Un Instituteur à dégommer,

Patricia Laurent

Description

Tout va de plus en plus mal pour Chloé. Cette élève habituellement si sage ne fait que des bêtises ! C’est peut-être à cause de son méchant instituteur ? Depuis quelque temps, elle ne rêve plus que d’une chose : s’en débarrasser. Mais comment y parvenir ? La réponse est probablement au fond de ses poches…
Pour cela, elle ne trouve qu’une solution. Mais ne risque-t-elle pas de provoquer encore plus de catastrophes ?
Heureusement, sa meilleure amie est là ! Les deux complices devront aller jusqu’au bout de leur folle aventure.
Lecture pour filles et garçons à partir de 10 ans.

Sujets

• Enseignement primaire
• Jeunesse
• Aventure
• Vacance
• Aventures
• Provence
• Humour
• Romans
• Lecture
• Mystère
• École

Informations

• Publié par: Patricia.LAURENT
• Publié le: 31 décembre 2012
• Nombre de lectures: 618
• Licence : Tous droits réservés
• Langue: Français

Extrait

©- Patricia LAURENT 2012
Illustrations©Fotolia.com


Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une
utilisation collective.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce
soit, sans le consentement de l’Auteure ou de ses ayants droit est illicite et constitue une
contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Un Instituteur
à
dégommer

Patricia LAURENT

1
Le rouge à lèvres,


Chloé était vraiment angoissée par la nouvelle
gaffe qu’elle venait de commettre !
Tout avait commencé un beau matin.
Après avoir avalé un bol de muesli aux fruits, elle
était allée faire une toilette rapide, contrairement
aux recommandations de sa mère. Elle s’admirait
dans le miroir quand elle estima qu’il lui manquait
quelque chose pour la rendre encore plus belle. À
cet instant, l’image de son actrice préférée lui vint
en mémoire. Voilà, c’était ça ! Ses yeux vert clair
étaient bien trop ternes et ses longs cheveux
bruns trop raides !
— Une touche de maquillage devrait tout
arranger ! pensa-t-elle.
Aussitôt, la trousse de maquillage de sa mère,
placée sur la dernière étagère de l’armoire éveilla
sa curiosité. Du haut de ses dix ans, la fillette se
hissa sur la pointe des pieds pour attraper l’objet
qui faillit lui tomber sur la tête. Dans le halo de la
pièce rose, Chloé en inspecta le contenu : un pot de
crème, du fond de teint, un crayon noir, du fard à
paupières et un rouge à lèvres. Soudain, le tube
doré d'une marque prestigieuse brilla. Elle le prit
soigneusement, avant d’enlever le capuchon. Un
rouge éclatant apparut. Ses prunelles
s'écarquillèrent de bonheur. Puis, comme elle avait
vu sa mère le faire tant de fois, Chloé l’appliqua
avec un soin exagéré.
Pourtant, le résultat ne lui convenait pas.
— Non, non, ça ne va pas du tout !
Énervée, elle ouvrit le robinet. L’eau giclait dans
le lavabo pendant qu’elle essuyait sa bouche à l’aide
d’une serviette blanche.
— Comment maman s’y prend-elle ? Allez. Encore
une fois.
Le temps s’écoula. Et arriva l’instant, où, enfin,
ce fut parfait. L’image que lui renvoyait le miroir
était tout simplement magnifique. Sa bouche d’un
rouge carmin l’embellissait, ses yeux verts
pétillaient de joie. Chloé se sentait tellement
heureuse qu’elle se mit à siffloter son air favori.
Les essais terminés, elle reprit brutalement
contact avec la réalité. Au moment de refermer le
tube, elle réalisa avec une certaine angoisse que, du
rouge à lèvres, il ne restait plus grand-chose.
Quant à la serviette, elle avait viré au rouge.
Qu’est-ce que sa mère allait dire ? Heureusement,
cette dernière n’était pas là pour voir le désastre !


Pour l’heure, elle se trouvait au travail pendant
que Chloé avait la tâche délicate de garder son
frère. Sa mère vendait des chaussures toute la
journée, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir mal aux
pieds, le soir en rentrant à la maison. Avec leurs
maigres salaires, ses parents avaient des
difficultés à joindre les deux bouts. Sa mère
s’achetait peu de chose. Et son maquillage acheté
dans des parfumeries de luxe, elle y tenait !
En ce moment, Chloé lui donnait toutes les
raisons d’être mécontente :
— Quand arrêteras-tu tes bêtises ? Hein !
Regarde ton frère si sage, lui criait-elle
régulièrement, désignant Théo, âgé de huit ans,
bien plus malin que sa sœur en ce qui concernait le
camouflage de bêtises.
Comme Chloé ne voulait pas une nouvelle punition,
elle se mit à réfléchir. Quelle histoire allait-elle
donc pouvoir raconter ? Annoncer qu’un
cambrioleur était entré dans la maison ? Après
tout, sa chambre, celle de son frère et celle de ses
parents se situaient à l’étage. Elle avouerait ne rien
avoir entendu. Oui, mais tout ça restait compliqué.
Et puis, assez bizarrement, dès qu’elle mentait, sa
mère et son père s’en apercevaient :
— Un gros mensonge est en train de sortir de ta
bouche. Si tu continues, tu vas te transformer en
crapaud ! lui disait son père.
Bien sûr, cela faisait des années que Chloé ne
croyait plus à ce genre de fables. Depuis qu’il y
avait eu la fameuse histoire avec le père Noël ! En
matière de salade, ses parents avaient leur genre.
Ils arrivaient à ficeler des contes à dormir debout
avec une facilité déconcertante. Tout à coup, elle
sursauta. Son frère tambourinait à la porte.
— Qu’est-ce-tu fais ? braillait-il d’une voix
suraiguë.
— Rien ! répondit-elle sur le même ton,
abrégeant son admiration pour son reflet.
— Ouuuvre ou je le dis à maman.
Du chantage ! Son frère ne savait-il faire que
cela ?
Théo appuya ses menaces à grand renfort de
coups de pieds contre la porte. Mais Chloé avait
trop l’habitude de ces petites crises pour être
impressionnée !
— Laisse-moi tranquille à la fin !
La fillette se dépêcha de tout ranger. Il lui
fallait trouver une solution au plus vite. Elle
camoufla la serviette sous son tee-shirt en
rentrant le ventre, et l’air de rien, sortit de la salle
de bain, passa devant son frère avec la démarche
d’une reine pour aller dans sa chambre.
Grâce au papier peint bleu ciel, aux posters de
stars accrochés un peu partout sur les murs, et au
lit à baldaquin offert par sa grand-mère pour ses
neuf ans, son univers ressemblait à celui d’une