Harmonie, rythme et sociétés
200 pages
Français

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Harmonie, rythme et sociétés , livre ebook

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Description

L'auteur revient ici sur un ensemble d'œuvres qui ont été produites à six périodes de l'histoire de la pensée et des arts occidentaux. Il insiste, en longue période, sur la densification et l'intensification de leurs qualités harmoniques et rythmiques - en tant que fondements de l'Art contemporain. Une telle dynamique marque, pour les arts plastiques, une réduction des tensions entre figuration et abstraction, et, pour la musique, entre tonalité et atonalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 359
EAN13 9782296709300
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HARMONIE, RYTHME ET SOCIÉTÉS
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13086-9
EAN : 9782296130869

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
ROLAND GUILLON


HARMONIE, RYTHME ET SOCIÉTÉS

Genèse de l’Art contemporain


L’Harmattan
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Raquel REGO, Dirigeants associatifs : engagement et professionnalisation , 2010.
Angela XAVIER DE BRITO, L’influence française dans la socialisation des élites féminines brésiliennes , 2010.
Barbara LUCAS et Thanh-Huyen BALLMER-CAO (sous la direction de), Les Nouvelles Frontières du genre. La division public-privé en question , 2010.
Chrystelle GRENIER-TORRES (dir.), L’identité genrée au cœur des transformations , 2010.
Xavier DUNEZAT, Jacqueline HEINEN, Helena HIRATA, Roland PFEFFERKORN (coord.), Travail et rapports sociaux de sexe. Rencontres autour de Danièle Kergoat , 2010.
Alain BERGER, Pascal CHEVALIER, Geneviève CORTES, Marc DEDEIRE, Patrimoines, héritages et développement rural en Europe , 2010.
Jacques GOLDBERG (dir.), Ethologie et sciences sociales , 2010.
M. DENDANI, La gestion du travail scolaire. Etude auprès de lycéens et d’étudiants , 2010.
Françoise CHASSAGNAC, Les sans-abri à La Rochelle de nos jours , 2010.
Nathalie FRIGUL, Annie THÉBAUD-MORY, Où mène le Bac pro ?
Enseignement professionnel et santé au travail des jeunes , 2010.
Mathieu BENSOUSSAN, L’engagement des cadres. Pratiques collectives et offres de représentation , 2010.
Tado OUMAROU et Pierre CHAZAUD, Football, religion et politique en Afrique. Sociologie du football africain , 2010.
À mes petits-enfants.

Qu’ils saisissent la chance d’un travail créatif.
AVANT-PROPOS
Ceci est une version remaniée et augmentée d’un ouvrage paru en 2008, sous le titre Essai sur la formation sociale des œuvres d’art . Celui-ci abordait les œuvres de cinq périodes de l’histoire de l’art occidental qu’il resituait dans leur contexte économique, politique et idéologique ( formation sociale ), tout en les articulant avec les avancées de la philosophie et des sciences.

Dans cette nouvelle version, l’auteur a introduit des compléments en ce qui concerne la diversité du champ des œuvres retenues. Il a aussi précisé et développé la trame de leur évolution esthétique, en recherchant davantage les continuités et les ruptures sur le plan de leur fondement essentiel que sont l’harmonie et le rythme. C’est pour cette raison qu’il a ajouté une période supplémentaire, la période de 1855 à 1875, pour le caractère décisif du rôle qu’elle a joué dans cette évolution.

L’ouvrage met ainsi en lumière, à travers le choix d’une série d’œuvres phares, notamment littéraires, architecturales, picturales ou musicales, les étapes de la construction d’un art contemporain, et, tout particulièrement, celles des deux dernières périodes : 1891-1913 et la décennie 1953-1963.
Cette chronologie révisée permet de dater la genèse et l’épanouissement d’un art contemporain occidental entre le milieu des années 1850 et le début des années 1960. Elle éclaire le constat des signes de son éclatement dans le cadre actuel de la globalisation que l’auteur développe en conclusion.
Les tendances d’une telle évolution ont été une densification et une intensification harmoniques et rythmiques des œuvres. C’est en réduisant les tensions comme celles entre réalisme et symbolisme, entre figuration et abstraction, entre tonalité et atonalité, par une dynamique singulière d’allers-retours ( Entre-deux ), que les artistes ont réussi à densifier leurs œuvres pour leur conférer davantage d’intensité harmonique et rythmique. La réduction de telles tensions a été pour partie la résultante d’une ouverture des artistes occidentaux aux formes d’art et d’expression culturelle d’autres parties du monde.
Si l’auteur met en avant ces deux traits que sont la densification et l’intensification des œuvres d’art, ce n’est pas parce qu’il adhérerait à une lecture positiviste ou univoque du sens de l’histoire de l’art, mais c’est à partir d’une réflexion sur la dynamique de leurs composantes harmoniques et rythmiques en longue période, faite de continuités et de ruptures. Celles-ci sont les signes d’une singularité de la démarche des artistes : celle de vouloir contracter deux formes d’expression - l’idée et l’émotion –, grâce à l’éclat ou à la fulgurance des harmonies et des rythmes. Les rapports entre cette singularité et l’encastrement social des artistes interpellent le sociologue, surtout s’il veut travailler sur la substance imaginaire ou imagée des œuvres d’art. Ce sont encore ces mêmes rapports que la globalisation actuelle semble remettre en cause. Ces points feront l’objet de développements de la conclusion de cette étude. Le lecteur remarquera, enfin, que la durée des périodes retenues est décroissante. L’auteur a cherché à marquer ainsi le signe d’une accélération de la créativité.
INTRODUCTION GÉNÉRALE Représentations imagées : intentionnalité, harmonie et rythme
Les incertitudes du monde actuel incitent d’autant plus le chercheur en sciences sociales à comprendre le passé, pour mieux appréhender le présent, et envisager l’avenir. Se pose, dès lors, la question de saisir des ensembles historiques significatifs par leur totalité et leur dynamique créatrice, pour mieux réfléchir aux dimensions d’activité qu’ils ont mobilisées et articulées. Une pensée, la pensée marxienne, a l’avantage d’offrir une approche rationnelle, structurée et structurante des rapports sociaux : rapports entre agents, entre collectifs que sont les classes sociales ou les communautés. Elle les inscrit historiquement dans des cadres organisés comme la division sociale du travail, le mode de production et les droits de propriété, suivant des logiques d’action contrastées de coopération ou de conflit d’intérêt. Soit autant de cadres et de logiques qui définissent des formations dynamiques potentiellement créatrices ou non. Mais précisons bien que notre adhésion à cette approche rejette toute dérive comme celle qui consiste à réduire les rapports sociaux aux relations entre deux paliers compacts : une infrastructure productive intégrant des forces productives et un mode de production, d’une part, une superstructure juridique, politique et idéologique, d’autre part, avec une détermination de la seconde par la première. Une telle posture est souvent liée à une vision univoque du sens de l’histoire. Une autre dérive, que nous refusons, consiste à aligner toute activité créatrice, et notamment artistique, sur les seuls conflits d’intérêt entre le capital et le travail, en regard de la place prépondérante que tiennent ces conflits dans la dynamique du mode de production capitaliste. Ce qui peut conduire, notamment, à concevoir tout ou partie de l’activité artistique comme la simple traduction d’un état des forces productives ou, encore, comme une forme de rationalisation d’une domination et d’une exploitation de classe, avec pour contre-projet de faire de l’art un vecteur d’émancipation politique et idéologique. Notre interrogation sur ce genre de thèse n’exclut pas, pour autant, que toute activité artistique puisse être imprégnée des normes d’une division sociale du travail dont elle constitue un segment, ni qu’elle puisse se développer à partir de la valeur ajoutée ou même de la plus-value, ni que sa production devienne une marchandise. C’est pourquoi, tout en recherchant des ensembles sociaux structurants, dont les éléments sont articulés (Althusser, 1968), nous resterons alerté sur de tels risques pour mener notre réflexion.

Nous nous inspirerons des lectures les plus larges des modes de production précapitaliste et capitaliste, ainsi que des approches les plus ouvertes des investissements que pratiquent les agents sociaux, parce qu’ils utilisent toutes sortes de capitaux matériels ou

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