IMAGE CHEZ ROLAND BARTHES
210 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

IMAGE CHEZ ROLAND BARTHES , livre ebook

-

210 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'image, Roland Barthes y a consacré de nombreux articles, entretiens, et même un ouvrage entier (La Chambre claire). Cet essai rassemble ces réflexions en vue d'en éclairer le contexte, l'approche et l'apport. Peinture, publicité, photographie, cinéma, théâtre, poésie, calligraphie, cuisine en sont les grands axes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 101
EAN13 9782296433458
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’image chez Roland Barthes
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Château
et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.
Dernières parutions
Ahmed MAROUANI, Platon et l’homme dans les derniers dialogues , 2010.
Béatrice ALLOUCHE-POURCEL, Kant et la Schwärmerei, 2010.
Mélissa THÉRIAULT, Arthur Danto ou l’ art en boîte, 2010.
Agnès BESSON, Lou Andreas-Salomé, Catherine Pozzi . Deux femmes au miroir de la modernité , 2010.
Philippe DEVIENNE, Penser l’animal autrement , 2010.
Claire LE BRUN-GOUANVIC Suite de l’admonition fraternelle à Maresisus de Jan Amos Comenius. Traduction française annotée de Continuatio fraternae admonitionis comenii ad maresium , 2010.
Michèle AUMONT, Dieu à volonté : ultime confidence d’Ignace de Loyola dans le Récit, 2009.
Jean-Louis BISCHOFF, Les spécificités de l’humanisme pascalien , 2010.
Cécile VOISSET-VEYSSEYRE, Des amazones et des femmes , 2010.
Nathalie GENDROT, L’autobiographie et le mythe chez Casanova et Kierkegaard, 2009.
Louis-José LESTOCART, L’intelligible connaissance esthétique , 2010.
Salvatore GRANDONE, Mallarmé. Phénoménologie du non - sens , 2009.
Bouchta FARQZAID


L’image chez Roland Barthes
© L’HARMATTAN, 2010
5 - 7, rue de l’École - Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairie harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11415-9
EAN : 9782296114159

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Il est des personnes
Qui m’ont assisté
Lors des moments très difficiles
Qu’elles trouvent ici
Ma reconnaissance la plus sincère.

« On échoue toujours à parler de ce que l’on aime. »
Roland Barthes
Pour introduire :
Barthes : « Chacun de ses livres est vivant »
Eric Marty

Parler de Roland Barthes est un acte qui, par jubilation, doit s’inscrire dans le présent, en ce que sa pensée, comme l’a bien écrit Eric Marty, est d’actualité. Nous avons, en effet, toujours du plaisir à lire ou à relire son œuvre ou simplement à la feuilleter et à la parcourir des yeux. Ecrivains, critiques, peintres, photographes, cinéastes, historiens, penseurs nous y font signe et nous draguent pour que nous puissions « partager » leurs expériences esthétiques et idéologiques. A la suite des propos d’Eric Marty, nous nous soucions, nous qui sommes un lecteur étranger, du privilège de nous faire « le gardien » de l’œuvre d’un tel « artisan ».
Ecrire sur l’image (photographie, peinture, cinéma, théâtre…) chez Roland Barthes est, semble-t-il, une aventure fort dangereuse. Elle l’est davantage, lorsqu’il s’agit d’un travail académique, comme c’est le cas de notre travail intitulé « L’image chez Roland Barthes ». Un tel choix a été dicté par deux raisons. D’abord, parce que Roland Barthes a toujours constitué, pour nous, un univers énigmatique voire inaccessible ; ensuite, nous avons depuis quelques années un intérêt énorme pour l’image visuelle.
Travailler sur l’image serait très utile, en ce sens que cela nous permettrait de concilier notre vie professionnelle et notre passion personnelle.
Comme l’intitulé l’indique, nous nous s’efforcerons d’approcher le concept d’« image » dans sa double dimension « formelle » et « significative » ou « signifiante » chez Roland Barthes. Notre souci majeur sera de voir de très près comment s’articule la pensée barthésienne autour de l’image, notion qui constitue le pôle d’intérêt des sémioticiens, des critiques d’art, des photographes, des sociologues, des philosophes, des médiologues…
Balisons le terrain : qu’entendons-nous par « image », par « forme » et par « signification » ?
A. L’image :
Le Petit Robert propose, à ce propos, trois entrées. Du latin « imago », le terme d’image désigne d’abord, une « reproduction inversée qu’une surface polie donne d’un objet qui s’y réfléchit » (= reflet, cliché, photo, dessin, gravure, illustration). Puis, il s’agit d’une « reproduction exacte ou analogique d’un être ou d’une chose » (= ressemblance, portrait, figure, symbole, expression). Enfin, c’est une « représentation mentale d’origine sensible » (= souvenir, illusion, vision, réputation). Comme on le souligne dans le dictionnaire Les Mots de la Philosophie {1} , ce mot est de la même famille que le verbe « imitari » (imiter) dont le résultat est soit abstrait, ayant pour support le cerveau, soit concret ayant pour support un objet matériel (photographie, miroir, toile peinte…)
« Image » est donc un vocable polysémique. De là, il faut déduire que cette notion semble être riche. C’est ce qu’explique Martine Joly dans son Introduction à l’analyse de l’image {2} . Elle écrit notamment que le « terme d’image est tellement utilisé, avec toutes les significations sans lien apparent, qu’il semble très difficile d’en donner une définition simple, qui recouvre tous les emplois » {3} . Et quoique les différentes images n’aient pas le même statut de définition, il est possible de soutenir qu’elles désignent toutes « quelque chose qui, bien que ne renvoyant pas toujours au visible, emprunte certains traits au visuel et, en tout état de cause, dépend de la production d’un sujet : imaginaire ou concrète, l’image passe par quelqu’un, qui la produit ou la reconnaît » {4} . Pour Roland Barthes, celui-ci est ou « operator » ou « spectator ».
Platon définit l’image comme suit : « J’appelle image tout d’abord les ombres, ensuite les reflets qu’on voit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants et toutes les représentations de ce genre » {5} .
Martine Joly cite différentes conceptions de l’image pour en explorer ce qui en est commun.
Ce support est d’un usage contemporain, et devient synonyme de télévision et de publicité. L’image est aujourd’hui omniprésente, dans la mesure où elle envahit la vie quotidienne. A côté du gestuel et du verbal, la production iconique atteint un degré paroxystique de la médiatisation, laquelle représente un moyen fort efficace pour l’homme, en ce qu’elle lui permet de prendre du recul par rapport au réel qui fascine et aliène, un réel que la Doxa ne cesse de naturaliser, comme le soulignent les travaux, entre autres, de Roland Barthes et ceux de Jean Baudrillard. La création de l’image est inscrite dans le symbolique et constitue une espèce de médiation pour l’homme. Le dessin sur les parois des grottes et sur les troncs des arbres a, non seulement, une fonction de communiquer des messages, mais également –et surtout- d’exprimer des pensées et des états d’âme de l’homme dit primitif. Les hommes de la préhistoire, par exemple, dessinaient des bêtes dont ils se servaient, mais aussi celles de qui ils avaient peur, tel le lion entre autres. En peinture, nous constatons le même traitement à quelques différences près. Sans le réduire à un simple processus d’extériorisation des fantasmes, il est possible d’avancer que l’acte créatif en peinture dit le désir de re-présenter le réel en vue de le contourner, de le cerner, c’est-à-dire de le maîtriser. Pour s’en convaincre, notons l’expérience de Vincent Van Gog relative au jaune, qu’il avait beau s’ingénier à reproduire fidèlement. Et c’est cette volonté acharnée de s’emparer d’un instant fugace qui a poussé les photographes et les cinéastes à mettre en cadre des hommes et des choses, des faits et des états.
Pour M. Joly, l’image contemporaine vient de loin. L’homme d’aujourd’hui a appris à associer au terme d’image des notions complexes et contradictoires, allant de la sagesse au divertissement, de l’immobilité au mouvement, de la religion à la distraction, de l’illustration à la ressemblance et du langage à l’ombre. L’image remonte à la nuit des temps, parce que l’homme dit primitif a produit et « pétrogramme » (dessin ou peinture) et « pétroglyphe » (gravure ou sculpture). Ces figures ont constitué, en effet, les premiers moyens de la communication humaine, ayant probablement un rapport avec la magie ou la religion, c’est-à-dire avec le sacré.
Car 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents