La culture excentrique
210 pages
Français

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La culture excentrique , livre ebook

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Description

Objets d'un culte international, des icônes légendaires de la "pop" (Michael Jackson, Madonna, Lady Gaga...) ont redessiné les contours de la culture singulière, en optant pour une excentricité spéctaculaire qui a pénétré les champs des arts plastiques, de la hautre couture, du 7e art et du spectacle vivant. L'auteur contextualise et analyse le traitement actuel de l'excentricité culturelle tant dans les productions issues des stratégies marketing que créatrices.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 78
EAN13 9782296468108
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La culture excentrique
Logiques Sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.
Dernières parutions
Aziz JELLAB, Les étudiants en quête d’université . Une expérience scolaire sous tensions, 2011.
Odile MERCKLING, Femmes de l’immigration dans le travail précaire , 2011.
Vanessa BOLEGUIN, La Réunion : une jeunesse tiraillée entre tradition et modernité. Les 16-30 ans au chômage , 2011.
Maurice MAUVIEL, L’histoire du concept de culture, 2011.
Emmanuel AMOUGOU, Sciences sociales et patrimoines , 2011.
Gérard REGNAULT, Les mondes sociaux des petites et très petites entreprises , 2011.
Brigitte LESTRADE, Travail et précarité. Les « Working poor » en Europe , 2011.
Christos CLAIRIS, Denis COSTAOUEC, Jean-Baptiste COYOS, Béatrice JEANNOT-FOURCAUD (Éditeurs), Langues et cultures régionales de France. Dix ans après. Cadre légal, politiques, médias , 2011.
Mathieu MARQUET, Trajectoires sociales ascendantes de deux jeunes issus de milieu populaire. Récits de vie , 2011.
Jean-Claude NDUNGUTSE, Rwanda. Les spectres du Malthus : mythe ou réalité ?, 2011.
Lina BERNABOTTO, Ces choses non dites et qui font leur chemin, 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences économiques : les promesses d’une nouvelle relation, Tome 2 , 2011.
Bénédicte BERTHE, Le sentiment de culpabilité et les sciences humaines : la richesse d’une ancienne relation, Tome 1 , 2011.
Anne COVA, Féminismes et néo-malthusianismes sous la IIIe République : “La liberté de la maternité”, 2011.
H. LETHIERRY, Sauve qui peut la ville. Études lefebvriennes , 2011.
A. AJZENBERG, H. LETHIERRY, L. BAZINEK, Maintenant Henri Lefebvre. Renaissance de la pensée critique , 2011.
Isabelle Papieau
La culture excentrique
De Michael Jackson à Tim Burton
L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56187-8
EAN : 9782296561878
Un an après le décès brutal de Michael Jackson, ses fans (toutes générations confondues) lui vouent toujours un véritable culte international : une passion fusionnelle et transmissible, transmuée en une telle vénération que l’on parle de « jacksonmania ». Adulé pour le style de ses chansons, son célèbre et atypique pas de danse et la conception de son esthétique si singulière, le « roi de la pop » s’avère être l’artiste le plus recherché sur le web et demeure le sujet de nombreux projets créatifs ou médiatiques, d’opérations marketing … Fascination et dévotion sans faille ont ainsi permis à Michael Jackson (idole encensée et mystérieuse, excentrique icône) d’entrer dans la légende…
Phénomène planétaire, Lady Gaga conjugue, quant à elle, glamour , provocation et prouesse visuelle pour imposer ses performances créatives et sa plastique désinhibée, qui ont massivement séduit le grand public, au point de la qualifier « la nouvelle princesse de la pop »1.
Cet engouement paraît en fait conditionné par « l’expérimentation » du « corps-langage, corps-média, corps-récit, corps-image »2, historiquement couplée à l’esthétique de la « performance » indissociable de la notion de contemporanéité3. Liés aux industries culturelles et médias, les nombreux vecteurs de transmission actuels (notamment Internet) sont perçus comme des outils de communication brouillant aujourd’hui, les limites entre cultures légitime et illégitime (évoquées par Pierre Bourdieu), entre culture et distraction, culture savante (au sens de la culture académique) et culture populaire4. L’extraordinaire et l’extravagance s’affichent donc dorénavant, comme des composants scénographiques synergiques d’images et de productions hors normes, tant dans le champ des pratiques artistiques que l’univers dit « du divertissement ».
« Les formes d’une modernité en mutation n’ont de cesse de redessiner les contours d’une culture s’étant nourrie de l’ancrage du classicisme et des apports de la fusion des genres. Couplée à une évolution des modes et une flexibilité des approches artistiques, une radicalisation de la transgression des codes remodèle l’espace imaginaire du domaine culturel : un domaine s’agençant autour d’un côté, l’art commercial soumis aux goûts du public et orienté vers le succès immédiat ; de l’autre, l’art pur et avant-gardiste refusant les formes de consécration bourgeoise et les lois du monde économique »5.
Si (étymologiquement) le mot « excentrique » distancie des habitudes normatives et devient donc synonyme de singularité, cet adjectif conjugué avec la locution « culture » semble faire l’objet de représentations croisées avec les termes « décalé », « fantasque », « audacieux », « excessif », « extravagant », « extraverti », « extraordinaire », « bizarre », voire « grotesque » au sens du discours hugolien dix-neuviémiste : une interprétation romantique de la période médiévale chez l’auteur de Notre-Dame de Paris , matérialisée dans son roman par une forte référence à ces figures démoniaques figées dans la statuaire des cathédrales, échos d’un Moyen âge néo-gothique. Selon lui, la disgrâce caractéristique de la nouvelle esthétique est le grotesque : « le réel résulte de la combinaison toute naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent dans le drame, comme ils se croisent dans la vie et dans la création »6. En référence à l’ouvrage Histoire de la laideur (sous la direction d’Umberto Eco), le grotesque s’avère pour Hugo, le genre favorisant l’émergence « d’une galerie de personnages qui, entre la fin du XVIIIe siècle et nos jours, sont marqués par une satanique ou pathétique absence de beauté »7.
Comme le grotesque, la bizarrerie (citée au niveau des représentations et devenue expression culturelle) se veut synonyme d’étrangeté : une étrangeté devenue désormais acceptable dans les années 1990, compte tenu du triomphe du film Beetlejuice de Tim Burton (un film primé d’un Oscar pour les maquillages et ayant atteint plus de 73 millions de dollars de recettes) : un succès accréditant la thèse de Tim Burton, selon laquelle il devient possible d’admettre des productions en rupture avec les schémas hollywoodiens : « L’étrangeté est désormais positive. L’étrangeté devient convenable. L’étrangeté a du succès »8.
En réponse aux goûts du public, la culture excentrique au sens large impulse en fait, une mouvance débridée, déclinée en dispositifs de créations diversifiés : des dispositifs qui puisent dans le registre de l’absurde, de la provocation, du « psychédélique », du fantastique, voire d'une forme d’extravagance iconique alambiquée ou de maniérisme revisité enchanteur (immergeant l’un et l’autre, dans un monde onirique) pour pénétrer l’univers de la haute couture, du cinéma, du spectacle vivant sous toutes ses formes…
Générant une réévaluation atypique des modalités esthétiques et d’un champ de l’expressivité légitimée, la transcendance des cadres référentiels joue donc avec les limites, distille une poétique de l’originalité, féconde un développement (s’appuyant sur un décalage emblématique) de nouvelles postures et réflexions formelles, thématiques, génériques, picturales : une flambée de clichés insolites colorant, aujourd’hui, de façon prégnante, l’art en tant « qu’univers strictement autonome »9 et la culture marchande.
En prenant appui sur un corpus de références singulières et de productions dont la médiatisation rend visible à une large 

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