La Gauche au pouvoir en Amérique latine
231 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La Gauche au pouvoir en Amérique latine , livre ebook

-

231 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Peut-on parler d'un virage à gauche en Amérique latine ? Peut-on vraiment parler d'une gauche dans la région ? Aussi, l'Amérique latine d'aujourd'hui vit-elle un nouveau moment politique plein de questions, de doutes et d'expectatives. Cet ouvrage, résultat des réflexions d'un groupe d'intellectuels latino-américains reconnus, analyse les dynamiques politiques de chacun des pays dans lesquels la gauche est arrivée au gouvernement et cherche à comprendre les raisons de ce nouveau scénario politique mais aussi à rendre compte de ses perspectives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2007
Nombre de lectures 169
EAN13 9782336263397
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

@ L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296031203
EAN : 9782296031203
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Recherches Amériques latines Dedicace Introduction La nouvelle carte politique latino-américaine. Repenser les facteurs qui marquent les tendances politiques Entre Bachelet et Morales, y a-t-il une gauche en Amérique latine ? La dérive populiste et le centre-gauche en Amérique latine Modèles et leadership en Amérique latine Le tournant à gauche et le retour du populisme Gouvernements de gauche en Amérique Latine : tendances et expériences Les principes du modèle néoconservateur de gouvernabilité appliqué en Amérique Latine pendant les années quatre-vingt dix Argentine : opportunités et limites du décisionisme de la gauche Gauche, démocratie et modernité au Brésil La victoire de Bachelet et la progression politique des femmes La Bolivie : que peut-elle attendre d’Evo Morales ? Pour comprendre Chávez Cuba, nouveau printemps pour l’immobilisme ? Temps d’agitation, temps de changements. Société et démocratie dans les pays méridionaux. Les auteurs :
La Gauche au pouvoir en Amérique latine

Rodrigo Contreras Osorio
Recherches Amériques latines
Collection dirigée par Denis Rolland et Joëlle Chassin

La collection Recherches Amériques latines publie des travaux de recherche de toutes disciplines scientifiques sur cet espace qui s’étend du Mexique et des Caraïbes à l’Argentine et au Chili.
Déjà parus
José PINEDA QUEVEDO, Espace et archéologie au Pérou. Lecture spatiale des sociétés préhispaniques, 2007.
Porfirio MAMANI-MACEDO, La société péruvienne du XX e siècle dans l’œuvre de Julio Ramón Ribeyro, 2007.
J. GONZALES ENRIQUEZ, Les Yaqui. Mexique septentrional. Un manuel d’ethnographie appliquée, 2007
Rodrigo CONTRERAS OSORIO, Une révolution capitaliste et néoconservatrice dans le Chili de Pinochet, 2007.
Renée Clémentine LUCIEN, Résistance et cubanité. Trois écrivains nés avec la révolution cubaine: Eliseo ALBERTO, Léonardo PADURA et Zoé VALDES, 2006.
Alexis SALUDJIAN, Pour une autre intégration sud-américaine. Critiques du Mercosur néo-libéral, 2006.
Philippe FRIOLET, La poétique de Juan GELMAN. Une écriture à trois visages, 2006.
André HERÁCLIO DO RÊGO, Littérature et pouvoir. L’image du coronel et de lafamille dans la littérature brésilienne, 2006.
Marguerite BEY et Danièle DEHOUVE (sous la dir.), La transition démocratique au Mexique. Regards croisés, 2006.
Marie-Carmen MACIAS, Le commerce au Mexique à l’heure de la libéralisation économique, 2006.
Idelette MUZART-FONSECA DOS SANTOS et Denis ROLLAND, La terre au Brésil: de l’abolition de l’esclavage à la mondialisation, 2006.
Miriam APARICIO (sous la direction de), L’identité en Europe et sa trace dans le monde, 2006.
Annick ALLAIGRE-DUNY (éd.), Jorge Cuesta. Littérature, Histoire, Psychanalyse, 2006.
Au professeur Alain Touraine, en reconnaissance pour tout l’intérêt et l’amour qu’il porte à l’Amérique Latine.
Introduction
Les changements politiques qui ont marqué l’Amérique Latine lors des dernières années ouvrent une nouvelle période historique pleine de questions, de doutes et d’expectatives. Passé le cycle électoral de 2005-2006, une nouvelle carte politique de la région s’est dessinée, dont l’origine est à rechercher dans la crise du modèle de gouvernabilité politique et économique, défini à partir des postulats du “Consensus de Washington”. Une nouvelle étape s’ouvre ainsi, marquée par des gouvernements qui, à partir de sensibilités et de tendances politiques différentes, représentent en termes généraux un effort pour obtenir plus d’intégration et plus de justice sociale. Au-delà des différences qui les séparent, un élément commun émerge, une préoccupation commune pour tenter de répondre à une question toujours actuelle : comment, après une période de priorité absolue donnée aux acteurs économiques, peut-on construire des formes de régulation sociale et de contrôle politique de l’économie, qui soient en même temps compatibles avec une participation active dans l’économie mondialisée?
Une grande partie des analyses menées sur le scénario politique actuel ont insisté dans un premier temps sur un virage à gauche de la région. Une fois mis en place les nouveaux gouvernements, les commentateurs ont commencé à évoquer une sorte de dichotomie entre d’une part, des acteurs qui défendent un discours de style social-démocrate proche du libéralisme, et d’autre part, ceux qui représentent des positions maximalistes et populistes. Néanmoins, ce type d’analyse conduit à une erreur, en premier lieu parce qu’il prétend regrouper dans la même catégorie des acteurs qui présentent de grandes différences du fait de la défense des intérêts de leurs pays respectifs, de leurs objectifs, et des stratégies politiques et économiques à mener par leurs gouvernements.
En second lieu, parce que le fait de parler d’un “virage à gauche” aussi bien que d’une coupure entre une gauche dite populiste et une autre considérée comme réformiste, constitue une réduction que la pratique dément clairement. Ces gouvernements ne suivent pas une stratégie commune, et ne partagent pas une même orientation idéologique, comme autrefois le marxisme dans ses différentes variantes, ou comme il y a peu de temps encore les gouvernements de Fernando Enrique Cardoso au Brésil, et celui de Ricardo Lagos au Chili, en se réclamant d’une internationale socialiste guidée par la “troisième voie”, et d’un discours social-démocrate rénové.
Au contraire, nous nous retrouvons devant un scénario politique qui, malgré une origine commune, ne se définit pas par la position idéologique de ses acteurs, mais par une sorte de “réaction” de ceux-ci à la conjoncture interne et externe s’exprimant dans des positionnements sur de problématiques semblables, qui vont de l’hégémonie des Etats-Unis, à l’orthodoxie néo-libérale appliquée au travers des politiques du Fond Monétaire International (FMI), en passant, même, par la position à adopter face à la figure politique de Fidel Castro. Face à ces questions, les nouveaux gouvernements peuvent se rapprocher ou se différencier selon le cas. Dans certaines conjonctures quelques-uns pourront agir ensemble à partir d’une même “sensibilité de gauche”, alors que dans d’autres conjonctures ils le feront séparément, se plaçant alors sous le signe du pragmatisme politique.
Quoi qu’il en soit, le débat ne devrait pas en rester au “niveau des quantités des gauches existant” ni aux différences entre elles, mais plutôt se pencher sur la question fondamentale de savoir si ces nouveaux acteurs sociaux sont capables de résoudre ce qui est peut-être le point le plus délicat de tout projet de gauche dans la région : l’absence de relations réelles, stables et autonomes entre les mouvements sociaux concernant les questions liées au travail, sociales et culturelles, avec des partis politiques disposés à relayer des thèmes de luttes sociales à l’intérieur du cadre institutionnel démocratique. L’expérience bolivienne montre des avancées significatives dans ce domaine, mais l’ensemble des acteurs “de gauche” semble bien loin d’avoir établi clairement ce lien. Au contraire, le mouvement que l’on note dans le cadre actuel de la région continue à reproduire une pratique et un discours purement “réactifs” à la conjoncture, sans projet de société fédérateur, voir même, dans le pire des cas, reproducteurs d’une conception du politique qui mélange discours nationaliste et pratique populiste. Ceci montre les difficultés à situer les acteurs sociaux émergents aujourd’hui, aussi bien que ceux qui ont accédé au pouvoir, comme représentants d’une “gauche latino-américaine” comparable à celle que l’on connaissait par exemple il y a trente ans.
Néanmoins, après la Guerre froide et l’échec des socialismes réels, après les déroutes politiques que la gauche latino-américaine a vécues jusque dans les années 1990, celle-ci se trouve de nouveau au pouvoir, ouvrant ainsi une nouvelle période qui permet la reconstitution et l’articulation des acteurs politiques et sociaux qui durant une décennie ont été exclus aussi bien du système politique que du partage des bénéfices qu’entraîne le simple fait d’être membre d’une société. Ainsi, l’Amérique latine se trouve-t-elle à l’aube d’un nouveau moment politique dans lequel des acteurs donnent le ton à partir d’une sensib

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents