Catastrophes naturelles : quand l appel se fait cri
190 pages
Français

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Catastrophes naturelles : quand l'appel se fait cri , livre ebook

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Français

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Description

Fille de la médecine militaire, la médecine de catastrophe veut enrichir de sa propre expérience la pratique médicale des conflits armés. Voici un précieux témoignage d'une jeune femme "sauveteur professionnel", intervenue au profit de populations éprouvées par les caprices de la nature (innondations, séismes, raz-de-marée). C'est l'expérience d'une technicienne de catastrophe et les interrogations d'un sauveteur dévoué aux populations sinistrées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782296486805
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catastrophes naturelles : quand l’appel se fait cri
Médecine des conflits armés
Collection dirigée par Marc Lemaire

Déjà paru

Béatrice SAGOT, Des portes de l’enfer tchetchene aux labyrinthes de la psychiatrie , 2009.
André THABAUT, Bactériologiste des hôpitaux militaires. De la formation à l’Algérie en guerre , 2007.
Suzanne LEFORT-ROUQUETTE, Des ambulancières dans les combats de la Libération , 2005.
Thierry PONTUS, J’étais médecin dans Srebrenica assiégée . Au prélude du grand massacre , 2005.
Marc LEMAIRE (dir.), De la menace terroriste au traitement des victimes .
Marc LEMAIRE, Stéphane LEWDEN, Dominique PAILLE, Service de santé des armées : la face cachée .
André THABAUT, Médecin Lieutenant du 1 er bataillon de Muong , 2004.
Camille Chardon Crété
Catastrophes naturelles : quand l’appel se fait cri
Un sauveteur bénévole raconte
Deuxième édition revue et augmentée
L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2012
1ère édition: L’Harmattan, juin 2006
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96199-9
EAN : 9782296961999
Aux sauveteurs bénévoles,
Aux victimes de catastrophes naturelles,
Au Dévouement, au Courage et à la Joie du don.
PRÉSENTATION
Fille de la médecine militaire, la médecine de catastrophe a progressivement acquis ses lettres de noblesse pour finalement venir enrichir, de sa propre expérience, la pratique médicale des conflits armés. Pour intervenir au profit des victimes, la première comme la seconde déploient, au contact de la zone de danger, une chaîne des secours. Le premier maillon de cette chaîne, précédant ou accompagnant le praticien chargé des premiers soins médicaux, est le secouriste.
Après avoir publié le témoignage d’un médecin de bataillon de la guerre d’Indochine et d’une ambulancière des combats de la Libérations, autres acteurs de la chaîne des secours, la collection Médecine des conflits armés propose cette fois le récit d’une secouriste, « technicienne » de catastrophes, intervenue au profit de populations éprouvées par les caprices de la nature (inondations, séismes, raz-demarée).
L’AUTEUR
Née en 1967, Camille Chardon Crété a débuté une « carrière » de secouriste dès l’âge de 17 ans en passant le Brevet National de Secourisme auprès de la Croix-Rouge Française. Désireuse de mettre en application ses connaissances, elle intègre l’Ecole des conductrices ambulancières de Bir-Hakeim à Suresnes (92), puis rejoint les Cadettes de France à Saint-Germain-en-Laye (92) comme réserviste.
Sous-officier au 102 ème Régiment de Commandement et de Soutien de Satory (Versailles), elle participe bénévolement aux activités pendant 10 ans. La dissolution de son régiment lui fait quitter l’armée en 1993.
Toujours investie dans les activités de secourisme à titre bénévole, elle découvre le Corps Mondial de Secours (CMS), une organisation non gouvernementale spécialisée dans le sauvetage auprès des victimes de catastrophes naturelles. Elle y acquit progressivement une formation spécialisée pour prendre part à diverses missions de secours en France et à l’étranger (inondations de Perthuis en 1993, séisme en Turquie en août 1999, inondations en France en septembre 2000, séisme en Algérie en mai 2003 et tsunami en Thaïlande en décembre 2004). Prenant des responsabilités toujours plus nombreuses au sein du CMS, elle fut chef de mission en 2003, coordonna plusieurs opérations à l’international (Iran, Myanmar, Haïtï). Présidente pendant 4 ans, elle est aujourd’hui présidente d’honneur de l’association.
Parallèlement à ces activités assumées sur son temps libre à titre bénévole, Camille Chardon Crété mène une carrière professionnelle à l’international comme Chef de projets.


Cher Lecteur,

Ces pages sont loin, très loin de pouvoir retracer les expériences, les sentiments, les épreuves, les étapes parcourues par tous les sauveteurs qui se sont spécialisés dans le secours humanitaire d’urgence.
Bénévoles inconnus dont les visages traversent parfois les écrans de télévisions lors de reportages journalistiques, des hommes et des femmes vivent avant tout leur métier de chaque jour. Plombier ou ingénieur, médecin ou agent de transport, secrétaire ou traducteur, électricien ou routier, infirmière ou comptable, guide de haute montagne ou instituteur, pompier volontaire ou retraité.
Ils sont pourtant toujours prêts à tout quitter, travail et famille, à prendre des risques, parfois de vie, pour se rendre en quelques heures aux secours des victimes de catastrophes naturelles.
Alors, n’ayant jamais eu la chance de trouver un livre retraçant ces témoignages qui aujourd’hui se transmettent de bouche à oreille d’un secouriste* 1 à l’autre, je viens partager avec vous un peu de ce que nous vivons au travers de mon expérience. Peut-être qu’en parcourant ces lignes vous parviendrez à mieux percevoir nos motivations, nos actions, notre joie de donner sans compter au milieu de la détresse et du désespoir.
Je pensais cette démarche facile mais en réalité j’ai rencontré bien des difficultés à revenir en arrière pour faire revivre dans mon cœur et ma mémoire des moments de joies profondes mais aussi de tristesse infinie… A faire de nouveau défiler devant mes yeux des images imprimées en moi et qui ne me quitteront plus…
Je veux enfin rendre hommage à tous ceux qui veillent et se préparent avec humilité et ténacité pour répondre immédiatement à un appel au secours.
Nul ne sait quand l’heure arrive, mais peut-être aurez vous aussi, un jour, à ouvrir la porte à ces sauveteurs.
SECOURISTE
« La bonne volonté. Désir d’accepter, désir d’aimer, de rendre service, d’aller au-devant de ce qu’on attend de nous. » Michel Herbey
Un cri terrible m’arrache de la table où je suis en train de prendre mon repas. Il est midi. Du balcon du septième étage, j’aperçois dans la rue, allongé, les bras étendus au sol, un corps d’enfant... Et à deux mètres de là, un véhicule à l’arrêt, bloquant la circulation.
« Claire, vite, vite il faut descendre ! Il y a eu un accident ! »
Mon esprit n’a pas encore analysé l’étendue du drame mais déjà je suis dans l’ascenseur, un torchon propre à la main et je me précipite dehors, courant le plus rapidement possible, accompagnée de Claire.
« Il est mort, il est mort ! Dieu, Dieu, pardonnez nous, oh mon Dieu ! »
Déchirement. Cri de l’âme, cri de la mère qui hurle sa douleur devant le corps de son enfant inanimé et appelle les faveurs du Ciel.
Mes yeux ne lâchent plus l’enfant, je l’observe rapidement, je cherche le pouls qui doit me confirmer un signe de vie… Il a été percuté par une voiture et le choc qui s’est porté sur sa tête l’a brutalement projeté deux mètres plus loin. Claire a déjà les mains qui maintiennent sa nuque. Le front du petit est marqué par une blessure profonde.
Les cris de la famille ne cessent de marteler mon cerveau et il me faut toute l’énergie du monde pour me concentrer sur ce petit être tombé dans l’inconscience.
Les yeux sont vitreux, le visage est pâle, trop pâle pour un bébé d’origine africaine. Je ne trouve pas de pouls. Mon Dieu et s’il était déjà trop tard… Il nous a bien fallu du temps depuis l’accident pour arriver jusqu’à lui.
Claire à genoux, calée derrière le visage de Moïse, a toujours ses mains délicatement posées sur les deux côtés de la tête afin d’éviter tout mouvement brusque de la nuque et maintenir ainsi la colonne vertébrale dans son axe naturel.
Ma main cherche un signal de vie, et sans grand espoir, je finis par la poser doucement sur le torse de l’enfant. Oh joie, joie intense malgré le slogan de douleur qui ne cesse de crier à tue-tête que la mort est passée par là… Le cœur bat la chamade !
« Mais non il n’est pas mort ! Claire, il vit, il vit ! »
Un regard suffit, nous savons ce qu’il faut faire : le petit ne respire plus… Alors je me penche vers ses petites lèvres si bleues et je lui donne le temps de quelques minutes qui me paraissent des heures, je lui transmets doucement de l’air en l’insufflant dans ses poumons pour relancer sa respiration, pour obliger son corps à s’accrocher à ce qui lui manque tant en ce moment : la vie. Je fais attention à la puissance de mon souffle, ne pouvant m’empêcher en cet instant délicat de penser à mon cher oncle qui, tout bébé, après une insufflation hélas trop importante, est dev

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