Trouver un emploi, même précaire et à temps partiel

Béatrice Philogene

Description

Les Réunionnaises se sont massivement portées sur le marché de l'emploi ces dix dernières années. Les diplômées conservent un accès privilégié à l'activité mais les femmes sans diplômes y aspirent de plus en plus. Le développement de l'emploi féminin dans le tertiaire a encouragé ces aspirations. Pourtant beaucoup d'emplois sont précaires et à temps partiel. Le renfort de l'emploi aidé n'a pas suffi à satisfaire la demande et le chômage féminin a augmenté.

Sujets

• INSEE
• Activité (homonymie)
• Emploi
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: insee
• Nombre de lectures: 37
• Langue: Français

Extrait

so cié té
L’ac ti vi té fé mi nine
Trou ver un em ploi, même
Les Réu nion nai ses se sont mas si ve ment por tées sur le mar ché
de l’emploi ces dix der niè res années. Les diplô mées conser vent
un accès pri vi lé gié à l’acti vi té mais les fem mes sans diplôme y
aspi rent de plus en plus. Le déve lop pe ment de l’emploi fémi nin
dans le ter tiaire a encou ra gé ces aspi ra tions. Pour tant beau coup
d’emplois sont pré cai res et à temps par tiel. Le ren fort de l’emploi
aidé n’a pas suf fi à satis faire la demande et le chô mage fémi nin a
aug men té.
Lexique e plus en plus de Réu nion nai ses gne ment supé rieur long. Elles sont néan -
tra vail lent ou cher chent du tra - moins beau coup moins pré sen tes dansActif, active : indi vi du qui tra vaille ou Dvail. Ain si 52 % d’entre elles les filiè res scien ti fi ques.recherche un emploi. L’ensemble des
sont acti ves en 1999 contre 44 % dix ans actifs forme la popu la tion active.
aupa ra vant. Plus les fem mes sont diplô -
Répar ti tion des fem mes acti ves selon leurTaux d’acti vi té : dans une popu la tion -mées et plus elles occu pent ou recher
der nier diplôme obte nu
donnée, c’est le rap port entre le chent un emploi. Cel les qui pos sè dent le
nombre d’actifs et la popu la tion totale bac ou un diplôme de l’ensei gne ment
cor res pon dante (15 ans ou plus). supé rieur sont presque tou tes acti ves.
Elles l’étaient déjà il y a dix ans, depuisChô meur, chô meuse : Il s’agit des
per son nes qui ont décla ré être à la ce sont sur tout les fem mes non diplô -
recherche d’un emploi lors du mées qui se sont lan cées sur le mar ché
recen se ment. du tra vail. Elles recher chent ou occu pent
un emploi dans 49 % des cas en 1999
Taux de chô mage : c’est le rap port contre 41 % il y dix ans.
entre le nombre de chô meurs et le
nombre d’actifs.
Source : recen se ments de 1990 et 1999Taux d’acti vi té fémi nins en 1990 et 1999Emplois pré cai res : les inté ri mai res, les
appren tis, les con trats à durée
Près de la moi tié des fem mes ac -
déter minée (CDD), les sta giai res et les ti ves n’ont au cun di plôme.
emplois aidés.
Emplois aidés : les Con trats Emploi Il existe une rela tion étroite entre les
Soli da ri té (CES), les Con trats chan ces d’inser tion, l’acti vi té fémi nine
d’Inser tion par l’Acti vi té (CIA), les et le niveau d’étude. Plus une femme est
Con trats Emploi Con so li dé (CEC), les sus cep tible de ren con trer des dif fi cul tés Emplois Jeu nes (CEJ)
(par exemple parce qu’elle n’a pas de
diplôme), plus elle est décou ragée de se
pré sen ter sur le mar ché de l’emploi.L’auteur Cepen dant, cet effet a ten dance à s’atté -
Source : INSEE, recen se ments de 1990 et 1999 nuer et les fem mes sans diplôme ou peuBéatrice PHILOGÈNE était stagiaire à
diplô mées cher chent de plus en plus dula direction régionale de l’INSEE au Les fem mes non di plô mées, ou tra vail, même avec des chan ces rédui tesmoment où elle a rédigé cet article. peu di plô mées sont main te nant
d’en obte nir.Elle a soutenu un mémoire de DESS plus sou vent ac ti ves.
devant l’université de La Réunion
Leur situa tion fami liale est un des prin -(Faculté de droit et d’économie). Les fem mes de l’île res tent en grande -ci paux fac teurs qui déter mi nent les fem
majo ri té peu ou pas diplô mées. Même si mes à tra vail ler ou non. Les fem mes qui
elles se por tent moins sur le mar ché du vivent seu les sont de loin les plus acti -
tra vail, les fem mes sans aucun diplôme ves, elles ont bien sûr besoin de gagner
for ment près de la moi tié des fem mes leur vie et celle de leurs enfants, éven -
acti ves. Un petit quart a le bac ou un tuel le ment. Pour les fem mes qui vivent
diplôme de l’ensei gne ment supé rieur. En en couple le sta tut de leur conjoint est un
1990 seu le ment 15 % avaient ce niveau élé ment impor tant dans leur choix
de diplôme. Avec la pro lon ga tion de la d’acti vi té. Cel les qui se por tent le plus
sco la ri té, les fem mes ont un accès crois - sur le mar ché du tra vail sont les fem mes
sant au bac et aux diplô mes de l’ensei - de chô meurs et les fem mes d’ouvriers.
6so cié té
pré caire et à temps par tiel
-Quand la caté gorie socio pro fes sion nelle plus de dif fi cul tés à s’insé rer. A l’oppo nin total, alors qu’en 1990 les TUC n’en
de leur conjoint est élevée les fem mes sé, les fem mes qui ont au moins 45 ans, repré sen taient que 3 %. Ces con trats, qui
sont plus sou vent inac ti ves. Le conjoint sont moins acti ves, mais lors qu’elles le se sont subs ti tué aux TUC (Tra vaux
peut sub ve nir aux besoins finan ciers du sont, elles occu pent plus sou vent un d’Uti li té Col lec tive) en 1990, visent à
ménage et la néces si té de tra vail ler emploi. favo ri ser l’inser tion pro fes sion nelle des
devient moins impor tante pour la per son nes en dif fi cul té (béné fi ciai res du
femme. Cepen dant quelle que soit la RMI, chô meurs de longue durée). LesDes emplois sou vent
caté gorie sociale de leur com pa gnon, les béné fi ciai res des con trats CES, sont
précaires
fem mes sont de plus en plus nom breu ses employées pour une période de courte
à se pré sen ter sur le mar ché du tra vail. durée qui varie de quatre à six mois.
L’aspi ra tion mani feste des fem mes à tra - Plus d’une femme sur deux, qui tra vaille
vail ler a cor res pon du avec un fort déve - grâce à ce type de con trat, a entre 25 etLe choix d’être active est lop pe ment de l’emploi fémi nin. Le 39 ans et neuf sur dix sont peu ou pas
peu lié au nombre d’enfants -nombre d’emplois occu pés par des fem diplô mées (au plus un niveau BEP-
mes a en effet aug men té de 32 % depuis CAP).
Le nombre d’enfants est assez fai ble 1990, tan dis que celui occu pé par des-
ment lié aux choix d’acti vi té fémi nins, à hom mes n’aug men tait que de 11 %. La
l’excep tion de cel les qui ont au moins qua si-tota li té des nou veaux emplois
- Pho to : P. MARCHAL - Mo zaïktrois enfants. Ain si, en 1998, plus d’une fémi nins a été créée dans le sec teur ter
femme sur deux ayant deux enfants tiaire où tra vail lent main te nant 94 % des
recherche ou occupe un emploi. Cel les fem mes.
qui ont trois enfants ou plus sont moins
Cette aug men ta tion de l’emploi fémi ninenga gées dans la vie active.
s’est faite en partie par des for mes par ti -
Aujourd’hui, les fem mes recher chent ou cu liè res d’emploi dont les types les plus
occu pent un emploi indé pen dam ment de répan dus sont les emplois aidés et les
leur lieu de rési dence. L’acti vi té fémi- CDD. Près de 24 % de l’emploi fémi nin
nine se concentre moins sur la zone est concer né en 1999, soit une aug men -
Nord (Saint-Denis, Sainte-Marie et ta tion de 8 points depuis 1990. L’emploi
Sainte- Suzanne). En 1999, une femme mas cu lin n’en compte lui, que 18 %. La
Envi ron 9 000 fem mes tra vail lent -vivant dans cette région a une pro ba bi li part des CDD et des emplois aidés est dans le com merce.
té d’être active supé rieure de 4 %, tou tes beau coup plus impor tante pour les fem -
cho ses éga les par ail leurs, par rap port à mes alors que pour les autres for mes
une habi tante du sud, alors que cette d’emploi pré caire ce sont les hom mes
pro ba bi li té était supé rieure de 10 % en les plus concer nés. En effet, ceux-ci sont -Les CES repré sen tent un apport de per -1990. plus nom breux à être appren tis ou sta son nel impor tant pour les col lec ti vi tés
giai res. ter ri to ria les et les com mu nes. En 1997,Ce sont les jeu nes fem mes qui sont les
les deux tiers des CES sont des-plus acti ves mais lors qu’elles se pré sen Les CES repré sen tent la caté gorie
employés com mu naux et leur nombre ne tent sur le mar ché du tra vail, elles ont d’emplois pré cai res la plus impor tante
cesse de croître. Ce genre de con trat, qui pour les fem mes. Le der nier recen se -
concerne sur tout les fem mes, devient dement a comp ta bi li sé près de