Enquêtes annuelles de recensement : la cellule familiale traditionnelle en question
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En Lorraine, le nombre moyen de personnes par ménage reste légèrement supérieur à la moyenne nationale. Mais ici comme ailleurs, le mouvement ne laisse planer aucune ambiguïté avec une ferme orientation à la baisse. La mutation des modes de vie, notamment la fragilité des unions et le vieillissement de la population, concourent à ce mouvement. Les personnes seules sont toujours plus nombreuses, et parmi elles les femmes sont majoritaires. Le nombre de couples sans enfant progresse également alors que celui des couples avec enfants diminue, surtout ceux comptant trois enfants ou plus. Élever seul ses enfants est socialement accepté mais pas encore partagé et demeure souvent une affaire de femmes.

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www.insee.fr/lorraine
°
117N Enquêtes annuelles de recensement :
En Lorraine, le nombre moyen de personnes par ménage reste
légèrement supérieur à la moyenne nationale. Mais ici comme ailleurs,
le mouvement ne laisse planer aucune ambiguïté avec une ferme
orientation à la baisse. La mutation des modes de vie, notamment
la fragilité des unions et le vieillissement de la population, concourent
à ce mouvement. Les personnes seules sont toujours plus nombreuses,
et parmi elles les femmes sont majoritaires. Le nombre de couples
sans enfant progresse également alors que celui des couples
avec enfants diminue, surtout ceux comptant trois enfants ou plus.
Élever seul ses enfants est socialement accepté mais pas encore
partagé et demeure souvent une affaire de femmes.
erAu1 janvier 2005, 967 000 résiden- ou moins d’amplitude. La Lorraine fait partie
ces principales ont été recensées en Lorraine. des régions dont la taille moyenne des mé-
Elles constituent, au sens du recensement, au- nages a le plus baissé, en compagnie no-
tant de ménages et abritent 2 269 000 per- tamment de Champagne-Ardenne, Picardie
sonnes. Le nombre de ménages a ainsi crû de et Nord-Pas-de-Calais. Elle reste cependant
58 000 unités depuis le dernier recensement parmi celles ayant une taille moyenne des
de 1999. La hausse du nombre de ménages ménagesparmi lesplusélevées.Enmétro-
s’élève en moyenne à 1% par an. Sur la même pole,celavade2,12dans leLimousin à
période, la hausse de la population des ména- 2,49 dans le Nord-Pas-de-Calais.
ges est beaucoup plus modérée, de l’ordre de
0,1% par an. En conséquence le nombre de Cette diminution n’est pas propre à ces der-
personnes par ménage est en diminution. nières années. Entre 1975 et 1990, le
nombre de Lorrains par ménage était déjà
passé de 3,09 à 2,68.La taille des ménages diminue
plus vite en Lorraine
Seul un ménage sur trois
Cette diminution de la taille des ménages n’a compte plus de deux personnes
rien d’un épiphénomène ou d’une exclusivité
régionale. En Lorraine, le nombre moyen de La diminution du nombre de personnes par
personnes par ménage est de 2,35. Il était ménage traduit d’abord l’augmentation du
de 2,48 en 1999, soit une baisse de 0,13 nombre de personnes seules. Globalement,
point. Il reste légèrement supérieur à la un tiers des ménages est composé d’une
moyenne nationale qui est de 2,31, en personne, un autre tiers de deux personnes,
baisse de 0,09 point. Aucune région fran- et donc seul un tiers des ménages est com-
çaise n’échappe à cette tendance, avec plus posé de plus de deux personnes.
VPlus précisément, la part des mé- ménage de type “couple avec en- 180 000 femmes vivent seules,
nages de plus de deux personnes fants”,mêmesic’est de peu pour 120 000 hommes soit un
est supérieure en Lorraine à la (31% contre 30%). La tendance rapport de 6 femmes pour 4
moyenne nationale (36% contre actuelle voudrait que cet écart hommes. Mais la part des hom-
34%) mais est sur une tendance s’accentue encore à l’avenir. mes a davantage progressé entre
à la baisse prononcée (41% en 1999 et 2005 avec +22%L’avènement programmé du mé-
1999 en Lorraine, 38% en France contre +14% chez les femmes.nage d’une seule personne tient à
métropolitaine). Ce qui, mis en pa- À70ans unefemme surtrois vitla fois à des raisons de structure
rallèle avec l’image de la famille seule, alors qu’au même âge seulpar âge de la population (vieillisse-
traditionnelle, ne manque pas un homme sur sept est concer-
ment et veuvage)etàcertains
d’indiquer que quelque chose a né. Aux âges très élevés, l’entréecomportements sociaux en déve-
changé. Ainsi, la population lor- en collectivité fait baisser la pro-loppement (décohabitation par sépa-
raine vivant au sein d’un ménage portion de personnes seules.
ration de couples).
de type “couple avec enfant(s)”
L’allongement de la durée de vie,est passée pour la première fois À chaque sexe, ses
entraîne un risque accru qu’un dessous la barre des 50%. Elle ac- périodes de solitude
deux membres du couple survivecompagne là aussi la tendance
de plus en plus longtemps à son Femmes et hommes ne viventnationale puisque la part de la po-
conjoint. Son ménage devient alors pas seuls aux mêmes âges.pulation française vivant au sein
un ménage d’une personne, sa- Avant25ans,etplusencored’un ménage “couple avec en-
chant qu’aux âges élevés la forma- avant 21 ans, les jeunes fem-fants” est passée de 51% à 47%
tion d’un nouveau couple est rare. mes, davantage autonomes, sontde 1999 à 2005 (en Lorraine de
53% à 49%).
Les ménages d'une personne toujours plus nombreux
Le ménage de deux personnes,
Répartition des ménages lorrains selon le type (%)
quelle que soit la nature des rela-
Ménage d'une seule personnetionsentre cespersonnes(couple,
parent/enfant ...) est celui que l’on
Couple avec enfant(s)
rencontre le plus fréquemment en
Couple sans enfantLorraine en 2005 (33% des ména-
ges lorrains). Mais il est en passe
Famille monoparentale 2005
d’être rejoint par les ménages 1999
Autre ménaged’une personne (31%). Sur la pé-
%
riode 1999 à 2005, les ménages
0 10 20 30 40
Sources : Insee, RP 1999, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2006de 1ou2personnes augmentent
de 14,5%, ceux de 3 personnes
Moins d'un Lorrain sur deux vit
ou plus diminuent de 6,4%.
au sein couple avec enfants
Répartition de la population lorraine selon le type de ménage (%)
Ménages d’une personne :
Ménage d'une seule personne
une femme, 6 fois sur 10
Couple avec enfant(s)
300 000 Lorrains vivent seuls,
soit 43 000 personnes de plus Couple sans enfant
qu’en 1999. Le nombre de ména-
2005Famille monoparentale
ges d’une personne a progressé 1999
3 fois plus vite que les autres Autre ménage
%
(+16%, contre +6%). Il est désor-
010 20 30 40 50 60
mais davantage présent que le
Sources : Insee, RP 1999, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2006
Révolution culturelle
Le mouvement de baisse de la taille des ménages est une véritable * l’espérance de vie en France ne cesse d’augmenter. Sur le der-
lame de fond qui balaie le territoire national et tire son origine des nier demi-siècle une quinzaine d’années ont été gagnées : les
profonds bouleversements sociologiques qui traversent la société femmes sont passées d’une espérance de vie à la naissance de
française depuis une quarantaine d’années, et affectent la famille. 69,2 ans en 1950 à 84,4 en 2007 ; les hommes passant de
63,4 ans à 77,5 ans ;On pourra citer ainsi parmi les plus remarquables :
* l’augmentation de l’espérance de vie sans dépendance ;
* une maîtrise de la procréation accrue par une contraception effi- * la généralisation du travail des femmes qui accroît leur indépen-
cace. La loi Neuwirth autorisant la pilule a fêté ses 40 ans en dé- dance financière ;
cembre 2007 ; * des modes de vie désormais socialement admis comme la mono-
* l’explosion du nombre de divorces prononcés. La loi du 11 juillet 1975 parentalité ;
introduisant des simplifications de procédure dont le divorce par * la baisse du nombre de mariages (394 000 en 1970, 274 000
consentement mutuel absent jusque-làdelalégislation;5733divor- en 2006) ;
ces ont été prononcés en Lorraine en 2005, en augmentation de * le recul de l’âge moyen de la maternité (27,2 ans en 1970, 29,7
4,2% en un an (152 020 en France, en augmentation de 15,7%) ; ans en 2005).
2plus nombreuses que les jeunes un nouveau couple ensuite)etdu tion légèrement supérieure à la
hommes à vivre seules. Ensuite, veuvage féminin beaucoup plus moyenne métropolitaine. Parmi
et ce jusqu’au milieu de la cin- important que celui des hommes elles, on en dénombre 63 900
quantaine, la part d’hommes vi- (différence d’âge entre conjoints et qui ont des enfants de moins de
vant seuls est toujours supérieure mortalité différentielle entre les 25 ans, dont 15 700 ayant des
à celle des femmes. Les hommes sexes). Dès 78 ans une femme enfants de moins de 6 ans.
quittent plus tardivement le domi- sur deux vit seule. Au total en
L’adulte d’une famille monoparen-
cile parental que les femmes, ce

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