Les Aventures de Télémaque
160 pages
Français

Les Aventures de Télémaque

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Description

Les Aventures de TélémaqueFénelon1699Premier livreSecond livreTroisième livreQuatrième livreCinquième livreSixième livreSeptième livreHuitième livreNeuvième livreDixième livreOnzième livreDouzième livreTreizième livreQuatorzième livreQuinzième livreSeizième livreDix-septième livreDix-huitième livreLes Aventures de Télémaque : Premier livreSommaire de l'édition dite de Versailles (1824) - Télémaque, conduit par Minerve,sous la figure de Mentor, est jeté par une tempête dans l'île de Calypso. Cettedéesse, inconsolable du départ d'Ulysse, fait au fils de ce héros l'accueil le plusfavorable, et, concevant aussitôt pour lui une violente passion, elle lui offrel'immortalité, s'il veut demeurer avec elle. Pressé par Calypso de faire le récit deses aventures, il lui raconte son voyage à Pylos et à Lacédémone, son naufragesur la côte de Sicile, le danger qu'il y courut d'être immolé aux mânes d'Anchise,le secours que Mentor et lui donnèrent à Aceste, roi de cette contrée, dans uneincursion de Barbares, et la reconnaissance que ce prince leur en témoigna, enleur donnant un vaisseau phénicien pour retourner dans leur pays.Calypso ne pouvait se consoler du départ d'Ulysse. Dans sa douleur, elle se trouvaitmalheureuse d'être immortelle. Sa grotte ne résonnait plus de son chant; lesnymphes qui la servaient n'osaient lui parler. Elle se promenait souvent seule sur lesgazons fleuris dont un printemps éternel bordait son île: mais ces beaux lieux, ...

Informations

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Nombre de lectures 785
Langue Français
Poids de l'ouvrage 14 Mo

Extrait

Les Aventures de Télémaque
Fénelon
1699
Premier livre
Second livre
Troisième livre
Quatrième livre
Cinquième livre
Sixième livre
Septième livre
Huitième livre
Neuvième livre
Dixième livre
Onzième livre
Douzième livre
Treizième livre
Quatorzième livre
Quinzième livre
Seizième livre
Dix-septième livre
Dix-huitième livre
Les Aventures de Télémaque : Premier livre
Sommaire de l'édition dite de Versailles (1824) - Télémaque, conduit par Minerve,
sous la figure de Mentor, est jeté par une tempête dans l'île de Calypso. Cette
déesse, inconsolable du départ d'Ulysse, fait au fils de ce héros l'accueil le plus
favorable, et, concevant aussitôt pour lui une violente passion, elle lui offre
l'immortalité, s'il veut demeurer avec elle. Pressé par Calypso de faire le récit de
ses aventures, il lui raconte son voyage à Pylos et à Lacédémone, son naufrage
sur la côte de Sicile, le danger qu'il y courut d'être immolé aux mânes d'Anchise,
le secours que Mentor et lui donnèrent à Aceste, roi de cette contrée, dans une
incursion de Barbares, et la reconnaissance que ce prince leur en témoigna, en
leur donnant un vaisseau phénicien pour retourner dans leur pays.
Calypso ne pouvait se consoler du départ d'Ulysse. Dans sa douleur, elle se trouvait
malheureuse d'être immortelle. Sa grotte ne résonnait plus de son chant; les
nymphes qui la servaient n'osaient lui parler. Elle se promenait souvent seule sur les
gazons fleuris dont un printemps éternel bordait son île: mais ces beaux lieux, loin
de modérer sa douleur, ne faisaient que lui rappeler le triste souvenir d'Ulysse,
qu'elle y avait vu tant de fois auprès d'elle. Souvent elle demeurait immobile sur le
rivage de la mer, qu'elle arrosait de ses larmes, et elle était sans cesse tournée
vers le côté où le vaisseau d'Ulysse, fendant les ondes, avait disparu à ses yeux.
Tout à coup, elle aperçut les débris d'un navire qui venait de faire naufrage, des
bancs de rameurs mis en pièces, des rames écartées çà et là sur le sable, un
gouvernail, un mât, des cordages flottant sur la côte; puis elle découvre de loin deux
hommes, dont l'un paraissait âgé; l'autre, quoique jeune, ressemblait à Ulysse. Il
avait sa douceur et sa fierté, avec sa taille et sa démarche majestueuse. La déesse
comprit que c'était Télémaque, fils de ce héros. Mais, quoique les dieux surpassent
de loin en connaissance tous les hommes, elle ne put découvrir qui était cet homme
vénérable dont Télémaque était accompagné: c'est que les dieux supérieurs
cachent aux inférieurs tout ce qu'il leur plaît; et Minerve, qui accompagnait
Télémaque sous la figure de Mentor, ne voulait pas être connue de Calypso.
Cependant Calypso se réjouissait d'un naufrage qui mettait dans son île le fils
d'Ulysse, si semblable à son père. Elle s'avance vers lui; et, sans faire semblant de
savoir qui il est:- D'où vous vient - lui dit-elle - cette témérité d'aborder en mon île? Sachez, jeune
étranger, qu'on ne vient point impunément dans mon empire.
Elle tâchait de couvrir sous ces paroles menaçantes la joie de son cœur, qui
éclatait malgré elle sur son visage.
Télémaque lui répondit:
- O vous, qui que vous soyez, mortelle ou déesse (quoique à vous voir on ne puisse
vous prendre que pour une divinité), seriez-vous insensible au malheur d'un fils, qui,
cherchant son père à la merci des vents et des flots, a vu briser son navire contre
vos rochers?
- Quel est donc votre père que vous cherchez? - reprit la déesse.
- Il se nomme Ulysse - dit Télémaque - c'est un des rois qui ont, après un siège de
dix ans, renversé la fameuse Troie. Son nom fut célèbre dans toute la Grèce et
dans toute l'Asie, par sa valeur dans les combats et plus encore par sa sagesse
dans les conseils. Maintenant, errant dans toute l'étendue des mers, il parcourt tous
les écueils les plus terribles. Sa patrie semble fuir devant lui. Pénélope, sa femme,
et moi, qui suis son fils, nous avons perdu l'espérance de le revoir. Je cours, avec
les mêmes dangers que lui, pour apprendre où il est. Mais que dis-je? peut-être
qu'il est maintenant enseveli dans les profonds abîmes de la mer. Ayez pitié de nos
malheurs; et, si vous savez, ô déesse, ce que les destinées ont fait pour sauver ou
pour perdre Ulysse, daignez en instruire son fils Télémaque.
Calypso, étonnée et attendrie de voir dans une si vive jeunesse tant de sagesse et
d'éloquence, ne pouvait rassasier ses yeux en le regardant; et elle demeurait en
silence. Enfin elle lui dit:
- Télémaque, nous vous apprendrons ce qui est arrivé à votre père. Mais l'histoire
en est longue: il est temps de vous délasser de tous vos travaux. Venez dans ma
demeure, où je vous recevrai comme mon fils: venez; vous serez ma consolation
dans cette solitude; et je ferai votre bonheur, pourvu que vous sachiez en jouir.
Télémaque suivait la déesse environnée d'une foule de jeunes nymphes, au-dessus
desquelles elle s'élevait de toute la tête, comme un grand chêne dans une forêt
élève ses branches épaisses au-dessus de tous les arbres qui l'environnent. Il
admirait l'éclat de sa beauté, la riche pourpre de sa robe longue et flottante, ses
cheveux noués par-derrière négligemment mais avec grâce, le feu qui sortait de
ses yeux et la douceur qui tempérait cette vivacité. Mentor, les yeux baissés,
gardant un silence modeste, suivait Télémaque.
On arriva à la porte de la grotte de Calypso, où Télémaque fut surpris de voir, avec
une apparence de simplicité rustique, tout ce qui peut charmer les yeux. On n'y
voyait ni or, ni argent, ni marbre, ni colonnes, ni tableaux, ni statues: cette grotte
était taillée dans le roc, en voûte pleine de rocailles et de coquilles; elle était
tapissée d'une jeune vigne qui étendait ses branches souples également de tous
côtés. Les doux zéphyrs conservaient en ce lieu, malgré les ardeurs du soleil, une
délicieuse fraîcheur. Des fontaines, coulant avec un doux murmure sur des prés
semés d'amarantes et de violettes, formaient en divers lieux des bains aussi purs et
aussi clairs que le cristal; mille fleurs naissantes émaillaient les tapis verts dont la
grotte était environnée. Là on trouvait un bois de ces arbres touffus qui portent des
pommes d'or, et dont la fleur, qui se renouvelle dans toutes les saisons, répand le
plus doux de tous les parfums; ce bois semblait couronner ces belles prairies et
formait une nuit que les rayons du soleil ne pouvaient percer. Là on n'entendait
jamais que le chant des oiseaux ou le bruit d'un ruisseau, qui, se précipitant du haut
d'un rocher, tombait à gros bouillons pleins d'écume et s'enfuyait au travers de la
prairie.
La grotte de la déesse était sur le penchant d'une colline. De là on découvrait la
mer, quelquefois claire et unie comme une glace, quelquefois follement irritée
contre les rochers, où elle se brisait en gémissant, et élevant ses vagues comme
des montagnes. D'un autre côté, on voyait une rivière où se formaient des îles
bordées de tilleuls fleuris et de hauts peupliers qui portaient leurs têtes superbes
jusque dans les nues. Les divers canaux qui formaient les îles semblaient se jouer
dans la campagne: les uns roulaient leurs eaux claires avec rapidité; d'autres
avaient une eau paisible et dormante; d'autres, par de longs détours, revenaient sur
leurs pas, comme pour remonter vers leur source, et semblaient ne pouvoir quitter
ces bords enchantés. On apercevait de loin des collines et des montagnes qui se
perdaient dans les nues et dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le
plaisir des yeux. Les montagnes voisines étaient couvertes de pampre vert, qui
pendait en festons: le raisin, plus éclatant que la pourpre, ne pouvait se cacher sousles feuilles, et la vigne était accablée sous son fruit. Le figuier, l'olivier, le grenadier
et tous les autres arbres couvraient la campagne et en faisaient un grand jardin.
Calypso, ayant montré à Télémaque toutes ces beautés naturelles, lui dit:
- Reposez-vous; vos habits sont mouillés, il est temps que vous en changiez:
ensuite nous nous reverrons, et je vous raconterai des histoires dont votre cœur
sera touché.
En même temps elle le fit entrer avec Mentor dans le lieu le plus secret et le plus
reculé d'une grotte voisine de celle où la déesse demeura

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