Le cadre de vie, comment le perçoit-on ?
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Description

Deux ménages sur trois sont exposés à des nuisances. Le bruit, la pollution et l'insécurité sont particulièrement ressentis par les ménages habitant en agglomération et sont directement liés aux caractéristiques de la vie urbaine. Parmi les citadins, les ménages parisiens cumulent le plus souvent l'ensemble des nuisances. Des ressources élevées permettent d'éviter les quartiers bruyants et pollués mais exposent plus souvent aux vols de voiture et aux cambriolages. Quelle que soit leur zone d'habitation, les jeunes sont plus souvent exposés aux nuisances que leur aînés. Avec l'âge, les ménages ont davantage les moyens et le désir de s'installer dans des quartiers moins exposés.

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Langue Français

Extrait

N° 476 JUILLET 1996
PRIX : 14 F
LE CADRE DE VIE,
comment le perçoit-on ?
Emmanuelle Crenner, Division conditions de vie des ménages, Insee
En 50 ans, la population urbaine de notreeux ménages sur trois sont exposés
pays a doublé quand la population totale
à des nuisances. Le bruit, la pollu- n’augmentait que d’un tiers. La plupart desD tion et l’in sécurité sont particulière- nouveaux urbains se sont installés en ban
lieue dans un urbanisme qui s’est répandument ressentis par les ménages habitant en
au fil des circonstances et souvent dans
agglomération et sont directement liés auxl’urgence des besoins.
Vivre en ville ou en banlieue constitue encaractéristiques de la vie urbaine. Parmi les
principe un choix, mais peut être, dans cer citadins, les m énages parisiens cum ulent le
tains cas, une obligation, particulièrement
plus souvent l’ensemble des nuisances. pour les jeunes à la recherche d’un emploi.
Cette nécessité, qui fait loi pour le plusDes ressources élevées permettent d’éviter
grand nombre, s’accompagne de facilités
les quartiers bruyants et pollués m ais expo-
et de nuisances. Les facilités d’accès aux
sent plus souvent aux vols de voiture et auxcommerces, aux services et aux spectacles
furent longtemps avancées pour plaider encambriolages. Quelle que soit leur zone
faveur de la vie urbaine. Les nuisances du bruit,
d’habitation, les jeunes sont plus souvent
de la pollution, de l’insécurité, de la congestion
exposés aux nuisances que leur aînés. assombrissent de plus en plus la vie des
citadins, surtout dans les banlieues déshéritées.Avec l’âge, les ménages ont davantage les
Le souci de connaître les conditions de vie
moyens et le désir de s’installer dans des
de la population, au delà de leur seul
quartiers moins exposés. aspect monétaire, conduit les pays de
Qualité de l’environnement des ménages selon le type de commune,
l’âge de la personne de référence et levee rnu du ménage
En %
Actes de Vol ou
Gêné par le Gêné par la Cambriolage du
vandalisme cambriolage de
bruit (1) pollution (2) logement (3)
(3) ,(4) voiture (3) ,(5)
Type de commune
Rural 23 14 16 7 2
Agglomérations (hors parisienne) 43 18 36 17 4
Agglomération parisienne (hors Paris) 55 19 46 25 5
Paris 5626 4425 5
Age de la personne de référence
Moins de 30 ans 53 16 36 24 4
De 30 à 50 ans 44 19 36 20 4
Plus de 50 ans 34 17 29 9 3
Niveau de vie
Inférieur au premier quartile 38 20 34 12 3
Du premier au 3° quartile 40 16 32 15 3
Supérieur au 3° quartile 42 17 34 20 5
Statut d’occupation du logement
Propriétaire ou accédant 34 17 28 13 4
Locataire 49 18 40 19 4
Ensemble 4018 3316 4
Clé de lecture : en zone rurale 23% des ménages sont gênés par le bruit alors que dans l’ensemble de la population 40% des ménages sont gênés par le bruit.
(1) Une nuisance provoquée par le bruit peut provenir de la circulation, d’un aéroport, d’une voie de chemin de fer, des passants, de commerces aux alentours du loge
ment ou encore du voisinage ou d’une autre source extérieure au logement.
(2) Gêné par la pollution signifie que la pollution rend difficile d’ouvrir les fenêtres d’au moins une des pièces du logement.
(3) Ces événements ont pu avoir lieu au cours des années 1994 et 1995.
(4) On entend par actes de vandalisme, des détériorations ou des destructions de biens publics ou de parties communes d’immeubles (des halls, des ...) p parukringse-
ment gratuites.
(5) La proportion est calculée sur les seuls ménages disposant d’une voiture.
Source : Enquête permanente sur les Conditions de vie des ménages, janvier 1996
˚
INSEE PREMIEREl’Unio n Européenne à mettre en place Vivre en zone rurale ne signifie cepen de ces deux années. Les cambriolages
un suivi d’indicateurs sociaux cou- dant pas pour autant tranquillité abso de logements sont moins fréquents :
vrant les problèmes d’environnement, lue : 22% des ménages vivant en zoneprès de 4% des ménages déclarent
de logement et de sécurité. Début rurale déclarent être gênés par le toutefois en avoir été victime au cours
1996, l’Insee a lancé une enquête surbruit. des années 1994 et 1995.
la façon dont les ménages jugent la Au bruit s’ajoute la pollution. Un peu Le vandalisme et les vols de voiture
qualité de leur environnement. moins de 20% des ménages déclarent sont plus fréquents en zone urbaine,
que la pollution de l’air les empêche et particulièrement en région pari
Les nuisances de la ville d’ouvrir les fenêtres de leur logement, sienne, que dans des zones rurales.
au moins à certains moments de la Sur l’ensemble de la période, 25%
Il ressort de cette enquête que le bruitjournée. La grande majorité d’entre des ménages parisiens se sont fait
est la nuisance la plus fréquemment eux souffrent également du bruit. voler ou cambrioler une voiture contre
ressentie. Près de 40% des ménages La pollution aussi est plus souvent res seulement 17% des ménages dans les
se déclarent gênés, au moins de sentie par les ménages citadins que autres agglomérations et 7% de ceux
temps en temps, par le bruit lorsqu’ils par ceux habitant en zone rurale. La vivant en zone rurale. En banlieue
sont dans leur logement (tableau 1). spécificité de la région parisienne parisienne, les ménages habitant dans
Pour 90 % d’entre eux cette nuisance s’étend à cette nuisance puisque plus une cité ou dans un grand ensemble
provient soit de la circulation, soit du de 20% des ménages souffrent de la en sont plus souvent victimes : 30%
voisinage, soit du cumul de ces deux pollution (ce taux atteint même 26% d’entre eux ont été concernés en 1994
sources de bruit. dans la ville de Paris) alors qu’ils ne et 1995, contre 15% des ménages
Plus de la moitié des ménages habitant sont que 14% en zone rurale. vivant en immeuble en dehors des cités
en agglomération ou en région pari La détérioration des équipements (graphique 1).
sienne sont régulièrement gênés par le environnant le logement est source
bruit, contre moins d’un ménage sur d’insatisfaction et provoque un senti Les parisiens cumulent
quatre en zone rurale. ment d’insécurité. Un tiers des ména les nuisancesToutes les sources de bruit sont direc ges déclarent habiter dans un quartier
tement liées aux principales caracté où ont eu lieu des détériorations, qu’ilsPrès de deux ménages sur trois
ristiques de la vie en agglomération. jugent purement gratuites, de biens ressentent l’une au moins de ces nui
Dans la majorité des cas, il s’agit de publics ou de parties communes d’im sances et un quart cumule une nuisance
bruits provenant de voitures, de trains meubles. Par ailleurs, au cours des d’environnement, bruit ou pollution, et
ou d’avions. Un ménage citadin sur années 1994 et 1995, 16% des ména un problème d’insécurité, vandalisme
quatre et un ménage parisien sur trois ges disposant d’une voiture se sont ou vol (tableau 2). Ces ménages sont
déclare avoir été gêné dans son loge fait voler ou cambrioler leur voiture, unle plus souvent situés en région pari
ment par ce type de bruits liés à la tiers d’entre eux ayant même subi ce sienne : environ 40% des ménages
proximité d’infrastructures de trans préjudice à plusieurs reprises au courshabitant Paris ou sa banlieue décla
port, particulièrement concentrées sur
les zones urbaines.
La deuxième source de bruit provient du
Exposition aux actes de vandalisme selon l’habitat (en agglomération)voisinage : plus de 20% des ménages
citadins et 30% des ménages parisiens
déclarent être gênés par les bruits des
voisins contre seulement 6% des ména
ges habitant en zone rurale. L’habitat
collectif accentue la proximité du voisi
nage : 34% des ménages vivant dans un
immeuble sont gênés par leurs voisins
contre seulement 9% de ceux vivant
dans une maison individuelle.
Enfin, 7% des ménages citadins et 10%
des ménages parisiens sont gênés par
d’autres bruits provenant des commer
ces, des lieux de spectacles ou des pas
sants, contre seulement 2% des ménages
ruraux. Les commerces et services
sont aussi beaucoup plus nombreux et
concentrés dans les agglomération

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