Esthétiques de l écran
188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Esthétiques de l'écran , livre ebook

-

188 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'écran constitue un lieu d'attente. Écran et surface picturale sont autant réceptacle spatial et matériel des opérations visuelles qu'espace mental qui fait naître l'image, les figures, les éléments et leur agencement. La généralisation des écrans dans la vie contemporaine a-t-elle modifié la conception des surfaces picturales ? Comment le peintre repense-t-il le support, la surface, le plan, l'espace, les figures dans le contexte des surfaces écraniques ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 263
EAN13 9782336661414
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Eidos
dirigée par Michel Costantini & François Soulages
Série RETINA Manuela de Barros, Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage Eric Bonnet (dir.), Le Voyage créateur Michel Gironde (dir.), Les mémoires de la violence François Soulages (dir.), La ville & les arts. A partir de Philippe Cardinali
Série Photographie Philippe Bazin, Face à faces Philippe Bazin, Photographies & Photographes Catherine Couanet, Sexualités & Photographie Benjamin Deroche, Paysages transitoires. Photographie & urbanité Michel Jamet, Photos manquées Michel Jamet, Photos réussies Anne-Lise Large, La brûlure du visible. Photographie & écriture Panayotis Papadimitropoulos, Le sujet photographique François Soulages (dir.), Photographie & contemporain François Soulages & Julien Verhaeghe (dir.), Photographie, médias & capitalisme Marc Tamisier, Sur la photographie contemporaine Marc Tamisier, Texte, art et photographie. La théorisation de la photographie Christiane Vollaire (dir.), Ecrits sur images. Sur Philippe Bazin
Série Groupe E.I.D.O.S. Michel Costantini (dir.), Ecce Femina Michel Costantini (dir.), L’Afrique, le sens. Représentations, configurations, défigurations Groupe EIDOS, L’image réfléchie. Sémiotique et marketing Pascal Sanson & Michel Costantini (dir.), Le paysage urbain Marc Tamisier & Michel Costantini (dir.), Opinion, Information, Rumeur, Propagande. Par ou avec les images
Hors Série Michel Costantini (dir.), Sémiotique du beau Michel Costantini (dir.), La sémiotique visuelle : nouveaux paradigmes Bibliothèque VISIO 1, Biblioteca VISIO 1, Library VISIO 1
Comité scientifique international de lecture Aniko Adam (Université Pázmány Péter, Piliscsaba, Hongrie), Michel Costantini (Université Paris 8, France), Pilar Garcia (Université Bellas Artes de Séville, Espagne), Alberto Olivieri (Université Fédérale de Bahia, Brésil), Panayotis Papadimitropoulos (Université d’Ioanina, Grèce), Gilles Rouet (Université Matej Bel, Banska Bystrica, Slovaquie), Silvia Solas (Université de La Plata, Argentine), François Soulages (Université Paris 8, France), Rodrigo Zuniga (Université du Chili, Santiago, Chili)
Publié avec le concours de RETINA.International, Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes , d’ECAC, Europe Contemporaine & Art Contemporain , & de l’Equipe de recherche EPHA, Esthétique, Pratique & Histoire des Arts , du Labo EA 4010 AIAC, Arts des Images & Art Contemporain , Université Paris 8.
Titre
Sous la direction de Eric Bonnet
Esthétiques de l’écran
Lieux de l’image
Copyright
Du même auteur
Livres d’Eric Bonnet Les jardins de Talèfre , Valenciennes, éd. Terre d’ombre, 1996 L’arc-en-terre. La peinture comme espacement , Valenciennes, PUV, 2000
Livres sous la direction d’Eric Bonnet Traversées. Bonnefoi, Duchêne, Egaña, Guerbadot , autoPoïétique 3, Paris, ae2cg, Editions, PUV, 2001 Théâtre et arts plastiques, entre chiasmes et confluences , Valenciennes, PUV, 2002 Henri Matisse et la sensation d’espace , Valenciennes, PUV, 2007 Poésie et peinture. Dialogues dans l’espace du livre. Mélanges offerts à Edmond Nogacki , Valenciennes, PUV, 2010 Le voyage créateur. Expériences artistiques et itinérance , Paris, L’Harmattan, 2010 Lieux et mondes , Paris, L’Harmattan, 2013 Œuvres, corps & territoires. Frontières , Paris, L’Harmattan, 2013
© Remerciements à : Maurice Benhamou pour les œuvres de Jean Degottex, Yves Schemoul, Sarkis, Patrick Nardin, Natalia Babarovic, Pablo Ferrer, Joël Kermarrec, Shirley Jaffe, Alix Le Meleder, Jean Laube, Dominique Liquois, Philippe Hurteau, François Jeune. Le Musée des Beaux-arts de Valenciennes et le Musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Besançon
En couverture : © Patrick Nardin, Balayages (vers. 1), installation vidéo silencieuse, 2002, coll. Frac Languedoc-Roussillon.
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66141-4
Introduction Ecrans et surfaces picturales
La surface picturale, le plan du tableau et son support matériel sont assurément le lieu où se sont toujours nouées de nombreuses opérations conceptuelles, imaginaires et matérielles.
Dans le Livre 1 de De Pictura 1 , Alberti ouvre son traité en définissant la surface et les qualités que celle-ci doit posséder, « comme une peau tendue 2 . » Subdivisée selon différentes modalités, (uniforme, bosselée ou concave), la surface, lorsqu’elle est plane, est semblable à la surface d’une eau très pure. C’est la condition préalable à la construction par le peintre d’une pyramide visuelle dont une section fera écran et donnera une peinture, un tableau. Sur la grande surface que constitue la section de la pyramide visuelle, Alberti définit trois grandes opérations : la circonscription, la composition et la réception des lumières. Par la circonscription, première opération qui conditionne les deux autres, le peintre enregistre les contours des corps à représenter. Alberti recommande d’utiliser un voile « intersecteur » dont il est l’inventeur 3 , qui permet d’assigner chaque limite de surface à son lieu sur le tableau. Cet intersecteur fonctionne comme un écran translucide et opère un arrêt des corps, aidant le peintre à délimiter les contours incertains et à fixer la pointe de la pyramide visuelle. La composition vient ensuite ordonner les surfaces et produire l’histoire. « L’œuvre majeure du peintre, c’est l’histoire, les parties de l’histoire sont les corps, la partie du corps est le membre, la partie du membre est la surface 4 . »
Lieux de la visée active et de la traversée, la surface et l’écran se rejoignent dans le traité d’Alberti. André Breton, dans un passage de son livre L’amour fou revient sur la fonction de l’écran. Cette surface projective permet l’activité de l’esprit, qu’il s’agisse d’un mur décrépi, comme le recommandait Léonard de Vinci à ses disciples 5 , une phrase, un nuage, ou tout autre chose.
« Le plus frappant, dit-il, c’est qu’une activité de ce genre qui, pour être, nécessite l’acceptation sans réserve d’une passivité plus ou moins durable, bien loin de se limiter au monde sensible, ait pu gagner en profondeur le monde moral. (…) L’homme saura se diriger le jour où comme le peintre, il acceptera de reproduire sans rien y changer ce qu’un écran approprié peut lui livrer à l’avance de ses actes. Cet écran existe. Sur cet écran tout ce que l’homme veut savoir est écrit en lettres phosphorescentes, en lettres de désir 6 . »
Les images apparaissantes ont alors un caractère de révélation et Breton conseille de considérer nos actes comme un bloc, un mur, avec indifférence ; les actes nécessaires, les actes à accomplir se détacheront alors de l’ensemble, libres de toute préoccupation morale ou logique.
De nombreux peintres contemporains semblent se rapprocher de la position d’André Breton. Comment les peintres définissent-ils la surface de projection sur laquelle ils travaillent ? Et quelles figures y projettent-ils, comment écrivent-ils la mobilité, l’articulation des figures qu’ils y déposent ?
Dans les courants les plus radicaux de l’art abstrait, les artistes ont œuvré à opacifier la surface picturale. Allant au-delà du Suprématisme, le peintre Strzemiński 7 , dans sa recherche théorique et picturale de l’ Unisme , tente d’oblitérer tout effet d’illusion, de mouvement, de division, de contraste, réduisant le tableau à une surface unitaire, homogène et intemporelle.
L’écran, comme réceptacle d’une écriture de lumière ou de substances colorées, constitue un lieu d’attente. Ecran et surface picturale sont autant réceptacle spatial et matériel des opérations visuelles qu’espace mental qui font naître l’image, les figures, les éléments et leur agencement. László Moholy-Nagy s’interrogeait sur la légitimité du tableau « à l’époque des phénomènes cinétiques de réflexion et du film. Il distingue deux modalités coexistantes et nécessaires, – créations chromatiques dans une image fixe impliquant une temporalité lente de méditation du spectateur, – créations d’harmonies cinétiques « lumière-espace-temps » faisant appel à une attention accrue de la part du spectateur, à son action et à sa participation 8 .
La généralisation des écrans dans la vie sociale a-t-elle modifié les conceptions de la surface picturale ? Comment le peintre repense-t-il la surface, le plan, le support, dans le contexte des surfaces écraniques ?
Toute surface produite et habitée par une gestuelle ralentit la vision et installe un regard lent, un arrêt, qui agit sur le corps du spectateur. Cet arrêt n’est pas de même nature que

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents