Etat de santé et accès aux soins des allocataires du RMI
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Un allocataire du RMI sur six déclare avoir des problèmes de santé permanents qui l'empêchent de travailler. Qu'ils soient en bonne ou en mauvaise forme physique, les allocataires les plus jeunes recherchent un travail dans les mêmes proportions. En revanche, de 30 à 50 ans, une mauvaise santé freine cette recherche. Au-delà, l'écart entre « malades » et « bien portants » se réduit. Sans doute le handicap de l'âge prend-il le pas sur celui de la santé. La méconnaissance de leurs droits en matière d'assurance maladie peut expliquer pourquoi une partie des locataires ont un problème de santé mal résolu. Quant aux personnes qui sont sorties du dispositif du RMI, elles perdent le bénéfice de la couverture santé gratuite, ce qui diminue leur recours aux soins.

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Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

N°655 JUIN 1999
Prix : 15 F (2,29 $)
État de santé et accès aux soins
des allocataires du RMI
Nathalie Blanpain, Denise Eneau, Division conditions de vie des ménages, Insee
française : à structure d’âge identique, seu n allocataire du RMI sur six dé
lement 15 % des Français sont gênés sévè
clare avoir des problèmes de san
rement ou un peu dans leurs activitésUté permanents qui l’empêchent de(professionnelles, domestiques ou de loi
travailler. Qu’ils soient en bonne ou en sirs) par une maladie chronique ou un han
dicap (Source : Panel 1996). Ces ennuis demauvaise forme physique, les allocatai
santé sont plus fréquents chez les plus
res les plus jeunes recherchent un travail
âgés. Ainsi, à 55 ans, 35 % des allocataires
dans les mêmes proportions. En revan disent avoir en permanence des problèmes
che, de 30 à 50 ans, une mauvaise santéde santé qui les empêchent de travailler,
contre 5 % à 25 ans. freine cette recherche. Au delà, l’écart en
Les allocataires ont également été interrogés
tre “ malades ” et “ bien portants ” se ré
sur les gênes ou les difficultés qu’ils pouvaient
duit. Sans doute le handicap de l’âge rencontrer dans la vie quotidienne. En particu
prend il le pas sur celui de la santé. lier, 14 % ont du mal à se déplacer, 21 % du
mal à se concentrer (en raison de fatigue in La méconnaissance de leurs droits en ma
tense, de maux de tête violents...), 13 % ont
tière d’assurance maladie peut expliquer
des absences qui leur interdisent de conduire
pourquoi une partie des allocataires ont unune voiture, 17 % souffrent d’une autre gêne.
problème de santé mal résolu. Quant aux Au total, 35 % des allocataires citent au moins
une de ces difficultés. Seulement 7 % de l’en personnes qui sont sorties du dispositif du
semble des Français, à structure d’âge identi
RMI, elles perdent le bénéfice de la couver
que, ont un handicap (vue, audition, moteur,
ture santé gratuite, ce qui diminue leur re autre) ou bien rencontrenthabituellement des
cours aux soins. gênes ou des difficultés dans les gestes de la
vie quotidienne (Source : Situations défavori
sées 1993 1994). Les problèmes de santé se
cumulent et ceci tout au long du cycle de vie.
Le RMI a plus de dix ans d’existence. Dès Ainsi, les personnes qui souffrent de problè
sa création, le dispositif a permis l’affiliationmes de concentration sont aussi celles qui
à l’assurance maladie des personnes totale souffrent davantage d’étourdissement et vice
ment dépourvues de couverture sociale. versa.
Depuis 1992, les allocataires bénéficient en Toutes choses égales par ailleurs, l’état de
principe de l’aide médicale gratuite. Un santé des hommes et des femmes ne pré
échantillon représentatif des allocataires du sente pas de différences notables, à l’excep
RMI au 31 décembre 1996 ont été interrogéstion des problèmes de concentrat ion et
un an plus tard sur leur état de santé, ainsid’étourdissement qui sont plus fréquents
que sur la perception qu’ils avaient de leur chez les femmes. En revanche, moins on est
couverture maladie. diplômé, plus on déclare des problèmes de
santé, sachant que les personnes peu diplô
Des problèmes de santé plus mées ont eu généralement des conditions
de travail plus pénibles au cours de leur vie.fréquents
D’autre part, elles recourent moins souvent
Les allocataires du RMI ont une moins bonneaux soins parce qu’elles manquent de
santé que l’ensemble de la population. Envi moyens financiers ou sont moins familiari
ron 17 % d’entre eux déclarent avoir en per sées avec le système de soins. Les person
manence des problèmes de santé, des nes de nationalité étrangère souffrent
handicaps qui les empêchent de travailler (ta également davantage de problèmes de san
bleau 1). En ajoutant les personnes qui ont té : elles ont sans doute été plus exposées
souvent ou parfois ces problèmes, ce sont à des risques dans leur vie professionnelle
33 % des allocataires qui sont concernés, soitet ont des revenus plus faibles. Enfin, les
plus de deux fois plus que dans la populationconditions de logement, comme le chauf-
INSEE
PREMIEREPersonnes ne cherchant pas Les problèmes de santé des allocataires du RMI En %
d’emploi parmi celles
A en permanence A des absences
qui ne travaillent pas des problèmes de A du mal A du mal qui interdisent
En % santé qui l’empê à se déplacer à se concentrer de conduire
100 chent de travailler une voiture
90 20 29 ans 5,9 3,4 13,4 5,3
30 39 ans 11,6 9,5 18,9 10,380
40 49 ans 22,8 17,9 25,3 17,3
70
50 59 ans 36,8 33,3 37,3 26,3
60
Homme 16,8 13,9 18,2 10,7
50 Femme 17,1 13,2 24,9 15,2
40 Aucun diplôme, CEP, DFEO 21,7 17,0 27,8 16,9
CAP, BEP, BEPC 13,5 12,4 16,5 10,430
Baccalauréat ou plus 8,2 5,2 10,6 5,4
20
Actif occupé 4,3 4,1 11,2 5,1
10
Chômeur 14,0 11,6 21,6 11,5
0 1Inactif 41,8 31,3 35,1 27,7
25 30 35 40 45 50 55 60
Chauffage insuffisant Oui 21,0 19,8 31,8 17,5
Champ : Allocataires du RMI qui ne travaillent pas (hors
Non 15,8 11,6 18,5 11,7
retraité, congé maladie supérieur à un mois, militaire du
2contingent, étudiant) inscrits au 31 12 96 dans les CAF de Perçoit le RMI 19,1 15,3 23,7 14,8
2la métropole. Ne perçoit plus le RMI 11,5 9,1 15,6 8,3
Lecture : A 35 ans, la moitié des allocataires qui ne tra
Ensemble 16,9 13,5 21,4 12,9vaillent pas et qui ont un des trois problèmes de santé
suivants (difficultés à se déplacer, se concentrer, étourdis- 1. Retraités, au foyer, autres inactifs (hors étudiants et militaires du contingent)
sements) ne cherchent pas d’emploi. 2. En janvier 1998
Note : Il s’agit de moyenne mobile centrée d’ordre 5. Champ : Allocataires du RMI inscrits au 31 12 96 dans les CAF de la métropole.
Source : Enquête RMI, janvier février 1998, Insee, en col Lecture : 3,4% des personnes âgées de 20 29 ans ont du mal à se déplacer.
laboration avec Cnaf, Cserc, Dares, Dirmi, Drees Source : Enquête RMI, janvier février 1998, Insee, en collaboration avec Cnaf, Cserc, Dares, Dirmi, Drees
fage insuffisant ou la vétusté de l’habi tous les problèmes. Certes, avoir un 50 ans, c’est surtout l’âge qui décou
tation, vont de pair avec un mauvais travail peut améliorer la vision que l’onrage la recherche d’un emploi.
état de santé. Environ 30 % des allo a de soi même et également avoir un
cataires du RMI ayant mentionné au réel effet bénéfique sur son état de L’aide médicale gratuite :
moins une des trois gênes (difficulté àsanté. Mais si emploi et état de santé un droit parfois méconnu
se déplacer, se concentrer, étourdis sont liés, c’est sans doute parce qu’il
Toute personne qui perçoit le RMIsements) considèrent que leur chauf faut être en bonne santé pour trouver
bénéficie en principe depuis le 29fage est insuffisant, contre 22 % de et conserver un travail.
juillet 1992 de l’aide médicale gratuitel’ensemble des allocataires du RMI De même, pour chercher un travail, il
(prise en charge de l’assurance per ayant un logement régulier et 13 % deest préférable d’être en bonne santé.
sonnelle, du ticket modérateur, du for l’ensemble des ménages français Avant 30 ans, le comportement en ma
fait journalier et bénéfice du tiers(Source : logement 1996 1997). Des tière de recherche d’emploi est toute
payant). Ainsi, les frais médicaux sontconditions de logement défavorables fois peu lié à l’état de santé (graphique 1).
pris en charge à 100 % du tarif de lapeuvent en effet avoir des répercus Puis, entre 30 et 35 ans, parmi les per
sécurité sociale, sans toutefois incluresions négatives sur l’état de santé. In sonnes sans travail ayant des problè
les dépassements d’ honoraires. Deversement, un état de santé dégradé mes de santé, la part de celles qui ne
même, toute personne qui ne perçoitpeut être à l’origine d’une précarité pro font pas de démarches augmente tan
plus l’allocation, mais qui n’est pas ra fessionnelle et sociale. dis qu’elle reste stable chez les per
diée du dispositif, reste couverte. Lesonnes sans travail n’ayant

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