Tchernobyl, un nuage passe...
284 pages
Français

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Tchernobyl, un nuage passe... , livre ebook

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Description

Plus de vingt ans après l'accident de Tchernobyl, qu'avons-nous retenu de cet événement et de ses conséquences en France ? Des images martelées sur le parcours du "nuage", les "mensonges de l'Etat" et "l'épidémie nationale de cancers de la thyroïde". La réalité est plus complexe : cet ouvrage revient aux sources et les anciens acteurs ou témoins de "l'affaire" s'expriment ici, ainsi que des experts en radiobiologie, seuls compétents pour juger objectivement des dégâts sanitaires...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 319
EAN13 9782336251233
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Série « Globalisation et sciences sociales » dirigée par Bernard Hours
La série « Globalisation et sciences sociales » a pour objectif d’aborder les phénomènes désignés sous le nom de globalisation en postulant de leur spécificité et de leur nouveauté relatives. Elle s’adresse aux auteurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, susceptibles d’éclairer ces mutations ou évolutions à travers des enquêtes et des objets originaux alimentant les avancées théoriques à réaliser et les reconfigurations disciplinaires consécutives.
Derniers ouvrages parus
Eric GEORGE et Fabien GRANJON, Critiques de la société de l’information, 2008.
Philippe ARIÑO, Homosexualité sociale, 2008
Philippe ARIÑO, Homosexualité intime, 2008.
Olivier LIETARD, La fin des inégalités. Manifeste du Parti pour l’Abolition de l’Usure ( PAU ), 2008.
Philippe ARIÑO, Dictionnaire des codes homosexuels (Tome 1, de A à H), 2008.
Philippe ARIÑO, Dictionnaire des codes homosexuels (Tome 2, de I à Z), 2008.
Fabien GALZIN, La dictature du chiffre. Le libéralisme, la science et le « psy » , 2008.
Clotilde CHABUT, Parents et enfants face à l’accouchement sous X, 2008.
A. B. LENDJA NGNEMZUE, Les étrangers illégaux à la recherche des papiers, 2008.
E. BAUMANN, L. BAZIN, P. OULD-AHMED,
P. PHELINAS, M. SELIM, R. SOBEL L’argent des anthropologues, la monnaie des économistes , 2008.
Helmut F. KAPLAN, Fondements éthiques pour une alimentation végétarienne, 2008.
Claudie BAUDINO, Prendre la démocratie aux mots, 2008.
Tchernobyl, un nuage passe...
Les faits et les controverses

Bernard Lerouge
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296066854
EAN : 9782296066854
Introduction
C’est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d’apprendre
Claude Bernard

Pour le Français d‘aujourd’hui comme pour celui d’il y a vingt ans, qu’il s’agisse de « l’homme de la rue », du journaliste ou du haut fonctionnaire, il est entendu qu’un personnage officiel a déclaré un jour, le plus sérieusement du monde, que « le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières » !
Ce n’était là qu’une boutade humoristique, non une phrase réellement prononcée, mais qui illustrait bien le calme des experts français alors que toute l’Europe était en émoi. Dans quel contexte précis cette phrase, devenue emblématique (elle fait désormais partie des expressions courantes), est-elle apparue et, problème de fond, quelles ont été les très probables conséquences des retombées radioactives de Tchernobyl pour notre santé ?
Plusieurs livres « engagés » ont déjà commenté les événements et les déclarations officielles, pour stigmatiser l’attitude des pouvoirs publics, mais leur travail d’historien est très incomplet et ils ne tiennent aucun compte de l’avis des experts en radiobiologie. Cet ouvrage cherche à combler cette lacune en réunissant d’une part des éléments d’information épars, oubliés ou inconnus du public (des confidences des acteurs de ce psychodrame) qui permettent de suivre pas à pas le déroulement de la crise à ses débuts, avec ses réactions médiatiques immédiates, et d’autre part les informations scientifiques les plus récentes permettant de porter un jugement sur l’étendue des risques radiologiques effectivement courus.

L’accident de Tchernobyl et l’arrivée d’un panache radioactif, des événements totalement imprévus, surviennent dans les pires conditions : un gouvernement nommé quelques semaines auparavant dans le contexte nouveau d’une cohabitation, dont certains ministres-clés manquent d’expérience ; des prévisions météorologiques déficientes, en France comme dans le reste de l’Europe, qui ne voient pas s’approcher les masses d’air contaminé ; un « nuage » qui touche notre pays à la veille du long « pont » commençant le jeudi 1 er mai, pendant lequel beaucoup de Français pratiquent un exode tranquille, organisé de longue date, de quatre jours, huit jours ou davantage (qu’il s’agisse de fonctionnaires, de journalistes, d’hommes politiques, de techniciens etc.) ; l’absence dans tous les pays européens d’une organisation préétablie pour faire face à une telle situation et la cacophonie qui résulte du « chacun pour soi » ; la pluie qui tombe abondamment en France dans les régions les plus exposées au panache radioactif; etc.
Pendant les deux premières semaines, les médias font bien leur travail d’information, peu aidés, il faut le reconnaître, par les communiqués lapidaires des services responsables de l’Etat qui sont surchargés et ont le souci de ne pas affoler la population pour un risque radioactif qu’ils jugent très faible, voire nul (à tort ou à raison, nous en discuterons). Le gouvernement tarde à comprendre que cette communication improvisée n’est pas bonne. A partir du 10 mai, la confiance qui régnait depuis longtemps entre les médias et les experts nucléaires en sûreté et en radioprotection se dissipe et les diverses tentatives faites pour la rétablir restent infructueuses.

C’est le récit de ces journées, divisé en onze chapitres, qui fait l’objet de la première partie de ce livre, la chronique d’un fiasco médiatique.

Mais la question fondamentale est, bien entendu, de savoir si les déficiences de la communication et l’absence de mesures particulières de protection de la population française ont nui à la santé des Français. Ici, ce qui est en cause n’est plus la qualité de la communication mais plutôt la qualité des données scientifiques disponibles et de leur interprétation. La controverse va porter essentiellement sur le niveau de contamination de notre sol et des aliments consommés. Elle durera vingt ans, avec des péripéties diverses, car les mesures de radioactivité dans la nature sont difficiles à interpréter et à relier à la dose subie par les individus.
Pendant ce temps, anticipant les conclusions de ces études, des malades atteints de cancers de la thyroïde s’interrogent et décident de porter plainte contre l’État pour empoisonnement ou non-assistance à personne en danger. L’augmentation constatée du nombre de ces cancers a-t-elle un lien avec l’accident de Tchernobyl ? Comment passe-t-on de la dose au risque de cancer ? Les experts officiels ont-ils sous-estimé les risques ?
Impossible, bien sûr, de ne pas évoquer à cette occasion les conséquences sanitaires de l’accident dans les Républiques les plus contaminées de l’ancienne Union soviétique, conséquences qui, comme nous le verrons, sont très controversées, elles aussi, sur place comme au plan mondial.

Toutes ces questions et considérations font l’objet de la seconde partie du livre, le temps de la polémique. On y aborde au fond, dans un langage aussi accessible que possible, avec divers renvois en annexes, les aspects scientifiques et réglementaires de la radioprotection.

La troisième et dernière partie, le temps de la réflexion, aborde les débats qu’ont suscités ces événements.
D’abord, ceux qui ont agité les milieux professionnels et les gouvernements du monde entier pour renforcer la sécurité des citoyens vis-à-vis des risques liés aux centrales nucléaires et rendre l’information plus transparente. Ces mesures, dont l’efficacité n’a pas été mise en défaut depuis maintenant plus de vingt ans, n’ont toutefois pas empêché l’arrêt de nombreux programmes nucléaires à l’étranger.
En France, le maintien des activités et des programmes nucléaires (si l’on excepte Superphénix, qui a joué le rôle de l’innocente victime expiatoire) a eu probablement pour contrepartie une contestation acharnée, fortement médiatisée, qui s’est polarisée sur la « mauvaise » gestion de la crise et sur les conséquences sanitaires supputées. Les organisations antinucléaires ont su profiter habilement des cafouillages officiels pour acquérir une crédibilité quasi inoxydable auprès des médias, au point que les arguments scientifiques présentant

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