Impureté(s) cinématographique(s)

Description

L'impureté est devenue, au fil de diverses recherches universitaires, une véritable catgéorie esthétique, en particulier dans le champ filmologique. André Bazin forme dans les années 50 la notion d'impureté en se demandant si le septième art a eu véritablement un jour la capacité d'oeuvrer exclusivement sur son propre terrain. Ce numéro met en évidence les articulations entre le cinéma et les autres disciplines comme la peinture, photographie, théâtre ou opéra.

Sujets

• Photographie
• ARts
• Esthétique
• Cinema
• Beaux arts

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 janvier 2007
• Nombre de lectures: 301
• EAN13: 9782296162563
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Impureté(s) Cinématographique(s)Fondés par Bernard Leconte en 1990 au sein de l'Université
de Lille 3 (Centre de recherches G.ERIICO) les Cahiers
Interdisciplinaires de la Recherche en Communication Audio
Visuelle CIRCA V offrent un espace d'écriture ouvert aux
jeunes chercheurs et aux chercheurs confirmés en audiovisuel
et en communication. Chaque numéro, spécialisé dans une
thématique, comporte en plus une rubrique "décadrage",
fenêtre ouverte sur 1'hétérogène constitutif de l'actualité
s'inscrivant dans ces champs de recherches.
Direction
Yannick Lebtahi
Comite de lecture
Jean-Marie Alard, Alain Arnaud, Michel Chandelier,
MarieFrance Chambat-Houillon, Alphonse Cugier, Pierre Alban
Delannoy, Anne Goliot-Lété, Yannick Lebtahi, Bernard
Leconte, Patrick Louguet, et Erika Thomas.
Correspondants
Emmanuelle André (Univ. Lyon 2), Pierre Beylot (Univ.
Bordeaux 3), Jacques Demorgon (Univ. Compiègne), Gilles
Gony (APTE), Marie-Françoise Grange (Univ. Saint-Etienne),
Reynold Humphries (Univ. Lille 3), François Jost (Univ.
Paris 3), Raphaëlle Moine (univ. Paris 10), Claude Murcia
(Univ. Paris 7), Daniel Serceau (Univ. Paris 1), François
Vergne (CNDP), Georges Vigarello Paris 5 / EHESS).
Illustration de couverture: Erika Thomas
Photographie: Ulrich Vanacker
http://www.librairieharmattan.com
diffusion. [e-mail]
harmattan [e-mail]
~L'Hannattan,2007
ISBN: 978-2-296-02297-3
EAN : 9782296022973Coordonné par
Alphonse Cugier et Patrick Louguet
Impureté(s) Cinématographique( s)
L'Harmattan
5.7, rue de l'École.Polytechnique ; 75005 Paris
FRANCE
Espace L'Harmattan Kinshasa L'Harmattan Italia L'Harmattan Burkina FasoL'Hannattan Hongrie
;Fac..des Sc. Sociales, Pol. et Adm. Via Degli Artisti, 15 1200 logements villa 96Kônyvesbolt
BP243, KIN XI 10124 Torino 12B2260
Kossuth L. u. 14-16
Ouagadougou 12Université de Kinshasa - RDC ITALIE
1053 BudapestNuméros publiés
n° 1 non thématique (coord. par Bernard Leconte)
n° 2 Cinéma (coord. par Claude Laboisse, Bernard
Leconte et Charles Tesson)
Interactivité (coord.par Claude Laboisse)n° 3
Images abymées (coord. par Bernard Leconte)n° 4
L'image et le corps (coord. par Yannick Lebtahi etn° 5
Françoise Thomé-Gomez)
La lyre et l' aulos : hommage à Christian Metzn° 6/7
(coord. par Bernard Leconte)
L'audible, visible et scriptiblen° 8
(coord. par Philippe Bootz et Aline Leonardelli)
Le cinéma, cet obscur objet du désirn° 9
(coord. par Patrick Louguet)
Images et pédagogie (coord. par Yannick Lebtahi etn° 10
Bernard Leconte)
Cinéma et télévision - Jeunes chercheurs d'ici etn° Il
d'ailleurs (coord. par Nathalie de Voghelaer)
Multimédia - Entre fermeture et ouverture: lesn° 12
multimédias
(coord. par Philippe Bootz et Yannick Lebtahi)
Pour une politique de la représentation (coord.parn° 13
Reynold Humphries)
hors série a:\ Iittérature X
(coord. par Philippe Bootz, coéd. Mots-Voir)
n014 Le montage: état des lieux réel(s) et virtuel(s)
(coord. par Stéphane Benassi et Alphonse Cugier)
n015 Image(s) et Sociétés (coord. Par Michel Chandelier
et Isabelle Roussel-Gillet)
Ecrans et Politiquen° 16
(coord. Par Bernard Leconte et Erika Thomas)
Le film architecte (coordonné par Anne Goliot-Lété)n° 17
Ces numéros sont disponibles sur commande au prix de 15 € (22 €
pour le numéro double 6/7) franco de port à :CIRCA V-GERICO,
IUP Information et Communication -Université de HIle3, rue
Vincent Auriol BP 35-59051 Roubaix cedex 1,téléphone:
0320656604
À paraître:
La Bande dessinée à l'épreuve du réel (na 19), coord. par
Pierre Alban Delannoy.Avertissement
Plutôt que de sacrifier à un exercice quelque peu académique
et de parcourir en avant-propos l'ensemble des articles de nos
contributeurs, au risque de gâcher le plaisir de la découverte
que peut éprouver le lecteur, et avec la conscience aiguë de la
nécessité de penser et de repenser l'impureté, nous avons
préféré une autre option: offrir en préambule un propos dans
lequel nous tentons de dresser, à travers la prise en compte de
productions artistiques modernes et contemporaines, un état
des lieux de diverses orientations et tendances autour d'une
notion née dans le champ de la morale et de la politique mais
qui est aussi devenue, au fil de diverses recherches
universitaires, une véritable catégorie esthétique.
Les arts aux croisements:
alchimie de la rencontre et reconnaissance de dettes
Alphonse Cugier et Patrick Louguet
« Être un double frontalier toujours étranger chez l'un et étranger chez
l'autre et ayant un besoin de passer d'un côté et de l'autre de lafrontière»
1
Jean-Luc Godard
«... il n'existe en réalité aucun nloyen de faire J110UVenlent d'un art à un
autre. Les arts sont fernlés. Nulle peinture ne se changera janlais en
nUlsique, nulle danse en poènle. Toutes les tentatives directes dans ce sens
sont vaines. Et pourtant le cinénla est bien l'organisation de ces nl0uvenlents
inlpossibles. »
Alain Badiou2
1Sa présentation de Sauve qui peut (la vie), Avignon, juillet 1980.
2 Le cinéma comme faux mouvement in L'art du cinén1a, n04.
7Une longue tradition de fraternisation
Prenant en compte les revendications esthétiques
"avant-gardistes" de cinéastes des années 20, russes mais aussi
français comme Louis Delluc, Jean Epstein, Germaine Dulac
et Abel Gance, et réfléchissant sur la question de l'adaptation
romanesque, André Bazin forge la notion d'impureté
cinématographique. Pour ne considérer qu'un exemple, on se
souvient que dans son générique programmatique de L'homme
à la caméra, 1929, Dziga Vertov revendique un cinéma total,
dégagé, entre autres, de l'obligation narrative au nom d'un
idéal de pureté cinématographique (qu'il n'y parvienne pas
absolument est une autre histoire). Le cinéma a-t-il eu, un jour,
la capacité d'œuvrer exclusivement sur son propre terrain?
At-il eu la tentation de s'arc-bouter sur sa singularité, de la
préserver à tout prix, se haussant ainsi en fétiche embaumé,
proche de la relique? Le pouvait-il seulement dès lors qu'il est
art des images-mouvements et des images-temps? De fait, à
cet hypothétique splendide isolement, proche de la
sacralisation, a succédé, très tôt, sinon de suite, la célébration
de noces entre les disciplines artistiques. C'est peut-être aussi
que la fraternisation des arts a commencé bien avant la
naissance du cinéma. On peut remontrer loin: en Europe, à
l'époque des troubadours, Musique et Littérature étaient
inséparables. Délice du grand écart: en France, en 1979, le
cinéma donne à la chanson de geste l'occasion d'un nouveau
rebond grâce à Eric Rohmer, associé à Guy Robert, dans
Percevalle Gallois.
À l'époque moderne, les chemins de l'écriture et de la
peinture se croisent dans l'imagination baudelairienne :
déploiement de la grande phrase musicale qui voit le poète se
projeter dans la figure du dessinateur Constantin Guys, célèbre
pour des croquis qui brocardent les moeurs du Second Empire.
En 1907, Stanislavski confie la création des costumes de La vie
de Bohème au peintre Egorov. Une décennie plus tard,
Meyerhold recourt à Golovine pour Le bal masqué et Picasso
8réalise le rideau de scène de Parade de Cocteau3, ballet écrit
sur une musique d'Eric Satie, musique qui, pour Stravinski est
« d'abord de la calligraphie ». Dans les années 70 se
multiplient, en France, les collaborations entre scène théâtrale
et atelier: Chambas et Jean-Pierre Vincent ou Claude Régy,
Titina Maselli et Bernard Sobel, Nicki Rieti et André Engel,
Roberte Plate et Arias ...4
En pleine émulsion
Actuellement, "l'impureté" connaît une phase de
croissance, de vertige à la hausse, une arborescence dont on ne
voit pas ce qui pourrait la contrarier. Pour le meilleur comme
pour le pire: le désir légitime de formes nouvelles se dégrade
souvent en surenchère et c'est alors la course à la nouveauté
qui produit l'événement. C'est dans l'air du temps. Les œuvres
s'aventurent et balaient désormais des territoires esthétiques
aux confins de l'imaginaire artis