Eléments d initiation à la critique cinématographique
230 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Eléments d'initiation à la critique cinématographique , livre ebook

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230 pages
Français

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Description

Le public, curieux et cinéphile, sait-il regarder ou lire une oeuvre filmique ? Ce livre a pour ambition de servir de terreau à des débats constructifs, afin que la critique cinématographique africaine se fraye une place au soleil de la cinématographie mondiale.


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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296498174
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-Marie Mollo Olinga




É LÉMENTS D’INITIATION
À LA CRITIQUE
CINÉMATOGRAPHIQUE

Préface de Thierno Ibrahima Dia
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-97640-5
Dédicace

A OLINGA MOLLO Laurent et NDONO Scholastique.
Ils ont consenti tant de sacrifices pour que je sache lire et écrire !
Remerciements
Je souhaiterais que dans cet espace-ci, tous ceux qui ont œuvré de près ou de loin à la concrétisation de cet ouvrage y trouvent mes remerciements sincères. Je pense notamment à : P2, mon épouse ; Thierno Tbrahima Dia, mon conseiller et, surtout, préfacier ; Jean-Claude Awono ; Baba Diop ; Claude-Bernard Kingué ; Bassek Ba Kobhio ; Yves Bourguignon ; Dessap Jacques Ledoux ; Olinga Olinga Emmanuel ; Ngoubè Charles Tsidore ; Olivier Barlet ; Mbatonga Olinga Nazaire Désiré ; Diamoun Moussa ;… J’ai certainement oublié quelques-uns. Qu’ils veuillent bien m’en excuser, tout en sachant qu’ils existent bel et bien dans un coin de mon cœur et dans ma tête. Merci !
Préface
« Je me suis emporté un jour à Carthage contre la critique européenne et la "dictature" qu’elle exerce sur les lecteurs africains. En fait, je crois que j’ai eu tort. (...). Ce qu’il faudrait, c’est qu’il y ait une critique africaine à côté de la critique européenne, afin que les Africains ne soient plus obnubilés par celle-ci. »
Ousmane SEMBÈNE 1 .

Le doyen des cinéastes africains, le Sénégalais Ousmane Sembène (« l’aîné des anciens »), donne bien le ton dans lequel s’inscrit ce manuel.

Un tel ouvrage relève d’une absolue nécessité et d’une urgence impérieuse. Il comble un manque important et ce n’est pas sa seule qualité, car Jean-Marie Mollo Olinga nous apporte toute sa passion et sa connaissance du cinéma, sans omettre de se mettre à la place de ses lecteurs. Nous recevons nombre de courriers de membres du forum interne de discussions qui réunit aux derniers jours de décembre 2006 deux cent vingt-huit participants : journalistes, universitaires ou (parfois anciens) étudiants en cinéma.

Beaucoup sont intimidés, presque tétanisés par la faconde (dans son sens le plus noble) des « professionnels » (Jean-Marie Mollo Olinga, Hassouna Mansouri, Baba Diop, Olivier Barlet, Mohammed Bakrim). Ils avouent ne pas oser écrire aisément pour le site web Africiné par peur de ne pas être à la hauteur de ces aînés. Or, c’est là le grand intérêt d’un tel ouvrage. Car les membres d’Africiné n’ont souvent pas d’organes de presse autres qu’Africiné pour s’exercer, exercer la critique cinématographique, côtoyer d’autres critiques, et ils sont en demande de techniques, de conseils.

Comment être critique de cinéma ? Jean-Marie Mollo Olinga y répond avec méthode, puis donne l’exemple de la critique de neuf films ; pas seulement de sa plume, puisque Jean-Marie Mollo Olinga propose aussi une critique de Baba Diop et deux critiques signées par Olivier Barlet.
Baba Diop est une plume sénégalaise reconnue, officiant au quotidien Sud Quotidien à Dakar qui – outre ses critiques de films et comptes-rendus de festivals ; l’hivernage venant ou le ramadan sévissant – portraiture quelques personnages croustillants. Olivier Barlet, quant à lui, est président et rédacteur d’ Africultures (et un des initiateurs d’Africiné).

Auparavant, Jean-Marie Mollo Olinga relève le défi de définir ce qu’est un critique cinématographique. La tâche n’est pas aisée, car, d’emblée, notre auteur se heurte à l’héritage socioculturel (où sont les frontières de cette Afrique du cinéma et de la critique ?). Il s’agit donc ici de donner une dimension juste de l’objet et du sujet.

L’auteur de ce manuel pour critiques souligne bien que « le cinéma en Afrique est pluriel. Il y a les cinémas africains et non le cinéma africain ». L’Afrique, seul continent d’un seul tenant avec l’Australie (ses îles, archipels et Madagascar l’étendent un peu plus), est dite « blanche » et « noire ». Dès lors, il n’est pas rare d’entendre un Maghrébin, voire un Malgache ou un Mauricien, désigner les natifs de l’Afrique dite subsaharienne sous le vocable d’« Africains », comme s’il n’en faisait pas partie. Là, il ne s’agit même pas encore de cinéma, mais de sentiment d’appartenance, d’identification, d’identité. Dès lors, l’auteur camerounais a bien raison d’invalider cette « appellation d’origine non contrôlée » (pour reprendre l’expression du cinéaste et critique sénégalo-franco-guinéen, Mama Kéita) qu’est « le cinéma africain ».

Néanmoins, pour Jean-Marie Mollo Olinga, le critique africain est « d’abord Camerounais, Tunisien, Burkinabé, Sud-Africain, ou même Français » avant d’être Africain ; il est Africain du fait de sa « sensibilité africaine » (c’est lui qui met les guillemets). C’est le seul point de désaccord que nous avons avec lui, car le critique français ne devient pas Africain par sa sensibilité. Bien sûr que si nous le lisons sous le prisme de la culture africaine foncièrement xénophile, nous comprenons d’où il parle : « Celui qui s’adjoint à ta famille devient membre de ta famille. » Pourtant, nous nous imaginons mal le Marocain Mohammed Bakrim, premier vice-président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (2004 – 2009), accepter d’être un critique américain parce qu’il s’imposerait comme un des critiques incontournables du cinéma étasunien.
Olivier Barlet – un des critiques incontournables des cinémas africains – refuse clairement d’être perçu comme « Africain ». Incitant le lecteur de son blog à aller lire un compte-rendu sur Africultures à propos du Festival du film de quartier de Dakar (FTFQ 2005), Antoine Doyen, étudiant en sociologie à Paris 8 et photographe, note, un peu perplexe : « Olivier Barlet signe beaucoup de choses à propos du cinéma en Afrique, c’est un des noms sur lesquels on finit toujours par retomber, quand on explore ce milieu-là. Ça pose question, d’ailleurs. » 2

« Tout créateur est un traître à sa patrie. Parce qu’il n’en a qu’une, la création. » Ce propos de Michel Bouhut 3 n’est pas loin de celui de Mohammed Bakrim qui veut circonscrire tout soupçon de chauvinisme (il refuse d’être résumé au statut de « critique marocain » ) ; il écrit : « Un film n’a pas de patrie, son identité première est le cinéma ; être critique ne signifie pas en premier lieu une spécialité géographique. » 4

La question ne se pose pas pour tel grand géographe ou tel historien spécialiste, mais elle semble devoir se poser pour le cinéma, pourquoi ? Parce que le cinéma est une projection nationale, répondrait Jean-Michel Frodon, qui exclut curieusement les pays africains pris individuellement comme nations de cinéma (le cinéma sénégalais ou guinéen n’existerait pas, explique doctement Frodon). Louis Seguin traduit toute la difficulté de parler, par exemple, d’un cinéma français, car celui-ci est « traversé par les lignes droites des œuvres, donc des auteurs, que l’on incline, pour leur donner un sens géométrique, vers des points de fuite arbitraires ». 5

Férid Boughédir écrit :

« ...Le danger des visions critiques "africanistes", aussi bien intentionnées soient-elles, me semble être de céder trop souvent à la tentation de l’amalgame de la vision "ethnologique", globalisatrice, qui mettrait dans le même sac une comédie moralisatrice à la technique balbutiante tournée dans les années 60 avec un film d’avant-garde aux recherches sortant de la norme comme Touki-Bouki, de secouer le tout, de trouver artificiellement des points communs et de décréter que "les Africains filment comme ça".

Toutes proportions gardées, cela équivaudrait à mettre dans le même corpus, un film comique français avec Louis de Funès et un drame métaphysique suédois signé Ingmar Bergman et de conclure que "tous les Blancs filment comme ça". Ce danger évoqué me semble réel, la tentation de toute critique est de faire de l’extrapolation et il est vrai que celle-ci permet parfois des découvertes bénéfiques. » 6

Au Festival de Cannes 1990, Michel Drucker, confondant le Guinéen Mohamed Camara venu prendre le Grand prix du jury pour le réalisateur de Tilaï , le félicita comme s’il était le Burkinabé Idrissa Ouédraogo. Cette maladresse fut ressentie comme une véritable gifle par beaucoup de gens. De l’avis

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