Les Ursulines et l école des filles dans la ville de Fribourg
148 pages
Français

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Les Ursulines et l'école des filles dans la ville de Fribourg , livre ebook

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Description

Créée au début du XVIIe siècle par Anne de Xainctonge, l’école du couvent des Ursulines de Fribourg est révolutionnaire à plus d’un titre. Pendant trois siècles, les sœurs enseignantes vont non seulement parfaire l’éducation religieuse des filles par la lecture et la liturgie, mais aussi s’opposer au pouvoir masculin alors tout-puissant. Un féminisme atypique et précurseur, éminemment religieux et combatif, qui n’a de cesse de lutter pour l’intégration sociale des femmes. L’histoire du couvent des Ursulines de Fribourg dévoile un pan dissimulé de l’histoire de l’Église. S’appuyant sur un corpus remarquable et encore non exploité d’archives ecclésiastiques, l’analyse de Marie-Anne Heimo nous révèle que le combat des femmes pour leur autonomie a trouvé au sein même de la religion chrétienne un foyer de développement inattendu. Une étude essentielle pour tous ceux qui cherchent dans la foi une porte vers la liberté et l’accomplissement de soi.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 15
EAN13 9782748367997
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Les Ursulines
et l’école des filles
dans la ville de Fribourg
Marie-Anne Heimo










Les Ursulines
et l’école des filles
dans la ville de Fribourg

Quatre siècles d’histoire















Publibook
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IDDN.FR.010.0116804.000.R.P.2011.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011




Avertissement



Les mots d’aujourd’hui peuvent-ils rendre compte des
e eréalités vécues aux XVII et XVIII siècles ? C’est le
dilemme qui tarabuste la conscience professionnelle des
historiens. Comment comprendre les réalités vécues par
nos devanciers lointains ?

A titre d’exemple, qu’en est-il du mot "religieuse" au
e eXVII et au XXI siècle ?

Je remercie Sœur Marie-Amélie Le Bourgeois,
Ursuline de France, qui a consacré sa vie à rendre compte de la
fondation voulue par Anne de Xainctonge. Elle a attiré
mon attention sur l’usage du mot « religieuse ». Les
ursuelines étaient-elles des religieuses ? Pour le XVII siècle,
les femmes qui prétendaient vivre à 100 % une vie
consacrée à Dieu, ces femmes devaient être des moniales, ce qui
impliquait la reconnaissance ecclésiastique qu’elles vivent
dans la virginité contrôlée médicalement avant la
prononciation des vœux solennels, virginité maintenue grâce à la
stricte clôture.

Mais Anne de Xainctonge a voulu que des ursulines se
consacrent à enseigner le catéchisme. Pour ce faire, ces
Ursulines seront d’abord parfaitement intégrées au lieu
choisi : Fribourgeoises à Fribourg, Lucernoises à Lucerne,
Haut Valaisannes à Brigue, etc. Cette règle est impérative.
Donc les ursulines doivent vivre avec leurs élèves une vie
semblable à celle de chaque famille. Les élèves s’exercent
entre 7 et 12/15 ans, à vivre une vie chrétienne telle qu’on
9 la conçoit dans le milieu ecclésiastique de telle région, en
l’occurrence la région de Fribourg.

Ces ursulines, comment les appeler ? Ce sont des
moniales sans clôture.
Paradoxe, puisque moniale suppose une clôture ! Il faut
eattendre le Pape Pie X, au XX siècle, qui favorise l’appel
des enfants à recevoir l’Eucharistie.
Dès lors, ces « moniales sans clôture » qui préparent si
bien les enfants pourront être nommées « religieuses » à
vœux dits simples. Elles n’auront plus à prouver
médicalement leur virginité. Elles prononceront – selon le terme
de l’Eglise – des vœux simples pour une durée limitée –
avant de conclure leur engagement par des vœux
perpétuels.

eC’est donc au XX siècle seulement que le terme de
religieuse peut être utilisé pour des femmes consacrées
vivant sans clôture. Les Ursulines venues à Fribourg en
1634 et recrutant des Fribourgeoises pour l’enseignement
du catéchisme et d’un art de le vivre au quotidien, ces
Ursulines pourront être appelées ouvertement des religieuses,

Jusque là, on les appelle des « Sœurs », des « Filles
dévotes », des « Congrégées ».
10


Avant-propos



Ecrire l’histoire des Ursulines établies en tant que
communauté enseignante à Fribourg, c’est une entreprise
peu banale. Quatre siècles après la Fondation à Dole par
Anne de Xainctonge, les bâtiments ayant été classés
d’importance historique pour la ville de Fribourg, cette
communauté de « filles dévotes » vouées à l’enseignement
mérite qu’on s’attarde à son histoire.

Pendant plus de trois siècles, toutes les filles de cette
ville ont fréquenté assidûment l’école des Ursulines. Qui
ne sait que la famille et l’école sont les racines les plus
fondamentales de toute vie sociale ?

Enseigner aux filles de Fribourg a été une demande
clairement exprimée et circonstanciée, dûment maîtrisée
par un Etat, la Ville-Etat de Fribourg, qui gérait
souverainement ses libertés fondamentales, à savoir
- élire son avoyer, porte-parole de la Ville-État
devant les Etats étrangers, – on dirait aujourd’hui
Ministre des affaires étrangères –,
- élire son curé, donc le responsable de la pastorale,
de l’enseignement du christianisme – et cela même
en présence d’un « collège » de chanoines qui
assure la prière perpétuelle dans l’église St-Nicolas.
- élire son instituteur – sorte de répétiteur de la
pastorale catéchétique du curé, avec mise en forme
(écriture) en vue de consolidation durable du
mes11 sage – donc assurer, en accord avec le curé, le
premier devoir de la pastorale

Cela n’est pas banal, car c’est l’exercice de ces libertés
souveraines qui a fait prévaloir à Fribourg la religion
chrétienne « à la façon de Rome » écartant délibérément tout
droit de prédication aux tenants des idées réformatrices.
Mesure-t-on la situation de ce Fribourg in Uechtland cerné
par des régions ayant adopté des prédicateurs dissidents ?
Ce n’est pas Pierre Canisius qui a convaincu les
Fribourgeois, ce sont les Fribourgeois qui ont voulu la fidélité à la
religion romaine. En appelant de leurs vœux un collège de
prédicants sûrs par le Cardinal Charles Borromée, les
Fribourgeois manifestaient leur souci premier : une formation
solide dispensée aux jeunes générations. Le collège St
Michel, dûment doté par l’Etat de Fribourg, il n’est pas
étonnant que des dames patriciennes, Mesdames Marie
Weck née Heimo et Zimmermann née Weck, sa
bellesœur, aient voulu assurer une solide formation chrétienne
à la population féminine. Elles appelèrent les Ursulines,
dont la spécificité n’est pas l’enseignement usuel à la
faeçon 20 siècle, (lire, écrire, compter), mais l’enseignement
de la religion chrétienne dans son catéchisme de vie et
l’art de le mettre en pratique dans la vie sociale au
quotidien.

Sur la recommandation de l’évêque de Bâle résidant à
Porrentruy, qui connaissait fort bien l’évêque de Lausanne
en exil Mgr Jean de Watteville, les dames de Fribourg
appelèrent la Fondatrice Anne de Xainctonge pour qu’elle
crée à Fribourg un établissement similaire à celui de Dole
en Franche-Comté, établissement qui accueillerait des
candidates fribourgeoises. C’est la façon de procéder
spécifique : Anne de Xainctonge n’a pas voulu être la
supérieure de ses fondations, mais la maîtresse des
novices, c’est-à-dire la responsable de la formation des
12 candidates qui se présenteraient dans ses fondations. Les
Ursulines sont des "sœurs" appelées à former une
communauté de vie enracinée dans la région qui les demande.
Ainsi, deux Lucernoises viendront se former à Fribourg en
vue de fond

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