobriété , donc c'est un mystère, que je suis arrogant de vouloir sonder la sagesse de Dieu et de mettre cette sagesse en doute, il n'en est rien pourtant. Je me dis que si le premier homme a un libre arbitre pourquoi pas les autres, jusqu'au dernier, en vertu de quoi la vérité a changé. Le propre de la Vérité c'est justement son absence de changement, elle reste vraie du début à la fin, sinon on n'a plus de repères on est dans l'arbitraire.  Si on donne le sens du libre arbitre au texte de la chute, il n'y a pas de raison de ne pas donner ce sens aux autres passages bibliques, où des hommes et des femmes ont été devant un choix entre le bien et le mal et ont été jugés en fonction de leur choix.  Le texte qui semble justifier la prédestination et la souveraineté absolue de Dieu est Romains chapitre 9  v 10 à 33. Les Calvinistes tiennent à leur interprétation de ce chapitre, même si il est difficile d'interpréter le reste de la Bible, quand on lui donne le sens de prédestination et de souveraineté de Dieu. C'est ce qui ressort d'une étude des écrits de Calvin. C'est cette interprétation qui cause un problème, car toute la Bible nous parle de la responsabilité de l'homme, il faut donc réviser cette interprétation plus tôt que l'interprétation du reste de la Bible.  De plus, il y a la volonté, de sortir par tous les moyens, du salut par les oeuvres et de donner à la grâce de Dieu toute sa dimension, à vouloir trop prouver on ne prouve plus rien du tout, c'est louable, mais de là à changer l'Évangile, il y a un monde.  Je pars du principe que l'Évangile est à la porté des enfants et des gens simple ; Dieu a fait des promesses aux enfants et à ceux qui recevraient le royaume comme des enfant, 17  et aussi il a dit qu'il fallait entrer dans le royaume sans sa sagesse humaine, 18 que Dieu réduit à néant la sagesse humaine, 19  les calvinistes disent que non, ils ne sont pas des sages au contraire, il croient qu'il y a des mystères et ils s'effacent devant eux, mais quand on lit les écrits calvinistes, on est convaincu du contraire. Le calvinisme est une doctrine lourde, elle s'élève comme un château de cartes, on y trouve des faiblesses dans l'exposition des vérités                                                                                                                                                        d'Adam. 17  Marc 10 v 14. Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le Royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent 18  Mat. 11 v 25. En ce temps là, Jésus prit la parole, et dit : je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, 1 d 9 e ce que1 t uC aosr  c1a cvh é1 c9.e s Acuhsossi eess ta-iul x éscarigt e:s  jeet  daéutxr uiinrtaeil lilga esntasg, eest sde e dcees  qsuaeg teus l,e se t ajs' arnéévaélnétierasi  al'uinx teelnlifgaenntsc.e  des  . intelligents.  
 
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bibliques, si bien que des théologiens calvinistes sont sans cesse obligés d'y apporter des consolidations depuis Calvin, c'est une acrobatie pour tout faire tenir ensemble. Heureusement que l'on a le droit de dire que : c'est un mystère, que l'homme n'y comprend rien, mais c'est la vérité, que celui qui veut sonder tout cela prenne garde à l'orgueil de vouloir tout comprendre, etc, sans compter les anathèmes dont Calvin accable les contradicteurs ou ceux qui élèvent une simple objection devant une faiblesse flagrante dans l'édifice.  Par conséquence de cette doctrine on peut dire : Le calvinisme est potentiellement blasphématoire :   Sa grâce est sélective, si on peut encore parler de grâce, puisque cette grâce est une faveur imméritée au sens étroit, et que, aussi bien les sauvés que les perdus, ne sont responsable en rien de leur état, du début à la fin. La grâce, la vraie, s'adresse à un vrai coupable, pas à un être créé souverainement, tel qu'il est, et qui ne peut faire que suivre son destin. Le calvinisme pousse la grâce imméritée et irrésistible si loin, que l'on tombe dans l'absurde ; la grâce est donnée de manière inconditionnelle aux seul élus, sans dépendre de quoi que ce soit. La grâce biblique est en faveur du pécheur qui se repent. La repentance est la seule condition pour être au bénéfice de la grâce qui sauve. Elle est aussi une faveur immérité, qui élève un être humain déchu, qui a saisi le salut, vers la communion avec Dieu et lui offre tous les privilèges d'un fils.  La notion calviniste de la grâce, change la grâce en privilège injuste ; imaginons un match de foot où l'arbitre, use de "grâce", de cette manière, dès le début, l'arbitre choisi quelle équipe va perdre et quelle équipe va gagner, il va se faire siffler. Pour cet exemple, Calvin me dirait des insultes et me lancerait des anathèmes. Pas de grâce ni d'amour, pour quelqu'un comme moi, "je vomis des blasphèmes".  Cette manière de concevoir la grâce est une moquerie pour les perdus, en effet, il vont en enfer par un libre choix souverain de Dieu, ils sont prédestinés à cela pourquoi se plaindre, c'est un mystère. Je pense à l'enfer : un lieu de tourment, des flammes, du feu, du souffre, une chaleur torride, la soif jamais étanchée, les hurlement des damnés, l'angoisse, la détresse, les larmes, les souffrances, et des paroles qui résonnent au dessus de cette immensité embrasée, que se répète l'écho : à jamais, pour toujours, sans fin, éternellement, aux siècles des siècles, celui qui entre ici n'en ressortira jamais. Cette vision est pour moi insoutenable, je l'accepte pour une seule raison : Dieu a envoyé son Fils unique pour que tous puissent être sauvés, si ils acceptent la grâce qui leur est offerte, comme un cadeau, la seule et unique manière d'échapper à l'enfer. Bref, le "libre arbitre", donne à un être humain, la liberté de dire oui ou non et de subir les justes conséquences de son choix.  Je mets au défi Calvin ou un calviniste, de dire à un damné pour l'éternité, en le regardant droit dans les yeux : c'est le plan souverain de Dieu, tu es damné parce que tu as été choisi par décret éternel pour la perdition, sans que cela dépende de toi, certain sont les sauvés, les autres les perdus, toi tu es un perdu ; tu ne comprends pas ? C'est un mystère, ne sois pas orgueilleux, qui est-tu pour vouloir comprendre la grâce de Dieu ?  Le calvinisme est une simple spéculation philosophique. Les théologiens calvinistes, dissertent cyniquement de points de doctrine dont l'énoncé fait frémir ceux qui en prennent toute la mesure. Cette doctrine de la grâce fait de mon Père céleste un bourreau et un tyran de la pire espèce.  La grâce ne précède jamais la justice et l'amour. L'ordre biblique et logique est : la justice, l'amour et la grâce. La grâce démontre la grandeur de la justice et de l'amour de celui qui fait grâce. C'est à la mesure de la grâce, que nous comprenons la justice et l'amour de
 
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Dieu, si bien que la définition de la grâce calviniste, me fait dire, que la justice et l'amour du Dieu du calvinisme sont limités, ce Dieu juge, sans justice, et aime, sans amour ; parce qu'il fait grâce sans tenir compte de quoi que ce soit d'autre que son décret éternel. Pour Calvin et les calvinistes, nous ne comprenons rien à la justice et à l'amour de Dieu, ils sont trop élevés pour nous. Non, le problème n'est pas que l'on ne comprenne pas, mais que l'idée de la grâce calviniste disqualifie la justice et l'amour de Dieu, ils en parlent, parce que c'est un enseignement clair de la Bible, mais en réalité, ce qu'ils en disent, est une froide spéculation théologique, énoncée par des théologiens tout aussi froids, qui se sortent du guêpier où ils se sont mis, par un expédiant, en calomniant Dieu. Pour résumer : comme les calvinistes hypertrophient la grâce, il sont obligés de faire de la justice et de l'amour de Dieu un mystère insondable, sinon la justice et l'amour de Dieu passent pour arbitraires et injustes.   Quand les calvinistes parlent de la prédestination, ils n'en voient pas toutes les conséquences. Dieu créateur du pécheur donc du péché. Eh oui, c'est ainsi, le fait de créer des personnes qui seront des pécheurs implique, la création de la nature pécheresse dans l'homme, donc de la capacité à produire le péché, donc Dieu est à l'origine du péché.  Calvin nous dit que : tout est souverainement prévu, même les plus petit événements. Une pareille affirmation est un pur blasphème. Dieu aurait donc programmé le péché, puisque rien ne se fait sans qu'il l'ait prévu. Les meurtres, les viols, la pédophilie etc... font partie du plan de Dieu ? En est-il l'auteur ? Je ne sais pas comment ou par quel aveuglement on peut affirmer de telles choses, sans en prévoir les conséquences. Qui dit des blasphèmes : Calvin ou moi ? Oui, il y a dans le calvinisme, des blasphèmes potentiels. Mais plus grave, ce sont les jugements des non croyants sur Dieu et sa parole à cause des doctrines calvinistes.  Mais Dieu est saint, infiniment saint, au point que le péché est hors de la personne de Dieu, même imaginer le péché, est pour moi, hors de toute pensée de Dieu, il n'y a pas en lui le commencement d'une pareille pensée, je crois que le premier péché est arrivé sans que Dieu l'ait prévu, car Dieu est trop pur pour voir le mal 20 . De même, il ne prévoit pas le mal : "Dieu est amour"  21 , c'est sa nature, l'amour de 1 Corinthiens 13 est l'amour de Dieu, verset 5, "l'amour ne soupçonne pas le mal", si il nous enseigne à ne pas soupçonner le mal, c'est que lui ne le soupçonne pas. Donc on peut affirmer, contre Calvin, que Dieu est hors du péché, que sa sagesse est pure de tout compromis avec le péché, que le péché et Dieu ne peuvent pas cohabiter.  Le calvinisme détruit la prière tôt ou tard :  - Pourquoi prier puisque Dieu a déjà tout déterminé d'avance ? - Pourquoi Dieu demande la prière, puisque il sait déjà ce qu'il va faire et que rien ne peut faire changer le cours des événements, décrétés souverainement ? - Comment expliquer certains passages bibliques ? Moïse et d'autres ont plaidé pour le peuple et obtenu un changement de plan et Jonas à Ninive où Dieu se repentit (revient sur sa décision) de détruire la ville après que le peuple se soit humilié, depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Une autre explication fait de Dieu un mystificateur, qui joue avec ses créatures une sinistre comédie et dont l'enjeu est le salut ou la damnation éternelle, qui de toutes façon sont déjà fixés d'une manière irrévocable. - Comment expliquer les supplications, les demandes, les attentes de délivrance dans les Psaumes et d'autres textes ? si tout est déjà fixé selon un plan souverain de toute éternité que rien ne peut faire changer.                                                  20  Hab. 1 v 13. 21  1 Jean 4 v 8 ; 4 v 16.
 
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- Que penser des demandes de Paul aux chrétien des autres églises, pour qu'on adresse à Dieu des prières en sa faveur, si le sort des églises et des humains est déjà décrété de toute éternité.   Calvin, quand il parle des raisons de prier, ne parle que des effets bénéfiques de la prière pour la vie du chrétien. Il y a en sous entendu, derrière tout ce qu'il dit sur la prière, le fait que Dieu sachant toutes choses et sachant parfaitement ce qu'il va faire, demande à l'homme malgré tout de prier. Il cite la prière d'Élie, qui prie non parce qu'il doute de la promesse de Dieu , "mais parce qu'il sait que son devoir est de recourir en toute humilité à Dieu, afin que 22 sa foi ne s'endorme pas en paresse " .  Quand à Ménégoz, sur un livre de plus de 400 pages sur la prière, il est difficile de trouver une définition claire de la prière. Il nous apprend que la prière doit être théocentrique, contrairement à la prière du XIXème siècle, qui elle, est anthropocentrique. On en tire la conclusion, que la prière est un acte de collaboration avec le Dieu souverain, le rôle de l'homme est participatif et subalterne uniquement. Si l'homme prie c'est en collaboration, Dieu dans sa bienveillance s'associe l'homme dans un rôle, non nécessaire, mais gracieux, de toute façon il a tout prévu, la prière ne peut rien changer. C'est une fausse interprétation de " prier par l'Esprit " 23 , qui met de côté les exhortations à une prière conquérante ; qu'il appelle anthropocentrique. En fait il est le reflet de tout bon calviniste de tradition, il est bien embarrassé avec la prière.  Indirectement le calvinisme détruit la foi (voir les texte sur la foi plus haut).  Où est la place de la foi, puisque tout est déjà prévu ? C'est comme d'être dans un train automatique, tout est programmé et sous contrôle, aucun imprévu n'est à craindre tout se passera comme prévu. Paul disait qu'il avait gardé la foi 24 , pouvait-il la perdre, puisque la possession et la persévérance dans la foi étant un décret souverain et éternel de Dieu ne dépend pas de l'homme. Paul est donc un vantard. Quelle est la place d'Hébreux chapitre 11 dans un programme préétabli de toute éternité dans tous ses détails ? car tous ces héros de la foi ne semblent pas savoir qu'ils sont programmés et tous leurs actes préétablis, ils sont dans l'illusion qu'à un moment donné ils ont la liberté de choisir le chemin de la foi plus tôt que celui du bon sens ou de la facilité. Pourquoi Dieu demande la foi, et parle de la foi comme la condition essentielle pour lui plaire ? si la foi n'est qu'une création de l'Esprit de Dieu dans l'homme (voir la citation de Ménégoz). Pourquoi Dieu est-il le rémunérateur de la foi ? puisque rien ne vient de l'homme et tout de Dieu et que la foi qui produit l'acte est une impulsion souveraine de l'Esprit de Dieu dans l'homme pour qu'il prenne la bonne décision. Dieu donnerait donc une récompense pour la foi d'un homme qui n'a eu la foi que par un acte souverain de Dieu, le non sens de cela échappe à la plus part des calvinistes ; Dieu donnant des récompenses non méritées. Plus grave encore, Dieu nous propose ces hommes de foi comme exemple de la foi qu'il veut voir en nous, alors que la foi reste une création arbitraire de Dieu.  
                                                 22  Calvin Jean : institution chrétienne livre III chapitre XX, 3. Objection tirée de l'omniscience de Dieu ; ré o 23 p nse. Eph. 6 v 18  . 24  2 Tim. 4 v 7.  
 
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Le calvinisme est une autre lecture de la Bible :  Les mots clefs de la Bible n'ont pas le même sens que pour nous, les mots :  foi  salut  prière  évangile  grâce  etc. Nous pouvons donc dire que les calvinistes ne lisent pas la Bible comme nous, leur interprétation de certains passages change tout, nous avons les mêmes mots mais pas le même sens. Dieu manque d'amour en créant des humains perdus car il les crée pour l'enfer, une damnation éternelle. Sa justice est injuste de condamner des pécheurs à cause de leurs péchés qu'ils commettent parce qu'ils sont créés pécheurs.   Le calvinisme croit en un Dieu qui n'a pas les mêmes attributs que le nôtre :  Les attributs du Dieu du calvinisme sont arbitraires au lieux d'être infinis : - Amour partial, qui tolère le favoritisme. Pourtant il est dit que Dieu ne fait pas de favoritisme 25 . - Sainteté qui a une part avec le péché, puisque ayant créé le pécheur il est l'auteur du   péché dans le pécheur.  - Justice partiale, puisqu'il juge, récompense ou condamne des hommes qui ne sont en rien responsables de ce qu'on leur impute, ayant été créé arbitrairement pour l'un ou l'autre camp.   Notre relation avec Dieu est fondamentalement différente de celle des calvinistes, parce que nous avons deux compréhensions de Dieu totalement différentes. À long terme ceux qui deviennent calvinistes ont un Dieu froid et lointain ; ce Dieu les a créés froidement pour le salut et tout aussi froidement les autres pour la perdition ! Cette doctrine ne peut pas être assimilée à l'amour de Dieu, sa compassion, le père qui attend sans se lasser le retour du fils qu'il a perdu et se réjouit de le retrouver, puisqu'il avait prévu par décret éternel ce retour, sa joie n'est qu'une joie de comédie, une joie empruntée, factice. La lecture de la Bible du point de vue calviniste changera d'une manière certaine le Père qui nous aime d'un amour infini en un Dieu qui nous a inclus dans un plan grandiose, comme un engrenage dans une immense mécanique. Les calvinistes de tradition, sont la preuve évidente de cette conclusion, ils discutent dans leurs facultés, de sociologie, d'éthique etc... pour des gens qui nous accusent de notre foi anthropocentrique, eux les tenants du théocentrisme et de la souveraineté de Dieu, ils enseignent des matières à caractère humaniste, quand ils parlent de Dieu c'est pour le disséquer et le réduire à un objet d'étude théologique.  Quoi qu'en disent les calvinistes, parce que certains diront que non, et affirmeront que leur relation avec Dieu est filiale ; c'est alors une inconséquence de leur part, car ils ne sont que le produit d'un décret arbitraire, qui fait d'eux un sauvé et de leur voisin un perdu.                                                   25  Rom. 2 v 11.
 
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