L odalisque
154 pages
Français

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Description

Qu'est ce qu'une odalisque? Les odalisques représentées par les peintres correspondent à des personnages qui n'existent pas, mais qui sont fortement ancrés dans l'imaginaire, comme le sont les dieux et les déesses de toutes les mythologies. A partir de quelques exemples l'auteur propose ici des clefs pour comprendre comment les domaines du réel, de la matérialité et de l'imaginaire s'entrecroisent dans la représentation picturale et filmique des odalisques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2006
Nombre de lectures 347
EAN13 9782336252544
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747597074
EAN : 9782747597074
L'odalisque
ou La représentation de la femme imaginaire

Jean-Pierre Brodier
Sommaire
Page de Copyright Page de titre collection de visu - coordination éditoriale : Yannick Lebtahi et Bernard Leconte Dedicace Remerciements 0 - PROLOGUE 1 - QU’EST-CE QU’UNE ODALISQUE  ? 2 - LES SOURCES MYTHIQUES ET SOCIOPOLITIQUES À L’ORIGINE DES PRODUCTIONS D’ODALISQUES 3 - DIFFICULTÉS RENCONTRÉES POUR SÉLECTIONNER DES ŒUVRES REPRÉSENTATIVES ET LES RÉUNIR EN CORPUS 4 - LA PRODUCTION D’ODALISQUES À PARTIR DES THÈMES RETENUS 5 - DE LA REPRÉSENTATION 6 - LA REPRÉSENTATION : LE DONNÉ À VOIR 7 - LA REPRÉSENTATION : UN DÉCHIFFREMENT 8 - L’OBSERVATEUR OBSERVÉ 9 - APPARENTEMENT ET RAPPROCHEMENT 10 - NOUVEAUX MEDIA 11 - CONCLUSION 12 - BIOGRAPHIES 13 - BIBLIOGRAPHIE Beaux-Arts à l’Harmattan
collection de visu
coordination éditoriale : Yannick Lebtahi et Bernard Leconte

La collection de visu, focalisée en direction de l’audiovisuel, est un outil de travail constitué de courts ouvrages destinés aux étudiants et aux enseignants en communication, en audiovisuel ou en cinéma.

Cette collection est ouverte à de jeunes chercheurs ou à des chercheurs confirmés livrant le fruit de leurs réflexions sous forme de prémisses ou d’aboutissements de leur travail et ceci dans le seul but de faire avancer la connaissance et sa diffusion dans le domaine retenu.

Le substantif /audiovisuel/ doit être entendu ici au sens large du terme car il peut inclure des supports qui ne comportent pas de matière de l’expression phonique (comme la peinture, la photographie, la bande dessinée, la fresque, le roman-photo, l’affiche publicitaire ou, parfois, le multimédia), ni visuelle (comme la radio, l’art lyrique ou la chanson), mais qui accueillent presque toujours des éléments scripturaux.
Dernières parutions
Bernard LECONTE, Approche d’un film mythique : La jetée, Chris Marker, 1963, 2005.
Pierre GABASTON, La 317 e section, film de guerre, 2005.
Pierre-Alban DELANNOY, La Pietà de Bentalha, 2005
Erika THOMAS, Le cinéma de Ken Loach. Misères de l’identité professionnelle, 2005.
Jean UNGARO, Américains , héros de cinéma, 2005.
Bernard LECONTE, L’écran dans l’écran et autres rectangles scopiques, 2004.
Erika THOMAS, L’univers de Ken Loach: engagement politique et rencontre amoureuse, 2004 .
Julien TERRAL, L’insécurité au journal télévisé: la campagne présidentielle de 2002, 2004.
Eglantine MOIREZ, Lettre et télévision : l’adaptation du roman épistolaire au petit écran, 2004.
Bernard LECONTE, Encore un tour ! Le Tour de France et la télévision, 2004.
Bernard LECONTE, Vu à la télé. Chroniques télévisuelles, 2004.
à Marie
Photographies de : Solange Châtillon de Saint Romain et de l’auteur.
Traitement informatique de : Frédéric Durand.
Illustration de couverture de : Pierre-André Guérin
Mes chaleureux remerciements à Nicole Pignone Charton pour sa contribution à la mise en forme de cet ouvrage
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PROLOGUE
Et l’aube chassant la nuit, Schéhérazade dut interrompre son récit... Quand ce fut la 37 ième nuit elle dit ... [...]

J’ai tant d’amour en moi, tant de désir, tant de douleur, tant de faiblesse que mon corps n’est plus qu ’ un fantôme. .. 1
Les contes des Mille et Une Nuits ont, dès leur parution, enchanté ceux qui savaient lire ... ou entendre...

La première livraison d’Antoine Galland, au début du XVIII° siècle, même s’il est considéré comme ne faisant pas partie du corpus oriental, faisait découvrir Ali Baba et les Quarante Voleurs, Aladin ou la lampe merveilleuse ou Sindbad le marin...

Ali Baba coïncidait avec l’époque et le début de l’accumulation des richesses. Aladin faisait rêver les petites gens, dont la vie, pour certains, tendait à devenir moins pesante. Sindbad, nouvel Ulysse, devenu grand marchand sur les mers, narrait ses exploits, ses aventures et son enrichissement.
Non ce n’est pas Sindbad qui narre. C’est Schéhérazade, cette femme condamnée à mort pour toutes les autres et qui par sa faconde se fait aimer par le tyran, transforme son sort et sauve sa vie.

Tout ce qui se joue dans l’imaginaire est convoqué : l’érotisme, désirs, plaisirs infinis et multiples, amours; l’exotisme, voyages, les mers, ailleurs; les richesses, palais, bijoux, merveilles gastronomiques; mais aussi, la magie, transformations physiques, guérisons, destruction et mort des méchants... Imagination débordante, utopies.
Elle sait doser ses récits et tenir en haleine son hôte. Elle sait mesurer la démesure.

L’orientalisme s’impose. Entre le mythe de Schéhérazade et celui de toutes ces femmes enfermées dans ces palais, les nuances ne sont pas nettes.
Qu’en est-il ? Quel est le rôle de Schéhérazade et celui des autres femmes soumises ?

Or l’odalisque devient emblématique de l’une et des autres. Pour les peintres c’est un nouveau thème. Elle remplace les nudités olympiennes. Elle évoque la Grande prostituée sacrée 2 . Elle ressemble à la jeune fille pure que chacun voudrait rencontrer et s’approprier.

L’odalisque représentée par les peintres correspond à ces personnages qui n’existent pas mais qu’on espère.

Mais qu’est-ce qu’une odalisque ? Femme imaginée, destinée aux puissants et que même les plus humbles pourront arriver à voir sinon à posséder... ? A-t-elle une réalité ?
Quels sont les règles et les processus de la représentation ?
Quelles sont les relations entre son image et l’imaginaire ?
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QU’EST-CE QU’UNE ODALISQUE  ?
Les définitions du terme entraînent le lecteur dans une certaine perplexité. En effet, les pistes sont assez imprécises. Que nous apprennent les dictionnaires consultés ?

Le terme odalisque correspond à plusieurs définitions.

Le Dictionnaire encyclopédique Larousse du XX ° siècle (@1932) le définit ainsi :
(n. fém. du turc Odaliq de Oda : chambre)
1) Dans l’Empire ottoman, esclave attachée au service des femmes du sultan.
(N.B. Dans le Grand Larousse du XIX° siècle on peut lire : nom donné par erreur aux femmes qui composent le harem du sultan)
2) En littérature : Courtisane.
3) Encyclopédie iconographique : Femme nue allongée sur un lit, l’odalisque représente l’interprétation dans le goût oriental de ce thème traditionnel.

Le dictionnaire Hachette Livre (@1999) propose :
(du turc odaliq : femme de chambre).
1. Femme esclave, au service des femmes d’un harem.
2. Par ext. Femme d’un harem.
Le dictionnaire Littré précise qu’on se fait une idée trop avantageuse de leur condition et que ce ne sont que des chambrières.

Par ailleurs, Carla Coco écrit que :
Le terme oda désigne chacun des services qui gère les activités complexes de la vie de la cour. Chaque esclave est affectée à un service particulier. Les femmes esclaves sont les ouvrières de ces services, pas forcément des courtisanes 3 .

Dans ces ouvrages de référence, il n’y a pas de retentissement historique. Les harems existent-ils toujours ? Le grand harem du sultan d’Istanbul sûrement plus.
Ce qui est surprenant et curieux, c’est que ni le Dictionnaire Encyclopédique Larousse du XX° siècle, édité en 1932, ni les autres plus récents ne mentionnent la modification du statut de l’odalisque devenue citoyenne turque. La Turquie moderne est née de la fin de l’Empire ottoman en 1926.
Mais la polygamie est encore pratiquée dans de nombreux pays. Des documentaires et reportages sur l’Arabie Saoudite richissime l’évoquent. D’autres documents sur l’Afghanistan dénoncent la vie difficile des femmes soumises à cette vie...

À l’opposé, citons quelques ouvrages tels que celui de Carla Coco : Le harem, l’Orient amoureux évoque la vie des femmes dans le sérail et leur passage dans la Turquie moderne, ou Le harem impérial au X/X ° siècle de Leïla Hanoum qui fut une femme du dernier harem d’Istanbul, relate sa vie presque au jour le jour, ce qui n’a pas grand chose à voir avec ce que l’occident fantasmait. On doit à son

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