En finir avec l organisation centralisée du territoire
90 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

En finir avec l'organisation centralisée du territoire , livre ebook

-

90 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Alors qu'il est question depuis 40 ans de décentralisation, de régionalisation et de métropoles d'équilibre, des réalisations majeures renforcent l'organisation centralisée du territoire autour de Paris élargie à l'Ile-de-France. L'auteur propose aux citoyens de participer à la reconstruction géopolitique du territoire à tous les échelons, de la commune à la région, donnant à celle-ci un véritable pouvoir repris à l'Etat dans un nouvel équilibre des forces avec Paris.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296489851
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

En finir avec l’organisation centralisée du territoire
François Hulbert

En finir avec
l’organisation centralisée
du territoire



40 ans d’exception française, ça suffit !
© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-97020-5
EAN : 9782296970205
Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre
Einstein
Note de l’auteur : le développement de nombreux thèmes de ce livre, leurs illustrations par des exemples et les références bibliographiques et documentaires qui y sont associées peuvent se trouver dans le livre de l’auteur paru chez le même éditeur en 2011 sous le titre : Le pouvoir aux régions, la reconstruction géopolitique du territoire français
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, la reconstruction et la relance des activités s’accompagnent de la mise en place des premiers grands équipements. C’est le début d’une période de croissance économique et d’urbanisation qui prend tout son essor dans les années 60. On appelle les ″Trente Glorieuses″ (1945-1975) cette époque de prospérité dont la dernière phase est marquée par la crise de 1968, année symbole d’une volonté de changement. Parmi les réformes et projets mis alors de l’avant, beaucoup n’aboutiront pas et restent d’actualité 40 ans plus tard.
Dès la fin des années 40, l’organisation centralisée du territoire est dénoncée. Traduite par la formule ″Paris et le désert français″, cette centralisation parisienne va pourtant se maintenir, et même se renforcer et s’élargir en devenant depuis quelques décennies francilienne. L’échec de la décentralisation est tellement évident qu’il faut, pour se convaincre du contraire, inscrire en 2003 dans la Constitution que la France est une République décentralisée.
Contradictions et paradoxes d’un pays qui, depuis les années 60, ne parle que d’aménagement de décentralisation et de régionalisation, tout en continuant à organiser de façon centralisée son territoire.
S’il est une autre particularité bien française, c’est celle qui consiste à en appeler haut et fort au changement, voire même à la rupture, à chaque échéance électorale et de considérer la moindre réforme, même avortée comme une révolution.
Il y a 40 ans
40 ans d’aménagement du territoire proclame la DATAR en 2003, c’est-à-dire 40 années de politiques visant en principe à rééquilibrer la répartition des hommes et des activités entre Paris et les régions. En effet depuis 1963, la Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale (la DATAR) est le bras armé de tous les gouvernements en matière d’aménagement.
40 années de politiques d’aménagement de l’Hexagone et de développement de ses régions, c’est-à-dire de création, de conversions, de grandes opérations, de multiples plans et schémas variés, d’interventions et de scénarios souvent renouvelés.
Régionalisation, décentralisation, métropoles d’équilibre, villes nouvelles, autoroutes, TGV, aéroports, équipements et infrastructures sont à mettre au compte de l’aménagement du territoire, c’est-à-dire du milieu de vie des citoyens au sens large, et des nombreuses politiques menées par les gouvernements de droite et de gauche. Le cadre de vie des citoyens, ce sont aussi les territoires de référence que sont les multiples communes, les intercommunalités, les cantons, les pays, les départements, les régions qui sont accaparés par des élus en grand nombre et le plus souvent cumulant les fonctions. Ceux-ci en appellent constamment au changement et à la réforme ; les projets en ce sens se sont multipliés depuis 40 ans, tout en restant le plus souvent inaboutis. Et aujourd’hui comme hier, ils figurent toujours dans l’actualité politique.
A la fin des années 60, le Club Jean Moulin propose le regroupement des trop nombreuses communes et il considère aussi que Régions et Départements ne peuvent subsister ensemble. Le département est devenu trop étroit et inadapté aux réalités de l’urbanisation, les régions doivent être moins nombreuses pour les rendre plus fortes. 40 ans après, elles sont toujours 21 dans l’Hexagone et la question fait encore débat.
Le grand nombre de communes, plus de 36 000, est jugé inapproprié dès la fin des années 60 et en 1971 la loi Marcellin prévoit d’ailleurs une reconfiguration de leurs territoires par fusions en entités moins nombreuses et plus grandes. Cette importante réforme échoue, alors qu’à la même époque elle réussit dans les pays voisins. Et depuis, avec l’intercommunalité, le millefeuille territorial s’épaissit et se complique.
L’après 68, c’est l’époque où Jean-Jacques Servan-Schreiber, directeur de L’Express , lance son combat pour le pouvoir régional en publiant plusieurs livres sur le sujet et en s’investissant politiquement en Lorraine. Dans son Appel à la réforme (1971), il prône une prise de pouvoir par les Régions, tout comme le géographe Michel Phlipponneau l’avait fait l’année précédente avec Debout Bretagne .
Jean-Jacques Servan-Schreiber sera ministre des Réformes en 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, mais son ministère ne dure que 13 jours et son combat pour donner le pouvoir aux régions tourne court. Giscard d’Estaing rappelle dans ses mémoires ces années 70, où il jugeait nécessaire des réformes visant tout autant le cumul des mandats que le choix à faire entre la Région et le Département. Elles restent toujours à réaliser.
L’exception française
La surconcentration des pouvoirs de décision et des équipements à Paris et en Île-de-France, l’organisation centralisée des réseaux de transport et de circulation, le délaissement du chemin de fer au profit de la route et du camion, l’abandon de milliers de kilomètres de voies ferrées au profit des grandes lignes et des lignes à grande vitesse (LGV), l’extension périurbaine considérable des agglomérations et l’usage massif de l’automobile, la désertification rurale de grandes parties du territoire, des déséquilibres régionaux importants, l’absence de véritables métropoles en régions et l’éclatement maintenu de l’Hexagone en 36 000 communes, telle est la situation malgré une longue politique d’aménagement du territoire qui avait pourtant pour objectif d’éviter d’en arriver là. Finalement c’est plus ou moins le "scénario de l’inacceptable" élaboré par la DATAR en 1971 qui s’est imposé. Ce qui n’a pu se réaliser hier doit-il être accepté aujourd’hui, au nom de l’exception française ?
C’est le cas dans plusieurs domaines où le caractère exceptionnel tient trop souvent lieu d’explication d’une situation qui est alors présentée de façon positive, comme pour justifier son maintien. L’exception française doit être mise au pluriel, puisqu’elle concerne l’organisation du pays en général, mais touche plusieurs secteurs d’activités. Pour certains l’exception française devient même le "modèle français" d’organisation du territoire, avec sa mosaïque de structures territoriales qui se superposent et se chevauchent, son grand nombre d’élus qui les occupent et y cumulent des fonctions. L’exception française c’est la place prédominante de Paris régulièrement réaffirmée, empêchant les régions d’occuper le rôle qui devrait être le leur, comme dans la plupart des pays européen voisins. Pour les régions et les départements, l’exception française c’est aussi le "diviser pour régner" que leur imposent, dans le cadre de rivalités permanentes, l’État central et les gouvernements et qu’elles acceptent. De victimes voilà les régions devenues complices du centralisme ! L’exception française ne tient-elle pas également dans ce refus de s’inspirer des réformes réalisées dans de nombreux autres pays comparables. Mais là encore la France se distingue en considérant que ce qui s’applique aux autres ne peut pas lui convenir.
Les 36 000 communes
S’il est une exception française emblématique c’est bien la mosaïque des 3

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents