Gestes, fragments, timbres : la musique de György Kurtag
322 pages
Français

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Gestes, fragments, timbres : la musique de György Kurtag , livre ebook

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Description

Pour fêter le 80e anniversaire du compositeur hongrois György Kurtag dont l'oeuvre entière reste singulière et inclassable, une vingtaine de chercheurs et de doctorants d'Europe et d'Amérique offrent ici un panorama d'études esthétiques et analytiques : écriture, forme, timbre, relations entre texte et musique, le rapport entre Samuel Beckett et György Kurtag.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 243
EAN13 9782296216488
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296074736
EAN : 9782296074736
Gestes, fragments, timbres : la musique de György Kurtag
en l'honneur de son 80e anniversaire

Marta Garbocz
Jean-Paul Olive
En couverture : photographie de Istvân Huszti
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface Discours d’ouverture Citations, références et hommages
Quelques réflexions sur l’intertextualité dans la musique de György Kurtág La classification et la gestion des manuscrits musicaux de la Collection György Kurtág conservée à la Fondation Paul Sacher The influence of Hungarian folk music in the œuvre of G. Kurtág and G. Ligeti
Ecriture, diction et forme
György Kurtág et János Pilinszky : une affinité spirituelle Parole interrompue - Klagendes Lied La continuité fragmentée : un chemin allant du Quartetto per archi opus 1 vers les Kafka-Fragmente opus 24 La bougie silencieuse de György Kurtág et Andreï Tarkovski
Geste, instrument et timbre
Processus compositionnels et compréhension musicale enfantine dans “Játékok” Le violon et les techniques violonistiques dans l’œuvre de György Kurtág About the Játékok – Games
Texte et musique
Kurtág’s unpublished Russian works, playfully Poetic Motifs and their Transformations in Kurtág’s Songs of Despair and Sorrow op. 18 György Kurtág et Friedrich Hölderlin
Samuel Beckett et György Kurtág
Sens de l’éloquence : Kurtág – Beckett, de What is the Word ? (op. 30) à … Pas à pas – nulle part… (op. 36) « Langue au-dessous des langues... » ( A propos de What is the Word ) György Kurtág ... pas à pas – nulle part... op. 36 pour baryton solo, trio à cordes et percussions (1993-1998), sur des poèmes de Samuel Beckett et des maximes de Sébastien Chamfort
Notices biographiques Arts 8 - Collection dirigée par Jean-Paul Olive et Claude Amey
Préface
Jean Paul Olive et Márta Grabócz
Au mois de mai 2004 s’est tenu à l’Institut hongrois de Paris un colloque organisé en hommage à György Kurtág, à l’occasion des quatre-vingts ans du compositeur qui, après avoir vécu et travaillé longtemps en Hongrie, s’est installé en France depuis 2000. Le colloque avait été organisé par l’équipe d’accueil “ Approches contemporaines de la réflexion et de la création artistiques ” de l’université Marc Bloch de Strasbourg et l’équipe d’accueil “ Musicologie, esthétique et créations musicales ” de l’université de Paris 8-Vincennes ; nous avions reçu le soutien de l’Institut hongrois qui a aimablement accepté d’accueillir cette manifestation : trois journées durant lesquelles musique et recherche musicologique coexistèrent harmonieusement et fructueusement. Il était rapidement apparu aux yeux des organisateurs que, plus encore que dans d’autres cas, ce colloque consacré à l’œuvre de György Kurtág ne prendrait tout son sens que s’il était possible d’y aborder les facettes multiples de l’activité du compositeur, facettes dont on est bien persuadé qu’au fond, pour lui, elles ne représentent que la diversité d’un même processus musical. En effet, à une époque caractérisée par la spécialisation des tâches et par un découpage de l’activité en domaines étanches se fermant trop souvent à la compréhension, c’est bien l’une des qualités exemplaires d’un compositeur comme György Kurtág que d’affirmer, par sa pratique même, la nécessaire unité dynamique des divers champs de ce qui forme la musique dans son ensemble : apprentissage et transmission, compréhension et interprétation, mémoire, invention et composition. Pour cette raison, outre la partie strictement musicologique constituée de conférences, ces trois journées comprenaient aussi une Master class que le compositeur avait eu l’obligeance de bien vouloir diriger et des concerts qui permettaient d’entendre plusieurs de ses œuvres. S’il est impossible, dans le cadre d’un ouvrage tel que celui que nous présentons ici, de rendre compte de l’intégralité des trois jours dédiés à Kurtág, nous avons pu, grâce à l’amabilité des intervenants que nous tenons à remercier très chaleureusement, rassembler ici la plupart des interventions de ce colloque.
Notre livre-hommage – Gestes, fragments, timbres, la musique de György Kurtág – se situe ainsi dans la lignée des quelques ouvrages consacrés à la création du compositeur, ouvrages qui paraissent progressivement depuis vingt ans en Europe et que nous rappelons ci-dessous. - 1986  : F. Spangemacher : György Kurtág, (Musik der Zeit 5), Bonn, Boosey and Hawkes ; - 1995  : P. Albèra, V. Barras, J. Cecconi (dir.) : György Kurtág : Entretiens, textes, écrits sur son œuvre , Genève, Contrechamps ; - 2001  : R. Beckles Willson et A.E. Williams (éd.) : Perspectives on Kurtág . Contemporary Music Review , Vol. 20/1-2; - 2002: P. Halász (éd.): Hommage à Kurtág , Studia Musicologica Academiae Scientiarium Hungaricae , XLIII/3-4; - 2004 : R. Beckles Willson: György Kurtág: The Sayings of Péter Bornemisza , Op.7 , Aldershot, Ashgate; - 2006  : Moldován Domokos (éd.) : Tisztelet Kurtág Györgynek [Hommage à György Kurtág], Budapest, Rózsavölgyi és Társa.
La première partie de ces Actes – Citations, références et hommages - est consacrée à la présence, chez Kurtág, d’un phénomène qu’on désigne généralement par le terme d’intertextualité et qui regroupe en fait chez le compositeur, une assez grande diversité de pratiques. En effet, pour qui s’approche de cette œuvre complexe et extrêmement raffinée, il devient rapidement clair qu’un monde sonore entier s’ouvre par paliers successifs, à travers le jeu des multiples références dont certaines sont immédiates et d’autres plus énigmatiques. Ces références peuvent être évoquées dans les titres des pièces, ou encore se loger dans les textes qui accompagnent la partition proprement dite, au sein de diverses didascalies ; mais elles peuvent aussi, bien souvent, se situer dans le tissu même de la musique qui incorpore alors des éléments prélevés, des rappels, des citations, des traces. Ce monde entier qui s’ouvre n’est autre que celui de l’histoire – histoire personnelle, histoire des compositeurs et des œuvres, histoire de la musique, histoire en général. Peut-être pourrait-on dire que si, chez Kurtág, la première dimension est la force du geste, cette force trouve son prolongement éminemment musical dans le fait qu’elle rencontre l’histoire, au point de contact avec ce qui, pour s’être un jour sédimenté, n’attend pas moins de surgir à nouveau comme expression vive. Il faudrait même sans doute corriger immédiatement ce qui vient d’être dit en précisant que, dès le départ, le geste lui-même ne déploie toute sa force que si, déjà, lors de l’apprentissage, il devient progressivement conscient – à même la sensibilité auditive et tactile – de ce que l’histoire a déposé en lui. Un tel espace qui s’ouvre à l’imaginaire est à même de bouleverser la frontière conventionnellement tracée entre ce que nous appelons culture d’un côté, nature de l’autre. Dans ce sens, les cas particuliers que constituent les pièces que le compositeur a définies comme “ objets trouvés ” et “ objets volés ” sont révélateurs d’une démarche : lorsque Kurtág décrit à sa manière les “ Prélude et valse en do ” de Játékok , c’est bien cette frontière, lourde de conséquences, qu’il déplace : “ Dans ces deux pièces, il y a une symétrie dans les transpositions ; une symétrie dynamique aussi ; pour les penser, il n’y avait presque pas besoin d’un compositeur. J’ai appelé ce type de musique objets trouvés , en leur donnant une dignité de la même façon que, dans une sculpture, on peut accepter la présence d’une pierre ou d’un rameau. 1 ” Le passage aux “ objets volés ” constitue l’élargissement – le dépassement, écrit Kurtág - d’une telle pratique dans le champ des œuvres musicales ; en quelque sorte, ce

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