L'homoparentalité masculine ? Prudence !

Paul Marciano

Description

Pour combler le peu d'études dans l'approche de l'homoparentalité masculine, l'auteur de cette étude propose d'ouvrir un champ de réflexion axé sur le développement de l'enfant. Il interroge notamment la relation de celui-ci au ventre du père en l'absence de ventre maternel, en mobilisant les notions de rupture, de fonction maternelle, de roman familial, de complexe d'Oedipe et d'épistémophilie.

Sujets

• Psychiatrie
• Psychanalyse
• Psychologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2014
• Nombre de lectures: 19
• EAN13: 9782336362946
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Études Psychanalytiques
Collection dirigée par Alain Brun et Joël Bernat
La collection Etudes Psychanalytiques veut proposer un pas de côté et non de plus, en invitant tous ceux que la praxis (théorie et pratique) pousse à écrire, ce, « hors chapelle », « hors école », dans la psychanalyse.
Dernières parutions
Jacques PONNIER, Adler avec Freud. Repenser le sexuel, l’amour et le souci de soi , 2014.
Laurence KAPLAN DREYFUS, Encore vivre : À l’écoute des récits de la Shoah. La psychanalyse face à l’effacement des noms , 2014.
Stoïan STOÏANOFF-NENOFF, Fre u daines, 2014.
Francine Hélène SAMAK, De Freud à Erickson. L’hypnose revisitée par la psychanalyse, 2014.
Christiane ANGLES MOUNOUD, Aimer = jouir, l’équation impossible ? , 2014.
Christophe SOLIOZ, Psychanalyse engagée : entre dissidence et orthodoxie , 2014.
Mina BOURAS, Elle mange rien, 2014.
Vanessa BRASSIER, Le ravage du lien maternel , 2013. Christian FUCHS, Il n’y a pas de rapport homosexuel, ou de l’homosexualité comme générique de l’intrusion , 2013.
Thomas GINDELE, Le Moïse de Freud au-delà des religions et des nations. Déchiffrage d’une énigme , 2013.
Touria MIGNOTTE, La cruauté. Le corps du vide , 2013.
Pierre POISSON, Traitement actuel de la souffrance psychique et atteinte à la dignité. « Bien n’être » et déshumanisation , 2013.
Gérard GASQUET, Lacan poète du réel , 2012.
Audrey LAVEST-BONNARD, L’acte créateur. Schönberg et Picasso. Essai de psychanalyse appliquée , 2012.
Gabrielle RUBIN, Ces fantasmes qui mènent le monde , 2012. Michel CONSTANTOPOULOS, Qu’est-ce qu’être un père ? , 2012.
Marie-Claude THOMAS, L’autisme et les langues , 2011.
Titre

D R . Paul M ARCIANO






L’homoparentalité masculine ? Prudence !
Copyright

Du même auteur
LA MATERNITE ET LE SACRE, Éditions ERES. Collection Spirale N°10. Avril 1998 (Coordonné par)
LE PERE, L’HOMME, LE MASCULIN EN PERINATALITE, Éd. ERES. Collection Spirale N°11. Mars 1999 (Coordonné par). LES RESEAUX DE SOINS EN PERINATALITE, Éd. ERES.
Collection Spirale N°15. Mars 2000 (Coordonné par).
L’AMOUR MATERNEL, Éd. ERES. Collection Spirale N°18. Mars 2001 (Coordonné par).
AU-DELA DE L’AMOUR MATERNEL, Collection Spirale N°21. Mars 2002 (Coordonné par).
CONJUGALITE ET PARENTALITE : QUELS PARADOXES ?, Éd. ERES. Collection Spirale N°26. Juin 2003 (Coordonné par).
PARENTALITE ACCOMPAGNEE, PARENTALITE CONFISQUEE ?, Éd. ERES. Collection Spirale N°29. Mars 2004 (Coordonné par).
L’INCIDENCE DES EMOTIONS EN PERINATALITE, Éd.
ERES. Collection Spirale N°33. Mars 2005 (Coordonné par).
LA PROMOTION DE LA SANTE EN PERINATALITE, Éd.
ERES. Collection Spirale N°36. Mars 2006 (Coordonné par). L’HOPITAL DE JOUR POUR ENFANTS, Dans un parcours de soins, Éd. ERES. Collection Trames. Février 2009.
L’ACCESSION DE L’ENFANT A LA CONNAISSANCE. COMPREHENSION ET PRISE EN CHARGE DES DIFFICULTES SCOLAIRES, Collection Études Psychanalytiques, L'Harmattan, 2010.
PAPA POUR LA PREMIERE FOIS, Nathan, 2010.
L’ETUDE THERAPEUTIQUE, Un médiateur de soins, Éd. ERES. Collection Trames. Octobre 2010.


© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
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EAN Epub : 978-2-336-71305-2
Dédicace




Mes sincères remerciements à Joëlle CAVRET pour la grande qualité de son travail et sa disponibilité.
Merci aussi à Joël BERNAT pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée dans la mise en page de cet essai.
Ma gratitude enfin aux enfants qui, reçus en consultation, ont catalysé mon désir de soumettre ici ces réflexions concernant l’homoparentalité masculin
Introduction : Une impérieuse nécessité à penser
Le caractère contemporain, impérieux et protéiforme des questions ici soulevées fonde sa légitimité sur l’impossible radicalité des réponses.
Nous souhaitions depuis quelque temps aborder cette question de l’homoparentalité masculine en tentant d’identifier puis d’étudier les éléments psychologiques et cliniques qui nous semblent spécifiques chez l’enfant. Dans cette situation, somme toute singulière, tout ne va pas de soi. Mais comme elle tend à se développer, à se banaliser et à entrer d’une certaine manière dans les mœurs, nous voulions, sans polémique aucune, joindre notre réflexion à celles des auteurs qui déjà s’efforcent d’en penser les incidences sur l’enfant, et peut-être frayer à l’aide de certains de nos outils conceptuels, quelques voies supplémentaires jusqu’alors inexplorées.
Nous avons ainsi été saisis d’une certaine urgence, laquelle a trouvé une justification supplémentaire à la confluence de trois constatations :
Le temps presse pour notre société libérale, autoproclamée progressiste, afin que l’homoparentalité entre à tout prix dans la norme et en conséquence, se multiplie.
Le droit de l’enfant est, nous semble-t-il, remisé au détriment de la légitime volonté des parents, tandis que la spécificité de sa place, à lui l’enfant, ne nous paraît pas suffisamment approchée et étudiée.
Enfin, ces néoparentalités constituent en quelque sorte de véritables laboratoires qui offrent désormais l’opportunité d’un fécond travail de recherches et d’élaboration qu’il convient de poursuivre impérativement.
En effet, l’homoparentalité comme forme nouvelle d’être parents est de plus en plus exercée et elle s’inscrit à la croisée de plusieurs éléments contextuels.
Le premier est lié à l’évolution des mœurs et des mentalités. Il est banal de constater une recomposition des couples selon diverses inclinations. L’homoparentalité en est une. Notre société l’autorise plus explicitement que jadis au nom d’un référentiel post-moderne.
Le second est lié au désir d’enfants qui est progressivement devenu un besoin puis un droit jusque dans son aspect revendicatif. Les nombreuses modalités de procréation en constants recherches et progrès pour y répondre, en attestent. Les longues et coûteuses démarches pour y parvenir le confirment.
Enfin, le troisième élément tient, lui, à la place accordée à l’enfant qui vaut peut-être plus pour les adultes que pour lui-même. Il est devenu une sorte « d’icône » qu’il faut en quelque sorte posséder tandis que beaucoup de parents – ce n’est pas la règle fort heureusement – n’ont pas la moindre représentation de ce qu’est un enfant avec ses spécificités, ses besoins, ses particularités, bref, sa singulière façon d’être au monde et ses attentes à l’égard des adultes qui l’entourent.
Notre corps social nous semble, à ce propos, d’une grande duplicité. En effet, l’enfant est ostensiblement déclaré « roi » et tout doit lui être donné même quand il n’en demande pas tant, tandis que certains de ses traits psychologiques fondamentaux ne sont pas toujours identifiés et donc pris en compte. Cela est d’autant plus paradoxal que les connaissances dans ce domaine avancent considérablement et que les revues professionnelles et grand public qui les abordent fleurissent à l’envi.
A bien y réfléchir, on se rend compte en effet que de nombreux repères indispensables à l’enfant se trouvent ainsi déconstruits en particulier autour de l’étape essentielle qu’est la naissance, et après. Nous craignons que, pour lui, les cartes soient brouillées, les dés pipés et les faits vidés de leur substance, quand ils ne sont pas accompagnés et éclairés par la parole des adultes.
La « confection » des bébés connaît des remaniements fondamentaux et l’éventail, voire « l’échantillon », des moyens offerts aux adultes se multiplient rapidement. Là encore, les souhaits des futurs parents peuvent être rapidement mis en acte du fait de ces progrès techniques, tandis que pour l’enfant les énigmes se multiplient, le laissant souvent seul face à leurs difficiles résolutions. Les adultes, eux-mêmes perplexes et désappointés, ne sont pas toujours en mesure de lui venir en aide sans être secondés dans ce travail de penser par la communauté scientifique dans laquelle quelques praticiens gynécologues, obstétriciens et psychanalystes, ont apporté leurs riches tentatives de mise en pensée et de conceptualisation. Mentionnons pour exemple les travaux de Caroline Eliacheff, Myriam David, Jean-Pierre Winter, Geneviève Delaisi de Parseval, Myriam Szejer, Bernard Golse, Sylvain Missonnier et bien d’autres encore.
L’exemple des m