Cuba 1959-2006
284 pages
Français
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Description

Il s'agit pour l'auteur d'explorer la façon dont la culture et le pouvoir, mis en place en 1959 après la révolution cubaine, ont toujours eu partie liée. Dès les premières années, la culture se mit au service de la révolution tout autant que celle-ci l'instrumentalisa, un processus aujourd'hui encore fort significatif. Ainsi sont abordés ici les évènements saillants de l'histoire de la culture à Cuba, qu'ils soient liés au cadre législatif, à la création d'institutions culturelles, aux différents supports mis en place ou encore aux moyens de diffusion.

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Publié par
Date de parution 01 novembre 2008
Nombre de lectures 61
EAN13 9782296210714
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRÉFACE
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Révolution dans la Culture, Culture dans la Révolution
Françoise Moulin Civil Université de Cergy-Pontoise
Les textes qui composent cet ouvrage ont été lus et discutés dans 1 le cadre de deux journées d’études organisées par le CICC le vendre-di 15 décembre 2006 à l’université de Cergy-Pontoise (salle de confé-rences) et le samedi 16 décembre 2006 dans l’amphithéâtre de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine. Cette manifestation poursuivait une double finalité, didactique et scientifique, l’une n’ex-cluant d’ailleurs pas l’autre, tout au contraire ! D’une part, elle avait été spécialement conçue à l’adresse des étudiants de CAPES et d’agré-gation d’Espagnol dont une partie du programme de civilisation portait et porte encore sur la Révolution cubaine (sessions 2007 et 2008 des concours) ; d’autre part, elle avait été proposée à un certain nombre de spécialistes de la question qui pouvaient ainsi se livrer à une manière de bilan en marche d’une révolution dont on peut considérer, hors de toute polémique, que le processus n’est aujourd’hui, en 2007, pas encore achevé. C’est déjà dire combien cet ouvrage entend résolument s’inscrire dans une actualité brûlante. La Révolution cubaine qui entame sa route dès avant 1959 a été, on le sait, à l’origine d’un nombre impressionnant de changements, voire de bouleversements : idéologiques, politiques, économiques, sociaux, culturels, symboliques, affectifs… Elle ne s’est pas faite sans heurts, sans bonheurs non plus. De ce point de vue, il est parfois déli-cat et même difficile de faire la part, avec objectivité et discernement, des avancées et des reculs. Les deux discours violemment contradic-toires qui portent, d’un côté sur les acquis, d’un autre côté sur les échecs, et qui attisent une polémique constante en ce qui concerne Cuba, ne sauraient pourtant, à ce seul prétexte, être étouffés ou contournés. Les accepter en un même lieu –les journées d’études puis
1. Plus précisément par l’un des sous-groupes qui composent le CICC – EA 2529 (Civilisations et Identités Culturelles Comparées, dir. : René Lasserre) et dont j’ai la charge : le GRIAHAL (Groupe de Recherche Interdisciplinaire sur les Antilles Hispaniques et l’Amérique Latine).
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ce livre- s’imposait donc comme un impératif scientifique. Quelles que fussent les prises de position partisanes des auteurs et acteurs du débat, elles ont été entendues et sont ici fidèlement reproduites. Cet esprit d’ouverture et de tolérance, affranchi de tout fanatisme, a été le gage d’une approche critique et constructive de la question, seule capable d’éclairer et de former de jeunes esprits confrontés à une thématique plutôt ardue et non consensuelle, c’est le moins que l’on puisse dire !
Il s’agissait d’explorer la façon dont la culture –en son sens le plus large- et le pouvoir mis en place en 1959 ont toujours eu partie liée. Ainsi doit-on entendre, en son sens dialectique, le titre proposé en forme de chiasme pour la journée d’études et conservé pour cet ouvra-ge :Révolution dans la Culture, Culture dans la Révolution. Il est indé-niable que, dès les premières années, la culture se mit au service de la révolution tout autant que celle-ci l’instrumentalisa, un processus aujourd’hui encore fort significatif. Il était intéressant dès lors de por-ter l’attention tout autant sur les premiers moments de la période révo-lutionnaire que sur l’évolution de ces rapports jusqu’à aujourd’hui, sans négliger l’impact tout particulier de la « période spéciale » qui a marqué durablement les années 90. À l’occasion de telle ou telle com-munication –et sans que l’on ait passé expressément commande auprès de leurs auteurs-, les événements saillants de l’histoire de la culture à Cuba ont été abordés et commentés, fussent-ils liés au cadre législatif, à la création d’institutions culturelles, aux différents supports mis en place, aux moyens de diffusion, etc.
Dans une première partie, l’interrogation a porté surLes enjeux d’une culture révolutionnaire. La question posée sans ambages par Renée Clémentine Lucien (université de Paris IV-Sorbonne), « Quel homme nouveau pour l’utopie révolutionnaire ? », place d’em-blée le débat sur le terrain de la contradiction entre des aspirations défi-nies comme légitimes et porteuses d’avenir et des frustrations parfois douloureuses. À partir du réexamen du paradigme humaniste érigé par Che Guevara et de ses avatars en littérature, elle analyse comment « la commotion de la Période spéciale en temps de Paix des années quatre-vingt-dix, consécutive à la disparition du bloc socialiste, a conduit des écrivains à une révision de la validité du canon de l’Homme nouveau, dans une société ébranlée par la perte de ses appuis économiques et de ses alliés idéologiques, et à la conclusion que l’utopie révolutionnaire était arrivée à une impasse ». Sans quitter le champ des utopies engen-
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