Le mécénat culturel, comment ça marche ?
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Compte rendu
L’Agence Régionale de Développement Économique (ARDE) et LE TRANSFO, Art et Culture en
Région Auvergne, en partenariat avec la Fondation de l’Université d’Auvergne, ont convié des entreprises, des banques et des assurances (directeurs, responsables de la communication…) à une rencontre consacrée à la question du mécénat culturel. Un public nombreux était réuni à La Jetée à Clermont-Ferrand (63) pour échanger autour de ce sujet.

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Publié le 22 juillet 2013
Nombre de lectures 399
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

COMPTE RENDU LE MÉCÉNAT CULTUREL : COMMENT ÇA MARCHE ? RENCONTRE PROFESSIONNELLE DU 6 JUIN 2013
L’Agence Régionale de Développement Économique (ARDE) et LE TRANSFO, Art et Culture en Région Auvergne, en partenariat avec lan cFeosnd(ation de lUniversitséa dblAeus vdeer glna ec, oomntm cuonnivciaét idoens ) entreprises, des banques et des assura directeurs, respon à une tréeen àc oCnlterrem coonnts-aFecrrréae nàd  l(a q)u estio én cdhua nmgéecr éanuatto curu ldtue rceel.  sUunj ept.ublic nombreux était réuni à La Je 63 pour
www.letransfo.fr
SOMMAIRE Du mécénat au mécénat culturel. Le mécénat, de quoi parle-t-on ? Comment ça marche ? A qui s’adresse-t-il ? Qui est concerné ? p.2 Le cadre juridique et fiscal du mécénat p.3 Découvrir les formes de mécénat p.5 Comment devient-on entrepreneur-mécène ? p.6 Comprendre les effets bénéfiques du mécénat p.8 Sur le chemin de l’invention de nouvelles rencontres fructueuses entre les entreprises et les artistes et de nouveaux modèles économiques p.10 Conclusion p.12 Retours sur la journée p.13 MOT D'ACCUEIL Simon Pourret, directeur du TRANSFO (l’agence de développement culturel de la région Auvergne) et modérateur de la rencontre, ouvre la séance et donne la parole, pour un mot d’accueil, àBenjamin Williams, secrétaire général de la Fondation de l’Université d’Auvergne et àElisabeth Durantin, directrice de l’ARDE. « L’université et la culture vont de pair. Notre fondati ’ upe de mécénat scientifique et nous allons parler on s occ aujourd’hui de mécénat culturel. La France a une fiscalité très avantageuse en matière de mécénat mais, pour autant, dans notre pays, on n’a pas une culture du don très poussée. C’est donc quelque chose de culturel, les gens ne comprennent pas forcément ce qu’il y a derrière le mécénat. C’est parce qu’il est important d’en débattre que notre fondation est associée à cette initiative du TRANSFO », situeBenjamin Williams. Benjamin Williams, Simon Pourret et Elisabeth Durantin La parole est prise parElisabeth Durantinde la région est une association. L’agence de développement économique loi 1901. Elle en présente les quatre grandes missions : - favoriser l’ouverture et l’accessibilité aux marchés pour les entreprises ; - l accueil de nouvelles activités économiques en Auvergne ; - mission autour de l’innovation, particulièrement autour des clusters d’excellence ; - production de services à forte valeur ajoutée pour les entreprises. - 1 -EPOL ainoSaNhcatIS aLLEBSA Z/ rfuv-adearz@pelos.s.bicaahn ta/sfo.trans@leellamreng.eocet.lnsra.fforwww  
Intervenant : METROPOLE GESTION François-Marie Wojcik, président directeur général.           METROPOLE GESTION est une société de gestion de portefeuille indépendante, spécialisée dans le stock picking (actions Europe et zone euro), le bond picking (obligations zone euro) et la gestion diversifiée (gestion convertibles et dédiée). En préambule à cette première partie, une vidéo est projetée. Il s’agit d’ n micro-trottoir  u autour de la question : « Que vous évoque le mécénat culturel ? » On découvre que pour la majorité des interviewés la réponse reste floue, même si certains manient quelques préceptes.
« L’agence existe depuis 1984. Nous sommes essentiellement au service du collectif des entreprises, pour faire en sorte que celles-ci se parlent, qu’elles trouvent de nouveaux marchés, mais aussi qu’elles s’ouvrent à d’autres sujets. D’où l’intérêt de participer à cette rencontre », déclareElisabeth Durantin. Elle précise que sa collaboratrice, Sonia Lopez, en charge de l’accueil d’investisseurs internationaux et nationaux, est convaincue que l’ensemble des composantes économiques (dont la culture fait partie) est au service de l’attractivité du territoire. C’est au tour deSimon Pourretde présenter LE TRANSFO : « Notre travail consiste principalement à accompagner les professionnels de la culture de la région Auvergne dans le secteur du spectacle vivant et du livre et de la lecture. Notre spécificité est d’orienter nos actions et nos collaborations vers l’aspect économique de la culture et, en particulier, le développement et la structuration des filières des industries culturelles et créatives. » LE TRANSFO développe donc son projet autour de trois grands axes : soutien à la professionnalisation ; médiation ; faire vivre l’enjeu culturel sur les territoires. Simon Pourretrappelle que le mécénat a été consacré par une loi, la loi du 1er août 2003. Il précise que c’est la première fois que LE TRANSFO s’adresse au type de public invité ce jour. « Une première rencontre consacrée à ce sujet avait eu lieu à l’adresse des professionnels de la culture de la région et là, c’est le match retour ! Nous avons été surpris par votre mobilisation massive et nous vous en remercions ».
Du mécénat au mécénat culturel. Le mécénat, de quoi parle-t-on ? Comment ça marche ? A qui s’adresse-t-il ? Qui est concerné ? Fondamentaux, enjeux, règles du mécénat, spécificités du secteur culturel, le rôle de chaque partie...
ELIBS LAacat Sha -rfN- 2nart.ofswww.le LOPonia s.lEZ /a@drpozeevgr-euachtana/ llbesia.artel@saSrf.ofsn.cneom
Quels sont les avantages fiscaux du mécénat pour l’entreprise ? Quelles sont les conditions à remplir par l’association bénéficiaire ? Quelles sont les précautions à prendre par l’entreprise dans le choix de l’association ou du projet soutenu ? L’entreprise peut-elle bénéficier de « contreparties » ? Comment concrétiser un accord de mécénat ?
Simon PourretinviteFrançois-Marie Wojcikà le rejoindre. Il se présente comme un pionnier du « value investing » en Europe. Il est PDG de METROPOLE GESTION, société qu’il a créée en 2002. « C’est une petite entreprise de trente-cinq personnes. On est dans la finance, plus précisément dans la gestion d’actifs. Nos clients sont les caisses de retraite, les mutuelles et les assurances. Je suis ici pour parler de mécénat parce que, d’abord, nous travaillons avec l’Université d’Auvergne depuis assez longtemps, mais aussi parce que, dès le départ de la société, alors qu’on ne fait pas de bénéfices, nous avons créé une association pour aider la jeunesse au niveau de la culture et de la lecture. On pense souvent que la motivation des mécènes est liée à la reconnaissance et à la promotion de leur image ; il y a aussi la question des économies d’impôts. Nous, on ne voit pas ça comme ça. Pour nous, il est question de promouvoir l’intérêt général. Nous sommes du côté de l’aide (financière et humaine). C’est un don de l’entreprise. Un mécène, c’est d’abord quelqu’un qui demande à ses salariés, ses actionnaires, de renoncer à quelque chose pour autre chose. Pour que les conditions soient bonnes, le projet soutenu doit remporter l’adhésion de tous au sein de l’entreprise. En ce qui nous concerne, nous avons décidé de lier nos actions à la jeunesse et la culture », expliqueFrançois-Marie Wojcik. METROPOLE GESTION est notamment mécène du Musée du Quai Branly à Paris. Grâce à ce mécénat, un lien s’établit entre des lycéens, Montreuil et le quai Branly. Le but est de leur apprendre à lire et à écrire. La société est également mécène du Grand Palais et du Musée des Confluences à Lyon. « On finance un certain nombre d’acquisitions mais, surtout, on participe, y compris dans la définition du projet, au lien entre les classes scolaires de secteurs défavorisés et les musées », souligneFrançois-Marie Wojcik. « Quelle est votre motivation ? » s’enquiertSimon Pourret. « Notre motivation, c’est d’amener des enfants, des jeunes, à la culture. C’est de rendre à la société ce qu’elle nous a donné en terme d’éducation et de chances », lui répondFrançois-Marie Wojcik. « On choisit toujours des projets sur lesquels on peut avoir une vision et qui engagent la responsabilité sociale de l’entreprise. En interne, cela motive tout le monde. Il n’y a d’intérêt que si l’entreprise y voit un intérêt collectif. Finalement, la question fiscale est vraiment en retrait. Il faut prendre conscience que c’est un don de l entreprise. En France, on n’a pas cette culture du don. L’adhésion interne est donc fondamentale, les personnes doivent être convaincues de l’intérêt de ce qui se passe. On a alors que des bénéfices en terme de retour de motivation des collaborateurs », préciseFrançois-Marie Wojcik. On essaie de trouver des projets à notre taille, et la culture, l’éducation et la jeunesse sont des secteurs qui nous le « permettent », achèveFrançois-Marie Wojcik. Benjamin Williamsintervient pour rappeler que METROPOLE GESTION est aussi engagée dans du mécénat scientifique et qu’il s’agit d’un partenaire important pour l’Université d’Auvergne.
Le cadre juridique et fiscal du mécénat
« Vous êtes financier et l’on voit la passion que vous manifestez pour ces questions d’éducation et de jeunesse défavorisée. Cela peut surprendre ! » s’interrogeSimon Pourret. « METROPOLE GESTION est effectivement atypique dans le monde de la finance. Je dois à l’école publique ma position actuelle ; au sein de l’ ntreprise, on a tous cette reconnaissance vis-à-vis du système français », attesteFrançois-e Marie Wojcik. Simon Pourretengage alorsAnne-Sophie de Sury, avocat, à évoquer la question du cadre juridique et fiscal du mécénat, second temps de la rencontre.
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Intervenante : FIDAL / Anne-Sophie de Sury / Avocat FIDAL est le premier cabinet d’avocats d’affaires en France par la taille et le chiffre d’affaires. FIDAL a développé une expertise spécifique au secteur associatif conseillant de nombreux organismes sans but lucratif.Anne-Sophie de Sury, avocat du cabinet FIDAL de Clermont-Ferrand est totalement dédiée à cette clientèle depuis de nombreuses années.
Qu’est-ce que le mécénat ? C’est un soutien matériel qui est apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général. C’est un don. Il y a une différence entre parrainage et mécénat. Il faut bien les distinguer d’un point de vue juridique et fiscal. Le mécén t ’ pas de bénéfice direct, on n’attend pas de contrepartie à l’inverse du sponsoring. Le sponsoring s’analyse a n a comme une dépense de publicité et on attend une contrepartie directe en terme de publicité et d’image. Le sponsoring s’inscrit dans les charges de l’entreprise. Le mécénat permet des réductions d’impôts. Du côté de l’organisme aidé : si le don reçu est bien du mécénat, cela entre dans ses ressources, tandis que s’il s’agit de sponsoring, c’est comme si l’association faisait une prestation de publicité. « Le mécénat est un don mais certaines contreparties sont possibles. La loi sur le mécénat est très favorable fiscalement et permet aussi à l’entreprise d’avoir quelques contreparties, même matérielles », expliqueAnne-Sophie de Sury. La contrepartie peut aller jusqu’à 25% de la valeur du don. La première contrepartie du don pour l’entreprise s’exprime en terme de communication : le nom de l’entreprise apparaît sur tous les supports de communication de la structure aidée. Il y a également des contreparties matérielles : l’entreprise finance, par exemple, une exposition dans un musée et, en échange, l’entreprise va pouvoir bénéficier de soirées privées, de salles mises à sa disposition… « Le secteur culturel est un secteur propice à la mise en avant de ces possibles contreparties matérielles pour l’entreprise », préciseAnne-Sophie de Sury. Le mécénat peut prendre différentes formes : faire un don en numéraire, financer une action, une œuvre ; faire des dons en nature (biens périssables, matériel) ; mettre à disposition des locaux ; l’entreprise peut aussi mettre un salarié à disposition de l’association (mécénat de compétences). Quels sont les avantages fiscaux ? La réduction d’impôts n’est pas le moteur principal du mécénat, mais il est quand même important de connaître les avantages fiscaux pour l’entreprise. La réduction d’impôts pour l’entreprise est égale à 60% du montant du don. « Le mécénat est net de taxe. L’organisme qui bénéficie du don doit délivrer un reçu fiscal à l’entreprise mécène », souligneAnne-Sophie de Sury. Pour réaliser une opération de mécénat, l’entreprise peut faire le choix de financer un organisme qui existe déjà ou bien, décider de créer un organisme spécifique. Lorsque l’entreprise fait le choix de soutenir un organisme qui existe déjà, il est très important que les organismes soient facilement identifiables. Le retour en terme d’image est important pour l’entreprise. Il faut qu’il y ait un sentiment d’adhérence et d’appartenance, ainsi que des valeurs communes entre l’entreprise et l’organisme qu’elle fait le choix de financer.
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« Quel intérêt trouve Michelin à s’engager dans le mécénat ? La circulation des idées, ainsi que la culture d’innovation nous tiennent à cœur ; c’est pour cette raison que de nombreux employés Michelin sont mobilisés dans le mécénat de compétences, notamment autour de ces questions, à la fois car eux-mêmes et l’entreprise y trouvent leur compte, mais aussi parce qu’ils ont envie de participer à cette émulation locale », introduitMartial Busuttil. Celui-ci va aujourd’hui se focaliser sur la question de la création et de l’art. Il nous expose les deux motivations principales de Michelin : - l’attractivité et le dynamisme des lieux d’implantation Michelin ; - le fait que la culture soit un facteur d’enrichissement de la politique « responsabilité sociale » de l’entreprise et de la politique en tant qu’employeur. « Le mécénat culturel est l’occasion d’honorer une dimension importante des valeurs Michelin : le respect de l’homme », plaideMartial Busuttil.
Découvrir les formes de mécénat Mécénat de compétences, mécénat technologique, apports en nature, apports financiers, mécénats croisés... distinction mécénat de structure/d’opération
Intervenant : MICHELIN / Martial Busuttil / Responsable Communication des sites de Clermont-Ferrand.
Pour la troisième partie de ce temps d’échange,Simon Pourretdemande à Martial Busuttilde présenter des exemples de mécénat que MICHELIN a pu mettre en place.
« Les organismes qui peuvent bénéficier des dispositions du mécénat et desquels les entreprises peuvent obtenir un reçu fiscal sont définis par le Code Général des Impôts », informeAnne-Sophie de Sury. Dans le secteur culturel, peuvent bénéficier des fonds du mécénat : - les œuvres ou organismes d’intérêt général (fondation, association…). L’organisme doit être géré à titre bénévole et doit être non lucratif ; - les organismes publics ou privés, dont la gestion est désintéressée, qui ont pour activité principale la présentation au public de spectacles vivants. Sont exclues les sociétés, sauf celles dont le capital est entièrement public. Il est préconisé d’établir une convention de mécénat entre les structures et d’y définir clairement les contributions et les engagements de chacun : montant du don et affectation de ce don.
« En terme d’attractivité, il y a une problématique aiguë à Clermont-Ferrand liée au fait d’avoir le siège social en région. Faire venir des cadres en région ne va pas de soi. S’impliquer dans le mécénat culturel, c’est aussi pour dire que la qualité de vie en Auvergne ne tient pas seulement à la proximité de la nature mais aussi à la richesse de l’offre culturelle, c’est mettre en valeur l’attractivité du territoire », souligneMartial Busuttil. Michelin veille à être dans une logique d’émulation et identifie donc des acteurs-clés. L’entreprise a la volonté de soutenir des pôles de dynamisme tels que Le festival de La Chaise-Dieu, La Comédie de Clermont, Le Festival du court métrage, l’Opéra de Vichy, etc. « On peut aussi être sollicité de manière ponctuelle, comme par exemple par le Musée d’art Roger-Quilliot ; on a été ravi de l’écho provoqué par les études autour du Radeau de la Méduse ; cela a été important en termes d’attractivité pour Clermont », se réjouitMartial Busuttil. « Ce qui me paraît fondamental en tant qu’employeur, c’est la question de l’identification de la culture comme étant un biais pour mieux rencontrer nos employés, mieux les comprendre. La culture nourrit une véritable fierté en interne ; les employés sont vus et reconnus au-delà de leur poste de travail », relateMartial Busuttil. Martial Busuttiltémoigne alors de l’expérience autour de l’exposition « Un corps inattendu », présentée par le FRAC Auvergne. Deux cent cinquante employés Michelin ont bénéficié de visites privées de l’exposition. Ceci a été l’occasion pour 62% d’entre eux de découvrir l’existence du FRAC et qu’une exposition d’une telle qualité pouvait avoir lieu à Clermont-Ferrand. Cette expérience a fait naître une véritable fierté de la part des employés Michelin. Avoir eu cette possibilité de découvrir des œuvres d’art a aussi modifié le regard porté par les employés sur leur entreprise. Un aller-retour se crée : les employés voient leur entreprise autrement et l’entreprise voit ses employés de façon différente. Michelin a également mené un projet avec le Festival du court métrage, autour de la thématique du festival 2013 : l’Inde. Cette expérience de l’altérité a constitué un réel enrichissement pour chacun. « On touche d à l’humain, à la rencontre, à la découverte de l’autre, à l’émergence de personnalités. Ces différentes onc expériences vous ont beaucoup appris », constateSimon Pourret. « Oui, cela permet aux employés de se découvrir, de parler "culture", de révéler quelque chose de leur vie privée. Au bout du compte, tout le monde se sent mieux et cela rejaillit sur la motivation professionnelle et l’efficacité dans le travail. C’est tout bénéfice pour tout le monde ! » conclutMartial Busuttil.
Comment devient-on entrepreneur-mécène ?
Intervenante : LA CHAMBRE - GALERIE DE PHOTOS À STRASBOURG / Catherine Redelsperger, mécène de La Chambre.
La Chambre est une association dédiée à la photographie. Elle développe son programme d’expositions et de formations dans un espace de 180m² situé au cœur de la Krutenau r http://www.la-chambre.org/à Strasbou g.
Interview-vidéo : VILLE DE REIMS /Laura Exposito del Rio, responsable mission mécénat à la Ville de Reims. Pour illustrer ce quatrième temps de la rencontre, Simon PourretinviteCatherine Redelspergerà témoigner de son expérience.
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La séquence est ouverte par la projection d’une vidéo réalisée à La Chambre à Strasbourg.Christophe Thiebaut, qui en est le président, nous présente ce lieu. « L’objectif de La Chambre est de présenter la jeune photographie française et européenne et de faire un travail général autour de la photographie. La Chambre effectue un travail d’exposition et de médiation ; elle réalise également des missions photographiques », explique-t-il. Nous apprenons que sur un budget global de 300 000 euros de revenus annuels, 50 000 euros proviennent du mécénat. « L’enjeu est dans la pérennité financière de la structure. Nous avons fait le choix, car cela s’avère plus intéressant, de trouver une pluralité de petits mécènes plutôt que quelques gros mécènes (qui, en outre, sont difficiles à repérer). Ce qui nous intéresse, c’est la présence dans la cité et nos mécènes sont devenus une véritable force vive à l’intérieur de la ville en termes de relais et de création de relationnel », précise Christophe Thiebaut.
« Je suis installée à Paris et j’avais besoin de m’inscrire aussi dans un tissu local. Je me suis donc rapprochée d’une galerie à Paris, la Galerie Duboys », complèteCatherine Redelsperger. Catherine Redelspergerest donc également mécène de la Galerie Duboys. Elle a emmené, sur une séance de créativité, quatre niveaux hiérarchiques différents de managers de la SNCF pour parler de créativité. Les intervenants, Catherine Redelsperger(en tant qu’écrivain) et un peintre, ont discuté du processus de création artistique et de la notion de contrainte, sous forme d’échanges avec les managers. Puis, ceux-ci se sont interrogés sur ce qu’ils pouvaient mettre en œuvre au sein de la SNCF en terme de créativité. « Le constat de cette rencontre a été l’évidence d’un bénéfice tant pour les managers que pour la galerie, le peintre et moi-même », assureCatherine Redelsperger.
Catherine Redelspergerà prendre la parole. Mécène, consultante et écrivain, elle confie : « Je n’ai jamaisest invitée décidé d’être mécène. Je suis devenue mécène sans jamais me demander pourquoi. Ça s’est produit ! » Une de ses motivations à être mécène réside dans le fait de transmettre ce qu’elle a reçu grâce à son éducation car elle a eu la chance d’être initiée à l’art contemporain. Elle précise qu’elle est sur des formes de mécénat extrêmement modeste. Catherine Redelspergerde compétences, du mécénat financier et du mécénat deréalise à la fois du mécénat soutien. Christophe Thiebaut l’a contactée pour faire partie du club des mécènes de La Chambre. Avec La Chambre – qui a des ateliers destinés aux photographes – elle a souhaité faire un transfert de compétences. Par exemple, elle a passé deux jours avec quatre photographes de La Chambre, à Strasbourg, sous forme de mécénat technique consistant à coacher les photographes pour les aider à communiquer à l’oral sur eux-mêmes, devant des galeristes, lors de présentation de dossiers, etc.
La séance se poursuit par l’interview deLaura Exposito Del Rio, responsable mission mécénat à la Ville de Reims. Elle n’a pu être présente mais une vidéo intitulée « A chacun son mécénat » a été réalisée. Laura Exposito Del Riolivre ses réflexions autour du mécénat : « On ne naît pas mécène, on le devient. Beaucoup d’entreprises ont comme premier réflexe de dire "le mécénat, c ’est pas pour moi, je ne suis pas Vinci" ; on leur e n répond que nous ne sommes pas Versailles. Il y a beaucoup d’inquiétudes de la part des entreprises et il est capital de leur expliquer l’intérêt commun de développement et de rayonnement du territoire », émet-elle. Elle souligne également l’importance de la notion d’engagement : être acteur et être dans une logique de mécénat territorial. Il est fondamental de permettre à l’entreprise de s’engager dans des projets « qui lui parlent », que les projets soient porteurs de sens et qu’ils soient de qualité. « Il est important de bien connaître les entreprises pour proposer des projets qui leur correspondent ; chacun doit trouver son intérêt pour qu’un mécénat ait un bénéfice appréciable », conclutLaura Exposito Del Rio.
Les bénéfices du mécénat sous forme de résidence pour l’entreprise. Les bénéfices du mécénat sous forme de résidence pour les artistes. L’entreprise MANUTAN est LE généraliste européen de la vente à distance d’équipements et de consommables pour les entreprises et les collectivités. Intervenants : Catherine Redelsperger, Consultante et Écrivaine. MANUTAN / Judicaële Letscher, Responsable du Centre Culturel de l’Université de Manutan / côté entreprise. Loïc Trujillo, photographe / côté artiste. Simon Pourretinvite les intervenants à le rejoindre pour la cinquième partie de cette rencontre et les présente : « Judicaële, vous travaillez chez MANUTAN, une entreprise familiale créée en 1966. Aujourd’hui, le groupe MANUTAN affiche une ambition visionnaire qui en fait sa grande force : entreprendre pour un monde meilleur en mettant en place des actions concrètes et responsables. Une de ces actions emblématiques est la création de son Université d’entreprise en janvier 2012 », annonce-t-il. Loïc Trujillo, photographe, vit et travaille à Paris. « Vous finalisez actuellement un reportage au long cours, entrepris en 2011, pour le compte de la société MANUTAN se préparant au défi du troisième millénaire pour l’application du développement durable. L’objectif est de contribuer au développement personnel de chaque individualité dans l’univers professionnel. Ce travaille intitulé "L’Autre" contribue à mettre en transparence la réalité de l’entreprise en transition, à travers le quotidien des salariés et l’ensemble des corps de métiers représentés », situeSimon Pourret. C’estCatherine Redelspergerqui dirige ensuite la conversation car elle connaît bien les intervenants.
Comprendre les effets bénéfiques du mécénat
Catherine Redelsperger, Loïc Trujillo et Judicaël Letscher
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Judicaële Letscherpoursuit : « Au moment de la rencontre avec Loïc, MANUTAN était elle-même en transit. L’entreprise était en pleine passation de pouvoir puisque le grand-père et le père fondateurs transmettaient l’entreprise aux fils héritiers. Des questions géographiques, de locaux… se posaient également. MANUTAN était donc en pleine mutation et en pleine interrogation au moment de la rencontre avec Loïc. Le PDG de MANUTAN a été séduit et frappé par le parallèle de ces expériences de transit qui existait entre l’entreprise et Loïc.»
« Loïc, par rapport à tes projets antérieurs qui t’avaient nourri, tu étais dans quel état d’esprit quand tu as rencontré Judicaële et l’entreprise MANUTAN ? » s’enquiertCatherine Redelsperger. « J’étais dans un état d’esprit de détachement car je terminais un projet, qui avait duré cinq ans, à travers l’Inde, le Népal et la France, qui s’intitulait "Vies en transit". Le but de ce projet était de m’intéresser à la notion de détachement, aux moments de rupture dans la vie d’un individu et de comprendre les ressources qu’il peut avoir pour faire face », relateLoïc Trujillo.
Loïc Trujillo et Judicaël Letscher
« Comment s’est déroulée cette expérience ? » demandeCatherine Redelsperger. « Ce qui était intéressant, c’était l’ uverture d’esprit du directeur, ouverture grâce à laquelle j’ai pu photographier o le quotidien des salariés en toute transparence. La difficulté était d’être accepté dans l’espace vital des employés. Or, il n’y avait pas d’interdits et il existait une confiance réciproque. J’ai eu la chance de pouvoir évoluer dans les différents secteurs de l’entreprise et j’ai pu, au quotidien, observer, être accepté, et à partir de là accomplir un travail photographique sur le thème de "L’Autre" », relateLoïc Trujillo. « Au début du projet, pendant un an, Loïc est intervenu sur divers événements organisés en interne par l’entreprise. Cela a constitué un travail préparatoire au commencement de ce reportage. Le moteur de MANUTAN ce sont des valeurs de bienveillance, de responsabilité, de respect de l’humain. Loïc partage ces valeurs basées sur l’authenticité », explicite Judicaële Letscher. « Nous étions tous au service d’un projet, un projet au service des salariés », attesteLoïc Trujillo. « Au départ, on ne pensait pas spécialement faire du mécénat. Ce projet est d’abord né d’une rencontre humaine. MANUTAN parle d’aventure, pas de mécénat », pointeJudicaële Letscher. « Le projet est encore en cours mais nous sommes convaincus des retombées bénéfiques qui en découleront », conclut Judicaële Letscher. « Ce type de projet permet à l’artiste, en le confrontant au réel, d’avoir une meilleure compréhension de l’humain et de notre société », achèveLoïc Trujillo. Simon Pourretconstate qu’il a été très peu question de promotion de l’entreprise dans ces témoignages ; un peu de la promotion du territoire mais surtout du cœur du projet de mécénat. « Je crois qu’il faut aborder l’entreprise comme un écosystème complexe et tous les témoignages entendus aujourd’hui nous montrent qu’aborder le mécénat uniquement sous l’angle du marketing et de la rentabilité n’est pas forcément la meilleure façon de le faire. On a pu constater ici que cela part systématiquement d’une rencontre, ou de quelque chose de viscéral, ou de quelque chose qui fait partie des valeurs de l’entreprise. Et puis, être vus, être reconnus, c’est aussi quelque chose qui compte et que désirent les salariés », attesteElisabeth Durantin.
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On a fait une rencontre ; celle d’une personne qui a développé une application pour iPad : "Le rêve de Van Gogh" (Van Gogh’s Dreamwww.vangoghsdream.org). A l’origine de ce projet, il y a une histoire : celle de Dominique-Charles Janssens. Cet homme a eu un très grave accident de voiture en 1985 devant l’Auberge Ravoux à Auvers-sur-Oise. Lors de sa convalescence il s’est aperçu que cette auberge avait abrité Van Gogh pendant les deux derniers mois de sa vie. Dominique-Charles Janssens s’est alors passionné pour le peintre et a lu toute la correspondance entretenue avec son frère Théo. Il a découvert, dans une lettre du 10 juin 1890, que le rêve de Van Gogh était d’avoir une exposition à lui dans un café.
« Un jour ou un autre, je crois que je trouverai moyen de faire un exposition à moi dans un café » Lettre de Vincent van Gogh à son frère Théo. Auberge Ravoux, 10 juin 1890 Dominique-Charles Janssens a tout quitté ; il était directeur marketing dans le groupe Danone et il a décidé de tout mettre en œuvre pour réaliser le rêve de Van Gogh », retraceSonia Lopezracheté l’Auberge Ravoux et a souhaité en. Il a faire ce qu’elle était initialement, c’est-à-dire un café d’artistes.Sonia Lopezrelate que Van Gogh a peint quatre-vingts toiles sur 70 jours passés dans ce lieu. L’objectif de Dominique-Charles Janssens est de faire revenir l’une de ces toiles dans la chambre de l’auberge. Son objectif est double ; maintenir l’activité commerciale de l’auberge et, parallèlement, faire vivre l’institution qu’il a créée : l Institut Van Gogh, qui lui permet de collecter les fonds nécessaires à la réalisation du rêve. Pour collecter les fonds nécessaires, il a dû multiplier les moyens. Il y a bien sûr les dons, mais il a choisi de développer un autre moyen qui est cette application pour iPad. L’application présente l’œuvre de Van Gogh, l’Auberge Ravoux, le dernier rêve de Van Gogh. Cette application a un coût (8,99 euros) et chacun, en l’achetant, contribue à réaliser le rêve de Van Gogh.
C’estSonia Lopezqui ouvre le dernier temps de cette rencontre autour du mécénat. « Nous avons travaillé, avecNatacha Sibellas(adjointe au directeur chargée de la communication et de l’information au TRANSFO), sur l’organisation de cette journée et sur cette partie consacrée aux nouveaux outils pour le mécénat.
Intervenants : ARDE / Sonia Lopez, Responsable prospection et accueil d’entreprises. EDF AUVERGNE / Hervé Poher, Directeur de la communication et du développement durable
Sur le chemin de l’invention de nouvelles rencontres fructueuses entre les entreprises et les artistes et de nouveaux modèles économiques Le mécénat participatif : le crowdfunding, les dons innovants…
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