Habitat et transition énergétique
226 pages
Français

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Habitat et transition énergétique , livre ebook

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Description

Sous le sceau de la performance énergétique, nos logements se modernisent avec l'affirmation des normes environnementales. Le chez-soi constitue le laboratoire individuel et collectif de nos modes de vies, le lieu privilégié où peut s'inventer la citoyenneté écologique. Par la transition énergétique, la France enclenche un processus stratégique complexe qui vient articuler changements de pratiques, redéfinition du confort, projet industriel, investissement financier, aménagement urbain...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 22
EAN13 9782336351803
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

Les Rencontres Nationales du Logement et de l’Habitat

Débat national sur la Transition Énergétique
Actes du colloque du 25 avril 2013 à l’Assemblée nationale



© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70191-2
Titre
Sous la direction de
François Rochon





Habitat et transition énergétique
Préambule

Le présent ouvrage prolonge le colloque qui s’est tenu à l’Assemblée nationale le 25 avril 2013, dans le cadre du Débat National sur la Transition Énergétique, lancé par le ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie. Cette manifestation intitulée « Habitat et Transition Énergétique : Innover autrement face à la crise du logement » représente la contribution des Rencontres Nationales du Logement et de l’Habitat, coordonnées par le cabinet HQB avec le soutien de l’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Étoile, d’ICF Habitat SEM et de Vilogia Rhône Méditerranée.
Rassemblant 102 parlementaires, élus locaux, chercheurs, responsables associatifs et syndicaux, professionnels et citoyens, cet événement préparé avec Pierre Doubovetzky a pu se concrétiser grâce au concours de Saïd Bourdi, Daniel Bœuf et Alexandrine Fadin, Julie Labarre-Boileau et Nicolas Du Pasquier, Oualid Dachraoui et Jasmine Charmont. Il était animé par Emmanuelle Parra-Ponce, rédactrice en chef de l’agence de presse AEF Habitat et Urbanisme.
Introduction
Les initiatives participant de la transition énergétique ne manquent pas. La multitude des normes et autres labels environnementaux témoigne bien du caractère incontournable du sujet, mais aussi d’une certaine complexité de mise en œuvre. Or, n’a-t-on pas tendance à confondre complexité avec confusion, difficulté avec incompréhension ? Il semble qu’en matière écologique, l’urgence de la crise environnementale et l’impossibilité de trouver présentement des solutions efficaces produisent un effet de sidération. On bouge sur place : « faire pareil en plus compliqué, au lieu de penser différemment ».
En provoquant un grand débat national, le problème soulevé peut devenir un enjeu, voire un projet de société. Si jusqu’alors, industriels et acteurs locaux, associations et habitants, élus et militants faisaient face, tant bien que mal, aux contraintes chaque jour plus dures, il est ainsi possible, non pas seulement de s’approprier collectivement le sujet, mais de le reposer en des termes clairs et concordants. Certes, la transition énergétique implique beaucoup de choses, mais sait-on seulement ce qu’elle suppose ? En s’interrogeant sur l’état d’esprit de cette nouvelle impérieuse nécessité, on comprendra que nombre de contraintes admises comme fatales sont de fausses solutions. Mais pour cela, il faut oser se déshabiller de ses repères et de ses certitudes le temps de la réflexion, tandis que la crise nous rend paradoxalement de plus en plus pudiques…
Dans l’habitat, la transition énergétique serait accomplie si tous les logements étaient isolés et équipés de systèmes de chauffage performants. Il faut alors organiser le marché de la rénovation, former les entrepreneurs et promouvoir la ville dense pour la construction neuve… Par ce raisonnement, on radicalise en fait la tendance actuelle ; une transition accélérée vers ce qui se ferait déjà. Comment l’organiser ? Les ménages touchés par la précarité énergétique sont-il à cibler en priorité ; le cas échéant, comment financer des travaux demandant un amortissement sur le long terme ? Est-il plus urgent de lutter contre le froid que contre la chaleur dans le sud de la France, comment ajuster les objectifs selon la géographie du pays ? Vaut-il mieux investir sur l’isolation ou sur les systèmes de chauffage ; la part de l’électroménager dans la consommation globale d’un ménage est-elle si négligeable ? Quoique justes, ces questions d’organisation ne laissent-elles pas l’impression d’une série de grands préparatifs, pour passer un très long hiver écologique ?
Ainsi, il est bien difficile de se départir de la logique des objectifs chiffrés, probablement les meilleurs indicateurs de l’efficacité de l’action publique, mais si peu motivants. Relevant avec vivacité que toutes ces bonnes intentions ont notamment pour conséquence de nier l’architecture, Rudy Rocciotti résume en quelques mots la situation : « Rien des normes environnementales n’apporte la preuve de la pertinence collective des objectifs attendus, mais chacun feint d’y croire par dévotion au culte dominant et par défaut de grande aventure ». 1 Gageons que le débat national sur la transition énergétique saura renouer avec l’aventure collective sans rien céder aux vieilles habitudes.
Pour ce qui est du présent ouvrage, l’intention est de montrer que du point de vue de l’habitat, l’écologie dont la transition énergétique représente une conséquence pratique majeure, n’est ni une contrainte, ni une opportunité comme on le souhaite souvent à défaut d’une autre idée. Elle n’est pas une contrainte puisqu’elle accompagne la reformulation d’objectifs globaux. Il ne s’agit pas de rendre compatible l’habitat avec l’environnement – cela signifierait, absurdité, qu’il pourrait lui être opposé par nature – mais de le penser comme un élément constitutif de notre écosystème. La transition énergétique n’est pas non plus une opportunité en soi, simplement parce que cela nous arrangerait. Elle pose des enjeux autres, qui ne sont ni « en plus », ni complémentaires des problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. C’est un enjeu nouveau, admis comme incontournable. Nous n’avons juste pas encore eu le temps de l’intégrer à la liste courante des évolutions inéluctables de la société, au même titre que le vieillissement de la population ou la « croissance lente ». Nous ne disposons pas encore des solutions immédiates ou des applications évidentes (celles reconnues comme telles indépendamment du débat qu’elles peuvent susciter), telles que l’allongement de la durée de cotisation ou la réduction des déficits publics, pour filer l’analogie avec les deux exemples précédents. En ce sens, la transition énergétique est un défi.

L’habitat en France s’entend largement selon le paradigme de la « crise du logement », structuré par un schéma clair qui commence toujours par les chiffres clés de la Fondation Abbé Pierre, présentés lors de son rendez-vous annuel le 1 er février, en souvenir de l’appel radiophonique de l’hiver 1954. On part ainsi de ce qui est appelé le mal-logement, concernant environ 5% de la population, pour élargir aux multiples difficultés liées au logement – résumées en partie par des taux d’effort élevés – concernant environ 15% de la population. Puis on débat du rôle et des moyens du monde HLM, dont on défend le modèle unique au monde. Mais rien ne peut se faire sans le concours de l’investissement privé, soutenu par des incitations fiscales et motivé par la constitution de patrimoines immobiliers. Entre la défense de la propriété et le droit au logement, le débat politique s’empare de l’urbanisme, bras armé de la puissance publique, qui fait dialoguer échelles locales et régionales, territoires et établissements publics. Se contractent régulièrement des pactes et des contrats d’objectifs, entre acteurs dont la motivation pourtant sans faille suffit rarement à obtenir les résultats espérés. Que peut apporter une réflexion sur la transition énergétique de l’habitat dans ce contexte ?

Partant de la citoyenneté écologique, c’est-à-dire en ouvrant un peu plus la focale citoyenne, peut-être parviendra-t-on à « innover autrement » 2 ? S’il est indispensable de pratiquer une culture de la concertation entre les acteurs, qu’encourage en particulier l’écologie via l’idée d’interdépendance, la concertation vise à optimiser les dynamiques, plutôt qu’à les reconfigurer. En revanche, considérer la transition énergétique comme objectif englobant permet de s’abstraire de la crise du logement. Laquelle devient alors une difficulté socio-économique, certes important

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