Les murs ont des oreilles
54 pages
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Description

Trois frères, une fiole magique, une hyène maléfique… de fantastiques aventures au pays des rêves !
Pas de répit pour les Aventurêveurs ! Charly, Éliot et moi, Léo, nous retrouvons de nouveau embarqués au pays des songes. Cette fois, nous espérons bien mettre la main sur la potion qui sauvera Simba ! Nous voilà donc en route vers les pyramides d’Égypte, où nous attendent, entre autres, une armée de scorpions-robots, un terrifiant labyrinthe et une mystérieuse tribu d’Indiens. Sans oublier l’odieux sorcier Darmoun, qui ne perd jamais une occasion de nous mettre des bâtons dans les roues…


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2012
Nombre de lectures 231
EAN13 9782215109501
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À mes muses, qui me font garder avec bonheur une âme d’enfant, et à mon Pygmalion, qui m’a appris que, quand on est passionné, le mot « impossible » n’existe pas. Affectueusement, Carole
Dne nuit, à ma grande surprise, mes deux frères et moi nous sommes retrouvés plongés dans le même rêve et avons été contraints d’unir leurs forces. Notre mission ? Trouver une fiole contenant l’élixir qui rendra à notre chat, Simba, son apparence de jeune garçon. Pas si facile ! En effet, armoun, un sorcier transformé en hyène, a besoin de cette même potion pour quitter son corps d’animal. Dn seul antidote pour deux. L’aventure promet d’être semée d’embûches…
Chapitre 1
’aussi loin que je me souvienne, je me dirige vers la fenêtre de ma chambre dès que je me lève le matin pour y admirer Sarah. Ce n’est pas une apparition, non, juste la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir. La lumière de mes nuits ! L’oxygène de ma vie ! Le ketchup sur mes frites ! Sauf que là, j’étais mis au régime. Avec un sourire béat, j’avais ouvert mon volet… mais pas de voisine. Où était donc passé ce visage angélique qui me souriait chaque fois sans jamais se moquer de mes yeux boursouflés et de ma mine de bouledogue ? Je me frottai les yeux. À vrai dire, la maison d’en face avait l’air complètement déserte. Quatre à quatre, je dévalai l’escalier. Il fallait que j’éclaircisse tout ça dans la minute. D’ailleurs, maman m’attendait dans la cuisine, l’air compatissant. Je n’eus pas besoin de poser la moindre question. — Sarah a déménagé ! m’annonça-t-elle. — Et alors ? Pourquoi tu prends cette tête-là ? Je m’en fiche ! Je devais absolument nier en bloc une quelconque attirance pour cette BOMBE ! — OK, excuse-moi, je pensais que… Les mères, ça pense trop ! À présent, je me voyais forcé d’annoncer la nouvelle désastreuse à mes frères. Les pauvres allaient être anéantis, c’était certain. Quand j’entrai dans la chambre de Charly, ils discutaient à voix basse. Probablement manigançaient-ils encore un mauvais coup. En me voyant, Éliot, le plus jeune, bondit sur ses deux pieds. — Léo, j’ai déjà préparé mon pyjama pour cette nuit, et dans mes poches j’ai mis… ZUT!Comment ai-je pu oublier une chose pareille ? Cette nuit, c’était LA NUIT. Sept jours et sept nuits avaient passé depuis que nous avions été plongés dans notre dernier rêve collectif, mes frères et moi. Ce soir, ça recommençait ! Éliot et Charly étaient déterminés, leur regard ne trompait pas. Pauvre Simba, j’avais honte d’avoir complètement zappé un tel événement. Il fallait qu’on mette le paquet pour retrouver la fiole et permettre ainsi à notre chat de retrouver son apparence de petit garçon. Vivre dans le corps d’un matou, ça ne doit pas être évident : se laver avec une langue râpeuse, vomir des boules de poils, beurk ! Que s’était-il passé ? Un bug dans mon cerveau ? Occulter le déménagement de Sarah, c’était déjà une chose, mais ne plus penser à notre mission de sauvetage, c’était carrément impensable. Il faut dire que j’avais des circonstances atténuantes. Je venais de vivre un drame… Quelques semaines auparavant, maman s’était soudain mis en tête de nous emmener chez le dentiste, qui à son tour n’avait rien trouvé de mieux que de lui conseiller un passage chez l’orthodontiste. Résultat ? Charly et moi nous sommes retrouvés affublés d’un appareil dentaire. Des plaquettes, des tigettes, des braquettes, le tout pour un air totalement bébête. — C’est pour vous ! Plus tard, vous me remercierez. Facile à dire ! Ce n’est pas elle qu’on appelle « mâchoires d’acier »… Un ennui n’arrivant jamais seul, ce traitement orthodontique a fourni une nouvelle occasion à notre génial inventeur de papa d’explorer de nouvelles voies : customiser nos appareillages. Charly l’a encouragé et lui a même fait quelques suggestions, comme des
diodes électroluminescentes intégrées pour ne plus avoir besoin de veilleuse pendant la nuit, des plaquettes autonettoyantes pour rendre le brossage inutile, un spray automatique à la menthe pour garder l’haleine fraîche, et j’en passe. Pas de lézard, la relève est assurée ! Alors que je ne constatais que les inconvénients de notre nouveau traitement, mon frère y voyait au contraire de multiples avantages. Fan inconditionnel de super-héros, il disait avoir reçu des dons surnaturels depuis la pose de son appareil et se prétendait responsable des parasites qui perturbaient l’écoute de la radio dans la cuisine et du manque de réseau sur le portable de papa. Éliot, notre cadet, convaincu du bien-fondé de ces affirmations farfelues, paniquait à l’idée que son frère puisse détourner un satellite de sa trajectoire rien qu’avec le métal posé sur ses dents. — Fais pas ça, Charly, c’est dangereux. Les dinosaures ont été exterminés à cause du truc que tu dis, qui s’est crashé sur la Terre ! Je faisais alors entendre ma voix d’aîné et calmais les angoisses de mon petit frère. — N’écoute pas ces bêtises, Éliot ! En plus, ce n’est pas un satellite mais une météorite qui serait à l’origine de la disparition des dinosaures. J’ai bien dit « serait », car d’autres théories circulent pour expliquer leur disparition… mais ça, il suffit que tu fasses tes propres recherches sur le net pour en avoir une petite idée. e Bref, tout ça pour dire qu’avoir dix ans auXXIsiècle n’est pas aussi rose qu’on voudrait nous le faire croire. À ma grande surprise, mes frères prirent l’annonce du départ de notre voisine avec beaucoup de philosophie. Enfin… c’est un grand mot, car ils étaient en fait occupés à s’infliger des clés de bras, des brûlures indiennes et autres délicatesses en vue de les utiliser contre Darmoun : rien de bien philosophique, donc ! Darmoun… C’était cet abominable sorcier transformé en hyène, prêt à tout pour trouver avant nous la potion qui lui rendrait son apparence humaine. Pourtant, en quoi le breuvage changerait-il son existence ? Homme ou hyène, il serait toujours aussi moche ! Pendant toute la journée, nous avons dû rester vigilants. Nos parents trouvaient notre comportement étrange : Éliot qui ne dénonçait pas Charly après qu’il eut joué à la console en douce ? Totalement anormal ! Les trois garçons qui dédaignaient la télé et demandaient à se coucher dès 18 heures sous prétexte d’une grande « fatigue fatigante » ? Très inhabituel ! Heureusement, super Léo était là pour sauver les apparences. Avec maman, un battement de mes longs cils suffisait. Quant à papa, un petit compliment sur son ingéniosité géniale et méconnue, et il devenait complètement inoffensif. Mes deux gros malins de frères n’attendaient plus que moi pour former le trio et nous laisser emporter vers un nouvel épisode de nos aventures nocturnes. Ce soir-là, j’étais tellement stressé (il faut bien l’avouer, je suis un angoissé de nature) que mon sommeil tarda à venir. Enfin, après avoir compté quatre mille sept cent quatre-vingt-deux moutons, je me sentis partir.
Chapitre2
Le voyage ne fut pas aussi agréable que d’ordinaire. De soudaines et violentes rafales ballottaient les nuageomobiles qui nous transportaient. J’apercevais mes frères qui, tête baissée, s’agrippaient tant bien que mal à leur véhicule. Le vent devenait sauvage, son sifflement lugubre était oppressant. J’avais beau être le plus grand, je n’étais pas pour autant rassuré : sur les cumulus, il n’y a pas de ceinture de sécurité ! Nous traversions sans doute une zone de turbulences. Pourvu qu’on atterrisse le plus vite possible ! SPLOUTCH ! Monsieur Météo avait dû lire dans mes pensées, et notre atterrissage fut celui de trois serpillières dégoulinantes s’échouant sur une plage. Malheureusement, sous nos pieds, pas de sable mais des galets.AÏE! YES !Je l’ai, j’ai la corne ! C’était en effet une bonne nouvelle : Charly avait récupéré la corne de brume qui lui permettait de réaliser un vœu. Il en était très heureux. Ce présent lui avait été offert par la fée des songes. Il était bien décidé cette fois-ci à l’utiliser à bon escient. Enfin, j’osais l’espérer ! Éliot ronchonna : — C’est pas juste : toi, t’as ton sablier, Charly a sa corne de brume et moi, j’ai rien, comme d’habitude ! Si c’est comme ça, je ne continue pas. Tant pis pour vous, je vais me forcer à me réveiller. Éliot avait raison, le sablier pendait à mon cou. Le sable coulait déjà ; le temps de notre rêve nous était compté, une fois de plus. Je tentais de le raisonner. Continuer sans lui diminuait nos chances. Il nous avait été très utile à plusieurs reprises lors de nos deux premiers rêves. — Éliot, mon grand, tu dois continuer. Simba compte sur ta rapidité pour trouver la fiole. Tu recevras peut-être une corne, toi aussi, mais pour le savoir il faut avancer. Je vous passe les détails, mais cette phrase ne suffit pas à le décider. J’ai dû argumenter pendant un bon moment avant que Sa Majesté Minus Dernier daigne enfin se remettre en route. Ah, être l’aîné n’est pas de tout repos ! Au même moment, le vent, un instant apaisé, prit d’un coup une ampleur inquiétante. Tempête, tornade, cyclone, ce qui s’avançait vers nous était gigantesque. Éliot me serra le bras. — Léo, on va s’envoler ! Charly nous rejoignit et nous nous agrippâmes les uns aux autres au point de ne former plus qu’un. Une première goutte d’eau s’écrasa avec un ploc sonore sur les lunettes de Charly. Sans se faire attendre, ses grandes sœurs la suivirent. Nous avancions péniblement, affrontant de violentes rafales. La visibilité était quasi nulle, pourtant il me sembla bien apercevoir, juste devant nous, un objet volant non identifié s’engouffrer dans un passage, un trou dans un énorme rocher. Et c’est précisément ce vers quoi nous nous dirigions ! Et s’il s’agissait de Darmoun ? ATTENTION!hurla Charly. Tous à l’abri ! Nous plongeâmes à terre, évitant d’un poil de nous retrouver décapités par un vol compact d’insectes en tout genre. Abeilles, libellules, papillons, moustiques s’engouffraient
pêle-mêle dans la grotte à l’entrée de laquelle nous nous trouvions. Une population tout aussi éclectique d’oiseaux volait également dans la même direction. Mes frères n’étaient pas vraiment chauds à l’idée de prendre le même chemin. Sans 1 crâner, c’est grâce à mes connaissancesornithologiques(ça jette, n’est-ce pas ?) que j’ai pu les persuader de me suivre. — Ces déplacements soudains de volatiles sont dus aux vents violents. Le phénomène est assez fréquent, leur expliquai-je patiemment. Il faut rester dans le vent sans vouloir jouer la girouette et poursuivre droit devant ! Charly fit la moue. — Moi, j’te suis, mais ça ne me dit rien : parfois, le vent tourne… — Eh, trouillard ! Essuie plutôt tes lunettes ou branche des essuie-glaces : on dirait que tu viens de passer deux heures sous les chutes du Niagara,HI,HI,HI! OK, d’accord… Personne ne comprend jamais mon humour. C’est fatigant, à la longue. Bon, bref… HA! HA!HA!HA ! Une saccade de ricanements diaboliques nous stoppa net, puis une voix terrifiante résonna contre les parois. DIABLESSE!ESPIONNE ! TUVAS MEDIREQUIT’ENVOIE! — Mais t’es bouché, mon cochon ! Je te répète que je suis à la recherche de la Passion, j’en ai rien à faire de ton laboratoire à la gomme. Nous écarquillâmes les yeux pour tenter de distinguer qui avait le courage de répondre ainsi, et nous restâmes bouche bée : ce n’était qu’une jeune fille, ligotée à une table. Elle se démenait face à son bourreau, dont on n’apercevait que l’ombre. Son allure monstrueuse freina légèrement nos ardeurs. — On n’a qu’à faire demi-tour, la fiole n’est pas ici, c’est certain. J’étais d’accord avec Éliot, mais si cette demoiselle se trouvait en détresse, notre devoir n’était-il pas de la secourir ? C’était sans nul doute dans son rêve que nous avions atterri. Elle devait probablement nous être utile dans notre mission… Je rampai afin d’éclaircir la situation. Mes frérots m’imitèrent. — Ah, ben ça alors ! Ce n’est pas un ogre, c’est un porcelet ! murmura Éliot dès qu’il fut en mesure de voir le tortionnaire. Mini, riquiqui même, le cochon en question était vêtu de cuir noir (dans le plus pur style rockeur). Il continuait d’accuser l’adolescente, qui niait tout en bloc. Pour pouvoir intervenir, nous devions encore nous approcher de ce personnage ridicule. Son groin n’arrivait pas aux genoux de mon petit frère, et sa veste à clous s’ouvrait sur son gras bedon rose bonbon. Je décidai d’entrer en scène. — Bonjour, monsieur le cochon. Pourquoi donc affliger de la sorte cette jeune fille, qui m’a l’air bien inoffensive ? Surpris, il sursauta, puis rétorqua d’une voix d’outre-tombe : — Vous voilà bien outrecuidant d’oser interrompre de la sorte le sieur Sirocco. Il se lança ensuite dans un long récit. D’après lui, la damoiselle s’était introduite dans son laboratoire afin de lui dérober ses zestes de cyclone. Sans compter qu’il venait de cloner Mistral et Tramontane. De tout son charabia, je compris que nous aurions au minimum 2 besoin d’unanémomètrepour traduire ses propos. — Hé, Cochonou ! Tu vois bien que cette fille n’est pas une éolienne ! Elle n’en a rien à faire de tes courants d’airs ! s’énerva l’intrépide Charly en se précipitant pour délivrer la prisonnière. Tel un magicien effectuant un tour, Sirocco se mit à agiter ses pattes boudinées qui lançaient des éclairs. On aurait dit Zeus réincarné en bout de gras. Nous esquivâmes les assauts de la foudre avec une adresse certaine, mais il fallait rester prudent : ce n’était pas le moment de se faire roussir la tignasse.
— Hé, les pyjamas-parties, quand vous aurez trente secondes, ça vous dirait de me libérer ? La prisonnière s’impatientait… Il semblait que, cette fois encore, nous étions tombés sur un spécimen tout à fait… charmant ! Je pris les choses en main. — Charly, Éliot, derrière moi, j’ai une idée. — Ah, c’est pas trop tôt, ronchonna la fille. Comme elle m’agaçait, celle-là ! Si ce n’était pas pour Simba, je l’aurais déjà plantée là ! Soudain, dans un sifflement aigu, un éclair fusa vers moi. Ma riposte fut très simple : un beau sourire. SCHROOOOW! Mon appareil dentaire fit effet de paratonnerre. Redirigé, l’éclair brûla les cordes qui saucissonnaient notre future associée d’une nuit. L’entraînant au triple galop, nous sortîmes du labo. Le cochon-Zeus continuait à nous hurler dessus : DU VENT! DU VENT! DUVENT ! Nous étions à peine remis de nos émotions, encore haletants, que mademoiselle Merci-je-ne-connais-pas recommença à être désagréable envers nous, ses sauveurs. — Bon, maintenant, dites-moi où je peux trouver la Passion, et vite car je ne suis pas d’humeur. Je n’ai pas de temps à perdre ! — C’est qui cette Passion ? Une amie ? demanda Éliot, candide. — Tu te trouves marrant, minus ? C’est parce que je suis blonde que tu te moques de moi, gringalet ? — Mais non, j’ai aussi les ch’feux jaunes, comme toi, regarde ! Éliot tirait désespérément sur une de ses mèches, mais la fille avait déjà tourné la tête. Elle commençait à m’énerver sérieusement. J’allais proposer de la planter là, mais Charly hurla un «ATTENTION» à dépoiler un singe. Aussitôt, nous nous accroupîmes afin d’éviter un nouveau flux d’animaux volants qui piquait vers nos têtes. Boucle d’or se prit un merle en plein front. Après avoir été ligotée, elle se retrouvait assommée : son rêve virait au cauchemar…
1.Ornithologie : science qui étudie les oiseaux. 2.Anémomètre : instrument qui mesure la vitesse et la force du vent.
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