Jean-Luc Godard
510 pages
Français

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Jean-Luc Godard , livre ebook

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Description

Qualifier Jean-Luc Godard de cinéaste acousticien peut surprendre, voire crisper, les tenants d'un cinéma visuel. C'est affirmer la matière sonore comme moyen de style et d'esthétique de son cinéma. Etudiée œuvre par œuvre, cette matière sonore accomplit, avant la matière iconique ou avec elle, les qualités artistiques, esthétiques, politiques, historiques, voire philosophiques de son cinéma.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2011
Nombre de lectures 94
EAN13 9782296455658
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Luc Godard,
cinéaste acousticien
Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi,
Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez

Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.

Dernières parutions

Sarah LEPERCHEY, L’Esthétique de la maladresse au cinéma , 2011.
Marguerite CHABROL, Alain KLEINBERGER, Le Cercle rouge : lectures croisées , 2011.
Frank LAFOND, Cauchemars italiens. Le cinéma fantastique, volume 1 , 2011.
Frank LAFOND, Cauchemars italiens. Le cinéma horrifique, volume 2, 2011.
Laurent DESBOIS, La renaissance du cinéma brésilien (1970-2000), La complainte du phoenix , 2010.
Laurent DESBOIS, L’odyssée du cinéma brésilien (1940-1970), Les rêves d’Icare , 2010.
Guy GAUTHIER, Géographie sentimentale du documentaire , 2010.
Stéphanie VARELA, La peinture animée. Essai sur Emile Reynaud (1844-1918) , 2010.
Eric SCHMULEVITCH, Ivan le Terrible de S. M. Eisenstein. Chronique d’un tournage (1941-1946) , 2010.
David BUXTON, Les séries de télévision : forme, idéologie et mode de production , 2010.
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Eric BONNEFILLE, Raymond Bernard, fresques et miniatures , 2010.
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Cécile SORIN, Pratiques de la parodie et du pastiche au cinéma , 2010.
Daniel WEYL, Souffle et matière , 2010,
Delphine ROBIC-DIAZ, L’Art de représenter un engagement personnel , 2010.
Frédérique Calcagno-Tristant, L’image dans la science , 2010.
Marguerite CHABROL, Alain KLEINBERGER, Casque d’Or : lectures croisées, 2010.
Jean FOUBERT, L’Art audio-visuel de David Lynch , 2009.
Geneviève CORNU, L’art n’est pas un langage. La rupture créative , 2009.
Yves URO, Pauline Carton, itinéraire d’une actrice éclectique , 2009.
Bernard LECONTE, La télé en jeu(x) , 2009.
Gilles REMILLET, Ethno-cinématographie du travail ouvrier , 2009.
Jean-Paul AUBERT, L’Ecole de Barcelone. Un cinéma d’avant-garde en Espagne sous le franquisme , 2009.
Thibaut GARCIA, Qu’est-ce que le « virtuel » au cinéma ? , 2009.
Yannick MOUREN, Filmer la création cinématographique. Le film-art poétique , 2009.
Louis-Albert Serrut


Jean-Luc Godard,
cinéaste acousticien


Des emplois et usages de la matière sonore dans
ses œuvres cinématographiques
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54175-7
EAN : 9782296541757

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Quoi que je dise,
il n’y a jamais dans ma personne que tous
les mots qui vont me ressusciter. {1}
Valère Novarina


La tyrannie du visible
fait de nous des aveugles.
L’éclat du verbe
perce la nuit du monde. {2}
Christian Bobin
PROLOGUE
Nos sens nous abusent-ils ou abusons-nous d’eux ? Souvent nous prêtons à la vision ce qui ressort de l’audition, croyant avoir « vu » la chose « entendue » ou l’inverse. La diversité des témoignages rapportant un même événement confirme la diversité des perceptions. Dans quel déplacement d’un sens à l’autre s’effectue la substitution des sensations et leur attribution ? Comment s’opère ce mouvement de transfert ? Pourquoi nous prêtons-nous à ce processus, souvent inaperçu ? Habitude, inattention, compensation ?
Cette confusion des sens est particulièrement effective dans les œuvres de Jean-Luc Godard dont, pour nombre de « spectateurs », l’icône masque la réalité sonore qui demeure inentendue, inouïe. Révéler et démontrer cette confusion ou cette surdité permettra peut-être d’en découvrir les raisons historiques, culturelles, physiologiques ou leur combinaison. Elle permettra surtout d’en démarquer les deux matières expressives et d’établir ce qui relève de l’acoustique dans l’œuvre du cinéaste.
La première partie est consacrée à l’historicité du cinématographe, embrassé dans toute sa durée, et à rappeler qu’il fut dès l’origine constitué d’une composante sonore. C’est dans cette continuité que s’inscrit l’œuvre de Jean-Luc Godard, considérée dès ses prémices, littéraires avant d’être cinématographiques. La seconde partie est celle de l’écoute des œuvres cinématographiques du cinéaste. Elle permettra d’établir la réalité de cette composante sonore autant que celle de sa relation à la matière iconique. Pour une lecture aisée de l’analyse de chaque œuvre écoutée, il en est d’abord proposé une synthèse rapide, suivie du relevé détaillé de l’écoute. La fiche d’écoute à laquelle se réfère l’analyse est présentée en annexe. La matière sonore dans le récit cinématographique est caractérisée dans la dernière partie de la démonstration. L’auteur y qualifie ses emplois et ses utilisations. Cette différenciation, apparue nécessaire durant l’étude des œuvres, définit d’une part la manière d’user de la matière sonore et d’autre part les fins auxquelles elle est utilisée. Cette démonstration ne saurait s’achever sans une réflexion sur la forme du cinéma acoustique que Jean-Luc Godard préfigure ou annonce.
INTRODUCTION
Jean-Luc Godard, cinéaste, a suscité l’attention, l’interrogation, l’intérêt, l’enthousiasme ou la détestation des critiques, littérateurs, philosophes, universitaires {3} , journalistes, de ses confrères cinéastes {4} , des « spectateurs » spécialistes ou occasionnels de ses films. Il a été qualifié par certains de ceux-là, tout à la fois ou tour à tour, comme un cinéaste-écrivain {5} , cinéaste-peintre {6} , cinéaste-philosophe, cinéaste-historien, cinéaste-sociologue, poète, artiste {7} . Il a suscité l’apparition d’un néologisme, « cédugodar » {8} qui, à défaut de ne rien expliquer, pourrait permettre, par facilité ou paresse, de rassembler sous sa vacuité les questions que suscitent les multiples aspects de son travail. Sans doute Jean-Luc Godard, individu singulier, est-il pour partie un peu de tout cela à la fois. Ces appellations caractérisent chacune un aspect de son travail sur lequel elles forcent l’attention. Celle de cinéaste acousticien, que nous proposons, affirme la matière sonore comme moyen d’expression qui modèle le style et l’esthétique de son cinéma. Le champ de l’acoustique recouvre la production, la propagation et la perception des sons. {9} Au cinéma, l’acoustique inclut toute la chaîne sonore qui commence dès la création et l’enregistrement, se poursuit par la diffusion et s’achève par la perception sonore.
Cette appellation nous paraît la plus appropriée. Elle définit la part active du praticien du son dans l’élaboration de la matière sonore de ses œuvres. Sans remettre en cause les autres qualifications précitées, elles ont toutes leur validité, nous voulons par cet ajout préciser le soin particulier et personnel que le cinéaste a porté, et continue à porter, à la matière sonore de ses créations. Nous voulons également mettre en évidence la place souvent prépondérante que cette matière sonore occupe dans son expression cinématographique. La matière sonore, étudiée œuvre par œuvre, révèle des choix particuliers qui confèrent à chacune d’elle un statut propre dans le cheminement créatif de Jean-Luc Godard. Considérées toutes ensemble, elles construisent une œuvre dont l’expression sonore, avant la matière iconique ou avec elle, accomplit les qualités artistiques, esthétiques, politiques, historiques, voire philosophiques. La matière sonore effectue les œuvres et les achève dans leur forme

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