Diaspora: identité plurielle

Description

La diaspora africaine est née de l'esclavage et trouve son origine dans le "Nouveau Monde". Mais une succession de moments historiques - colonisation, décolonisation, immigration, mondialisation - en ont à la fois ouvert la définition et modifié la cartographie. Combinant regards et réflexions d'universitaires, d'artistes et de la professionnels de la culture, et en partenariat avec le musée du quai Branly, ce dossier donne la parole à la diaspora du XXIè siècle, dans toute sa diversité identitaire.

Sujets

• Colonisation
• Arts
• Esthétique
• Interculturel
• Immigration

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 février 2008
• Nombre de lectures: 107
• EAN13: 9782296186514
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 87 Mo

Extrait

www.africultures.com

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[ dossier ] Diaspora : identité plurielle

INTRODUCTION De la nécessaire ouverture du champ identitaire CHRISTINE EYENE Exposition « Diaspora » : dans l’imaginaire de l’Autre ENTRETIEN AVEC CLAIRE DENIS PAR CHRISTINE EYENE

I  DISPERSIONS ET MOUVEMENTS CONSTITUTIFS La notion de diaspora appliquée au monde noir des Amériques : l’historicité d’un concept Négritudes quisqueyennes

CHRISTINE CHIVALLON JEAN MARIE THÉODAT

Mémoires de l’esclavage au Brésil et dans l’Atlantique Sud : quelques pistes de réflexion ANA LUCIA ARAUJO Akinbode Akinbiyi, Divinités de l’Atlantique Noir Nigéria et Brésil, Lagos et Brasilia : dieux migrants et revenants

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Maputo, Canton, Antanarivo, PortLouis, Durban… Diasporas sudsud FRANÇOISE VERGÈS58 Exil, mémoire et identité (s) en Italie ENTRETIEN AVEC ALESSANDRO TRIULZI PAR THIERRY PERRET64

II  DE L’EXPÉRIENCE À LA THÉORIE Conversation sur l’exil

ENTRETIEN AVEC CÉLESTIN MONGA PAR AYOKO MENSAH

Quelles possibilités pour les études postcoloniales JIM COHEN en France ? ET MARIABENEDITA BASTO Nouvelle topographie d’un Atlantique noir ENTRETIEN AVEC PAUL GILROY PAR CHRISTINE EYENE Points de vue sur la culture Discussions avec trois directeurs issus de la diaspora : Gus Casely Hayford, Ekow Eshun, Mark Sealy CHRISTINE EYENE

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PAULINE DE SOUZA

www.africultures.com DOSSIER COORDONNÉ PARCHRISTINE EYENE,EN PARTENARIAT AVEC LEMUSÉE DU QUAI BRANLY.

ENTRETIEN AVEC MAHAMATSALEH HAROUN PAR VIRGINIE ANDRIAMIRADO

« Diversity Art Forum », l’art horslesmurs et autres cloisons ethniques MahamatSaleh Haroun : « Dans l’exil, on emporte son histoire avec soi »

SITCHETCHRISTINE

BONIFACE MONGO MBOUSSA

ENTRETIEN AVEC LILIAN THURAM PAR AYOKO MENSAH

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ENTRETIEN AVEC KOFFI KWAHULÉ PAR SYLVIE CHALAYE

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ENTRETIEN AVEC BARTHÉLÉMY TOGUO PAR MIRADO143 VIRGINIE ANDRIA

ENTRETIEN AVEC JEANPIERRE BEKOLO PAR CHRISTINE EYENE

Immigration et conscience diasporique « Je suis parti, mais je ne sais pas si je suis arrivé…»

JESSICA OUBLIÉ CHRISTINE EYENE

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Diaspora Diaries de Robert ‘Beyonder’ Asare : ENTRETIEN AVEC un documentaire sur la diaspora africaine de Londres ROBERT ‘BEYONDER’ ASARE PAR CHRISTINE EYENE

ENTRETIEN AVEC SAMIA NKRUMAH PAR HABIBOU BANGRÉ130

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ENTRETIEN AVEC YOUSRY NASRALLAH PAR JESSICA OUBLIÉ106

GIULIA BONACCI

III  LA DIASPORA ET L’AFRIQUE « Les diasporas rendent meilleures leurs sociétés d’accueil » « Le bien être de la diaspora et celui de l’Afrique sont fortement interconnectés » L’Afrique et ses diasporas, imaginaires du retour

Diaspora et littérature négroafricaine sous bénéfice d’inventaire Barthélémy Toguo : « L’exil côtoie le plaisir comme la douleur » Les AfricainsAméricains afrocentristes et la fabrique imaginaire du « retour aux origines »

Yousry Nasrallah fait réémerger l’identité africaine de l’Égypte Jeff Mills : un musicien au carrefour de l’électro et de l’afrofuturisme L’afro dans le registre identitaire diasporique

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cahier critique ]

REBOND Un homme en colère

MUSIQUE Orchestra Baobab Made in Dakar

La maggie du reggae contre la fatalité de la guerre. Alpha Blondy « Jah Victory »

THÉÂTRE Baraque de foire et tours de carte pour duo tragique Topdog / Underdog, de SuzanLori Parks, mise en scène de Philip Boulay

Un spectacle pour déjouer Les Nègres Les Nègres de Jean Genet, mise en scène de Cristèle Alvès Meira

La fêlure étoilée d’une enfant d’immigré Exils 4, d’Aristide Tarnagda, conception et mise en scène d’Eva Doumbia

RÉDACTION : TEL : TEL : EMAIL :

RÉDACTRICE EN CHEF : SECRÉTAIRES DE RÉDACTION : DIRECTRICE DE LA PUBLICATION :

ARTS PLASTIQUES : CINÉMA : DANSE : DESIGN : DIASPOS : MUSIQUE : LITTÉRATURE/ÉDITION : PHOTO : THÉÂTRE :

AFRIPHOTO : DESIGN GRAPHIQUE :

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CATHERINE COQUERYVIDROVITCH

GÉRALD ARNAUD

GÉRALD ARNAUD

SYLVIE CHALAYE

SYLVIE CHALAYE

SYLVIE CHALAYE

RÉDACTION PARISIENNE 123, 125 AV. JEAN JAURÈS 75019 PARIS ++33 (0)1 40 40 14 65 RÉDACTION RHÔNEALPINE 26110 LES PILLES ++33 (0)4 75 27 74 80 [e-mail]

AYOKO MENSAH JESSICA OUBLIÉ MARIEEMMANUELLE CHASSAING AYOKO MENSAH CHRISTINE EYENE

VIRGINIE ANDRIAMIRADO CHRISTINE EYENE OLIVIER BARLET AYOKO MENSAH FRANCK HOUNDÉGLA SOEUF ELBADAWI GÉRALD ARNAUD SORO SOLO BONIFACE MONGOMBOUSSA TAINA TERVONEN ERIKA NIMIS SYLVIE CHALAYE

MARIAN NUR GONI [e-mail] ANTOINE TIPHINE MEIHAN TANG

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CINÉMA La graine et le muletd’Adbellatif Kechiche La blaxploitation revient, le budget en plus American Gangsterde Ridley Scott

ARTS PLASTIQUES e VII Rencontres Africaines de la Photographie : la ville pour fond et forme

Bamako : les hauts et les bas d’un festival en quête de popularité

«Le mur est cet état de gestation après lequel s’ensuit une reconstruction» Portrait de Bill Kouélany

LITTÉRATURE À fleur de peau Twelve Bar Blues,de Patrick Neate etLatitudes à la dérive,de Jamal Mahjoub

DANSE Harlem, capitale du «tap dance» dans l’entredeuxguerres

SITE INTERNET : ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO : ÉDITION/DIFFUSION :

ABONNEMENTS : VENTE AU NUMÉRO :

TOUS DROITS DE REPRODUCTION RÉSERVÉS, SAUF AUTORISATION PRÉALABLE. N°72  ISBN : 9782296045132 ISSN : 12762458 COMMISSION PARITAIRE :1203G74980

REVUE PUBLIÉE AVEC LE CONCOURS DE L’AGENCE NATIONALE POUR LA COHÉSION SOCIALE ET L’ÉGALITÉ DES CHANCES (ACSÉ) ET DE LA RÉGION RHÔNEALPES.

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OLIVIER BARLET

ANNE CRÉMIEUX

CHRISTINE EYENE

ERIKA NIMIS

JESSICA OUBLIÉ

TAINA TERVONEN

PAULINE PERETZ

WWW.AFRICULTURES.COM FRANCK LÉPINAY JEANMARC MARIANI ANALUCIA ARAUJO MARIABENEDITA BASTO GIULIA BONACCI CHRISTINE CHIVALLON JIM COHEN PAULINE DE SOUZA CHRISTINE EYENE GEORGE HALLETT AYOKO MENSAH BONIFACE MONGO MBOUSSA JESSICA OUBLIÉ CHRISTINE SITCHET JEANMARIE THÉODAT FRANÇOISE VERGÈS

ÉDITIONS L’HARMATTAN 57, RUE DE L’ÉCOLEPOLYTECHNIQUE  F 75005 PARIS

VOIR DERNIÈRE PAGE EN LIBRAIRIES OU À L’HARMATTAN ET SUR WWW.AFRICULTURES.COM

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[ dossier ] Diaspora : identité plurielle

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[ ] INTRODUCTION

De la nécessaire ouverture du champ identitaire parChristine Eyene

« D IASPORA  » ESTUNTERMEQUIOCCUPEUNVASTECHAMPLEXICALPUISQU ’ ILRECOUPEAUJOURD ’ HUIDE MULTIPLESRÉALITÉS . D ANSSONACCEPTIONUSUELLE , « LADIASPORAESTL ’ ENSEMBLEDESMEMBRESD ’ UNPEUPLE DISPERSÉÀTRAVERSLEMONDEMAISRESTANTENRELATION » ( DÉFINITION L AROUSSE ).P ARLERDE « DIASPORA AFRICAINE », C ’ ESTENTRERDEPLAIN  PIEDDANSL ’ HISTOIREDELADISPERSIONDUPEUPLENOIR . C’ ESTÉVOQUER BIENPLUSQU ’ UNCONCEPTLINÉAIREAYANTPOURPOINTDEDÉPARTL ’A FRIQUEETCOMMEPOINTDECHUTE L ’O CCIDENT . C’ ESTUNEGÉOGRAPHIEÉPARSE , UNECARTOGRAPHIEÉCLATÉEQU ’ ILCONVIENTICIDETRACER . L’origine de la diaspora, nous rappelle Stuart Hall, se trouve dans le 1 « Nouveau Monde» . C’est en Amérique,Terra Incognita,que retentit pour la première fois l’écho d’une Afrique véhiculée par la mémoire de peuples arrachés à leur terre natale. Face à la brutalité et au traumatisme de l’escla e e vage qui sévit du XV au XIX siècle, l’Afrique se fait la pierre fondatrice d’une « identité noire ». Mais cette identité ne représente en aucun cas une entité homogène. On sait d’une part que les hommes, femmes et enfants enlevés à l’Afrique pro venaient de différentes régions du continent. Qu’ils avaient des cultures diverses, ne parlaient pas la même langue et priaient dif férents dieux. C’est donc dans la diversité que se sont recomposées de nouvelles identités. D’autre part, l’administration des colonies reflétait les traits de l’empire auquel elles appartenaient. La diaspora s’est alors profilée sur un schéma dialectique posant fragments et continuité identitaires. C’est ainsi que Stuart Hall note, entre la Jamaïque, dont il est ori ginaire, et la Martinique, « une profonde dif férence culturelle et historique […] position LES DOSSIERS 17 « CUBA L’AFRICAINE » ET 34 « BRÉSIL NOIR » nant les Martiniquais et Jamaïcains commeà ONT ÉTÉ L’OCCASION DE REVENIR SUR LES APPORTS DES CULTURES AFRICAINES DANS LE MÉTISSAGE ACTUEL DES PRATIQUES 2 la foisidentiqueset différents » . ARTISTIQUES, CULTURELLES ET SOCIALES À CUBA ET AU BRÉSIL. © DR.

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Partant de cela, c’est en amont que nous proposons d’aller chercher la source de la diaspora. Paul Gilroy emploie une image qui peut nous être utile. Dans son ouvrage de référence,The Black AtlanticGilroy (1993), appréhende le navire – sur lequel a reposé le commerce triangulaire – comme un moyen d e c o m m u n i c a t i o n reliant l’Europe, l’Amé rique, l’Afrique et les Antilles. Le navire, est le « système microcul turel, micropolitique, 3 vivant et mouvant » , à la base des reconfigurations qui donneront lieu à la diaspora. Il est aussi, méta phoriquement, support « des divers projets de retour rédempteur à la terre mère africaine, de la circulation des idées et des activistes, ainsi que des mouvements d’artefacts culturels et politiques : tracts, livres, phonogra 4 phes, et chorales ». Cette circulation des idées et de l’activisme culturel dans le « Triangle Noir », ou l’« Atlantique Noir », nous importe dans la mesure où elle est l’essence de ce que l’on entend par « diaspora africaine »; représentée, en l’occurrence, dans l’exposition « Diaspora » du musée du quai Branly. Si l’esclavage forme la première phase de la naissance de la diaspora, colo nisation et décolonisation en Afrique en constituent les étapes suivantes. En France, plus particulièrement dans le Paris des années 1930, l’Afrique s’exprime à travers l’idéologie de la « Négritude ». Sous la plume du Sénégalais Senghor, du Martiniquais Césaire et du Guyanais Damas (c’estàdire à la fois dans l’unité « nègre » et dans la différence) se construit l’un des mouve ments majeurs du discours anticolonialiste. La résonance de la diaspora est d’autant plus prégnante que, comme le déclare Césaire, ce sont les écrivains,

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