Critique musicale
580 pages
Français

Critique musicale , livre ebook

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580 pages
Français

Description

Voilà un volume particulier qui séduira les amateurs de musique. Emile Vuillermoz, joua un très grand rôle dans l'actualité artistique, par ses articles comme par ses qualités d'animateur. Ardent défenseur de Claude Debussy, Maurice Ravel et Gabriel Fauré pendant les cinquante-huit ans de son activité, il excerca son talent dans toute l'envergure de la scène musicale. Cet ouvrage compile des extraits de ses critiques musicales.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 31
EAN13 9782336323992
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Émile VUILLERMOZ
texTe éTàbli pàr JàcQueS LonchàmpT
Critique musiCale 1902-1960 Au bonheur des soirs
CRITIQUE MUSICALE
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01210-0 EAN : 9782343012100
Émile VUILLERMOZTexte établi par Jacques Lonchampt
CRITIQUE MUSICALE 1902-0960 Au bonheur des soirs
Préface
Voilà un volume bien particulier qui séduira tous les amateurs de musique. Il est impossible de ne pas être sensible au charme d’une telle écriture, lumineuse, familière, exposant avec une parfaite clarté ses arguments, sans termes techniques (sauf exception), les raisons que nous avons d’aimer (voire, très rarement, de détester…) telle œuvre. Le style est toujours précis, vibrant, parfois ironique ou parfumé d’humour, l’analyse musicale approfondie, en quelques mots souvent, et l’ensemble est une peinture très juste du caractère de l’artiste. L’art des images, en un instant, fait accéder au plus intime des hommes par des adjectifs éclairants, permettant d’entrer dans le mystère des œuvres et l’éclat de leurs auteurs. Ainsi, ces quelques phrases prises au hasard dans les premières pages de ce volume : Ravel« sait l’inconnaissable, pétrit l’impondérable, jongle avec les atomes et les ions. Il crée des couleurs et des parfums. Il est peintre, orfèvre et joaillier. » Et Strauss :effusions tumultueuses d’un terre-neuve fêtant des« Les joueurs de quilles, l’arrivée majestueuse d’un autobus dans un magasin de porcelaine sont des images affaiblies du désarroi que provoquèrent les explosions successives de laSymphonie domestique,deSaloméet d’Elektra dans l’auguste assemblée des législateurs de notre esthétique. » A propos de Fauré :« Rien d’inutile dans cet art, pas un ornement superflu, pas une note à retrancher. L’écriture harmonique, bien que perpétuellement chatoyante et riche en surprises de toute sorte, révèle à l’examen une netteté et une logique incroyables. Les modulations lointaines, les enchaînements d’accords rares, les équivoques tonales sont amenés avec une virtuosité qui met toute sa coquetterie à rester invisible. » Ou bien de Stravinsky :un siècle de rêverie, de spéculation, de« Dans visions intérieures et de suggestions obscures, au milieu d’artistes dont la plus grande ambition est de conserver au centre de l’univers une immobilité voluptueuse, de se dissoudre dans la nature, de s’abandonner au rythme universel, d’être une secrète palpitation du grand tout, parole du vent, confidence de l’eau ou verbe de la terre, au moment où l’on se passionne pour
Au bonheur des soirs
les mystères de l’inconscient, où l’on harmonise l’imperceptible, où l’on veut capter l’insaisissable et orchestrer l’impondérable, ce maigre adolescent aux nerfs d’acier nous révèle l’ivresse dionysiaque du mouvement, nous étourdit de vitesse, nous grise du rythme exaspéré et nous affole de son infatigable frénésie. La déesse de la musique moderne avait ses délicieux fakirs, elle a désormais son derviche-tourneur. » Et encore Debussy :« Il fallait voir, mercredi, ce que devintIbéria,lorsque Debussy approcha sa baguette, comme une mèche enflammée, de cette éblouissante pièce d’artifice aux armes espagnoles ! Tout l’orchestre crépita et s’embrasa dans un halo de sonorités dorées, éclaboussant de clartés violentes la coupole du théâtre où les hautaines allégories de Maurice Denis nouent leur ronde enchantée. Un vol d’étincelles jaillit des instruments ; des souffles chauds passèrent ; des parfums commencèrent à roder… Les chemins ensoleillés, les rues grouillantes apparurent ; la nuit douce descendit, saluée par les soupirs d’extase d’un xylophone batracien ; et la main de l’auteur arracha de la guitare aux cent cordes du quatuor les joyeux arpèges de la fête matinale. »Ce sont là des merveilles répandues à foison dans les quelque 600 pages de ce volume.e Emile Vuillermoz était le plus grand critique musical français du 20 siècle. Ce volume rassemble un nombre très important d’articles (qui représentent peut-être le quart ou le cinquième de ceux qu’il écrivit). Né le 23 mai 1878 à Lyon, d’origine franc-comtoise, il fit ses études dans sa ville natale, puis entra au Conservatoire de Paris dans la classe de Gabriel Fauré. Il en sortit avec une solide formation technique de compositeur, mais se spécialisa bientôt dans la critique d’art sous toutes ses formes. L’article sur Pelléas et Mélisande,qui inaugure cet ouvrage est un des premiers. Puis, rapidement, pour gagner sa vie, il sert quelque temps de nègre à Willy (Henry Gauthier-Villars) et rédige les fameusesLettres de l’OuvreusedeL’Echo de Paris,où il aiguise sa plume en des articles humoristiques et goguenards ; il se cite volontiers, mais il témoigne déjà d’un vrai métier. Puis il atteint à une grande notoriété avec la revueS.I.M., dont il est rédacteur en chef, et où il obtient la collaboration de Claude Debussy, qui y rédigera l’essentiel de Monsieur Croche anti-dilettante.Le reste de sa carrière, on la suivra dans ce livre qui la résume. Mentionnons cependant l’entre-deux guerres, où il écrit chaque semaine dans ExcelsioretCandide,tout en publiant une chronique en première page du Tempset en assurant la rubrique cinématographique du même journal. Une période de sa vie fut âprement critiquée, celle de la guerre et de la collaboration, de 1942 à 1944. Nous ne prenons pas parti. Nous produisons les textes dont nous avons eu connaissance. Il prit une part active à la création des Jeunesses Musicales de France et a joué un rôle éminent dans la rédaction duJournal Musical Françaispendant
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Préface
treize ans. Rappelons, pour mémoire, que de 1951 jusqu’à sa mort, il fut le critique musical du quotidienParis-presse.En 1949, Emile Vuillermoz publiait sonHistoire de la musiqueet il a rendu hommage à ses maîtres et amis par une grande étude surRavel,dans le recueilRavel par quelques-uns de ses familiers(1939), un livre surClaude Debussy(1957) et un autre surGabriel Fauré(1960). Il avait contribué à la création du Festival de Lucerne, en 1938, et à celle du Concours international des Jeunes chefs d’orchestre du Festival de Besançon en 1951. Emile Vuillermoz est mort à Paris le 2 mars 1960. Jacques Lonchampt
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