Lagardere place au sport

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• Publié par: Entreprendre-
• Publié le: 05 mars 2011
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• Langue: Français

Extrait

Lagardere place au sport

La fin du groupe Lagardère comme acteur mondial des médias et de la presse magazine reste inquiétante si elle marque le désintérêt de nos décideurs pour certains secteurs traditionnels. On se souvient qu'il n'y a pas si longtemps le groupe Usinor était passé dans le giron de l'indien Mittal, alors que le contribuable français avait mis au pot pendant plusieurs décennies pour en faire ce qu'il en était devenu, à savoir un géant mondial de l'acier.

Et si la solution aujourd'hui était la recomposition des filières industrielles ? Jean-Paul Maury, 67 ans, premier imprimeur français avec 1300 salariés n'a pas de mots assez durs sur le sort fait à notre appareil productif en prenant l'exemple de son secteur d'activité . « En dix ans, les industries des arts graphiques ont perdu 30000 salariés et nos groupes de presse font fabriquer sans vergogne à l'étranger pour gagner, ici ou là, 500 euros. En Allemagne, aucun éditeur ne traite avec un imprimeur hexagonal s'il n'est pas à moins 30% des devis d'outre-Rhin. Idem en Italie ou au Bénélux, cela s'appelle du patriotisme industriel et phénomène aggravant chez nous, aucun groupe média n 'a jugé bon de miser sur l'intégration verticale ». A croire que l'industrie a mauvaise presse. Lagardere, lorsqu'il croyait encore au papier s'est délesté de son appareil de production (Brodard) vendu à Maury sans chercher à lui assurer la continuité de sa production. Pis, Lagardere s'est tourné vers l'Allemagne. Roularta fait tout imprimer en Belgique (à part l'Express), Mondadori rapatrie aussi en Italie. Quant à Prisma, l'intégration est faite depuis longtemps. Nos industriels imprimeurs se trouvent démunis face à des éditeurs qui cherchent l'économie à tout prix. Il faudrait organiser des filières à part entière allant du distributeur jusqu'au fabricant. La France leader de la grande distribution (Auchan, Leclerc, Carrefour...) dispose d'un formidable levier potentiel pour l'essor du Made in France. Encore faut-il que l'organisation y soit dédiée. De fait, c'est le contraire qui se produit. « Regardez la France, elle est en train de devenir une formidable plate-forme logistique et d'importation... pour les autres » fulmine Jean-Paul Maury qui enrage de voir nos industriels ne pas savoir s'organiser entre eux et en filières. Un peu à l'allemande, le génie français en plus.