Frontières géoculturelles et géopolitiques
194 pages
Français

Frontières géoculturelles et géopolitiques , livre ebook

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194 pages
Français

Description

Les limites, bordures, frontières, seuils délimitent les réalités physiques comme les cadres conceptuels. Il s'agit d'intégrer les dimensions et frontières géoculturelles, passages et transferts, qui incitent à l'échange alors que les murs ne peuvent (ne devraient) qu'aboutir à des transgressions. Cet ouvrage aborde les frontières de l'art, du temps, des textes et présente quelques exemples locaux qui permettent d'apprécier ces évolutions et d'en appréhender les enjeux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296537453
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L&G
Sous la direction de Gilles ROUET et François SOULAGES
Frontières géoculturelles & géopolitiques
Local & Global
Frontières géoculturelles & géopolitiques
CollectionLocal & GlobalCréée en 2012 et dirigée par Gilles Rouet & François Soulages Migrations, Mobilités, Frontières et Voisinages,Maria Rosteková & Serge Dufoulon (dir.) Citoyennetés et Nationalités en Europe, articulations et pratiques,Gilles Rouet (dir.) Nations, cultures et entreprises en Europe,Gilles Rouet (dir.) Productions et perceptions des créations culturelles,Helena Bálintová & Janka Palková (dir.) La photographie : mythe global et usage local,Ivaylo Ditchev & Gilles Rouet (dir.) Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1,Dominique Berthet Usages de l’Internet, éducation & culture, Gilles Rouet (dir.) Usages politiques des nouveaux médias, Gilles Rouet (dir.) Participations & citoyennetés depuis le Printemps arabe,Antoniy Galabov & Jamil Sayah (dir.) Internet ou la boite à usages, Serge Dufoulon (dir.) Géoartistique & Géopolitique. Frontières, François Soulages (dir.) Europe des partages, Europe partagée, Serge Dufoulon & Gilles Rouet (dir.) e-Citoyenneté, Anna Krasteva (dir.) Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Belgique(Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles), Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Seville),France(Gilles Rouet, Univ. Reims, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Budapest),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica),Taïwan(Stéphanie Tsai, Univ. Centrale de Taiwan, Taïpé)Partenaires de la collection RETINA.International, Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes, ECAC,Europe Contemporaine & Art Contemporain, Paris 8, IEEI,Institut d’Études Européennes et Internationalesde Reims & Faculté de Sciences Politiques et des Relations Internationalesde Banská Bystrica.
Sous la direction de Gilles ROUET & François SOULAGESFrontières géoculturelles & géopolitiques
Les directeurs de cette publication remercient tous les contributeurs pour leur implication dans le cycle de colloques internationauxFrontièresqui a donné lieu à plusieurs publications dans cette collection, dont ce volume, ainsi qu’à Anne-Coralie Bonnaire et Christophe Lips pour leur important travail de traduction et de relecture attentive, patiente et efficace. Publié avec le concours de RETINA.International, du Labo AIAC,Arts des Images & Art Contemporain de l’Université Paris 8, del’Institut d’études européennes et internationales de Reims, de la Faculté des sciences politiques et des relations internationales et de la Chaire Jean MonnetIdentités et Cultures en Europede l’Université Matej Bel de Banská Bystrica,et grâce au soutiende l’équipe Košice Capitale Européenne de la Culture 2013. © L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN :978-2-343-00868-4EAN :9782343008684
Introduction Frontières des localisations culturelles Les limites, bordures, frontières, seuils délimitent les réalités 1 physiques comme les cadres conceptuels . Nécessaires pour séparer le semblable du différent, pour distinguer le ciel de la terre, l’animal de l’humain, l’artificiel du naturel, le nous des autres, le moi de l’autre. Complexes, donc, car ces frontières sont instables dans leurs contenus, leurs réalités, leurs significations et leurs représentations. Si le mur est à abattre, qui transforme ceux de l’intérieur en barbares, la frontière transforme l’étranger en voisin, s’il s’agit bien d’organiser le passage ou l’échange. Tout mécanisme identitaire, tout processus de construction de soi a besoin d’autres, identifiés comme proches, semblables. Mais, dans le même temps, il semble bien indispensable d’organiser des confrontations aux différences. Avec les différents processus de mondialisation, le monde ne semble plus, politiquement et économiquement, partagé entre blocs antagonistes, les sociétés (ou leurs dirigeants) ont pour la 1. Cf. le premier volume consacré à ces problématiques, François Soulages (dir.), Géoartistique et géopolitique. Frontières,Paris, L’Harmattan, 2013. Les textes réunis dans ce volume sont en particulier issus du colloqueLes frontières géoartistiques et géopolitiques, organisé le 16 novembre 2012 à l’Hôtel de Ville de Košice. Une journée d’étude a également été organisée avec Pilar Garcia surFrontières & pratiques artistiques, le 5 mars 2013, à l’Université des Beaux-arts de Séville. Ces colloques et journées d’étude ont été réalisés dans le cadre du cycle FRONTIERES 2013 du Labex ARTS H2H, Université de Paris 8, dirigé par François Soulages. 7
Gilles Rouet
plupart rallié l’économie de marché et un système politique de démocratie pluraliste. Les États se sont inscrits dans une compétition économique alors qu’une nouvelle ère industrielle se développe, avec l’évolution de l’électronique, de l’informatique, des outils de communications et de leurs usages. Mais ce n’est pas la fin de la géographie, ni des frontières et encore moins, peut-être, des murs. Pour le système économique, l’espace et le temps ne sont plus des contraintes de même nature, avec la rapidité croissante des communications et des transports. Les localisations des productions, des assemblages et des consommations ne sont plus reliées logiquement, culturellement, mais économiquement et politiquement. Les porte-conteneurs sur les mers et les camions sur les routes organisent les stockages en même temps qu’ils effectuent les transports. À côté des multinationales désormais entreprises-réseaux, de nouvelles formes d’entreprises sont apparues, liées au monde numérique. Un monde qui permet aux capitaux de se déplacer au sein d’un espace financier mondial qui n’est (presque) plus contrôlé par les États. Alors, jusqu’où s’étend cette mondialisation ? La géographie n’est pas abolie pour autant. Chacun s’inscrit dans un espace et dans une temporalité. Aucun ne s’est « virtualisé » et chacun existe dans sa culture comme dans son lieu, avec son histoire et sa construction personnelle, sociale. La globalisation n’est pas indifférenciation, uniformisation. Aucun village n’est global. Bien au contraire et alors même que des murs empêchent d’entrer ou de sortir, d’autres frontières, par exemple au sein de l’Union européenne, peuvent sembler être désormais seulement symboliques… Mais elles restent bien réelles. 2 « Karambolage », l’émission d’ARTE, propose chaque semaine une devinette. Il s’agit de trouver un indice qui permet de positionner une scène banale en France ou bien en Allemagne. Il n’est pas toujours simple de mettre ainsi en évidence des différences nationales, alors que bien des indices du quotidien pourraient géolocaliser les différentes scènes dans l’une ou l’autre des régions françaises ou allemandes. Les indices sont ainsi liés à des logos, des sigles institutionnels, des évènements spécifiques à 2. Émission de Claire Doutriaux diffusée tous les dimanches à 20 h. Cf. « la devinette » sur <http://www.arte.tv/fr/la-devinette-293/7367664.html>. 8
Introduction
l’un ou l’autre pays, et s’inscrivent parfois au niveau régional. Ainsi, pour trouver certains indices, il faut parfois bien connaître les deux pays. Les frontières existent donc bien et toujours, même au sein de l’espace Schengen, et si les quotidiens semblent bien peuplés de mêmes fast-foods, de multiples détails permettent à chacun de reconnaître des lieux d’autres pays, ou bien, justement, de n’en rien savoir, de ne se représenter des ailleurs qu’en lointains réels. L’important, pourtant, est de transformer l’étranger en voisin. Un voisin est reconnu ou devrait l’être, avec des différences et des similitudes. Un étranger est un autre peu spécifié, ou seulement en opposition à soi, inscrit dans une catégorie générique. La construction européenne a mis justement en place une « politique européenne de voisinage » pour les pays frontaliers et, parfois, les voisins de ses voisins. Il est bien temps pour les Français, comme pour tout autre Européen, de s’installer dans une géographie européenne concrète. Pas celle des cartes scolaires ou institutionnelles, ni celle des discours politiques, mais celle de l’appropriation, par le voyage, bien évidemment, et de la rencontre, mais aussi par la lecture ou l’image. Il s’agit d’intégrer une dimension géoculturelle et les frontières géoculturelles, passages et transferts, qui incitent à l’échange tandis que les murs ne peuvent (ne devraient) qu’aboutir à des transgressions. Comment éviter que les matérialités des territoires et des contraintes institutionnelles n’aboutissent justement à des murs ? Les mobilités, physiques ou non, permettent de déterminer ce qui unit et ce qui différencie, et de dépasser la seule tolérance. Mais ce n’est certainement pas, en soi, la généralisation des moyens de communication numérique qui induit les mobilités. Ces outils les permettent et les démultiplient, mais ne les provoquent pas. Une grande partie des communications numériques s’inscrit 3 dans une logique locale , inscrivant cette virtualité digitale dans le réel physique. Alors rien ne changerait donc dans les quotidiens ? Bien évidemment, les usages comme les représentations se transforment et, avec eux, les processus identitaires.
3. Cf. Dominique Cardon,La démocratie internet : promesses et limites,Paris, Seuil, 2010. 9
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