La culture hip-hop dans tous ses états
197 pages
Français

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La culture hip-hop dans tous ses états , livre ebook

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Description

Pourquoi un autre livre sur la culture hip-hop ? Parce que comme toute culture, elle est dynamique et changeante. Elle possède l'essence des cultures : elle recherche le contact avec l'autre. Ce mouvement ne se réduit pas au rap, ni aux Africains-Américains, ni aux clichés déversés par les clips vidéo. Steve Gadet interroge cette culture fertile à la lumière de plusieurs grands thèmes : la société étasunienne, Barack Obama, le multiculturalisme, les substances narcotiques, l'Afrique, l'interculturalité, le capitalisme et la globalisation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 280
EAN13 9782296266186
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CULTURE HIP-HOP
DANS TOUS SES ÉTATS
Collection Logiques Sociales
Série : Études Culturelles
Dirigée par Bruno Péquignot

Le champ des pratiques culturelles est devenu un enjeu essentiel de la vie sociale. Depuis de nombreuses années se sont développées des recherches importantes sur les agents sociaux et les institutions, comme sur les politiques qui définissent ce champ. Le monde anglo-saxon utilise pour les désigner l’expression cultural studies. Cette série publie des recherches et des études réalisées par des praticiens comme par des chercheurs dans l’esprit général de la collection.


Marie-Claude ROGERAT, Les biographies d’artistes. Auteurs, personnages, public, 2010.
J. de M. PESSOA et M. FELIX, Les voyages des Rois Mages. De l’Orient jusqu’au Brésil, 2010.
Irène JONAS, Mort de la photo de famille ? De l’argentique au numérique, 2010 .
Martine MALEVAL, L’émergence du nouveau cirque. 1968-1998, 2010.
Yvonne NEYRAT, Socio-anthropologie culturelle de l’univers étudiants, 2010.
Isabelle PAPIEAU, De Starmania à Mozart (« Musical » pop-rock). Les stratégies de la séduction, 2010.
Gilles VIEILLE MARCHISET (dir.), Des loisirs et des banlieues. Enquête sur l’occupation du temps libre dans les quartiers populaires, 2009.
James ARCHIBALD et Stéphanie GALLIGANI (sous la dir.), Langue(s) et immigration(s) : société, école, travail, 2009.
Christel TAILLIBERT, Tribulations festivalières. Les festivals de cinéma et audiovisuel en France, 2009.
Florine SIGANOS, L’action culturelle en prison. Pour une redéfinition du sens de la peine, 2008.
Isabelle PAPIEAU, Le renouveau du merveilleux, 2008.
Gabriel SEGRE, Loft Story ou la télévision de la honte. La téléréalité exposée aux rejets, 2008.
Michel LARONDE, Postcolonialiser la Haute Culture, 2007.
Olivier ALEXANDRE, Utopia, à la recherche d’un cinéma alternatif , 2007.
ARCHIBALD James et CHISS Jean-louis (dir.), La langue et l’intégration des immigrants, 2007.
MOUCHTOURIS Antigone, Sociologie de la culture populaire, 2007.
NÉGRIER Emmanuel, Une politique culturelle privée en France ?, 2006.
THIRY-CHERQUES Hermano Roberto, Modélisation de projets culturels, 2006.
Steve Gadet


LA CULTURE HIP-HOP
DANS TOUS SES ÉTATS


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12931-3
EAN : 9782296129313

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont à toute ma famille, particulièrement mon épouse, Nathalie pour ses encouragements inconditionnels et mes deux filles, Joy et Jade, aux professeurs Péquignot, Davidas et Elbaz. Je remercie tous mes amis, qui m’ont encouragé et parfois relu, ainsi que les acteurs du mouvement Hip-Hop à Trinidad. Je remercie également l’Université des Antilles-Guyane (UAG), l’Université des West-Indies (UWI), particulièrement les campus de Mona et de Saint-Augustine. Je remercie Yeswoo du 4KG pour son talent exprimé dans la couverture de l’ouvrage.


« La taille de mon île n’a rien à voir avec la taille de ma contribution… »
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Pourquoi un autre livre sur la culture Hip-Hop ? Parce que comme toute culture, elle est dynamique et ne se laisse pas dompter. Elle possède l’essence des cultures, elle recherche le contact avec l’autre. Même si le mouvement possède une histoire, une tradition réelle, il ne se réduit pas au rap, ni aux africains-américains, ni aux clichés déversés par les clips vidéos. Le Hip-Hop doit son dynamisme et sa longévité à sa capacité à entrer en contact avec d’autres cultures et à se laisser infiltrer. Se faisant, il est également porteur de contradictions. Parfois victime de son propre succès, le mouvement Hip-Hop est le résultat d’échanges complexes, de conditions sociopolitiques nourries par des sentiments de désillusion et d’aliénation. De manière élémentaire, nous pouvons le qualifier de « produit de l’Amérique d’après la lutte des droits civiques ». C’est un ensemble d’expressions culturelles conçu par la jeunesse des communautés africaine-américaine, latino-américaine et caribéenne-américaine à New York et ses environs durant les années soixante-dix. Son moyen d’expression le plus populaire a été la musique rap ; néanmoins la danse, le graffiti, la mode vestimentaire, l’art audiovisuel, la criminalité, le sport et le commerce sont aussi ses « terrains de jeu » (Nelson, 1998 :8). La « génération Hip-Hop » a entre 13 et 40 ans. Elle a grandi avec ces expressions Hip-Hop comme repère socioculturel, politique et idéologique. Le mouvement continue d’avoir un impact considérable sur l’industrie vestimentaire, la presse écrite, l’enseignement, la télévision, le langage, la sexualité, les relations homme femme, les politiques sociales et économiques aux États-Unis et dans le reste du monde. Parce qu’elle a capturé l’attention et l’imagination d’un grand nombre individus d’origines ethniques et sociales très diverses, elle mérite qu’on s’y intéresse avec beaucoup de sérieux. Nous chercherons à interroger cette culture fertile à la lumière de plusieurs grands thèmes, à savoir : la société étasunienne, la politique, le multiculturalisme, les substances narcotiques, l’Afrique, la mort, la "glocalisation", le capitalisme et l’interculturalité.
-I- ÉMERGENCE ET FACTEURS D’ÉVOLUTION
Toute culture fait le récit des conditions d’émergence d’un groupe humain. Par conséquent, les expressions par lesquelles la réalité de ce groupe s’exprime ne peuvent être appréciées et comprises hors de leur contexte original. Quelles sont les conditions socioculturelles qui justifient les spécificités du développement de la culture Hip-Hop ? Quel est le rôle des nouvelles technologies dans les productions culturelles ? Quels sont les apports et la représentation des femmes ? Comment le mouvement Hip-Hop aux États-Unis a-t-il répondu aux aspirations identitaires de la population africaine-américaine ?

Nous examinerons les conditions socioculturelles qui ont nourri l’émergence du Hip-Hop. Les facteurs qui ont contribué, de manière significative, à l’apparition et à la réception du Hip-Hop sont d’ordres divers : culturel, politique, économique, racial, technologique, démographique, la lutte des classes, les relations hommes-femmes et les substances psychoactives.

Avant de poursuivre dans notre raisonnement, nous tenons à faire la différence entre les termes Hip-Hop et rap. Lorsque nous emploierons le terme Hip-Hop, nous ferons référence à l’ensemble culturel comprenant les quatre expressions : la danse, l’art visuel (le graffiti), le DJ’ing et la musique rap. Dans la culture populaire, les deux termes sont souvent utilisés de manière interchangeable, c’est pourquoi nous tenons à apporter cette précision. Selon le rappeur Krs-One, « le rap c’est une activité à laquelle on s’adonne mais le Hip-Hop se vit » {1} .
A/ Contexte historique : « problème noir, maison blanche »
À travers la situation des centres urbains étasuniens entre 1960 et 1980, nous pouvons mettre en évidence les facteurs ayant contribué à l’émergence du Hip-Hop, à commencer par ceux d’ordre culturel, social, démographique et racial.
L’immigration a joué un rôle primordial dans le peuplement et la formation des États-Unis, ce qui lui vaut son pseudonyme de « nation d’immigrants ». Dès le début du XIX siècle, de plus en plus d’immigrants se sont rassemblés dans les villes, parlant des langues étrangères, pratiquant des coutumes curieuses, adhérant à des religions inconnues aux yeux de ceux déjà installés. Ils menaçaient l’unité de la nation. Il semblait que les problèmes de cette dernière s’étaient concentrés dans les centres urbains encore plus vite que sa population. Le rôle de la migration a été fondamental dans le processus d’urbanisation et de formation des ghettos. Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux immigrants sont arrivés dans les villes en provenance du sud du pays et de l’Amérique latine. Suite à la mécanisation de l’activité cotonnière, entre 1910 et 1970, environ 6,5 millions de Noirs américains se sont rendus dans l

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