La transmission et la pratique des langues étrangères en Ile-de-France
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Parmi les résidents en Ile-de-France en 1999, trois adultes sur dix déclarent que leurs parents leur parlaient dans leur petite enfance, une autre langue que le français, qu'elle soit étrangère ou régionale. Plus d'un sur dix n'a pas du tout été élevé en français. Parmi les adultes ayant entendu de leurs parents une langue étrangère dans leur enfance, 32 % ne parlent que le français à leurs enfants et 55 % plusieurs langues. A cause de son usage professionnel, l'anglais devance le portugais et l'arabe comme langue étrangère la plus pratiquée en Ile-de-France.

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Langue Français

Extrait

INSEE
ILE DE FRANCE
La transmission et la pratique
des langues étrangères
en Ile-de-France
es langues étrangères utilisées en famille résultent principalement des
mouvements migratoires des personnes elles-mêmes ou de leurs pro-Lches. La proportion d’adultes étrangers a évolué tout au long du
siècle, et depuis la seconde guerre mondiale, la part d’étrangers résidant en
Ile-de-France a crû continûment. Ainsi, en 1999, la région regroupe près deParmi les résidents en
19 % de la population métropolitaine et près de 40 % des étrangers. Les di-
Ile-de-France en 1999,
vers courants migratoires ont apporté de nouvelles langues : espagnol et ita-
trois adultes sur dix lien pour les courants anciens, portugais et arabe plus récemment. De fait, la
déclarent que leurs part d’adultes ayant reçu de leurs parents une langue étrangère dans leur en-
parents leur parlaient, fance a progressé en Ile-de-France avec l’essor des migrations.
dans leur petite
On distingue les langues utilisées de façon « habituelle » de celles parlées deenfance, une autre
façon plus « occasionnelle ». En Ile-de-France, les adultes nés dans les an-langue que le français,
nées 1920 sont moins de 10 % à déclarer que leurs parents leur parlaientqu’elle soit étrangère
habituellement une langue étrangère contre 25 % pour ceux nés dans les
ou régionale. Plus d’un
années 1950 (Figure 1). Parallèlement, pour ces générations, la pratique oc-
sur dix n’a pas du tout
casionnelle a peu évolué. Pour les générations nées après 1960, la propor-
été élevé en français. tion d’adultes à qui les parents ont parlé, durant leur enfance, une langue
Parmi les adultes ayant étrangère soit habituellement soit occasionnellement, reste stable (près de
entendu de leurs 30 %). Cependant, on voit s’amorcer une baisse de la pratique habituelle au
profit de la pratique occasionnelle. De moindre ampleur, cette tendance separents une langue
vérifie également sur l’ensemble de la population de métropole.étrangère dans leur
enfance, 32 % ne
Derrière cet effet de génération se cache aussi un effet d’âge : plus les adultesparlent que le français
INSTITUT interrogés sont jeunes, plus ils ont de chances d’être arrivés enfants en France,
à leurs enfants et 55 %
NATIONAL DE LA voire même d’être nés sur le territoire ; à l’inverse, dans les générations ancien-
plusieurs langues. A nes, davantage d’immigrants ont à présent quitté la France une fois à la retraite.STATISTIQUE
cause de son usage
ET DES ETUDES
professionnel, l’anglaisECONOMIQUES
n adulte sur quatre a reçu de ses parentsdevance le portugais et U
une langue étrangèrel’arabe comme langue
étrangère la plus A la question « en quels langues, dialectes ou « patois » vos parents vous
pratiquée en parlaient-ils lorsque vous aviez 5 ans ? », 69 % des adultes franciliens in-
Ile-de-France. terrogés en 1999 répondent avoir été élevés uniquement en français.
ILE-DE-FRANCE
MENSUEL N° 226 - AOÛT 2003 - 2,2 €
àlapage
Sociétéimportante d’étrangers (12 % des résidents contre 4 % en pro-Figure 1 - Proportion d'adultes à qui les parents parlaient une
vince). Les Portugais et les ressortissants du Maghreb formentlangue étrangère
les communautés les plus nombreuses en Ile-de-France (res-
% pectivement 21 % et 30 % des étrangers dans la région contre30
14 % et 26 % en province).
25
n e retransmission partielle vers les enfantsU20
Près de 38 % des adultes franciliens à qui les parents parlaient
15 une langue étrangère l’ont retransmise de façon habituelle à
leurs enfants (Figure 3). D’une génération à l’autre, l’usage
10 courant n’est déjà plus systématique : moins d’un adulte sur
deux (45 %) dont les parents utilisaient habituellement une
5 langue étrangère l’a communiquée à ses enfants de façon
régulière. Quant à ceux qui n’ont entendu leurs parents leur
0 parler une langue étrangère que de façon occasionnelle, ils ne
avant 1925- 1935- 1945- 1955- 1965- 1975- sont plus qu’un tiers à la retransmettre à leurs enfants et qua-
1920 1929 1939 1949 1959 1969 1980
Générations si-exclusivement de manière occasionnelle. Ils optent majori-
habituellement métropole occasionnellement métropole tairement pour un usage unique du français.
habituellement Ile-de-France occasionnellement Ile-de-France
Champ : adultes résidant en Ile-de-France
Source : Insee, enquête Etude de l'histoire familiale 1999 Figure 3 - Transmission des langues étrangères
Langues parlées à leurs enfants par les adultes à qui les parents
Pour 18 %, leurs parents s’adressaient à eux en français parlaient une langue étrangère
mais aussi dans une autre langue. Enfin, 13 % n’ont pas du
tout été élevés en français. C’est le cas de 8 % des adultes en
métropole. En fait, nombre de ces adultes, à qui les parents En Ile-de-France
ne parlaient pas le français, vivaient à cette époque dans leur
… cette languepays d’origine.
uniquement
13 % ...français uniquement
32 %Les langues autres que le français ont plus souvent été par-
lées par les parents à leurs enfants de façon habituelle
...cette langue
qu’occasionnelle. Les adultes franciliens élevés habituelle- habituellement
25 %ment dans une autre langue que le français sont relative-
ment plus nombreux que sur l’ensemble de la métropole
(22 % contre 16 % en métropole). La pratique « occasion-
nelle»aàpeu près la même fréquence (respectivement 9 et
10 %). En Ile-de-France comme en province, très peu
d’adultes (2 %) ont reçu à la fois le français et une autre
...cette languelangue de façon « habituelle ».
seulement
occasionnellement
30 %
Les langues reçues dans leur enfance par les adultes franci-
En provinceliens sont plus souvent étrangères que régionales : seuls 4 %
… cette languedes adultes de la région avaient des parents qui leur parlaient
uniquementune langue régionale. 27 % des adultes franciliens ont été éle-
12 % ...français uniquement
vés dans une langue étrangère contre 12 % en province (Fi- 48 %
gure 2). Cette différence s’explique en partie par la présence
…cette langue
habituellement
18 %
Figure 2 - Proportion d'adultes à qui les parents parlaient des
langues étrangères
Ensemble des Adultes résidant Adultes résidant
adultes en Ile-de-France en province
…de façon habituelle 9,7 21,0 8,9 …cette langue
seulement…seulement de façon
3,6 5,7 3,3 occasionnellement
occasionnelle
22 %
Ensemble 26,7 12,213,3
Champ : adultes résidant en Ile-de-France et qui ont eu des enfants
Source : Insee, enquête Etude de l'histoire familiale 1999Source : Insee, enquête Etude de l'histoire familiale 1999%
glais contre moins d’un sur dix pour les autres catégories so-éfinitionsD
cioprofessionnelles. Le taux de pratique atteint 18 % chez les
Langues régionales : toutes les langues historiquement parlées sur une plus jeunes adultes, l’apprentissage scolaire des langues
partie du territoire de la France métropolitaine, sachant que certaines lan- étrangères favorisant leur usage. Après l’anglais, l’arabe et le
gues périphériques comme le catalan, le basque ou le flamand ont un statut
portugais sont les langues les plus fréquemment parlées dansde langue nationale de l’autre côté de la frontière.
la région avec respectivement 330 000 et 270 000 locuteurs
Langues étrangères : toutes les autres langues, même si ce sont des lan- adultes (Figure 5).
gues locales (sicilien, vénitien,...) ou minoritaires et à cheval sur plusieurs
pays (berbère, kurde,..).
Figure 4 - Maintien des langues étrangères
d'une génération à l'autre
Proportion d'adultes ayant parlé à leurs enfants de 5 ans la langueSur l’ensemble des Franciliens élevés dans une langue étran-
que l'un de leurs parents leur parlaient à cet âgegère, 32 % n’ont ensuite parlé que le français à leurs enfants :
respectivement 25 et 66 % selon que leurs propres parents leur
avaient parlé habituellement ou non dans cette langue

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