Sarkozy au Sénégal
102 pages
Français

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Sarkozy au Sénégal , livre ebook

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Description

En visite à Dakar le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy prononça un discours qui suscita, partout en Afrique au sud du Sahara, une vive controverse. Ce livre passe au crible "le viol par le langage", les oeillères du fils d'immigré, les causes profondes de l'immigration clandestine, les conditions de l'arrimage au "monde réel". A Dakar, l'invite à une "rupture", qui n'en est manifestement pas une, augure de beaux jours pour la Françafrique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2008
Nombre de lectures 276
EAN13 9782336277684
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairicharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296056312
EAN : 9782296056312
Sommaire
Page de Copyright Page de titre COLLECTION « PENSÉE AFRICAINE » - Dirigée par Manga-Akoa François Avant-propos Préface Prologue Chapitre 1 - Le pouvoir communicationnel Chapitre 2 - La manipulation Chapitre 3 - La diversion Chapitre 4 - Les œillères d’un fils d’immigré Chapitre 5 - « Pourquoi émigrent-ils ? » Chapitre 6 - Le manifeste des pêcheurs sénégalais Chapitre 7 - Naissance d’une Kleptocratie Chapitre 8 - La Françafrique des élections Chapitre 9 - Le monde réel du président Sarkozy Chapitre 10 - Débattre de la rupture Épilogue Références
Sarkozy au Sénégal
Le rendez-vous manqué avec l'Afrique

Abdoul Aziz Diop
COLLECTION « PENSÉE AFRICAINE »
Dirigée par Manga-Akoa François
En ce début du XXIème siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socio-culturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.

L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la Collection « PENSEE AFRICAINE » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.
Déjà parus
Antoine NGUIDJOL, Platon : le procès de la démocratie africaine , 2008.
Arona MOREAU, Pour refaire l’Afrique... par où commencer ? , 2008.
Lucien AYISSI, Corruption et gouvernance , 2007.
Lucien AYISSI, Corruption et pauvreté, 2007.
Simon MOUGNOL, Pour sauver l’Occident , 2007.
Marcel BIVEGHE MEZUI, La rencontre des rationalités : cultures négro-africaines et idéal occidental , 2007.
Jean-Baptiste KABISA BULAR PAWEN, Singularité des traditions et universalisme de la démocratie , 2007.
Joël MYSSE, Mondialisation, cultures et éthique , 2007.
Samuel SAME KOLLE, Naissance et paradoxes du discours anthropologique africain , 2007.
André Julien MBEM, Mythes et réalités de l’identité culturelle africaine , 2006.
A Anta, Bachir, Aïcha et Habib En hommage à mon beau-père, feu Mamadou Sall
Demander que la France reconnaisse, à la manière [de] Tocqueville, que le gouvernement colonial fut un «gouvernement dur, violent, arbitraire et grossier », ou encore lui demander de cesser de soutenir des dictatures corrompues en Afrique, ce n’est ni la dénigrer, ni la haïr. C’est lui demander d’assumer ses responsabilités et de pratiquer ce qu’elle dit être sa vocation universelle.
Achille Mbembe
Avant-propos
Chargé du cours d’analyse de contenu du discours politique à l’Institut des sciences de l’information et de la communication (ISSIC) de Dakar, mes étudiants me demandent souvent les réflexions que m’inspirent un message présidentiel et les réactions des ténors de l’opposition sénégalaise. Généralement, le but recherché par les étudiants est de savoir si l’idée qu’ils se font d’une communication politique est assez proche ou plutôt éloignée de la mienne. Les interpellations de ce type donnent lieu à d’intéressantes discussions comme celles consécutives au discours de Nicolas Sarkozy prononcé, le 26 juillet 2007, à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. La décision d’écrire le présent ouvrage est une conséquence du nombre considérable de prises de position, plus ou moins lucides, concernant les temps forts de la prestation du président français. Dans ce genre d’exercice, de très nombreuses sources permettent d’étayer l’analyse critique, mais pour ne pas alourdir le texte de notes de bas de page les références absentes du corps du texte sont rassemblées à la fin du livre.
Mes remerciements vont à Cheikh Tidiane DIOP, qui a lu le premier le manuscrit et accepté d’écrire la préface, ainsi qu’à Abdou Latif Coulibaly, Marne Adama Guèye, Abdoul Aziz Tall, Moustapa Diop et Alamamy Mamadou Wane, qui m’ont encouragé dès que je les informés de mon projet d’écriture.
Préface
Après les péripéties d’un homme pour la conquête du pouvoir dans son propre pays, voilà que Nicolas Sarkozy lance l’offensive pour déterminer le cours de l’histoire du monde.
Placée sous le signe d’une fameuse et non moins introuvable rupture, la dernière campagne de la présidentielle française a été rythmée par la ferme volonté d’un homme de changer son pays par tous les moyens - Abdoul Aziz Diop insiste sur la communication du candidat Sarkozy - à travers l’incarnation des valeurs intangibles qui ont façonné, d’une manière générale, l’histoire de l’Occident. La volonté de puissance si chère au philosophe allemand Nietzsche est devenue l’étendard idéologique de l’homme fort de l’Hexagone dont l’objectif principal s’exprime à travers un programme politique dont le ressort fondamental est le nationalisme. L’histoire de France assumée dans toutes ses turpitudes impose une ligne dure qui doit désormais façonner les rapports de la France avec le reste du monde.
Dans cette optique, l’Afrique est à reconquérir par la France. Le projet Eurafrique et celui de L’Union euro-méditerranéenne, réactivés par Nicolas Sarkozy, confortent, à cet égard, la phrase de Napoléon : « La politique des États est dans leur géographie ».
M. Sarkozy reprend à son compte de vieilles et obscures idées, qu’on trouve en gestation, dés le Ve siècle avant le Christ, dans le Traité sur l’air, l’eau et les lieux d’Hippocrate. Au livre VII de sa Politique , Aristote formule une théorie des relations entre le climat et la liberté, qui sera reprise ensuite à travers les siècles, notamment par Jean Bodin, avant d’être développée par Montesquieu dans les livres XIV à XVII de L’Esprit des Lois .
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, toute une école de géographes a approfondi ces idées. L’Allemand, Frédéric Ratzel, fait paraître une Géographie politique en 1897 ; que ses disciples nommeront plus tard « géopolitique ». Cette relation étroite entre la géographie et l’histoire des peuples a fait dire à d’éminents penseurs comme Hérodote ou Montesquieu, certaines inepties, et cela bien avant Nicolas Sarkozy. Parlant de l’influence du climat sur les comportements, Montesquieu note : « La grande chaleur énerve la force et le courage des hommes, tandis qu’il y a dans les climats froids une certaine force de corps et d’esprit qui rend les hommes capables des actions longues, pénibles, grandes et hardies ». La conclusion, « c’est qu’il ne faut pas donc être étonné que la lâcheté des peuples des climats chauds les ait toujours rendus esclaves, et que le courage des peuples des climats froids les ait maintenus libres ». La « servitude civile », c’est-à-dire l’esclavage, est lié au climat de la même façon. Dans les pays chauds, « les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par la crainte du châtiment, l’esclavage y choque donc moins la raison » (Livre XVII de L’Esprit des Lois ).
Rien de vraiment nouveau dans les paroles de Sarkozy. Un des précurseurs de la vision européenne, Victor Hugo, n’en disait pas moins à propos de l’Afrique : « Le moment est venu de faire remarquer à l’Europe qu’elle a à côté d’elle l’Afrique. Le moment est venu de dire à l’Espagne, la France, qu’elles sont toujours là, que leur mission est modifiée sans se transformer, qu’elles ont toujours la même situation responsable et souveraine au bord de la Méditerranée, et que, si on leur ajoute un cinquième peuple, celui qui a été entrevu par Virgile et qui s’est montré digne de ce grand regard, l’Angleterre, on a, à peu près, tout l’e

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