Boni Yayi, société civile et dynamique du changement au Bénin
345 pages
Français

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Boni Yayi, société civile et dynamique du changement au Bénin , livre ebook

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Description

L'élection présidentielle de mars 2006 au Bénin n'aura pas été de tout repos. La société civile s'est très tôt signalée à travers une campagne soutenue, relayée par une multitude d'organisations toutes soucieuses de jouer le rôle de contrepoids pour maintenir la démocratie dans un cadre acceptable. Cette mobilisation de la société civile ne soulève pas moins de questions sur les limites organisationnelles de la société civile elle-même, ses capacités de survie face aux tentatives de récupération politique...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2007
Nombre de lectures 133
EAN13 9782336251592
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296032736
EAN : 9782296032736
Boni Yayi, société civile et dynamique du changement au Bénin

Philippe Hado
Alfred E. Opubor
Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Kambayi BWATSHIA, L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre, 2007.
Jean-Claude DJÉRÉKÉ, L’Afrique refuse-t-elle vraiment le développement ? , 2007.
Yris D. FONDJA WANDJI, Le Cameroun et la question énergétique. Analyse, bilan et perspectives , 2007.
Emmanuel M.A. NASHI, Pourquoi ont-ils tué Laurent Désiré Kabila ?, 2006.
A-J. MBEM et D. FLAUX, Vers une société eurafricaine , 2006. Charles DEBBASCH, La succession d’Eyadema, le perroquet de Kara, 2006.
Azarias Ruberwa MANYWA, Notre vision de la République Démocratique du Congo, 2006.
Philémon NGUELE AMOUGOU, Afrique, lève-toi et marche ! , 2006.
Yitzhak KOULA, Pétrole et violences au Congo-Brazzaville , 2006.
Jean-Louis TSHIMBALANGA, L’impératif d’une culture démocratique en République Démocratique du Congo , 2006. Maligui SOUMAH, Guinée : la démocratie sans le peule, 2006. Fodjo Kadjo ABO, Pour un véritable réflexe patriotique en Afrique , 2005.
Anicet-Maxime DJEHOURY, Marcoussis : les raisons d’un échec. Recommandations pour une médiation , 2005.
FODZO Léon, L’exclusion sociale au Cameroun , 2004.
J.C. DJEREKE, Fallait-il prendre les armes en Côte d’Ivoire ?, 2003.
STALON Jean-Luc, Construire une démocratie consensuelle au Rwanda, 2002.
EMONGO Lomomba, Le devoir de libération. Esclave, libère-toi toi-même .
ÉBOUA Samuel, D’Ahidjo à Biya – Le changement au Cameroun.
KUOH Manga, Cameroun un nouveau départ .
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Points de vue - Collection dirigée par Denis Pryen Pour un réveil citoyen en Afrique I. - De la création de la BOAD II. - La contribution de la BOAD au développement du Bénin III. - Boni Yayi, l’homme de synthèse IV. - Visage politique et économique du Bénin V. - Loi électorale et financement du scrutin VI. - Élections et résultats des élections VII. - Le Bénin et la quête permanente de l’homme nouveau Annexes 1 - Boni Yayi, selon ses proches* Annexes 2 Annexes 3 : Différents documents et documents relatifs au scrutin présidentiel Annexes 4 : Cartes de Tchaourou, du Bénin et d’Afrique Références et bibliographie
Pour un réveil citoyen en Afrique
En réussissant pacifiquement l’alternance politique de mars 2006, le génie béninois vient d’offrir encore un cas d’école, certainement digne d’approbation et d’imitation. Ce livre raconte, sans fioriture, cette expérience (ou cette exception) béninoise de la dynamique du changement social. Une expérience encore toute chaude livrée ici comme un mode d’emploi à toutes nos sociétés qui aspirent à un mieux d’État pour un mieux-être, tout court.

C’est de l’histoire instantanée du Bénin qu’il s’agit ici. Une histoire restituée sans forcément les outils et les techniques propres à cette discipline.

C’est tout de même de l’histoire qu’il est question : l’histoire d’hier, l’histoire d’aujourd’hui et l’histoire de demain, l’histoire de l’évolution récente de l’Afrique, plus précisément de l’aspiration des sociétés africaines à une plus grande liberté, à la justice sociale à la démocratie, à travers l’émergence d’un nouveau leadership sur le continent. Cette quête ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est déjà manifestée à travers l’accession des pays africains à l’indépendance. Cette aspiration légitime a atteint son paroxysme avec la démocratisation de pays africains pendant la dernière. Ce processus de démocratisation prend un nouvel essor avec l’émergence de la société civile. Quoique encore flou, le concept de la société civile est sur toutes les lèvres en Afrique. Mais elle n’est pas seulement dans les discours, elle s’honore déjà d’un parcours impressionnant en tant que force de proposition citoyenne.

L’émergence de la société civile en Afrique souligne un réveil citoyen face à une profonde crise du politique, une fracture de plus en plus béante en l’élu et l’électeur. Dans un contexte où la démagogie politique reste agissante et où l’incurie des gouvernements condamne des générations entières à la précarité, l’ère du soupçon est plus que jamais ouverte.

Il ne suffit plus de voter, de rentrer chez soi, avec le sentiment du devoir accompli et croiser les bras en attendant que le politique change la société. Désormais, les peuples prennent davantage conscience de leur rôle, de la force de leur vote et sont déterminés à peser décisivement sur le cours des choses, notamment en gardant les élus en état de tenir leurs promesses électorales, de respecter la loi, de rendre compte de leur gestion et surtout d’avoir des résultats de progrès social, de développement économique et d’émancipation effective des droits humains. Le pluralisme qui caractérise les sociétés africaines, le dynamisme du mouvement associatif renforcé par le processus de la démocratisation offrent un terreau favorable à cette mobilisation citoyenne au service de la transformation démocratique de la société.

Encore très peu lisible, souvent inorganisée et parfois « incivile », la société civile africaine n’est pas au-dessus de tout soupçon ; elle est perfectible. On aurait tort de lui demander d’avoir, en quelques années seulement, la maturité d’une institution séculaire. Mais elle fait son petit bonhomme de chemin et gagne, chaque jour davantage, en autorité, en crédibilité, et l’efficacité de sa vitalité ne fait plus l’ombre d’un doute.

Ce qui s’est passé au Bénin, cette année, est une alerte, l’avertissement d’un peuple qui veut désormais exercer pleinement sa souveraineté en rendant possible le contrôle et la « responsabilisation » (accountability) du pouvoir politique.

L’élection de Boni Yayi est l’aboutissement de tout cela en même temps qu’elle apparaît comme sa parfaite illustration. On peut s’interroger sur la pertinence du moment et de ses relations avec celui qui est aujourd’hui l’aboutissement du processus. Levain ou non de cette énorme demande sociale, l’élection de Boni Yayi, on s’en doute, n’est qu’un aspect des attentes de la société civile et de son extraordinaire capacité à intervenir aujourd’hui dans la destinée de nos États. Est-il possible aujourd’hui de gouverner en Afrique sans la complicité entre gouvernants et gouvernés ? La vérité est que les forces vives africaines sont capables d’aider, dans la confrontation et la concertation, les gouvernants à sauvegarder la culture démocratique et avoir un style de gouvernance qui favorise l’épanouissement socio-économique.

Le peuple béninois, plus d’une fois, a donné la preuve de l’émerveillement de son génie. La Conférence des forces vives de la Nation de février 1990 n’en est qu’un exemple. Quinze ans après cette formule originale qui a ouvert la voie du renouveau démocratique sur le continent, l’attachement des Béninois à la liberté et à la démocratie est tout entier.
Alpha Oumar Konaré , Président de la Commission de l’Union Africaine
I.
De la création de la BOAD

1. Les années d’incompréhension

Un an après l’accord de création de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), première réunion des chefs d’État de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) à Lomé le 11 octobre 1974, premières lézardes aussi dans l’édifice commun.
Selon Histoire de l’Union Monétaire Ouest-Africaine qui rapporte l’événement, la réunion des chefs d’État se tient à huis-clos. Dans la soirée, à l’issue des travaux, un communiqué est publié indiquant que les chefs d’État réunis à ont décidé de fixer le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar et celui de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) à Lomé.

Ils se sont par ailleurs mis d’accord, pour confier le poste de gouverneur à un ressortissant de la Côte d’Ivoire et celui de vice-gouverneur à un ressortissant de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso), à titre provisoire.

Concernant la BOAD, le poste de président reviendra à un ressortissant de la Haute-Volta et celui de vice-président à un ressortissant du Niger.

La présidence de la conférence des chefs d’État est confiée au président Eyad&#

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