Elysée 2012
120 pages
Français

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Description


Coachs, gourous, réseaux, financement, experts, communicants...




Comment les candidats se préparent.






Un candidat à la présidentielle, c'est comme une formule 1. Le jour de la compétition, le bolide lancé sur le circuit a été minutieusement préparé jusque dans les moindres détails. Une armée de techniciens a travaillé pendant de longs mois, chacun dans son domaine, pour le conduire à la victoire. Dans la sphère politique la réussite se fait aussi grâce à une myriade de réseaux savamment huilés. Ce livre explore la toile d'araignée que les candidats à la présidentielle de 2012, une quinzaine (des trois ténors socialistes, Martine Aubry, François Hollande et Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy en passant par la candidate d'Europe Écologie, Eva Joly, sans oublier Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, etc.), ont tissé dans la plus grande discrétion depuis des années. Communicants, financiers, plumes qui rédigent dans l'ombre les discours, mais aussi intellectuels, experts qui les alimentent en idées et en réflexion les auteurs ont exploré, rencontré, fait parler, tous ces cercles entourant les prétendants à l'Élysée. Elles ont aussi scruté à la loupe leurs relations avec les sondeurs et les médias, dont l'influence s'avère grandissante. Sans oublier le rôle joué par leur entourage proche : leur famille et leurs amis.
On découvrira par exemple la force du clan familial qui entoure Marine Le Pen, la petite équipe de communication secrète de François Hollande, les gigantesques réseaux que ce dernier s'est bâtis dans les médias et à l'intérieur du PS, les liens tissés par Martine Aubry avec les milieux culturels, comment Sarkozy a embauché un conseiller très catholique pour renouer avec ce puissant réseau. Le lâchage du chef de l'État par les intellectuels et le show-biz, l'importance des francs-maçons dans des décisions clefs du quinquennat, la créativité des petits candidats sur Internet, et, pour tous, la fréquentation de gourous, numérologues, relookers et autres coachs...






TABLE DES MATIÈRES
















Chapitre 1
Les super coachs







Chapitre 2
Les communicants







Chapitre 3
Les sondeurs







Chapitre 4
La garde rapprochée (l'équipe politique)







Chapitre 5
Les intellos, les experts







Chapitre 6
Les plumes







Chapitre 7
Les réseaux locaux







Chapitre 8
Maçons et confessions







Chapitre 9
Les médias







Chapitre 10
Culture et showbiz








Chapitre 11
Les financiers







Chapitre 12
Les conjoints, amis, famille







Chapitre 13
Les mentors à l'international







Chapitre 14
Internet et les jeunes






Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2011
Nombre de lectures 184
EAN13 9782221127421
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2011
Couverture : Photlook / Fotolia.com
ISBN 978-2-221-12742-1
P. qui comprendra. Mina qui, du haut de ses cinq ans, se demande : " quoi a sert un pr sident de la R publique ?
Introduction
Si l vidence il y a un mythe de Gaulle en France, il existe bel et bien une l gende Fran ois Mitterrand, l gende dont le secret principal r side dans ce que Michel Charasse, le fid le parmi les fid les, aujourd hui membre du Conseil constitutionnel, appelle le " faisceau unique de r seaux du grand homme. Ce fils de famille bourgeoise conservatrice, n en 1916, a travers toutes les trag dies du si cle en y jouant chaque fois une partition qui donne sa vie des allures de labyrinthe. Apr s s tre amus au Quartier latin vingt ans dans les ann es 1930, apr s avoir fait le coup de poing aux c t s de la Cagoule, puis s tre engag dans la Deuxi me Guerre mondiale comme soldat de l infanterie coloniale, il a ensuite t fait prisonnier et a partag ainsi le sort des petits et des grands du pays, des la cs, des francs-ma ons, des culs-b nits. partir de 1943, il entre dans la R sistance et s loigne des marigots du mar chal P tain. Homme de la Lib ration, onze fois ministre sous la IVe R publique, farouche opposant au g n ral de Gaulle, il a connu tous les mondes de la soci t fran aise, ceux des syndicalistes, des patrons, de la gauche caviar, des intellectuels, ou m me des taulards. Arriv l lys e, il a pu en faire la synth se.
Les candidats de 2012, dont les plus g s, Martine Aubry et Jean-Luc M lenchon, ont respectivement soixante et un et soixante ans, sont n s dans les ann es 1950, apr s la guerre et au d but des Trente Glorieuses, n ont pas v cu cette vie d pop es, de camaraderies improbables au-del des id ologies. Leurs r seaux sont plus classiques, moins bigarr s, mais restent une arme essentielle pour parvenir la victoire.
En 2002, seize candidats avaient recueilli les cinq cents signatures n cessaires pour se pr senter. En 2007, ils n taient que douze tenter leur chance pour emporter l lys e. Combien seront-ils en 2012 ? l heure o nous achevons d crire ces lignes (d but ao t 2011), nous l ignorons encore. Un certain nombre de candidats se sont d j d clar s cependant. Nicolas Sarkozy va tenter de d crocher un second mandat. Fran ois Bayrou, m me s il ne l a pas encore annonc , ne laissera pas passer sa chance apr s avoir t le troisi me homme de la derni re campagne. Marine Le Pen, qui prend la rel ve de son p re, se dit pr te gouverner. Eva Joly, sortie gagnante de la bataille face Nicolas Hulot, repr sentera les cologistes. Jean-Luc M lenchon a officiellement t d sign candidat du Front de gauche et b n ficie du soutien des communistes. Jean-Louis Borloo semble plus h sitant : ira, ira pas ? Il laisse planer le doute. Du c t des socialistes, pour se lancer dans la bataille, il faudra passer la cruciale tape des primaires qui auront lieu les 9 et 16 octobre 2011. On sait d j que Martine Aubry, Fran ois Hollande, S gol ne Royal, Manuel Valls, Arnaud de Montebourg et Jean-Michel Baylet seront en lice.
Dans l ombre, chacun de ces postulants tisse ses r seaux. Car si l lection pr sidentielle est une comp tition dans laquelle s opposent des noms et des visages, il ne faut pas oublier que derri re chacun d entre eux il y a des quipes. Des quipes qui soutiennent, qui encouragent, qui alimentent en id es, en notes, des quipes qui pr parent le candidat dans tous les domaines. Des communicants aux financiers, des plumes qui r digent les grands discours aux lus locaux, des amis, des familles aux intellectuels, aux artistes ou aux experts qui les alimentent en r flexion, nous avons diss qu tous ces cercles entourant les pr tendants l lys e. Sont aussi scrut es la loupe leurs relations avec les sondeurs et les m dias, ainsi que leur mani re de faire campagne sur un Web de plus en plus influent.
Lorsque vous allez voter en mai 2012, ce sera pour un candidat mais aussi pour toute son quipe. Certains de ceux que vous allez d couvrir dans ce livre-enqu te r alis sur une ann e compl te joueront un r le essentiel si leur mentor gagne la pr sidentielle ; ils pourraient devenir secr taire g n ral de l lys e, chef ou directeur de cabinet du pr sident de la R publique - ou de la pr sidente ! -, conseillers ou m me ministres. Tous ces hommes et femmes politiques que nous avons rencontr s, ces petites mains discr tes et besogneuses, ces intellectuels qui planchent au service des candidats, ces grands chefs d entreprise sollicit s pour leur soutien financier, ces influents patrons de presse sont aussi ceux qui les connaissent le mieux. Depuis le mois de septembre 2010 et jusqu au 15 juillet 2011, nous avons recueilli leurs t moignages, parfois tonnants, leurs anecdotes croustillantes et in dites, leurs confidences et leurs impressions sur la bataille qui s annonce passionnante et pleine de rebondissements !
1 Les gardes rapproch es
En mai 2011, Jean-Louis Borloo confie ses doutes un de ses intimes : " Pourquoi j h site ? Tu veux savoir la v rit ? C est cause de tous ces voyous dans le monde politique, des gens capables de monter des coups, des gars dangereux. Moi je n ai pas de cabinet noir. J ai quitt ma ville il y a dix ans avec honneur ; j ai quitt le gouvernement avec honneur. Je suis un monstre d quilibre, alors qu en face ce sont tous des dingues. Quand je vais voir Sarko, il me met en garde : Tes potes me disent qu ils vont te trahir. Borloo sait que le chef de l tat, pour le dissuader, est pr t tout. Il craint les attaques, les " boules puantes . " Dans l affaire Tapie, on commence dire que j ai donn mon feu vert la proc dure d arbitrage. Il s interroge aupr s de ce tr s proche : " Est-ce que je suis arm ? Est-ce que j ai la m me t nacit , la m me capacit que les autres ? Moi, je suis un non-violent. J ai des r seaux amicaux, positifs ; eux, ils ont des r seaux de poubelles. Ils vont d truire mon Grenelle de l environnement, m attaquer sur tout. Je n ai pas cette culture du Scud propre Sarkozy. Toujours avec son franc-parler, les cheveux un peu moins en broussaille que d habitude, il doute de sa capacit de r sistance " tout a .
Publiquement oblig s d tre les plus forts, les mieux pr par s, ayant r ponse tout et un avis sur chaque chose, les candidats la pr sidentielle ont besoin de s pancher, de se confier. Il leur faut, au-del de leur couple, un cercle restreint de gens de confiance, un carr de fid les capables de garder tous les secrets - par d finition une poign e d irr ductibles. Ils savent tout, sont l tout le temps, partageant les bons moments comme les plus noires preuves.
Les m caniciens du quotidien
Il n est pas rare que Martine appelle Mathilde le matin avant de s habiller. Apr s lui avoir d roul son emploi du temps de la journ e, elle conclut : " Est-ce que je mets cette jupe ou plut t ce pantalon ? Et Mathilde Cast ran donne son avis. Sa fonction ? Elle est chef de cabinet de la patronne des socialistes. Cette ancienne assistante parlementaire de Marylise Lebranchu nourrissait pour elle, d j adolescente, une sorte d admiration b ate : " Depuis que j ai dix-huit ans, Martine est mon h ro ne, confie cette jeune m re de famille de trente-huit ans. Je r vais de bosser pour elle. Apr s le congr s de Reims, une fois la victoire acquise, elle m a dit : Tu seras l demain. Honn tement, je n en avais pas tr s envie. Le PS, ce n tait pas mon truc. Ce n tait pas le moment. Le parti n avait pas une bonne image. Elle accepte quand m me, et trouve qu aujourd hui tout a chang . " On a embauch des jeunes, le parti a t r organis et il marche. Mathilde organise tous les d placements de Martine et l accompagne partout - " On a fait la France enti re , glisse-t-elle avec un sourire -, sauf l tranger, car elle tient rester aupr s de sa fille de tout juste cinq ans. Elle est un peu la petite s ur que Martine n a jamais eue. " On a une passion commune, ajoute-t-elle en pouffant : le Monoprix de la rue de Rennes. On y ach te des tee-shirts, des vestes, des bricoles pour nous et pour les enfants
G rer l agenda d un candidat rel ve souvent de la gageure, et ce n est pas le jeune Alexandre Godin - il a le m me ge que Mathilde - qui dira le contraire. Directeur du cabinet de S gol ne, il assure avec fougue : " Avec elle, par d finition, l agenda est souple et adaptable aux circonstances. Une fois qu on a compris a, c est beaucoup plus facile. Attabl la terrasse du Ving lique, un des restaurants les plus agr ables de Poitiers o ils d jeunent de temps en temps, il vous soutient mordicus que " si si, lors de ses d placements elle arrive souvent en avance, ce qui lui laisse du temps pour saluer les gens . tre r actif, tenir le rythme, tout est l . " C est un cabinet o l on fait l impossible. Elle fait preuve de cr ativit et nous oblige nous d passer , compl te Blanka Scarbonchi. Joli pull vermillon, pantalon droit fonc et ballerines, les cheveux coup s au carr , elle est l ombre de " la pr sidente , celle qui est toujours son c t , mais l g rement en retrait, dont un des deux bras ploie sous les dossiers, tandis que l autre est vou au sac main et la veste de S gol ne, et qu elle porte en sautoir son t l phone. Affichant l extr me discr tion de rigueur, elle fut longtemps chef du secr tariat particulier de " Mme Royal , avant de gagner le titre de " conseill re et de veiller, entre toutes les t ches qui lui incombent, r pondre au courrier r serv . " Jusqu deux cents lettres par jour ! souligne-t-elle. Une performance, et une activit sans rel che, o l on " trace , selon le mot de la patronne
Parmi ces petites mains, on trouve beaucoup de tout jeunes gens. C est ainsi que Jules Boyadjian, l assistant parlementaire de Fran ois Hollande, n a que vingt-quatre ans. Sa carri re a commenc par un stage effectu au titre de ses ann es de Sciences-Po Borde

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